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Flamen Martialis et Flamen Quirinalis.

enveloppée d'un voile (flammeum) (1) et d'une pièce d'étoffe (rica) (2) à laquelle on attachait une branche d'un arbre d'heureux augure (3). Son long vêtement était de laine et cousu avec de la laine (4); elle ne devait pas monter de hauts escaliers pour ne pas se découvrir les pieds (5). Ses souliers ou ses sandales. n'étaient pas faits avec le cuir d'un animal mort d'accident, mais avec celui d'un animal sacrifié ou tué (6). Elle portait la secespita comme son mari (7). A la fête des Argei (8), à celle des ancilia (9) et quand on purifiait le penus Vestæ, elle ne devait pas se peigner la chevelure.

Les deux autres grands flamines étaient soumis à des règles analogues, quoique moins sévères (10). Mais ces minutieuses prescriptions gênaient moins les flamines que l'éloignement où leurs devoirs religieux les tenaient de toute fonction politique; aussi on se vit, à un moment donné, dans l'obligation de supprimer l'incompatibilité traditionnelle entre leur office et les charges publiques. On permit d'abord au flamen Martialis et au flamen

(1) Festi ep. p. 89, 13. Le flammeum ou voile rouge cachait le visage de la fiancée dans les cérémonies du mariage. Voir Bouché-Leclercq, M. d. 1. r., p. 469.>>

(2) Festus, p. 277; 288b. Varro, de l. l. 5, 130. Nonius, p. 539, 17.

(3) Gell. 10, 15, 28. Serv. ad den. 4, 137: Arculum vero est virga ex malo Punica incurvata quæ fit quasi corona et ima summaque inter se alligatur vinculo laneo albo, quam in sacrificiis certis regina in capite habebat, flaminica autem Dialis omni sacrificatione uti debebat. Cpr. 4, 262.

(4) Si l'expression d'Aulu-Gelle, 10, 15, 27: venenato operitur se rapporte aux vêtements, ils étaient de pourpre et c'est ce que dit encore Serv. ad Aen. 4, 137. Cpr. 12, 120, 602. Festi ep. p. 65.

(5) Gell. 10, 15, 29. Serv. ad Aen. 4, 646.

(6) Festus, p. 161a ; Serv. ad Aen. 4, 518. Cpr. Varron, de l. l. 7, 84.

Festus, p. 348.

(7) Serv. ad den. 4, 262. (8) V. t. I, p. 230 et s.; p. 231, n. 6, il faut lire : la flaminica prend le deuil.>><<V. sur les Argées une étude encore inachevée de M. Hild dans le Bulletin de la Faculté des lettres de Poitiers, février et avril 1889.>> (9) Ovid. f. 3, 397.

(10) Serv. ad Aen. 8, 552: more enim veteri sacrorum neque Martialis neque Quirinalis flamen omnibus cærimoniis tenebantur, quibus flamen Dialis, neque diurnis sacrificis distinebantur. Mais quand il ajoute et abesse iis a finibus Italiæ licebat, neque semper prætextam neque apicem nisi tempore sacrificii gestare soliti erant: ergo si ire eis in provinciam licebat, et equo sine religione vehi licuit, il cesse d'être exact, du moins pour les temps les plus anciens (Liv. 24, 8, 10); ce qu'il dit n'est vrai que de l'époque la plus rapprochée de

nous.

peu à peu de la sévérité des réglements.

Quirinalis d'accepter des fonctions urbaines; et l'on ne maintint que la défense de sortir de l'Italie; puis, tout au moins On se relâche à partir de 555=199, le flamen Dialis jouit aussi de ce privilège (1). Malgré tout, le poste de ce dernier resta vacant pendant soixante-quinze ans à la fin de la République ; il fallut qu'Auguste désignât un nouveau titulaire en 74311 (v. t. I, p. 79). Mais il y avait alors si peu de patriciens nés de mariages par confarréation et mariés eux-mêmes de cette manière que le choix était à peine possible; aussi Tibère voulant faire cesser la défaveur dans laquelle était tombé le mariage religieux, proposa-t-il une loi d'après laquelle la flaminica serait regardée comme étant in manu mariti quant aux sacra, tout en conservant la jouissance de ses droits personnels (2).

flamines.

Nous ne savous que peu de chose sur les cérémonies spéciales accomplies par les flamines, car ils avaient surtout à Fonctions des s'occuper du culte quotidien. Ainsi le flamen Dialis sacrifiait à Jupiter l'ovis Idulis (3) aux ides de chaque mois, tandis qu'aux Nundina la flaminica immolait à ce dieu un bélier à la regia (4). Lors de certaines fêtes les flamines officiaient en commun avec le collège des pontifes. Au mois de février, le flamen Dialis et le rex distribuaient la februa (5). Le flamen Dialis prenait part aux Lupercales (6), et probablement aussi aux Vinalia. Les Vinalia étaient célébrées deux fois l'an, une première fois le 23 avril; c'étaient les Vinalia priora; on goûtait pour la première fois le vin de l'année précédente et on en faisait des libations à

(1) V. t. I, p. 79, et Mommsen, Staatsrecht, 12, p. 463 et s.

(2) Tac. ann. 4, 16: sed lata lex, qua flaminica Dialis sacrorum causa in potestate viri, cetera promisco feminarum iure ageret. Cpr. le texte incomplet de Gaius, 1, 136, d'après la restitution de Krüger dans Studemund: [Præterea mulieres quæ in manum conveniunt, in patris potestate esse desinunt. Sed in confarreatis nuptiis de flaminica Diali senatusconsulto ex relatione] Maximi et Tuberonis cautum est, ut hæc quod ad sacra tantum videatur in manu esse, quod vero ad ceteras causas, proinde habeatur, atque si in manum non convenisset.

(3) Ovid. F. 1, 587. Macrob. 1, 15, 17. V. t. I, p. 304.

(4) Macrob. 1, 16, 30.

(5) Ovid. F. 2, 21. <<V. sur februa, februus, l'Ausf. Lexicon der Mythol. de Roscher.>>

(6) Ovid. F. 2, 282.

MARQUARDT, Cultes, t. II.

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Vinalia.

Jupiter (1); la seconde fête, dite Vinalia rustica, avait lieu le 19 août; on la célébrait pour avoir une bonne récolte (2). Ces deux jours étaient consacrés à Jupiter (3) auquel le flamen Dialis offrait encore un sacrifice au commencement des vendanges (4). Cependant le 19 août était aussi l'anniversaire du jour de la fondation de deux temples de Vénus (5), dont l'un était situé in Murcia Valle (6), l'autre in luco Libitinæ (7). Ovide place de même au 23 avril une fête de Jupiter et de Vénus Erycina, dont le temple se trouvait à la porta Collina (8). Dans le très ancien système religieux, nous le verrons, le culte de cette déesse n'existe pas; il semble qu'à une époque posté rieure il ait été uni aux Vinalia (9); de quelle façon cela

(1) Hemerol. Cæret. Ephem. epigr. III, p. 7: Vein(alia) f. p. Veneri.> Varro, de l. l. 6, 16: Vinalia a vino. Hie dies Iovis,non Veneris. In Tuscula nis sortis (Mommsen lit hortis) est scriptum vinum novum ne vehatur in urbem ante quam vinalia kalentur. Festi ep. p. 374, 12: Vinalia diem festum habebant, quo die vinum novum lovi libabant. p. 65, 13: Calpar vinum novum, quod ex dolio demitur sacrificii causa, antequam gustetur. Iovi enim prius sua vina libabant, quæ appellabant festa Vinalia. Plin. n. h. 18, 287: Vinalia priora, quæ ante hos dies sunt IX Kal. Mai. degustandis vinis instituta, nihil ad fructus attinent. Ovid. F. 4, 863 et s.

(2) C'est ce qui est dit positivement dans le texte de Pline, n. h. 18, 284, invoqué par Huschke, Das röm. Iahr, p. 203, rem. 64: Tria namque tempora fructibus metuebant, propter quod instituerunt ferias diesque festos, Robigalia, Floralia, Vinalia. Le texte de Festus, ep. p. 264, 5: Rustica vinalia XIV Kalendas Septembris celebrabant, quo die primum vina in Urbem deferebant, s'explique, d'après Mommsen, C. 1. L. I, p. 392, par l'ancien usage de ne boire du vin que quand il s'était écoulé un an après qu'il avait été fait (Varro, de r. r. 1, 65); mais comme Festus ne fait point cette remarque, il pourrait bien n'y avoir dans ce texte qu'une confusion avec les Vinalia priora.

(3) Festus, p. 2655a 28 : Rustica vinalia appellantur mense Augusto XIV Kal. Sept. Iovis dies festus.

(4) Varro, de l. L. 6, 16: Num aliquot locis vindemiæ primum ab sacerdotibus publice fiebant, ut Romæ etiam nunc; nam flamen Dialis auspicatur vindemiam, et ut iussit vinum legere, agna Iovi facit, inter quoius exta cæsa et porrecta flamen primus vinum legit.

(5) Festus, p. 265a 31.

(6) Becker, Topographie, p. 467, 472.

(7) Preller, Röm. Mythologie, I, p. 440.

(8) Ovid. fast. 4, 871 et s.

(9) C'est aussi ce qu'attestent Varron, de l. l. 6, 20: Vinalia rustica dicuntur ante diem XIV Kalendas septembres, quod tum Veneri dedicata ædes et horti ei deæ dicantur ac tum fiunt feriati olitores; Plut. q. R. 45 ;> Festus, p. 289 10, et le titre de la satire de Varron Vinalia nepi ȧppodioiwv.

s'est-il fait? Ovide ne le savait pas (1) et nous n'avons à ce sujet d'autre indication que celle de Varron, d'après lequel Vénus, déesse des Jardins, avait aussi les vignobles sous sa protection (2).

Nous n'avons pas d'autres renseignements certains au sujet du flamen Dialis (3) ; de même à propos du flamen Martialis, on ne peut que conjecturer qu'il faisait le sacrifice du cheval d'octobre (4). Aux ides d'octobre (5), en effet, dans les temps anciens (6), une course de chars attelés de deux chevaux avait lieu sur le champ de Mars; on immolait le cheval de droite de la biga victorieuse à l'autel de Mars prope ciconias nixas (7); la queue coupée était portée en toute hâte à la Regia (8) et l'on en faisait couler le sang goutte à goutte sur le feu du foyer (9); le sang du cheval était recueilli et conservé dans le penus de Vesta, d'où on le retirait, lors des Palilia, avec la cendre des veaux brûlés aux Fordicalia pour s'en servir en faisant les lustrations (10); la tête du cheval était coupée et les habitants de la via sacra et de Subura luttaient à qui s'en

(1) Ovid. fast. 4, 877, pose deux questions: Cur igitur Veneris festum Vinalia dican!, Quæritis, et quare sit lovis ista dies? Mais il ne donne de réponse qu'à la seconde ; il reste absolument muet au sujet de la première. (2) Varro, de r. r. 1, 1, 6: Item adveneror Minervam et Venerem, quarum unius procuratio oliveti, alterius hortorum; quo nomine rustica Vinalia instituta. V. Bouché-Leclercq, M. d. I. r., p. 482 et ci-dessous.>>

(3) D'après Serv. ad En. 8, 664, un sacrifice aurait été offert à Lavinium par les flamines aux pénates troyens. On ne sait s'il veut parler des trois grands flamines (comme le prétend Ambrosch, Stud. I, p. 129, rem. 116) ou des flamines de Lavinium (car il y avait à Lavinium un flamen Dialis et un flamen Martialis: C. I. L. X, 797). Quel était le flamine qui offrait le sacrum cereale à Ceres et à Tellus? On ne le sait pas davantage (Serv. ad Georg. 1, 21). <V. Mannhardt, Mythol. Forschungen, p. 156 et s.>

(4) Ambrosch, Stud. I, p. 10, 154. Les principaux textes sur ce point sont les suivants: Festus, p. 178b; Festi ep. p. 81, 16; 220, 21.

(5) Festi ep. p. 220, 21. Plut. q. R. 97, dit à tort : Taïs Aexeμéplarg eidoïç. (6) La fête n'est pas mentionnée dans les calendriers des premiers temps de l'empire; il n'y a que Philocalus qui en parle.

(7) Sur cette localité v. Marini, Atti, p. 151. Preller, Regionen, p. 173.

(8) Le sacrifice d'un morceau de la queue, offa penita, avait lieu aussi dans d'autres cas. Festus, p. 242b 24; 230b 21. Arnob. 7, 24; cpr. Plaut. Mil. glor. 760.

(9) Fest. p. 178b. Plut. q. R. 97.

(10) Ov. fast. 4, 733. Prop. 5, 1, 20.

Sacrifice du cheval d'octobre.

emparerait (1); si les premiers l'emportaient, ils la fixaient aux murs de la Regia; si c'étaient les derniers, ils la suspendaient à la Turris Mamilia (2). Lorsqu'en l'année 46 avant JésusChrist, César fit sacrifier à Mars, dans le campus, deux soldats révoltés et qu'on suspendit leurs têtes à la Regia, ce fut le flamen Martialis qui procéda à ce sacrifice en présence des pontifes (3). Outre le culte de Quirinus dont il était spécialement chargé, le flamen Quirinalis avait à accomplir avec les pontifes le sacrifice annuel au tombeau d'Acca Larentia sur le Velabrum (4), le 23 décembre (5); il offrait le sacrifice annuel à Robigus (6) le 25 avril, ne robigo frumentis noceat (7); enfin, avec les pontifes et les Vestales, il célébrait la fète des Consualia le 7 juillet et le 21 août (8). Consus avait au cirque un autel souterrain (9), qui restait toute l'année couvert de terre et n'était découvert que lors des Consualia (10); c'était un des dieux de la terre et son culte appartenait aux pontifes (11). Quels rapports le flamen Quirinalis avait-il avec ce dieu? c'est ce qu'on ne voit pas bien (12). Les trois flamines ensemble rendaient

(1) Cette lutte faisait partie du rituel de la lustration. Serv. ad Æn. 1, 317: postea consuetudo servata est, ut ad tumulum Virginis (Harpalyces) populi convenirent et propter expiationem per imaginem pugnæ concurrerent. Des exemples de luttes de ce genre à l'époque chrétienne sont cités par Lobeck, Aglaoph. p. 680 et s.

(2) Festus, p. 178b. Cpr. Becker, Topogr. p. 533. (3) Dio Cass. 43, 24.

(4) Gellius, 7, 7, 7: a flamine Quirinali. Varro, de l. l. 6, 23: sacerdotes nostri. Plut. Rom. 4, dit à tort: 6 TOû "ApEos lεpeus. Cpr. Plut. q. R. 34, 35. Macrob. 1, 10, 15: dis manibus eius per flaminem sacrificaretur. Cic. ep. ad Brut. 1, 15, 8, parle de la présence des pontifes. Quant à la fête dite Larentalia, il en est fait mention dans Festi ep. p. 119 et Lactant. Inst. 1, 20, 4. <Cpr. Zielinski, quæstiones comicæ, Petropoli, 1887, p. 111 et s.> (5) Cal. Prænest.

(6) Ovid. fast. 4, 910.

(7) Cal. Prænest.

(8) Tertull. de spect. 5: Sacrificant apud eam (aram Consi) nonis Iuliis sacerdotes publici (les pontifes), XII Kal. Sept. flamen Quirinalis et Virgines. (9) Tertull. de spect. 6, 8. Varro, de l. l. 6, 20. Serv. ad Aen. 8, 636. (10) Dionys. 2, 31. Plut. Rom. 14.

(11) V. Schwegler, R. G., I, p. 473, 474.

(12) Schwegler, R. G. I, p. 554, remarque qu'il y a d'étroites relations entre le fl. Quirinalis et le culte de Vesta. Il accompagne les Vestales à Cære (Liv. 5, 40, 7.

- Val. Max. 1, 1, 10); c'est dans sa maison qu'on enterre les objets

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