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Les actes des Arvales ne nous sont parvenus que jusqu'à Gordien; mais leur collège n'a pas disparu à cette époque; il n'a pas eu une durée moindre que les autres sacerdoces romains. Le sacrificium dex Diæ in luco fut encore toléré après la cons titution de Constance et de Constant de l'a. 346?; cet édit permettait de conserver les temples situés hors de la ville (1), parce qu'on y célébrait des jeux, et ce ne fut qu'après l'expan sion de plus en plus générale du Christianisme que l'on commença à se servir des bois sacrés pour des usages profanes (2).

par leur institution, mais plus soucieux encore de trouver une occasion de plaire au prince ou de se divertir.>>

(1) C. Theod. 16, 10, 3.

(2) Aggenus Urbicus dans les Gromat. ed. Lachmann, p. 23: in Italia autem multi crescente religione sacratissima Christiana lucos profanos sive templorum loca occupaverunt et serunt.

X. LES SODALES AUGUSTALES ET LES AUTRES
PRÊTRES VOUÉS AU CULTE DES EMPEREURS.

Ainsi que nous l'avons remarqué plus haut (v. t. I, p. 110), l'origine du culte des empereurs est dans le culte romain des génies; mais il dut son extension et son importance politique à l'usage de diviniser les hommes puissants et les princes, qui se forma en Grèce dès la fin de la guerre du Péloponèse et devint général à partir du règne d'Alexandre le Grand (1). A Rome, les

(1) V. une étude complète du culte des Césars dans Preller, Röm. Mythol. II, p. 425 et s. et Boissier, la Religion romaine, I, p. 121-208. <E. Desjardins, le Culte des Divi et le culte de Rome et d'Auguste dans la Revue de philol. III (1879), p. 33 et s.)<<Duruy, Formation d'une religion officielle dans l'Empire romain, c. r. de l'Acad. d. sc. mor. et polit. XIV, 1880, p. 328. J. Réville, la Religion à Rome sous les Sévères, p. 30 à 39. Pallu de Lessert, les Assemblées provinciales, Bull. d. Antiq. Afric., 1884, p. 1 et s., p. 321 et s. P. Guiraud, les Assemblées provinciales dans l'empire romain, 1887. G. Boissier, op. cit., I, p. 122: le culte des Césars servit au maintien de la vie municipale dans les cités et au réveil de l'esprit national dans les provinces, il aida à établir sur des bases plus solides la forte unité de l'empire. P. Guiraud, les Ass. prov., p. 33, dit en parlant du culte des empereurs ce culte a été de bonne heure le culte officiel par excellence, cette religion a été dès le premier jour une véritable religion d'état, répandue dans toutes les parties de l'empire romain, favorisée par les em. pereurs, et maintenue autant par le zèle des fonctionnaires que par la docilité intéressée des sujets. . . . . . Ce culte était le seul qui fût de nature à n'éveiller aucune susceptibilité locale. Rome et Auguste pouvaient très bien trouver place dans une ville qui n'aurait pas accueilli volontiers d'autres dieux. La divinité de l'empereur planait au-dessus de toutes les divi nités poliades, comme son autorité au-dessus de tous les pouvoirs municipaux, et elle était capable de rallier autour d'elle tous les hommes, parce

Etablissement du culte des empereurs.

empereurs ne furent pas considérés tout à fait comme des dieux pendant leur vie; on se borna à rendre un culte au Genius Augusti (v. t. I, p. 248), à jurer par le genius de l'empereur (1),à tenir pour sacrée l'imago principis (2) qui, dans les camps (3) comme à Rome (4), devint un asile pour les malfaiteurs; des fonctionnaires de la maison impériale (5), de simples particuliers (6) et surtout des poètes (7) se firent aussi les dévots de l'empereur. Dans les

qu'en exigeant d'eux la soumission la plus complète, elle ne blessait en rien leur amour-propre. J. Réville, la Religion à Rome sous les Sévères, p. 32: c'est la religion administrative; dans les municipes les magistrats prêtent serment, non pas par les dieux de la localité, ni par les dieux immortels du paganisme classique, mais par Jupiter, par les divins Augustes, et par les Pénates.>>

(1) Tac. ann. 1, 73: Rubrio crimini dabatur violatum periurio numen Augusti, et sur ce passage Lipsius. Inscription d'Aritium vetus en Lusitanie, C. I. L. II, 172 : sive sciens fullo fefellerovę, tum me liberosque meos Juppiter optimus maximus ar divus Augustus ceterique omnes di immortales expertem patria incolumitate fortunisque omnibus faxint. Inscription de Corcyre, C. I.Gr. 1933: Evopričoμal σo: тòν σεбάσтIOν őрxov, Sueton., Cal. 27. Plin. paneg. 52. Joseph. ant. 16, 10, 8: Thν σnν TúXNν snoμóσavτoç. Apulejus, met., 9, 41: adiurantes genium principis. Dio Cass. 57, 8; cpr. 59, 11; 60, 5. Tertull. apol. 28. 32. 35. Minuc. Felix, Oct. 29, 5. Ulpian. Dig. 12,2, 13, § 6. Cod. Just. 4, 1, 2.

(2) Sur le culte des imagines Augusti ou Augustorum, v. C. 1. L. VI, 471; Marini, Iscr. Alban. p. 8; Salmasius ad Vopisc. v. Probi, 23, p. 440 et s., ed. Paris, 1620; Müller, de ævo Theodosiano, II, p. 52; Gothofr. ad Cod. Theod. 8, 11, 5; <Friedländer, Darstell. aus der Sittengesch. Roms 5, III. p. 209 et s.>

(3) Tac. ann. 12, 17.

(4) Tac. ann. 3, 36, 63. 4, 67. Suéton. Tib. 53. Philostr. v. Apollon. 1, 15. Lipsius, Exc. F sur Tac. ann. 3, 36.

(5) C'est à eux que paraît se rapporter l'ordo sacerdotum domus Augustɛ, dont un fragment des fasti nous est parvenu (C. 1. L. VI, 2010). V. sur cette inscription les observations de Henzen.

(6) Ovide, ep. ex Ponto, 4, 9, 105, se vante d'avoir institué dans sa maison un culte en l'honneur du dieu Auguste, de Livie encore vivante et de Tibère; dès lors il peut bien y avoir eu, même durant la vie d'Auguste, des cultores Augusti on cultores Larum et imaginis Augusti (p. ex. C. I. L. VI, 307; <Ephem. epigr. V, 813); imaginum domus Aug. cultores (C. 1. L. VI, 471), cultores domus divinæ et fortuna Aug. (Orelli, 1662); et, en effet, c'est aussitôt après la mort d'Auguste que Tac. ann. 1, 73, parle des cultores Augusti, qui per omnes domos in modum collegiorum habebantur. Ce culte domestique des Césars ne cessa point et on le retrouve dans la suite. Capitolin. M. Ant. ph. 7.

(7) Sur les poètes, qui honoraient Auguste comme un dieu, v. Bentley s. Horace, ep. 2. 1, 16 : — iurandasque tuum per numen ponimus aras. Noris. Cenot. Pis. 1, 4. Passow, Leben des Horaz, p. cxv.

provinces au contraire, le culte des empereurs s'établit, aussitôt que l'empire fut fondé. A l'exemple des Ptolémée qui avaient, dès l'origine, joui des honneurs divins(1), les empereurs romains profitèrent dans un but politique de la tendance qu'avaient les habitants des provinces à les traiter eux aussi comme des dieux (2). On peut déjà reconnaître, à l'époque des triumvirs (3), une organisation bien arrêtée du culte des princes régnants; les provinces en général et les communes en particulier (4) y prenaient

(1) Letronne, Recueil, I, p. 362 et s.

(2) Philo, Leg. ad Gaium, Vol. II. p. 567, Mang. : Kat unv Et Tivi xaιvàs καὶ ἐξαιρέτους ἔδει ψηφίζεσθαι τιμάς, ἐκείνῳ (Augusto) προσῆκον ἦν, οὐ μόνον ὅτι τοῦ σεβαστίου γένους ἀρχή τις ἐγένετο καὶ πηγή - ἀλλ' ὅτι καὶ πᾶσα ἡ οἰκου μένη τὰς ἰςολυμπίους αὐτῷ τιμὰς ἐψηφίσατο. Καὶ μαρτυροῦσι καὶ ναοί, προπύλαια, προτεμενίσματα, στοαὶ κ. T. 2. Et plus loin, p. 568: δέχεται τὰς τιμὰς οὐκ ἐπὶ καθαιρέσει τῶν παρ' ἐνίοις νομίμων, τυφλοπλαστῶν ἑαυτόν, ἀλλὰ καὶ τῷ μεγέ θει τῆς τοιαύτης ἡγεμονίας επόμενος, ἢ διὰ τῶν τοιούτων πέφυκε σεμνοποιεῖσθαι. Τοῦ δὲ μὴ ταῖς ὑπερόγκοις τιμαῖς δεθῆναι καὶ φυσηθῆναι ποτε πίστις ἐνεργεστάτη, τὸ μὴ δεσπότην μήτε θεὸν ἑαυτὸν ἑαυτὸν ἐθελῆσαι προσειπεῖν ἀλλὰ καὶ ἄν, εἰ λέγοιτό TIG, duayepatverv. <、Rev. de l'hist. des rel. 1883, p. 670. Mommsen, liste des jours de fête du temple d'Auguste à Cumes (fr. d'inscr. réc. découvert): une fois de plus on constate que si le S. P. Q. R, attribue à Auguste les honneurs divins après sa mort, Cumes, Pompéi et autres villes d'Italie les décrétèrent et les célébrérent du vivant même de l'empereur; l'autonomie de ces villes se manifeste encore dans le choix de ces fêtes. Hermès, t. 17, 1882.>>

(3) De l'année 36 avant Jésus-Christ. Appian b. c. 5, 132: xal autòv (Octave) αἱ πόλεις τοῖς σφετέροις θεοῖς συνίδρυον.

(4) Selon Tac. ann. 1, 10, on reprocha à Auguste nihil deorum honoribus relictum, cum se templis et effigie numinum per flamines et sacerdotes coli vellet. Suet. Oct. 52: Templa quamvis sciret etiam proconsulibus decerni solere (V. Cic. ad Q. fr. 1, 1, 26; — ad Att. 5, 21, 7.), in nulla tamen provincia nisi communi suo Romæque nomine recepit. Nam in urbe quidem pertinacissime abstinuit hoc honore. Cette dernière assertion est confirmée par Dio Cass. 52, 35. V. dans un autre sens, Aurel. Vict. Cæs. 1, 6. Suet. ajoute, Oct. 59: Provinciarum pleræque super templa et aras ludos quoque quinquennales pæne oppidatim constituerunt. Il a été traité de l'organisation du culte dans les provinces dans la première partie du manuel des antiquités rom., 12, p. 504 et s. C'était surtout dans les provinces de l'Orient qu'il s'était développé; dès les temps les plus reculés la déesse Rome y avait reçu un culte. (Tac. ann. 4,56 : Zmyrnæi (dixerunt) se primos templum urbis Romæ statuisse M. Porcio consule, c'est-àdire en 559-195); Jules César (Inscription d'Ephèse, C.I.Gr. 2957) et Auguste pendant sa vie y avaient reçu les honneurs divins (Spanheim, De præstantia et usu num. I, p. 141; Letronne, Recueil, I, p. 81, 91; II, p. 144 et s.). En l'an 29 avant Jésus-Christ, Auguste autorisa les citoyens romains à élever à Ephèse et à Nicée un templum Romæ et divi Julii; il permit aux Grecs de la province d'Asie de lui édifier un temple à lui-même dans la ville de Pergame et aux Grecs de MARQUARDT, Cultes, t. II. 14

part; cette organisation se retrouve aussi de bonne heure dans

la province de Bithynie de lui en élever un autre à Nicomédie (Dio Cass. 51, 20). C'est sur le modèle de ce temple dédié Romæ et Augusto à Pergame (cpr. Tac. ann. 4, 37; Eckhel, D. N. VI, p. 101) que d'autres temples du même genre furent bâtis dans toutes les grandes villes, ainsi durant la vie d'Auguste à Mylasa (C. I. Gr. 2696), à Nysa (C. I. Gr. 2943), à Cyme (C. 1. Gr. 3524), à Cyzique (Tac. ann. 4, 36; Dio Cass. 57, 24), à Assus (C. I. Gr. 3569) et ailleurs. Auguste fut aussi honoré comme un dieu durant sa vie en Grèce, par exemple à Athènes (C. I. A. III, 63). Dans la suite on trouve encore, dans la plupart des villes de la Grèce, des prêtres, des temples et des fêtes en l'honneur de cet empereur et de ses successeurs. Les temples s'appellent Καισαρεία ου Αύγουστεία (v. surtout l'inscription d'Eumenia en Phrygie (C. 1. Gr. 3902 b), ou encore eßaoteia et Cæsarea. Marini, Atli, p. 383 et s. Le plus remarquable de tous ces temples, au moins pour nous, est celui que la province de Galatie fit élever à Ancyre durant la vie d'Auguste (C. I. Gr. 4039, inscription où il est désigné sous le nom de Σ:ẞastov, v. 21); on y avait exposé sur la face extérieure de la cella, une inscription latine avec une traduction grecque, contenant l'index rerum a se gestarum (Suet. Aug. 101) rédigé par les soins d'Auguste lui-même et placé devant son mausolée à Rome; l'œuvre originale s'est perdue; il ne nous reste que le texte d'Ancyre, ce qui fait que l'index est désigné sous le nom de Monumentum Ancyranum. V. C. 1. L. III, p. 769 et s. Mommsen, Res gestæ divi Augusti 2, Berlin, 1883. <Cpr. E. Bormann, Bemerkungen zum schriftlichen Nachlasse des Augustus, Marburg, 1884.> <<et C. Peltier, Res gestae divi Augusti. 1886.>> Il y avait aussi à Alexandrie un célèbre eẞaovetov. Philo, Leg. ad Gaium, vol. II, p. 567, Mang.: Οὐδὲν γὰρ τοιοῦτόν ἐστι τέμενος, οἷον τὸ λεγόμενον Σεβάστιον, ἐπιβατηρίου Καίσαρος νεώς κ. τ. λ.

G. Boissier, op. cit., I, p. 147: Octave ne voulut être adoré qu'en compagnie de la déesse Rome, et il défendit expressément à tous les Romains de prendre part à ce culte. Sous ces réserves, il laissa la province d'Asie lui bâtir un temple à Pergame et celle de Bithynie à Nicomédie. En 742, à la suite d'un mouvement des Sicambres qu'on disait secrètement encouragés par les Gaulois, soixante peuples de la Gaule réunis à Lyon décidèrent, pour mieux prouver leur fidélité, d'élever un autel à Rome et à Auguste au confluent de la Saône et du Rhône. En 764, vers la fin de ce règne glorieux, les habitants de Narbonne s'engagèrent par un vœu solennel « à honorer perpétuellement la divinité de César-Auguste, père de la patrie. » La formule du serment qu'ils prêtèrent à cette occasion nous a été conservée ils promettaient de lui élever un autel sur leur forum et d'y sacrifier tous les ans à de certains anniversaires, notamment le 9 des calendes d'octobre « jour, où pour le bonheur de tous, un maitre était né au monde, » et le 7 des ides de janvier, « où il avait commencé à régner sur l'univers. » S'il se laissa adorer dans les provinces et même en Italie, Auguste défendit qu'on lui rendit officiellement un culte à Rome de son vivant. (Suet. Aug. 52). Il ne put empêcher que, dans l'intérieur des maisons, on ne rendit à ses images des honneurs presque divins (Horat. ep. II, 1, 15). Le Sénat, qui n'osait pas tout à fait adorer sa personne, adressa ses hommages à ses vertus et à ses bienfaits: il éleva des autels à la justice et à la concorde augustes, il ordonna qu'à certaines époques on prierait la paix et

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