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comme celle qu'on offrait aux pénates (1); on leur confiait le sang du cheval sacrifié le 15 octobre au champ de Mars (t. II, p. 19) et la cendre du veau brûlé aux Fordicidia (t. I, p. 238) (2). Elles adressaient chaque jour des prières aux dieux pour le salut du peuple (3); dans les moments de danger (4) ou à la suite de prodiges (5), elles en faisaient de spéciales; elles prenaient part aux fètes précatives célébrées au foyer de l'État pour le salut de la famille impériale (6); enfin elles participaient également aux sacrifices accomplis en l'honneur de Jupiter le jour des ides (7).

Tous les actes dont nous avons parlé jusqu'ici rentraient dans

significat, ita fit. Virgines Vestales tres maximæ ex Nonis Maiis ad pridie Idus Maias alternis diebus spicas adoreas in corbibus messuariis ponunt, easque spicas ipsæ virgines torrent, pinsunt, molunt, atque ita molitum condunt. Ex eo farre virgines ter in anno molam faciunt, Lupercalibus, Vestalibus, Idibus Septembribus, adiecto sale cocto et sale duro. Festi ep. p. 65, 1: Casta mola genus sacrificii, quod Vestales virgines faciebant, p. 3, 10; Festus, p. 141, 31. Festi ep. p. 110, 5 s. v. immolare. Klausen, Æneas, p. 633 et s.

(1) Horat. Od. 3, 23, 19. Klausen, Æneas, p. 635.

(2) Ovid. F. 4, 733 et s.

(3) Cic. pro Fonteio, 21, 46. Elles étaient chargées pro omnibus efficacia vota suscipere, Symmach. ep. 10, 61. On attribuait une puissance surnaturelle à la prière des Vestales. Sur la precatio Tucciæ Vestalis, qui porta de l'eau dans un crible, et la precatio Vestalium qui avait assez de force pour arrêter les esclaves fugitifs tant qu'ils étaient encore dans la ville de Rome, v. Plin. n. h. 28, 12, 13. Cpr. Dio Cass. 48, 19.

(4) Horat. od. 1, 2, 26 et s. Quand la peste sévissait ou qu'il y avait quelque épidémie, elles invoquaient dans leur prière les divinités étrangères. Macrob. 1, 17, 15: Namque Virgines Vestales ita indigitant: Apollo medice, Apollo Pran. Sur l'ordre des autorités supérieures, elles ajoutaient de nouveaux noms à la liste des divinités auxquelles elles avaient à rendre un culte; ainsi sous Claude elles durent offrir des sacrifices à Livie qui reçut alors les honneurs de la consécration. Dio Cass. 60, 5.

(5) Liv. 28, 11. Plin. n. h. 15, 78: fuit et ante Saturni ædem (ficus), urbis anno CCLX sublata sacro a Vestalibus facto, cum Silvani simulacrum subverteret. (6) Déjà Appian. b. c. 2, 106, dit de César : ἱερέας δέ καὶ ἱερείας ἀνὰ πενταε τὰς εὐχὰς δημοσίας ὑπὲρ αὐτοῦ τίθεσθαι. Il est probable qu'elles prenaient part aux vœux qu'on faisait le 3 janvier. V. t. I, p. 318. Dans le Feriale Cumanum (C. I. L. X, 8375) il est dit nonis Octobr. Drusi Cæsaris natalis, Supplicatio Vestæ, par où l'on voit que la fête de l'anniversaire de la naissance des membres de la famille impériale avait été liée au culte de Vesta.

⚫ (7) Qu'Horace fasse allusion à ce sacrifice, od. 3, 30, 8: Crescam laude recens, dum Capitolium scandet cum tacita virgine pontifex, ce n'est qu'une conjecture de ses commentateurs, mais une conjecture assez plausible. V. cidessus, t. I, p. 255, rem. 11.

Participation à certaines

solennités.

Bona Dea.

les fonctions ordinaires et régulières des Vestales. Voici maintenant les cérémonies spéciales auxquelles elles devaient aussi intervenir. Le 15 février, elles livraient la mola salsa pour le sacrifice des Lupercales (1). Le 1er mars, elles renouvelaient les lauriers qui ornaient le temple de Vesta et rallumaient le feu sacré (2). Le 6 mars, sous Auguste, elles offraient un sacrifice à Vesta, parce que ce jour-là, en l'an 12 avant J.-C., Auguste était devenu pontifex maximus (3). Le 15 avril, elles célébraient les Fordicidia (t. I, p. 238), fête où des vaches pleines étaient sacrifiées à Tellus, soit au Capitole, soit dans chaque curie; les fœtus des veaux étaient réduits en cendres par la Vestalis maxima et ces cendres mises en dépôt pour être soigneusement conservées (4). Le 21 avril, aux Parilia, le peuple recevait des Vestales, pour faire des lustrations, ces cendres, le sang du cheval d'octobre et de la paille de fèves (v. t. I, p. 250). Le 28 avril était fêté comme l'anniversaire de la fondation du sanctuaire de Vesta (5) sur le Palatin en l'an 742=12.

La Bona Dea, cette déesse qu'on invoquait encore sous les noms d'Ops, Maja, Fauna (6), faisait partie des divinités honorées par

(1) Serv. ad Buc. 8, 82.

(2) Ovid. fast. 3, 141. Solin. 1, 35.

(3) Ovid. fast. 3, 417. Sur le jour v. Kal. Maff. Præn. Cuman.

(4) Ovid. fast. 4, 629-640.

(5) Becker, Topographie, p. 236.

(6) Klausen, Æneas, p. 849 et s. Preller, Röm. mythol. I, p. 398 et s. Elle fut honorée à Rome (C. I. L. VI, 53-76. <2236-2240 ;> <<XIV, 2251, 4001, 4057, 3530, 3437. comme en Italie (Preller, p. 404) jusque dans les derniers temps de l'empire. Qu'était-ce que cette divinité? Quel culte lui rendait-on? Nous ne le savons que d'une manière fort imparfaite. <V. cependant R. Peter, dans Roscher's Ausführl. Lexicon der griech. u. rom. Mythol. I, p. 789 et s.; on trouve dans cet article le plus riche recueil de matériaux sur ce sujet. D'ordinaire, cette déesse a des prêtresses; néanmoins on fait mention dans une inscription romaine, C. I. Gr. 6206, d'un enfant (de 7 ans) qui est qualifié de lepeùs Bovading. <<V. Bouché-Leclercq, M. d. I. R. p. 479 et 487. Cpr. Dict. des Antiq. v° Bona Dea (art. de E. Saglio): << Nom, ou plutôt surnom tenant lieu d'un nom qui n'était point divulgué, par lequel on désignait chez les Romains, une déesse de la fécondité... Plusieurs légendes avaient cours à son sujet.

Les uns disaient que c'était une fille de Faunus; aimée de son père, elle avait résisté à l'inceste, mais le dieu abusa d'elle en la frappant avec une branche de myrte, en lui faisant boire du vin et enfin en se changeant en

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les Vestales. Elle avait sur l'Aventin (1), un temple bâti Vestale Claudia (2) et rétabli par Livie (3); elle y était adorée comme déesse de la terre (4). Le jour de la fondation de ce temple était le 1er mai; on y faisait des prières pour empêcher les tremblements de terre (5). Si l'on remarque, en outre, que les Vestales offraient des sacrifices à Caca, Caca et Cacus, fils de Vulcain, monstre qui vomit des flammes, sont un vieux couple de dieux (6), — on sera porté à penser que ces prières et ces sacrifices avaient lieu le même jour (7). Cette fête ne doit pas être confondue avec la fête bien connue de Bona Dea, à laquelle Clodius prit part seus des habits de femme (8). Cette dernière était célébrée pro populo (9), en présence des Vestales (10), par la femme du Consul en fonction ou par celle du préteur urbain

serpent (V. Gerhard, ueber Agathodaemon und Bona Dea dans les Abhandl. d. Berlin. Akad. 1847, p. 471, ou dans les Gesamm. Abhandl. II, p. 33, du même auteur). Suivant d'autres, Bona Dea aurait été une nymphe des bois, épouse de Faunus, que ce dieu frappa avec une baguette de myrte, parce qu'elle s'était enivrée et à laquelle il rendit des honneurs divins après l'avoir tuée.

C'est parce qu'elle avait été un modèle de chasteté que son culte était interdit aux homines. Hercule altéré, ne pouvant obtenir d'eau des femmes qui célébraient le culte de Bona Dea, interdit l'accès de son propre culte aux femmes. Le temple d'Hercule à Rome était sur la pente de l'Aventin; celui de Bona Dea sur le versant opposé, au-dessous du rocher du haut duquel Remus avait observé le vol des oiseaux (d'où le surnom de Subsaxana). Livie rétablit ce sanctuaire (Bona Dea Restituta). Ovid. fast. 5, 148.>>

(1) Becker, Topographie, p. 454.

(2) Ovid. F. 5, 155. Cic. de domo, § 136.

(3) Ov. F. 5, 157.

() Macrob. 1, 12, 21: Auctor est Cornelius Labeo huic Maiæ, id est terræ, ædem Kalendis Maiis dedicatam sub nomine Bonæ Dex.

(5) Lydus, de mens. 4, 52 : πρώτη δέ ἑορτὴ τοῦ Μαΐου παρὰ Ῥωμαίοις αἱ περὶ σstopov ixcolar. Merkel, Ov. F. p. CLXXXI et s.

(6) Ambrosch, Religionsbücher, p. 52, rem. 193. Schwegler, R. G. I, et p. 372. <Cpr. Osthoff, Quæstiones mythologica, Bonn, 1869, p. 7 et s.> <<M. Bréal, Hercule et Cacus, Paris, 1863. Bouché-Leclercq, Man. d. Inst. r., p. 481.>> Roscher, Ausf. Lexic. v° Caca.

(7) Serv. ad Æn. 8, 190. Script, rer. myth. 2, 153, p. 128, 21; 3, 13. p. 247, 7 Bode.

(8) Drumann, R. G. II, p. 204.

(9) Cic. ad Att. 1, 12, 3; 1, 13, 3; de har. resp. 17, 37. Ascon. p. 47. K.-Sch. Senec. ep. 97. Dio, 37, 35.

(10) Plut.. Cic. 19. 20. Schol. Bob. p. 329. Or.

MARQUARDT, Cultes, t. II.

3

dans leur propre maison (1); en l'an 63 av. J.-C., elle fut célébrée dans la maison de Cicéron, la nuit du 3 au 4 décembre (2); en l'an 62, ce fut dans la maison de César qui était alors préteur, mais qui en qualité de pontifex maximus, demeurait (3) dans la Regia (4). C'était une fête de nuit (5) et une fête secrète (6); aucun homme, pas même le magistrat dans la maison duquel avait lieu la cérémonie (7), ne devait y assister (8), ni entendre prononcer le nom de la déesse (9); les femmes y dansaient au son des instruments à vent et à cordes (10).

(1) Plut. Cæs. 9; Cic. 19. Dio Cass. 37, 45. Cic. de har, resp. 17, 37: fit per Virgines Vestales, fit pro populo Romano, fit in ea domo, quæ est in imperio. Plut. q. R. 20.

(2) Plut. Cic. 19. Dio, 37, 35. Drumann, R. G. V. p. 502.

(3) V. quelques textes dans Becker, Topogr. p. 228, rem. 357. In Cæsaris domo, dit aussi Ascon. p. 43, K.-Sch.; au contraire il est question de la domus pontificis dans Cic. de domo, 39, 104; de har. resp. 3. 4; le Schol. Bob. 329 Or., est plus précis: in domo pontificis maximi C. Cæsaris eiusdemque prætoris. C'est aussi à propos de l'attentat de Clodius qu'on lit dans Liv. ep. 103 P.Clodius accusatus, quod in habitu muliebri in sacrarium, in quod virum intrare nefas est, intrasset et le Schol. Juven. 6, 314: templum ubi intravit Clodius et cum uxore pontificis concubuit. Le pontif. max. ne demeurait pas dans la Regia, t. I, p. 298, n. 3.>>

(4) Drumann, R. G. 11, p. 204, n. 72.

(5) Plut. Cæs. 9. Cic. ad Att. 2, 1, 5.

(6) In operto, Senec. ep. 97, 2; bonæ secreta dez, Juvenal. 6, 31. (7) Plut. Cic., 19.

(8) Cic. ep. 1, 9, 15: de domo, 40, 103; de har. resp. 5, 8; 17, 37; 18, 38. Schol. Bob. p. 329. Cic. Parad. 4, 2, 32. Liv. ep. 103. Plut. Cæs. 9. Dio Cass. 37, 45. Seneca, ep. 97. Juvenal. 6, 340. Plut. q. R. 20. Tibull. 1, 6, 22. Ovid. Ars am. 3, 637; fast. 5, 153. Lactant. inst. 1, 22, 11; 3, 20, 4.

(9) Cic. de har. resp. 17, 37.

(10) Plut. Cæs. 9. Juvénal. 6,314, et sur ce texte le Schol. Clodius y parut lui-même sous le costume d'une joueuse de lyre. Plut. Cæs. 10; v. surtout Drumann, R. G. II, p. 205. <<Dict. des Antiq. l. c. : « Les femmes, après s'être préparées à cette fète par l'abstinence, se réunissaient de nuit dans la maison du consul ou du prêteur, sous la conduite des Vestales, apportant des fleurs de toutes sortes, le myrte excepté. Elles offraient d'abord un sacrifice expiatoire, consistant en une jeune truie et en vin que l'on déguisait sous le nom de miel et de lait; sans doute il y avait là une allusion aux aventures supposées de la déesse. La victime était désignée sous le nom de damium, la déesse s'appelait elle-même Damia et sa prétresse damiatrix, noms grecs d'apparence qui rappellent le culte de Demeter, et qui furent probablement introduits à Rome avec ce culte. Cicéron (de h. resp. 17, 37; de leg. 2, 9, 21) fait remonter aux temps des rois celui de Bona dea et dit qu'il n'y avait pas à Rome de sacrifice plus anciennement institué, ni qui fût entouré de cérémonies plus extraordinaires. Après

Du 7 au 14 mai, moment où l'on offrait aux dieux les prémices des fruits (1), les Vestales prenaient les épis d'épeautre dont elles avaient besoin pour faire la mola, les torréfiaient, les broyaient et gardaient la farine ainsi obtenue (2). Le 15 mai elles prenaient part à la procession des Argei (v. t. I, p. 230). C'était le 9 juin qu'avait lieu la fête principale de la déesse, les Vestalia (3). A cette époque, du 7 au 14 juin (4), le penus Vestæ, ordinairement fermé (5) et dont l'accès était interdit aux hommes (6), s'ouvrait aux femmes qui se rendaient au temple (7), pieds nus, afin de demander à la déesse sa bénédiction pour leur ménage, -tout comme lors de l'aquælicium, pieds nus et les cheveux épars, elles allaient en procession demander de la pluie à Jupiter (t. I, p. 312). En même temps on envoyait au temple des plats chargés de mets (8); les Vestales offraient la mola salsa (9); les meuniers et les boulangers fêtaient ce jour (10); on suspendait au cou des ânes des pains et des guirlandes (11); on couronnait les meules de fleurs (12). Le 15 juin le temple était purifié (13) ; les balayures étaient déposées dans un

Vestalia.

le sacrifice, la fête prenait, sous l'influence du vin, de la musique et des danses, un caractère de plus en plus sensuel, qui dégénéra, au moins à la ville, sous l'Empire, en orgies dont la licence n'était pas dépassée par celle des mystères de Cybèle ou de Bacchus. »>>>

(1) Marini, Atti, p. 201.

(2) Serv. ad Buc. 8, 82.

(3) V. les calendriers et, de plus, Varro, de l. l., 6, 17. Ovid. fast. 6, 249468. Lydus, de mens. 4, 59.

(4) Dans le Kal. Philoc. on lit pour le 7 juin : Vesta aperit, et pour le 15: Vesta cluditur.

(5) Festus, p. 250, 34.

(6) Ovid. fast. 6, 254, Lactant. inst. 3, 20, 4.

(7) Ovid. fast. 6, 397.

(8) Ovid. fast. 6, 309 et s.

(9) Serv. ad Bucol. 8, 82.

(10) Ovid. fast. 6, 317. Lydus, de mens. 4, 59.

(11) Ovid. fast. 6, 311.

(12) Ovid. fast. 6, 312. <Nous avons une représentation des solennités des Vestalia sur une fresque de Pompéi; Helbig, Wandgemälde, no 777; O.Jahn, Abhandl. d. sächs. Gesellsch. d. Wissensch. V, Taf. VI, 12.>

(13) Dans les Kal. Maff. et Venus, ce jour est désigné par les lettres Q.ST. D. F. Varro, de l. L. 6, 32: Dies, qui vocatur Quando stercum delatum, fas ab co appellatus, quod eo die ex æde Vestæ stercus everritur et per Capitolinum clivom in locum defertur certum.

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