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SUR

L'ÉTABLISSEMENT ET LA DOCTRINE

DE

L'ÉGLISE ANGLICANE,

ET EN GÉNÉRAL

SUR LA RÉFORMATION.

RÉDIGÉE en forme de lettRES, ÉCRITES EN 1812 ET 1813.

PAR UN LICENCIÉ DE LA MAISON ET SOCIÉTÉ DE SORBONNE.

TOME II.

A LONDRES :

De l'Imprimerie de R. Juigné, 17, Margaret-street, Cavendish-square.

SE VEND CHEZ MESSRS. BOSSANGE ET MASSON, 14, GREAT MARLBOROUGH STREET, ET
100, NEW BOND STREET; CARPENTER AND SON, OLD BOND STREET; KEATING,
BROWN, ET KEATING, DUKE STREET, GROSVENOR SQUARE; BOOKER, NEW BOND
STREET; ET FITZPATRICK, 4, CAPEL STREet, dublin.

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C

LETTRE X.

APRÈS avoir reconnu que le secret si religieusement Lettre X.
gardé dans toute l'Eglise sur l'Eucharistie pendant les
premiers siècles ne pouvoit couvrir et récéler que la pré-
sence réelle; après avoir reconnu qu'en célébrant les
saints mystères, les Evêques et les prêtres de ces
mêmes siècles récitoient des formules d'invocation, des
prières où étoient exprimés, dans les termes les plus
clairs, les plus énergiques, et la présence réelle, et le
changement de substance et l'adoration, et l'oblation
de la victime, ou le sacrifice non sanglant de la nou-
velle loi, il ne sauroit plus y avoir aucune nécessité
pour nous d'examiner en détail ce que ces mêmes Evê-
ques, ces mêmes Pères auroient écrit dans les ouvrages
qu'ils ont laissés après eux. Vous imaginez bien qu'ils
n'y auront point enseigné une doctrine opposée à celle
qu'ils gardoient avec tant de circonspection: et qu'in-
voquant tous les jours dans la liturgie la descente de
l'Esprit-Saint, afin que le pain et le vin fussent changés
au corps et au sang de Jésus-Christ, ils n'auront pas
soutenu dans leurs écrits qu'il ne s'opéroit dans le pain
et le vin aucun changement de substance. Il n'est
guères à présumer que dans leurs assemblées réligieu-
ses et dans les temples, ils aient présenté à l'adoration
des fidèles, et adoré eux-mêmes, en les prenant, le corps

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Lettre X.

et le
sang de Jésus-Christ, et que dans leurs écrits ils
aient dit qu'on ne pouvoit, sans idolâtrie, rendre un
culte divin au pain et au vin consacrés, parce que ces
créatures n'étoient que la figure et le mémorial de Jé-
sus-Christ absent et dans les cieux. On n'auroit pas
meilleure grâce à supposer qu'ils aient pu marquer
dans leurs écrits que la loi de l'Evangile étoit sans sa-
crifice, eux qui l'offroient journellement à Dieu sur les
autels. Nommez-moi le Zwinglien le plus opiniâtre :
et si je le force une fois de convenir que la discipline
du secret a eu certainement pour cause et pour objet le
dogme de la réalité; ou si je l'oblige d'avouer que le
changement de substance, l'adoration, le sacrifice non
sanglant, proclamés dans toutes les liturgies du Ve.
siècle, proviennent nécessairement de source apostoli-
que, il ne pourra s'empêcher de conclure que l'on y
doit absolument rapporter tout ce que les Pères ont dit
sur l'Eucharistie. Or je me flatte à présent, Monsieur,
que vous voyez clairement que la discipline du secret sur
l'Eucharistie a eu effectivement le dogme de la réalité
pour cause, et n'a pu en avoir d'autre je me flatte
aussi qu'il ne vous reste pas l'ombre d'un doute sur l'o-
rigine apostolique de ces dogmes uniformément ex-
primés dans toutes les liturgies écrites au Ve. siècle.
Vous devez donc vous tenir pour très-assuré d'avance
que les passage des Pères sur l'Eucharistie ne sauroient
s'entendre ni s'expliquer dans un sens contraire à la
doctrine qu'ils conservoient secrètement entr'eux, et
qu'ils énoncèrent si énergiquement dans la célébration
privée de leurs liturgies. Ce n'est pas, au reste, que
veuille vous interdire l'examen de ces passages; je vais
même y entrer bien volontiers avec vous. Car dans

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