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leurs théâtres, poésies, etc. M. Cantwel a donné une mauvaise traduction de cet ouvrage en 1798, 4 vol. in-8°.

Un des professeurs de Blair détermina son goût pour les belles-lettres, en accordant des éloges à un Essai sur le beau, que le disciple écrivit pendant qu'il étudioit la logique. Cet ouvrage fut destiné, avec des circonstances honorables pour l'auteur, à être lu en public, à la clôture des exercices académiques. Cette marque de distinction fit une impression profonde sur l'esprit du jeune Blair : il aima toujours à se rappeler ce succès; et jusqu'à sa mort, il se regarda comme le premier fondement de sa réputation.

Blair est mort le 27 décembre 1800, âgé de 82 ans.

PRIESTLEY.

Cet écrivain, à qui la physique doit tant de découvertes utiles, la politique tant de principes d'équité sociale, ne s'est point borné à cette carrière. Il publia en 1777, à Londres, un Cours de leçons sur l'art oratoire et l'art de la critique. On trouve dans cet ouvrage d'excellens principes et des observations judicieuses et piquantes.

CHAPITRE

CHAPITRE III.

DE LA GRAMMAIRE.

Il y a eu des hommes qui parloient et qui raisonnoient très-bien, avant qu'il y eût des logiques et des grammaires; mais on ne doit pas conclure de là, que ces sortes d'ouvrages soient inutiles : ils rassemblent en un faisceau les rayons de lumière épars de divers côtés; ils ordonnent les parties de la science, de manière que l'ensemble en puisse être saisi avec plus de facilité.

Si l'homme n'eut pas créé des signes, dit le comte de Rivarol, d'après Condillac et Diderot, ses idées simples et fugitives, germant et mourant tour à tour, n'auroient pas laissé plus de traces dans son cerveau, que les flots d'un ruisseau qui passe n'en laissent dans ses yeux. En effet, si l'on réfléchit que les mots sont les signes de nos idées, que sans eux nous n'aurions pu nous faire des idées abstraites, on concevra l'importance et l'utilité de la science des mots ; or, la grammaire n'est que Icela. Mais la science des mots n'est pas simplement une science de mots, comme quelTOME II L 16

ques esprits superficiels affectent de le croire ou de le dire: cela est si vrai, que le vocabulaire seul d'une langue quelconque suffit pour donner une idée précise du degré de perfection où est parvenu, dans tous les genres, le peuple qui la parle.

§ Ier. GRAMMAIRES
GÉNÉRALES.

LANCELOT ET ARNAULD.

La Grammaire Générale et Raisonnée que Claude Lancelot donna en 1660, sous le nom du sieur de Trigny, et à laquelle le grand Arnauld a eu beaucoup de part, contient, d'une manière nette et précise, les fondemens de l'art de parler : on y voit les raisons de ce qui est commun à toutes les langues; on y fait sentir les principales différences qui s'y rencontrent. Les meilleurs critiques avouent qu'il n'y a rien dans les anciens grammairiens, ni dans les nouveaux, qui présente autant de jugement et de solidité. Un autre avantage de ce petit livre, c'est qu'il fait en particulier beaucoup d'honneur à notre langue, sur laquelle les auteurs offrent des observations aussi utiles que sensées. Duclos en a donné

une nouvelle édition en 1754, in-12, avec des remarques, où règne une métaphysique saine, qui est la clef de toutes les langues. M. Petitot a publié, en 1803, une nouvelle édition in-8°. de cet excellent ouvrage : elle est enrichie d'un Essai sur l'origine et les progrès de la langue française, et suivie du Commentaire de Duclos, auquel le nouvel éditeur a ajouté des notes.

JACQUES HARRIS.

M. François Thurot a fait paroître, en 1796, Hermès, ou Recherches Philosophiques sur la grammaire universelle; ouvrage traduit de l'anglais de J. Harris, avec des remarques et des additions du traducteur, un vol. in-8°. L'impression de cet ouvrage a été ordonnée par un arrêté du comité d'instruction publique de la convention nationale: l'état d'imperfection où se trouvoit la théorie des langues, le désir d'encourager ceux qui se livrent à des recherches utiles, et souvent mal payées par le public, la réputation de l'Hermès d'Harris, ont motivé cet arrêté. Nous croyons que ce dernier motif auroit perdu de sa force, si l'on avoit soumis l'Hermès à un examen plus approfondi. Cet ou

vrage est néanmoins nécessaire à tous ceux qui étudient en philosophes leur propre langue, ou les langues étrangères ; ils trouveront dans le discours préliminaire, un Précis trèsbien fait de l'histoire de la science grammaticale; et les et les remarques du traducteur leur apprendront l'état actuel de cette science.

Harris publia en 1752 la première édition de son Hermès : il a été réimprimé plusieurs fois, notamment en 1783, avec les autres ouvrages de l'auteur, en 4 vol. in-8°.

LE PRÉSIDENT DE BROSSES.

Une érudition vaste et bien digérée, une philosophie saine et lumineuse, des recherches profondes sur l'organe vocal de l'homme, et sur l'influence naturelle et nécessaire de son organisation dans la formation et le progrès des langues; un système où tout est lié, dont toutes les parties se prêtent un appui réciproque, et s'éclairent, pour ainsi dire, d'une lumière mutuelle : tels sont les caractè; res qui distinguent le Traité de la formation mécanique des langues, 1765, ou 1801, 2 vol. in-12, et qui placent son auteur au premier rang parmi ceux qui ont écrit sur les principes de l'étymologie,

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