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tes, et qui viennent d'un homme très - instruit.

M. VILLERS.

La réformation religieuse opérée par Luther dans le seizième siècle, est un de ces grands événemens qui exercent une influence prolongée sur les affaires humaines, et qui, par conséquent, ne peuvent être bien appréciés qu'à un grand intervalle de l'époque à laquelle ils appartiennent. L'Institut National, en proposant un prix pour cette question: Quelle a été l'influence de la réformation de Luther sur la situation politique des Etats de l'Europe et sur le progrès des lumières? a donc eu une intention très-louable et rempli un but très-utile. Ce qui frappe d'abord à la première lecture de l'Essai de M. Villers, seconde édition, 1804, in-8°., couronné par la première société scientifique de la France, c'est l'étendue du plan, l'enchaînement des parties principales, et le jour mutuel qu'elles se prêtent. On y reconnoît un penseur, accoutumé à chercher dans les faits particu liers leurs résultats philosophiques, c'est-àdire, le côté par lequel ils appartiennent à l'histoire de l'humanité. L'intérêt de la maTOME III.

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́tière fait excuser les négligences de style qui se font remarquer dans cet utile ouvrage, qui est terminé par une excellente Esquisse de l'Histoire de l'Eglise, depuis son Fondateur jusqu'à la Réformation.

DUMA S.

L'Histoire des cinq Propositions de Jansénius, depuis 1640 jusqu'en 1669, in-12, Trévoux, 1702, 3 vol., fut attribuée à M. Dumas, docteur de Sorbonne : d'autres la croient du Père le Tellier, jésuite, qui troubla la vieillesse de Louis XIV, dont il étoit le confesseur. Mais cet ouvrage est écrit avec assez de modération, pour penser qu'il n'est pas de cet homme fougueux; le style en est pur, et les faits y

sont assez bien détaillés.

GERBERON.

L'Histoire générale du Jansénisme, depuis 1640 jusqu'en 1669, in-12, Amsterdam, 1700, trois volumes, par le Père Gerberon, bénédictin, alors retiré en Hollande, et qui depuis est mort en France, renferme beaucoup de recherches; mais elle n'est pas écrite avec cette simplicité et cette impartialité que demande l'histoire. Tous ses ennemis sont

des molinistes outrés, des disciples de Pélage, ou des demi-Pélagiens. Il prête des intentions à tous ceux qui avoient agi contre le livre de Jansénius. Si le cardinal Mazarin, et M. de Marca, archevêque de Toulouse, se déclarèrent en faveur de ceux qui le poursuivoient, c'est que le premier n'aimoit point le cardinal de Retz; et l'autre cherchoit à se raccommoder avec Rome. Nous n'aurons que fort tard une histoire fidèle du Jansénisme; il faudroit voir les choses de sang-froid, pour l'écrire ; et tout le monde prit parti pour ou contre dans cette querelle.

LAFIT A U.

On a de ce prélat, évêque de Sisteron; l'Histoire de la Constitution Unigenitus, où il tâche de détruire tous les faits avancés dans les Anecdotes, ou Mémoires Secrets sur la Constitution que Villefore avoit composés, à la prière du cardinal de Noailles; mais c'est un malade qui s'érige en médecin; et il est encore plus passionné et plus partial que l'auteur qu'il réfute. La vieillesse produisit en lui des sentimens plus modérés et une vertu plus humaine.

M. LA CROIX.

Le Dictionnaire Historique des Cultes Religieux, établis dans le monde depuis son origine jusqu'à présent, en trois volumes in-8°., qui ont paru en 1770, n'est, à proprement parler, qu'un abrégé de l'Histoire des Hérésies et du grand ouvrage des Cérémonies Religieuses. Ce livre est très-commode, et épargne la peine des recherches: on y trouve à peu près tout ce que présentent, sur les cultes religieux, les voyageurs qui ont visité toutes les nations, et les écrivains qui ont parcouru tous les siècles.

M. NOEL.

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Le Dictionnaire de la Fable, qui, dans l'origine, ne rappeloit aux lecteurs que les mythologies grecques et romaines, a été étendu par les soins de M. Noël, jusqu'à présenter les mythologies grecque, latine, égyptienne, celtique, persane, cyriaque, indienne, chinoise, mahométane, rabbinique, slavonne scandinave, africaine, américaine, etc. Cet ouvrage, fruit de recherches aussi profondes que variées, a obtenu un grand succès: la seconde édition, revue, corrigée et augmentée, a paru en 1805, 2 vol. in-8°.

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§ IV. AUTEURS ECCLÉSIASTIQUES.

DU PIN.

Ce n'est que dans le dix-septième siècle, qu'on a saisi la véritable manière de faire connoître les différens écrivains que l'Eglise a produits; et c'est à l'abbé du Pin qu'on en eut l'obligation: il donna, en 1686, le premier volume de sa Bibliothèque Universelle des Auteurs Ecclésiastiques, contenant l'histoire de leur vie, le catalogue, la critique et la chronologie de leurs ouvrages, un abrégé de ce qu'ils renferment, un jugement sur leur style et sur leur doctrine, et le dénombrement des différentes éditions de leurs œuvres. C'étoit sans doute une grande entreprise pour un jeune homme d'environ trente ans tel qu'étoit alors l'abbé du

Pin; mais il n'en fut point effrayé; il ne se borna pas même à ce seul ouvrage, dont l'exécution sembloit suffire à la vie de plusieurs hommes. Le premier volume parut en 1686, et fut réimprimé dans la suite avec des changemens et des augmentations considérables; les autres se suivirent avec une extrême promptitude.

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