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FONTENELLE.

C'EST T en cela que l'illustre secrétaire de

» l'Académie des Sciences, M. de Fontenelle, » a surtout excellé; c'est par-là qu'il fera principalement époque dans histoire de la philosophie; c'est par-là, enfin, qu'il a rendu

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si dangereuse à occuper aujourd'hui, la place qu'il avoit remplie avec tant de suc» cès. Si on peut lui reprocher de légers dé» fauts, (et pourquoi ne hasarderions-nous > pas une critique qui ne le touche plus, et qui ne pourroit effleurer sa gloire?) c'est TOME III.

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>> quelquefois trop de familiarité dans le style; >> quelquefois trop de recherche et de raffi» nement dans les idées; ici, une sorte d'af >>fectation à montrer en petit les grandes » choses; là, quelques détails puérils, peu dignes de la gravité d'un ouvrage philosophique. Voilà pourtant, qui le croiroit? >> en quoi la plupart de nos faiseurs d'éloges » ont cherché à lui ressembler. Ils n'ont pris du style de M. de Fontenelle, que ces » taches légères, sans en imiter la précision, » la lumière et l'élégance. Ils n'ont pas senti » que si les défauts de cet écrivain célèbre » blessent moins chez lui, qu'ils ne feroient >> ailleurs, c'est non-seulement par les beautés, tantôt frappantes, tantôt fines, qui les >> effacent; mais parce qu'on sent que ces dé» fauts sont naturels en lui, et que le propre » du naturel, quand il ne plaît pas, est au » moins d'obtenir grâce. Son genre d'écrire >> lui appartient absolument, et ne peut pas»ser, sans y perdre, par une autre plume; >> c'est une liqueur qui ne doit jamais changer » de vase. Il a eu, comme tous les bons écri» vains, le style de sa pensée. Ce style quelquefois négligé, mais toujours original et simple, ne peut représenter fidèlement que

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» le genre, d'esprit qu'il avoit reçu de la na» ture, et ne sera que le masque d'un autre. » Or, le style n'est agréable, qu'autant qu'il » est l'image naïve du genre d'esprit de l'au»teur; et c'est à quoi le lecteur ne se méprend guère, comme on juge qu'un por» trait ressemble, sans avoir vu l'original. » Ainsi, pour obtenir quelque place après » M. de Fontenelle dans la carrière qu'il a si » glorieusement parcourue, il faut nécessai»rement prendre un ton différent du sien. » Il faut de plus, ce qui n'est pas moins diffi» cile, accoutumer le public à ce ton, et lui » persuader qu'on peut être digne de lui plai» re, en le conduisant par une route qui ne » lui est pas connue.n

MAIRA N.

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M. de Mairan, successeur de M. de Fontenelle dans la place de secrétaire de l'Acadé mie des Sciences', ne l'imita pas servilement; mais il ne parut pas loin de son modèle dans l'art délicat de dire le bien et le mal sans partialité, sans flatterie, et de tracer des portraits ressemblans entremêlés de particularités piquantes.

GRANDJEAN DE FOUCHY.

cuper

Il fut nommé, en 1743, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences. C'étoit succéder à Fontenelle, dont Mairan n'avoit voulu ocla place qu'un petit nombre d'années, pour laisser le temps de faire un choix que les talens et la célébrité du neveu de Corneille rendoient si difficile. Dans ses Eloges, Fouchy fut moins ingénieux que Fontenelle; mais il eut presque toujours le mérite de ne pas.songer à l'être. La simplicité, la vérité, l'exactitude sont le principal caractère de ses portraits. On n'a imprimé séparément qu'une partie de ses Eloges, Paris, 1757, in-12, tome premier ; les autres se trouvent dans les Mémoires de l'Académie; quelquesuns sont restés en manuscrit: l'estimable fils de l'auteur se propose d'en faire jouir les savans.

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CONDOR CET.

Ce savant a rempli avec gloire la place de se crétaire de l'Académie des Sciences. En lisant ses Eloges, on s'occupe plus des idées que du style; mais cela même prouve que le style est digne des choses, car s'il y avoit de la dispropor

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