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tion, on en seroit blessé, on la remarqueroit. Les Eloges de Condorcet sont écrits avec élégance et avec force: ils forment les quatre premiers volumes de la collection des Œuvres de leur illustre auteur, 1805, 21 vol. in-8°. On en a publié une édition séparée en 5 vol. \in-12.

Condorcet avoit un des plus beaux talens qui aient honoré nos Compagnies savantes. Sa mort est une perte véritable pour les lettres; elles pleureront éternellement celui qui consacra le temps même de sa proscription à éclairer le genre humain, et à rendre les hommes meilleurs.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

par

IDE BOZE.

Quelques personnes, qui ont plus de goût que d'esprit, préfèrent les Eloges composés M. de Boze, secrétaire de l'Académie des Belles-Lettres, à ceux de M. de Fontenelle. L'auteur a moins de finesse, que le secrétaire de l'Académie des Sciences; mais il écrit náturellement. Il sait également bien manier les sujets nobles, comme les sujets plus sim

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ples. Partout on sent un peintre habile, qui assortit son pinceau aux différens caractères qu'il veut représenter. Ses Eloges sont en trois volumes in-12.

FRERE T.

Freret a composé seize Eloges historiques des académiciens morts pendant qu'il étoit secrétaire de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres: ils sont bien écrits, quoique i sans prétention, et font suffisamment connoître la vie et les travaux de ces académiciens. Mais l'auteur y disserte beaucoup trop, et quelquefois il y perd entièrement de vue l'homme dont il fait l'éloge: celui de l'abbé Mongault offre surtout un exemple rare d'un pareil oubli des convenances.

DE BOUGAINVILLE.

* On a de ce célèbre traducteur de l'AntiLucrèce, les Eloges de huit académiciens morts pendant qu'il exerçoit la charge de secrétaire de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres : ils sont tous écrits d'une manière très-intéressante et avec beaucoup d'élégance; partout on y retrouve les grâces de son esprit, des sentimens nobles et ver

tueux de son cœur: celui de Freret peut être regardé comme un chef-d'œuvre dans ce genre; jamais disciple n'a mieux loué son

maître.

LE BE A U.

Get illustre professeur de l'Université de Paris, fut choisi, en 1755, pour secrétaire de l'Académie des Inscriptions, dont il étoit ́membre depuis l'année 1748. Il est auteur de 34 Eloges d'académiciens morts: peut-être ces Eloges sentent-ils trop le rhéteur, ou du moins y trouve-t-on trop d'esprit; mais ils sont pleins d'intérêt, et font très-bien connoître les ouvrages et le caractère particulier de ces académiciens.

DUPU Y.

Dupuy succéda à le Beau en 1773, dans la charge de secrétaire perpétuel. On a de lui douze Eloges d'académiciens. Dupuy n'avoit aucun talent pour ce genre d'écrits; aussi une personne l'entendant prononcer un de ces Eloges, dans une séance publique, s'écria, en s'adressant à quelques membres de l'académie : Ah! Messieurs, que je vous plains de mourir.

M. DACIER.

M. Dacier a rempli avec distinction l'honorable emploi de secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres depuis 1781 jusqu'à la suppression des Académies. Un goût pur, une simplicité décente et mêlée de finesse, la science des convecaractérisent les Eloges qu'il a prononcés: l'auteur y profite de tous ses avanta ges, et ne perd pas une occasion de montrer une philosophie douce et à demi voilée, qui se fait sentir, sans trop se faire apercevoir, et sans avertir la critique et l'envie.

nances,

ACADÉMIE FRANÇAISE.

PELISSON ET D'OLIVET.

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Ces deux historiens de l'Académie Française se sont contentés de raconter avec simplicité les principaux événemens de la vie des académiciens, et à rapporter quelques anecdotes sur leurs ouvrages.

Pelisson a écrit l'Histoire de l'Académie Française depuis son établissement, en 1635, jusqu'en 1652. L'abbé d'Olivet l'a continuée jusqu'en 1700: il a fait des remarques et des additions

additions au travail de son prédécesseur. On doit donc rechercher l'édition de l'Histoire de l'Académie Française, publiée par cet abbé en 1729, in-4°., ou en 1730, 2 vol. in-12.

D'ALEM BERT.

II y a de l'esprit et des détails agréables dans l'Histoire des Membres de l'Académie Française, morts depuis 1700 jusqu'en 1771, 6 vol. in-12, par d'Alembert; mais on y chercheroit en vain ce goût sévère, cette sagesse de style qu'on exige, surtout dans ce genre d'éloquence. Ses pensées, presque toujours communes et rebattues, sont rajeunies par un tour d'expression subtile et alambiqué, qui leur donne un air de finesse. Sans cesse tourmenté du désir de briller, il coupe à chaque instant son récit par des réflexions inutiles, qu'il étend et qu'il amplifie avec la complaisance et l'ostentation d'un rhéteur, Les comparaisons, les antithèses, les lieux communs de toute espèce abondent dans ses discours. C'est par le défaut de précision et de légèreté, qu'il est inférieur à Fontenelle. Une autre différence non moins essentielle entre ces deux écrivains, c'est que Fontenelle répand sur sa narration une certaine TOME III. A

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