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torique; il lui en découvre la nature, la fin et les moyens. De son temps, l'éloquence avoit beaucoup dégénéré : on commençoit à préférer le clinquant à l'or pur; on rejetoit les pensées que la nature dicte, pour courir après celles que l'art suggère. On vouloit, dans un discours, des pointes, des jeux de mots, des traits brillans. On cherchoit, non ce qui orne la vérité, mais ce qui la farde; et l'on croyoit n'avoir ni esprit, ni délicatesse, si ce qu'on disoit pouvoit s'entendre facilement, et sans avoir besoin d'interprètes. Quintilien combattit ce mauvais goût : il prit la défense des anciens; il sou tint qu'il étoit dangereux de vouloir avoir plus d'esprit que Démosthènes, que Cicéron, qu'Homère, que Virgile et qu'Horace'; que ces vains ornemens, dont on étoit si amoureux, faisoient une éloquence fardée, qui n'avoit plus rien de naturel; enfin, que l'affectation, l'obscurité, l'afféterie et l'enflure étoient incompatibles avec le beau style.

Les meilleures éditions de Quintilien sont celles d'Obrecht, Strasbourg, 1698, 2 vol. in-4°., et de Capperonnier, Paris, 1725, in-fol.

TRADUCTIONS.

L'ABBÉ DE PURE.

Cet abbé est le premier qui aît entrepris de donner en France, une traduction de l'ouvrage de Quintilien; sa version a été oubliée en naissant; et son nom seroit aussi peu connu, si Despréaux ne l'avoit consigné dans ses Satires,

L'ABBÉ GEDO I N.

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Tout le monde connoît la fidèle et élé gante traduction de Quintilien en quatre volumes in-12, et en un volume in-4°., par l'abbé Gedoin. Admirateur des Grecs et des Romains, il en devint l'heureux interprète. Ses versions ressemblent aux belles copies de l'antiquité, qui font revivre, dans un travail moderne, le feu et l'esprit de l'original ancien.

On a attribué à Quintilien, mais peut-être sans raison, le Dialogue des Orateurs, qui se trouve parmi les œuvres de Tacite. Ce Dialogue ne peut être que l'ouvrage d'un grand maître on y trouve des caractères soutenus, des portraits d'après nature, des contrastes ménagés avec art, une composition variée,

des comparaisons justes ; partout on discerne un auteur sage, judicieux, mais trop fleuri et trop porté vers cette éloquence déclamatoire, qui s'empara peu à peu de tous les esprits, et qui perdit entièrement le goût.

Morabin publia en 1722, à Paris, une traduction de ce Dialogue, qui est exacte et conforme à l'original. M. de Sigrais en a publié une nouvelle en r782; elle est plus élégante que la précédente.

M. Dureau de la Malle a placé aussi une traduction de ce Dialogue à la suite de sa belle traduction de Tacite.

§ II. OUVRAGES DES MODERNES.

Les modernes ont écrit sur la rhétorique comme les anciens: ils ont suivi leurs préceptes; mais ils les ont quelquefois approfondis de façon à se les rendre propres. On doit aussi aux modernes des ouvrages sur le choix des livres ou sur la manière de lire avec fruit, dont les anciens ne nous ont pas laissé de modèles. Nous commencerons par citer. quelques articles de ce dernier genre, avant de faire connoître les principaux rhéteurs des différens pays.

LE PÈRE SACCHINI.

Le jésuite Sacchini, un des auteurs de la fameuse Histoire des Jésuites, a publié à Rome, en 1611, un petit volume intitulé: de Ratione libros legendi cum profectu libellus. Il existe sept ou huit éditions de cet ouvrage, qui contient des réflexions pleines de justesse et des anecdotes très-curieuses: la dernière, publiée à Mautauban en 1753, petit in-12, est dédiée au célèbre Malesherbes. M. Durey de Morsan a traduit cet ouvrage en français, sous le titre de Moyens de lire avec fruit, 1783, in-12.

LE PÈRE JOUVANCY.

C'est surtout par une latinité pure et élégante que le Père Jouvancy s'est distingué. Ce mérite éminent se remarque dans tout ce qu'il a écrit, et notamment dans le Traité de la manière d'étudier et d'enseigner. Voltaire dit que cet ouvrage est un des meilleurs qu'on ait eus en ce genre, et des moins connus depuis Quintilien. Rollin en porte le jugement le plus favorable. La traduction qu'en a donnée M. Lefortier, en 1893, in-12, est bien écrite : il a rendu un véritable service

aux maîtres et aux élèves. On trouve en tête un Discours sur les études, sagement pensé et écrit d'un style convenable au sujet. L'original latin a été élégamment réimprimé par Barbou, en 1778, in-12.

LE PÈRE LAMY.

Il y a d'excellentes choses dans l'ouvrage du Père Lamy, de l'Oratoire, intitulé : Entretiens sur les Sciences, 1706, in-12. Une lecture approfondie de cet ouvrage fait aimer les livres, les lettres et la vertu. Peut-être suffiroit-il à son éloge de rappeler que J.-J. Rousseau le lut et le relut cent fois, et qu'il résolut d'en faire son guide.

La Lettre sur les Humanités, qui suit le second Entretien, est du célèbre Duguet, alors de la Congrégation de l'Oratoire. DES RHÉTEURS ITALIENS.

BENI.

1

L'ouvrage qui le met au rang des rhéteurs contient des recherches curieuses, et l'auteur n'y laisse aucune difficulté sur la Rhétorique d'Aristote sans l'expliquer, soit qu'elle vienne du texte où du fond des choses : il parut en 1625, in-folio.

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