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bles aux Lecteurs, & qui rendent cet Abrégé auffi amufant qu'il eft utile.

M. L'ABBÉ RAYNAL,

Quel feu dans fon Hiftoire du Parlement d'Angleterre ! Quelle foule de portraits, quelles légions d'antithefes quel prodigieux amas de réflexions quel enthoufiafme même en plufieurs endroits! Son intention n'a pu être de compofer une Hiftoire, mais un difcours d'éloquence, une harangue fur l'origine, les progrès & l'état actuel du Parlement de la Grande Bretagne. Le ftyle oratoire, qu'il a préféré à une narration fimple, garantit ce que j'avance. Il n'eft pas poffible de le lire, fans être frappé de la fécondité de fon imagination, de la chaleur de fes images, de la variété de fes defcriptions, & du choc brillant de fes idées. Les faits font extrêmement preffés dans cette Histoire; ils n'y occupent qu'un très-petit espace, & femblent n'être là, que pour servir de cadre à des maximes ou à des tableaux. Cet Ouvrage peut être comparé à ces Comédies fans noeud & fans dénouement, qu'on appelle des Pieces à tiroir,

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M. LA CROIX.

Nous avons un Abrégé de l'Hiftoire d'Angleterre en fix tomes in-12, qui fe trouvent à Paris chez la Veuve Duchefne, d'où M. la Croix a tiré les Anecdotes Angloifes, vol. in-8°, qui font partie des 15 ou 18 vol. d'Anecdotes, imprimés chez Vincent.

BUCHANAN.

Avant les Hiftoriens dont nous venons de parler, l'Angleterre & l'Ecoffe en avoient eu d'autres qui méritent d'être diftingués. L'Hiftoire d'Ecoffe, par Buchanan, a de la réputation. La latinité est digne du fiecle d'Augufte; mais la vérité y manque fouvent. Un air de raillerie & beaucoup de partialité s'y font fentir aux Lecteurs les moins pénétrans. Cet Hiftorien, trop fervile imitateur des Anciens, leur a dérobé leurs meilleures réflexions, & leurs plus beaux tours, Plufieurs Critiques ont obfervé qu'il avoit peu d'élévation dans les fentimens, & qu'on devinoit, en lifant fon Hiftoire, qu'il manquoit de moeurs,

CLARENDON.

Milord Clarendon a fait l'Hiftoire des

Guerres civiles d'Angleterre, auxquelles il a eu tant de part. Cet Ouvrage eft écrit avec beaucoup de force & de dignité. Les portraits de tout ce que cette région a produit de caracteres finguliers, de grands hommes ou d'efprits fictieux, y font tracés de main de Maître. L'Ecrivain a eu l'avantage de vivre avec tout les gens dont il parle ; & il avoit trop de pénétration, pour ne les pas bien connoître. De tous les Hiftoriens Anglois, Clarendon & Hume font les moins partiaux.

BACON.

Le Chancelier Bacon a donné l'Hif toire de Henri VII, en latin, qui a paffé pour un chef-d'œuvre; mais on ne la regarde pas de même aujourd'hui. Comment fe peut-il faire, dit M. de Voltaire que quelques perfonnes ofent comparer un fi petit Ouvrage avec l'Hiftoire de notre illuftre de Thou? En parlant de ce fameux impofteur Perkin, fils d'un Juif converti, qui prit fi hardiment le nom de Richard IV, Roi d'Angleterre, & qui, encouragé par la Ducheffe de Bourgogne, difputa la Couronne à Henri VII, voici comme le Chancelier Bacon s'exprime: «Environ ce temps, le Roi Henri

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fut obfédé d'efprits malins par la magie de la Ducheffe de Bourgogne, qui évo» qua des enfers l'ombre d'Edouard IV » pour venir tourmenter le Roi Henri. » Quand la Ducheffe de Bourgogne eut » inftruit Perkin, elle commença à délibé»rer par quelle région du ciel elle feroit paroître cette comete; & elle réfolut » qu'elle éclateroit d'abord fur l'horizon » de l'Irlande ». M. de Thou ne donne point dans ce phoebus, qu'on prenoit autrefois pour du fublime, mais qu'à préfent on nomme galimatias.

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MARSOLLIER.

L'Abbé Marfollier, qui a traité le même fujet que Bacon, a écrit avec plus de fimplicité. Son Hiftoire de Henri VII, Roi d'Angleterre, réimprimée en 1727, en deux volumes in-12, eft le meilleur Ouvrage de cet Auteur.

FRERON ET MARSY.

Vous lirez encore avec plaifir l'Hiftoire de Marie Stuard, par Freron & l'Abbé de Marfy, 1742, trois volumes. in-12; Ouvrage écrit d'un ftyle pur & coulant & avec affez d'impartialité.

LETI.

Leti, qui nous a donné la Vie d'Olivier Cromwel, en deux volumes in-12, & celle d'Elizabeth auffi en deux volumes, n'écrivoit pas avec cette élégance; mais l'on trouve chez lui des faits curieux, qui amusent les Lecteurs dififs, lefquels fe foucient peu de l'exacte vérité.

L'ABBÉ PREVOT.

Les couleurs romanefques que Leti a employées quelquefois, fe font en core plus fentir dans l'Hiftoire de Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie & Roi d'Angleterre, en deux volumes in-12, par l'Abbé Prevot, & dans celle de Marguerite d'Anjou, par le même Auteur. Cette fimplicité noble qui eft le véritable ornement de l'Hiftoire, n'est point le caractere de ces deux Ouvrages.

M. GENEST.

C'eft aux Effais Hiftoriques fur Paris, par M. de Saint-Foix, qu'eft due l'idée des Effais Hiftoriques fur l'Angleterre

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