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PRÉFACE,

J'AVAIS annoncé, il y a quelques années, le Recueil que je publie aujourd'hui, sinon comme le complément, au moins comme partie intégrante du Cours de Littérature comparée, qui se compose des Leçons Françaises, des Leçons Latines, anciennes et modernes, et des Leçons Anglaises. Lorsque je conçus le projet d'y joindre les Leçons Italiennes, ma première idée, comme mon premier désir, était d'entreprendre ce travail de concert avec M. Ginguené, et comme lié avec lui par d'anciennes relations où je n'avais pas moins appris à connaître la bonté de son cœur que la délicatesse de son goût, et parce que je le regardais comme l'homme de France le plus propre à donner

Rédigées de concert avec M. De La Place.
Rédigées avec M. Chapsal.

aux Français une juste idée des richesses de la langue italienne. Je lui proposai même cette association; il ne s'y refusa pas; mais d'autres travaux le réclamèrent tout entier, et me privèrent d'une coopération si désirable. On sent en effet quelle faveur aurait eue dans l'opinion un choix auquel eût présidé l'auteur de l'Histoire littéraire d'Italie, et pour moi cette perte est irréparable. Cependant, comme j'avais déjà ramassé beaucoup de matériaux, encouragé d'ailleurs par d'honorables suffrages, je continuai mes recherches, mais lentement, à travers des voyages, d'autres travaux littéraires, et des maladies que l'âge rend plus fréquentes et plus graves.

J'aurais désiré donner à ce Recueil l'autorité d'un nom italien; divers obstacles s'y sont opposés. Privé de ce moyen de succès, j'ai tâché d'y suppléer par mes propres efforts; mais me défiant à juste titre de mes lumières, non seulement j'ai demandé des indications sûres à des Italiens lettrés et sensibles à la gloire de leur pays, mais j'ai soumis à leur jugement tout ce que j'ai successivement re

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cueilli, et dans leurs prosateurs et dans leurs poëtes.

Deux principes m'ont guidé dans ce travail : d'abord le choix des morceaux, non seulement ils devaient présenter ce qui est consacré par le goût général de la nation qui les a produits, mais il fallait aussi qu'ils fussent de nature à plaire aux lecteurs français; ensuite une extrême variété, qui devait avoir le double avantage de faire connaître un plus grand nombre d'auteurs, et d'offrir sans cesse de nouveaux alimens à la curiosité.

Sans négliger les originaux, j'ai profité de toutes les anthologies de ce genre, qui ont été publiées en France, et de celles que j'ai rapportées de mes voyages. Aucune ne rentrait dans le cadre des Leçons; une seule, publiée plus récemment à Paris, a fait aux auteurs des Leçons Françaises l'honneur de leur emprunter leur classification. Quoique gagné de vitesse je n'ai pas cru devoir perdre le fruit d'un long travail, et le suffrage d'un homme de lettres distingué qui, en annonçant l'ouvrage d'un de ses compatriotes, a eu la générosité de m'in

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viter à publier le mien, m'a fait espérer que le public voudrait bien m'accueillir avec la même faveur,

J'ai trouvé d'ailleurs à la Bibliothèque du Roi tous les secours que les gens de lettres ne réclament jamais en vain des lumières et de la complaisance des savans estimables qui en sont les conservateurs; et des Français qui ont résidé long-temps en Italie, sait comme amateurs, soit avec un caractère public, m'ont donné d'utiles renseignemens. Je me plais à leur en marquer ici ma reconnaissance.

Traduttori, traditori, disent les Italiens. Ce mot, plus plaisant que vrai, ne m'a pas paru un arrêt sans appel. Je n'ai donc pas cru devoir exclure de ma collection des morceaux empruntés aux traducteurs de cette nation, qui en compte beaucoup du premier rang, dans le désir que j'avais de donner une idée plus exacte de cette brillante littérature; mais j'ai usé de ce droit avec une extrême sobriété.

Destiné comme ses aînés à entrer dans l'instruction publique et particulière, et rédigé sur le même plan, ce nouveau Recueil a dû être

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