amplement ailleurs, je me contenterai de remarquer en passant, qu'elle n'aurait point de sens, s'il ne croyait qu'il y a en Dieu une telle étendue que, si notre âme était étendue de la même sorte, elle serait matérielle et composée de deux substances différentes, esprit et corps, parce que c'est un être borné et particulier.
Toutes ces raisons, et autres semblables que l'on peut aisément former sur celles-ci, me paraissent convaincantes et plus que suffisantes pour justifier le reproche que j'ai cru devoir faire à l'auteur de la Réponse, dans plusieurs endroits de cet ouvrage, qu'il met formellement en Dieu de l'étendue. Je crois que toutes les personnes tant soit peu habiles en tomberont d'accord; qu'ils avoueront sans peine que ces raisons, que nous venons de rapporter, en sont des preuves très-certaines, autant qu'on en peut avoir dans des matières si abstraites, et qu'on les peut appeler, comme saint Augustin appelle en quelque endroit des raisons qu'il avait apportées touchant la nature de l'âme argumenta certissima, quibus quod fuerit inventum atque confectum, impudentem habeat dubitationem quantum homini talia vestigare permissum est.
J'aurais bien osé espérer la même docilité ou la même justice de l'auteur que je combats, s'il n'avait fait voir, dans sa Réponse, d'une manière si fière et si méprisante, qu'il n'est nullement disposé à recevoir de moi des lumières contre ses nouvelles découvertes. Je m'attends donc bien à de nouvelles injures et à de nouvelles plaintes. Il dira peut-être que je lui impute, sur cet article, un sentiment ridicule ou impie. Il pourra m'alléguer de certaines choses qu'il soutient qui semblent ne pouvoir s'accorder avec cette étendue formelle qu'on l'accuse de mettre en Dieu, comme si ce n'était pas une des propriétés de l'erreur de se démentir par quelque endroit.
Je pourrais néanmoins me tromper, et depuis que j'ai vu, dans la Préface d'un livre que j'ai reçu depuis deux jours,