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tres encore tout autour de lui, et certains d'entre eux, tels que Mp, viennent rencontrer la surface intérieure sensible. Pour apprécier la direction OM, donnée par om, il faut donc que les rayons lumineux tels que Mp soient sans effets sur les points p, ou du moins que l'impression produite en ces points n'ait pas de retissement sur le sensorium. Cela ne sera obtenu que si chaque point sensible de la petite sphère intérieure se trouve isolé et comme s'il était enveloppé par un petit canal opaque sur ses parois, qui ne laisse continuer leur chemin vers l'intérieur qu'aux faisceaux dirigés suivant le rayon commun OM. Sans nous arrêter au procédé de détail suivi par le grand architecte pour amener ce résultat, nous sommes forcé de le concevoir réalisé, si nous voulons nous représenter comme résolues les conditions géométriques du problème proposé. Pour que chaque direction menée du sensorium, du moi sensible, à un point de l'espace, ait son organe exclusif, il est géométriquement nécessaire et que l'organe, dans son ensemble, ait la forme sphérique, et que chacun des points de cette sphère, ou plutôt de cette portion de sphère, ait le pouvoir exclusif de ne répondre qu'aux pinceaux lumineux dirigés suivant son rayon. Ce que nous avons exprimé par l'hypothèse d'une canalisation rayonnante organique, conduisant chaque rayon, ou chaque axe de faisceaux lumineux, suivant une direction isolée et exclusive, à un point unique de la surface sensible sphérique, convexe, qui se développe, comme en parallélisme, avec la demi-sphère des espaces célestes (1).

§ 55. La forme sphérique sensible peut être concave tout aussi bien que convexe. Mais s'il ne s'agit que de répondre à cette loi de similitude de formes pour mettre en rapport les divers points de l'espace, chacun avec un seul point sensible, une sphère concave, concentrique à celle de l'espace, remplirait tout aussi bien l'objet proposé que peut le faire la sphère convexe mn.

(1) Est-il utile de faire remarquer que les points m et n sont situés sur la surface sensible, dans le sens même qu'ont M et N sur la surface de la sphère céleste; et qu'en conséquence, le sens de l'image sur la surface organique est le même que celui de l'objet? Des yeux construits suivant ce principe auraient donc le caractère objectif d'offrir l'image droite des objets.

Jetons les yeux sur la fig. 33; nous avons vu que tous les points de la demi-sphère intérieure (celle qui représente l'œil) situés en avant du plan xy, pouvaient être considérés comme correspondant à une direction précise et déterminée vers la sphère céleste ou grande sphère MN.

Mais si nous considérons l'autre moitié de cette même petite sphère, celle située de l'autre côté du plan xy, chacun des points de cette deuxième demi-sphère se trouve également en rapport exclusif de correspondance géométrique avec les mêmes points de la demi-sphère céleste MN. Le rayon MO qui coupait la sphère intérieure en m, la coupe encore en un second point m'. De même, le rayon NO qui donnait le point n, donne aussi le point n'. Les points m' et n' représentent donc aussi exclusivement. M et N que pouvaient le faire m et n; même distance angulaire relative, même possibilité de correspondance exclusive. La seule différence consiste dans le croisement des rayons au point 0, avant la mise en rapport avec la surface sensible, au licu du croisement postérieur qui s'observait dans le premier cas.

Comment réaliser semblables conditions, se demandera-t-on maintenant. Comment faire croiser tous les rayons de l'espace au point o centre d'une demi-sphère concave? La chose est géométriquement des plus simples.

La première demi-sphère mn étant en correspondance avec la sphère céleste, interceptait toute communication entre l'espace et la moitié postérieure de la sphère à laquelle elle appartient. Mais après l'avoir coupée par un plan diamétral xy, enlevons la moitié antérieure, en lui substituant un plan opaque. percé, en son centre, d'un petit trou microscopique. Chaque direction rectiligne, menée de ce centre vers les espaces supérieurs, étant prolongée en dedans de la demi-sphère postérieure, en représentera également un rayon, et n'y rencontrera qu'un point de la surface. Le problème sera ainsi résolu. Tout point éclairé du dehors (voyez la théorie des images par les petites ouvertures, S 4. Int.) se dessinera sur un seul point de la surface sensible. Plus de confusion possible: identité, par similitude, du tableau extérieur et du tableau interne, mais sens dessus dessous, bien entendu.

Ici, on le voit, il n'est plus besoin d'imaginer un petit canal, opaque sur ses parois, enveloppant chaque point sensible de

la demi-sphère concave. Le trou percé au centre du diaphragme en remplit à merveille l'emploi. Il faut seulement que chaque point sensible possède, dans les manifestations de sa sensibilité, la faculté directrice, c'est-à-dire la propriété de rapporter au sensorium l'impression qu'il a reçue, dans sa direction réelle, c'est-à-dire suivant une normale à sa surface, ou suivant le rayon de la sphère à laquelle il appartient, ou bien encore suivant la droite qui le joint au petit trou du diaphragme.

Cette conception, fille très-légitime de la théorie, trouvera, dans l'étude anatomique générale de l'organe chez les vertébrés, des fondements matériels en harmonie parfaite avec les nécessités géométriques; elle y trouvera également des Bases physiologiques non moins assurées, dans la loi connue sous le nom de principe de la direction visuelle.

Inversement, nous rencontrerons la première hypothèse des canalicules isolants dans les yeux à rétine convexe chez grand nombre d'espèces inférieures.

SECTION II.

Coup d'œil d'ensemble sur l'anatomie comparée de l'organe de la vue.

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§ 54. Division des yeux des animaux en deux grandes classes. Renversant le sens de nos recherches, procédant, peut être un peu tard, par analyse, après avoir attaqué la question par une synthèse directe, jetons un coup d'œil d'ensemble dans l'anatomie comparée de l'organe de la vue. Nous allons y reconnaître que toutes les méthodes, si variées en apparence, adoptées par la nature pour établir des rapports s'exerçant, à distance, entre l'être animé et le monde extérieur, vont toutes répondre à ces conditions absolues de sphéricité de la membrane sensible, et d'isolement, de canalisation du faisceau lumineux, suivant chacun des rayons de cette sphère..

Nous passerons sous silence les simples globules oculaires des animaux tout à fait inférieurs, comme les annelés ou les vers, qui vivent d'une vie souterraine et dont les organes de la vue ne semblent que des rudiments, bons au plus à leur permettre de distinguer le jour de la nuit.

En dehors de ces existences élémentaires, nous ne trouvons

pius, quelque nombreuses que soient les divisions des naturalistes, que deux sortes d'appareils pour la vision, à savoir :

«Les yeux des insectes et des crustacés qui sont dispoés en manière de mosaïque, et pourvus de milieux transparents isolateurs de la lumière;

« Les yeux à milieux transparents qui réunissent la lumière, ou yeux renfermant une lentille, «yeux rappelant exactement la chambre obscure. »

C'est le résumé même de Muller.

Nous verrons plus loin que ces yeux qui réunissent la lumière, l'isolent aussi parfaitement. Sans nous écarter des faits, et en adoptant un ordre plus logique, nous dirons, nous, qu'il n'y a que deux classes d'yeux:.

(1 classe) à facettes ou mosaïques, ou yeux à rétine sphérique convexe;

Et (2o classe) les yeux à lentilles ou à rétine sphérique concave, yeux formant chambre obscure.

Ou bien encore:

Yeux à image droite,

Yeux à image renversée, comme dans toute chambre obscure. (Voyez la fig. 33.)

§ 55. Yeux agglomérés des espèces inférieures. -Les yeux simples, ou à image renversée, ou à rétine concave, sont les yeux de toutes les espèces supérieures, et feront l'objet principal de ce travail. Nous commencerons donc par une exposition rapide de la construction des yeux à facettes, qui semblent tellement différents des nôtres. Nous noterons cependant, avant d'aller plus loin, que parmi les animaux inférieurs, tels que les arachnides, les crustacés, les mollusques, on rencontre des yeux simples ou renfermant une lentille.

Ces yeux sont quelquefois portés sur des organes mobiles nommés tentacules, comme chez les gastéropodes; l'animal les avance ou retire à son gré, et parcourt ainsi les divers rayons de la sphère dont la base des tentacules occupe le centre. On a trouvé dans ces organes des traces de choroïde, de lentille, de corps vitré ce sont d'ailleurs des organes très-imparfaits et propres seulement à la vue très-rapprochée.

Chez les arachnides, les mieux doués dans cette classe, le prin

Fig. 34.

cipe de construction des organes, moins complet que chez l'homme et les vertébrés, en rappelle cependant les principaux éléments. On y trouve une cornée, un cristallin, un corps vitré, une rétine et même un projet de pupille dans l'expansion de la choroïde. La figure ci-dessous offre le type de cet œil simple, déjà fort analogue au nôtre; c'est (fig. 34) un des yeux du scorpion, dans lequel on trouve une cornée 1, et immédiatement derrière elle, une lentille complétement sphérique 2, laquelle repose sur un corps vitré en forme de segment sphérique aussi 3, derrière celle-ci se trouve une expansion du nerf optique 4, ou rétine, tapissée ellemême par une membrane noire, la choroïde 5, dont la prolongation entre le corps vitré et la cor

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née vient constituer une espèce d'ouverture pupillaire

Ces yeux sont séparés et fixés dans l'immobilité en diverses parties convenables de la tête de l'animal, comme on le voit ci-dessous dans la tête de l'araignée empruntée à Leuwenhoek.

Fig. 35.

Réunissez ces yeux élémentaires en les groupant ensemble, supposez-les juxtaposés, et vous avez ce que les naturalistes nomment les yeux agglomérés.

Fig. 36.

La figure ci-dessus, où les yeux sont placés en disposition

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