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sont des types représentatifs, montrant la chance, la destinée t des d'un groupe social. Mais leur fonction dans le récit, conte ou short story, est la même chez l'un et l'autre. Et non seulement tous deux ont procédé à l'aide d'une technique similaire, mais ils se ressemblent surtout en ce que tous les deux se préoccupent du problème de l'homme en lutte avec son implacable destin.

Leur façon de traiter ce problème prend naturellement, pour chacun, la nuance de sa personnalité. Maupassant définit ses personnages par une série d'actes liés dont il néglige volontairement, croyons-nous, d'expliquer le mobile il raconte, vit, et ne décrit qu'en passant; sa belle simplicité achève la merveilleuse netteté du contour. Mais quoiqu'il observe une indifférence toute philosophique à l'égard de l'écœurante médiocrité de la race humaine, on voit bien que c'est justement sa vision de la sottise de l'homme, de la brutalité de ses instincts, de son inévitable abandon à ces instincts, que c'est cette puissance de mépris de la vie, qui fait l'élément essentiel de ses œuvres.7

Le même problème se pose au cœur de la majorité des œuvres d'O Henry, et la solution qu'il en donne n'est pas très différente. Il en parle, lui, franchement et nous dit ce que dans le cas de Maupassant nous ne faisons guère que conjecturer. Dans The Enchanted Kiss, il cite :

<< The Fault, dear Brutus, is not in our stars,

But in ourselves that we are underlings ».

Mais la plus soigneusement écrite de ses plus longues histoires, une histoire qui semble imaginée, nous l'avons dit, d'après Alexandre Dumas, construite d'après Edgar Poe, et sentie d'après Omar Khayyam, Roads of Destiny, est une analyse de ce problème et se termine ainsi :

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« Take what road you please, the right or the left or the home«faring, the same destiny awaits you. You cannot order, shun, « or weild, or mould your destiny. » Et dans The Roads we Take, Shark Dodson exprime brièvement l'opinion finale d'O Henry sur le sujet fate: «Oh I reckon you'd have ended up about the same, said Bob Tidball, cheerfully philosophical. It ain't the roads we take, it's what's inside of us that makes us turn out the way we do. »

1. The Enchanted Kiss. (Roads of Destiny).
Roads of Destiny.

Roads We Take, (Whirligigs).

V

CONCLUSION

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« Il est inutile de comparer O Henry à personne » disait Henry James Forman. 1 «Aucun talent n'est plus original que le sien, ni plus délicieux; il se sert, comme matériel, d'un roman de rien, et le traite avec l'habileté d'un Maupassant. Son art de combiner l'excellence technique et un esprit capricieux et étincelant, gaieté abondante et invention féconde, est en effet si peu commun que peut-être le lecteur ne sent nul besoin d'éprouver son plaisir à des comparaisons ou des analogies.

William Marion Reedy, cependant, croit pouvoir justifier ainsi le titre qu'on lui a donné de Maupassant Yankee. «Dans son insouciance apparente nous soupçonnons un soin, et c'est justement ici qu'il ressemble à l'écrivain français du short story, Guy de Maupassant. Il écrit avec l'habileté d'un Maupassant et avec un humour auquel Maupassant n'a jamais songé. Ce fut un maître inégalable de la « visualisation » rapide et de la présentation interprétative. »

Dans son Advance of the American Novel, M. William Lyons Phelps donne le nom d'O Henry parmi les cinq grands écrivains américains de short story, les quatre autres étant Irving, Poe, Hawthorne, Bret Harte, et dit : «La vérité essentielle de son art explique son ascension du journalisme à la littérature. La nature poignante de son pathétique, la désolation de sa tragédie, son humour fantasque, ses surprises inattendues, charment et réjouissent les critiques fatigués, ainsi que ceux qui ne peuvent pas critiquer. Il a conquis trois classes de lecteurs ceux dont

1. Henry James Forman, O Henry's Short Stories, The North American Review, Waifs and Strays, 277, 280.

2. William Marion Reedy. A Yankee Maupassant. The St Louis Mirror, Waifs and Strays, 272.

3. William Lyon Phelps, O Henry. Waifs and Strays, 270.

l'esprit travaille, ceux qui travaillent de leurs mains, ceux qui mélangent les deux selon une proportion indéterminable. Si l'on néglige ses œuvres inférieures, il reste un nombre suffisant de vraies interprétations de la vie pour lui donner un renom durable. Il a beaucoup ajouté, et pour toujours, aux sources mondiales de plaisir : assez pour lui garantir une place assurée parmi les maîtres de la « fiction »moderne. »

Nous avons cru pouvoir essayer de présenter, dans O Henry, un auteur étranger digne d'être connu en France, et un type représentatif des divers éléments dont se compose ce short story américain qui eut comme père littéraire Edgar Poe.

Nous avons essayé aussi d'analyser les relations qui apparaissent entre son œuvre et celle du grand conteur français, qu'il reconnaît avoir pris souvent comme modèle, et dont la vogue a été si considérable aux Etats-Unis.

Ces relations nous semblent évidentes. Mais elles sont de méthode, d'ordre technique, plutôt que fondamentales. Un auteur apprend de l'autre, qu'il admire, une part de son métier littéraire; leurs goûts, leurs conceptions souvent sont voisines, et les deux natures d'hommes restent différentes.

Il en est ici comme par exemple d'un rapport entre étoffes de nature diverse, soie, coton ou laine, mais dont la couleur et le dessin se correspondent. Il nous suffit qu'O Henry ait connu et admis la valeur des méthodes de Maupassant, étudié ses couleurs, et imposé un dessin du même genre à son propre tissu. Convenons que soie et laine, en littérature comme en couture, ne satisfont pas les mêmes goûts : une similitude ou une dette de méthode est-elle pour cela moins intéressante, ou moins significative?

BIBLIOGRAPHIE

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I. PUBLICATIONS RELATIVES A O HENRY

a) BIOGRAPHIE

Divers auteurs: Waifs and Strays. New York. Doubleday, Page & Company, 1919.

Blanche Colton Williams. Our short story writers. New York, Moffat Yard, and Company, 1920.

C. Alphonso Smith. The authorized O Henry biography. New York. Doubleday, Page & Compagny, 1921.

Al Jennings. Trough the shadows with O Henry. New York, The H. K. Fly Company, 1921.

S. P. B. Mais. From Shakespeare to O Henry. London, Grant Richards Limited, 1923.

Fred Lewis Pattee. The Development of the American short story. New York, Harper & Brothers, 1923.

b) EUVRES:

(New York, Doubleday, Page & Company)

Cabbages and Kings, 1904.
The Four Million, 1906.
The Trimmed Lamp, 1907.
Heart of the West, 1907.
The Voice of the City, 1908.
The Gentle Grafter, 1908.
Roads of Destiny, 1909.

Options, 1909.

Strictly Business, 1910.

Whirligigs, 1910.

Sixes and Sevens, 1911.

Rolling Stones, 1913.

Waifs and Strays, 1919.

O Henry. Contes. Dans la grand'ville, Aux plaines du Texas. Traduit de l'anglais par Maxime Maury, Paris, 1919. Collection Anglia, éditions Georges Crès et Cie.

c) ÉTUDES CRITIQUES

The Discovery of Romance in the streets of New York. Atlantic Monthly, July 1907.

O Henry. Man and Writer, Will Irwin. Cosmopolitan, September,

1910.

Concerning O Henry. Concept, Converse College. Spartanburg, S. C., March 1911.

Jimmy Samson, Señor Alberto, La Ilustracion Y Americana Madrid, Febrero 1912.

Comparisons. Henry James Forman, The North American Review, May 1912.

O Henry. Henry Peyton Steger, Cosmopolitan, October 1912. Little Pictures of O Henry. Arthur W. Page, Bookman, July 1913. O Henry the bum. Dr. D. Daniels, Bookman, New York, July 1913. O Henry's Texas Days. Hyder E. Rollins Bookman, October 1914. New York.

O Henry and the Austin bank. Hyder E Rollins, Bookman, New York, October 1914.

Some remarks on American and English fiction. Atlantic Monthly, December 1914.

My Friend O Henry. Seth Moyle, Writer, Boston, 1914.

O Henry. Clarence L. Cullen. New York Sun, January, 10, 1915. The New York of the novelists. Arthur Bartlett Maurice, Bookman, New York, October, 1915.

O Henry's Charm. Margaret Campion, Harper's Weekly, November 1915.

O Henry Again, Bookman, August 1916.

O Henry and his critics, Stephen Leacock, New Republic, December 1916.

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