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N° 4.

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LIT DE JUSTICE dans lequel le roi confirme l'arrêt du parlement du 2 septembre.

Paris, 12 septembre 1715. (Archiv.)

EXTRAIT DES REGISTRES DU PARLEMENT.

A sa droite (du roi ) aux hauts sièges: Le duc d'Orléans, régent; le duc de Bourbon, le comte de Charolois, le prince de Conty, le duc du Maine, le prince de Dombes, le comte de Toulouse, princes du sang; et ensuite sur le reste du banc, et sur deux autres que l'on avoit mis jusqu'au dernier des princes du sang, les ducs d'Uzès, de Monbazon, de la Tremoille, de Sully, de Saint-Simon, de la Rochefoucault, de la Force, de Rohan, d'Albret, Piney-Luxembourg, d'Estrées, de Coislin, évêque de Metz; de Gramont, de la Meilleraye, de Morte-mart, de Noailles, d'Aumont, de Charrost, de Villars, d'Harcourt, de Fitz-James, d'Antin, de Chaulnes, de Rohan-Rohan, d'Ostun.

A sa gauche aux hauts sièges : L'archevêque, duc de Reims; l'évêque, duc de Laon; l'évêque, duc de Langres; l'évêque, comte de Beauvais; l'évêque, comte de Châlons; l'évêque comte de Noyon, pairs ecclésiastiques; et sur ce qui restoit du banc, et sur un autre qui avoit été mis devant, les maréchaux d'Estrées, de Château-Regnaut, d'Huxelles, de Tessé, de Tallard, de Matignon, de Bezons, de Montesquiou (venus avec le roi).

A ses pieds: Le duc de Tresmes, premier gentilhomme de la chambre, faisant la fonction de grand-chambellan pour l'indisposition du duc de Bouillon.

A droite, sur un tabouret au bas des degrés du siège royal: Le maréchal de Villeroy, gouverneur du roi.

A gauche, sur un tabouret au bas des degrés du siège royal: La duchesse de Ventadour, gouvernante du roi; et sur un banc particulier près d'elle au-dessous des pairs d'église: Le duc de Villeroy, capitaine des gardes-du-corps en quartier ; le marquis de Courtenvaux, capitaine des cent Suisses de la garde, et le marquis de Beringhen, chevalier de l'ordre, premier écuyer.

En la chaise où est le greffier en chef aux audiences publiques, couverte du tapis du siège royal: M. Voisin, chancelier de France, commandeur des ordres du roi, vêtu d'une robe de velours violet, doublée de satin cramoisi.

Sur le banc ordinaire de MM. les présidents au conseil, messire Jean-Antoine de Mesmes, chevalier, premier; MM. les

présidents Potier, Charron, de Lamoignon, Portail, Amelot, le Peletier et de Bailleul. et

Dans le parquet sur deux tabourets devant M. le chancelier, les sieurs Dreux, grand-maître, et Desgranges, maître des cérémonies,

Et au milieu du parquet à genoux devant le roi, deux huissiers massiers du roi tenant leurs masses d'argent doré, et six hérauts d'armes.

A côté droit, sur deux bancs couverts de tapisserie de fleurs de lys, les conseillers d'Etat et les maîtres des requêtes venus avec M. le chancelier, en robes de satin noir.

Sur les trois bancs couverts de tapisserie dans le parquet, et sur le banc du premier et du second barreau du côté de la cheminée: Les conseillers d'honneur, maîtres des requêtes en robes rouges; conseillers de la grand-chambre, présidents des enquêtes et requêtes.

Conseillers d'honne ar. (Suivent deux noms.)
Maîtres des requêtes. (Suivent quatre noms.)

Présidents des enquêtes et requêtes. (Suivent dix-huit noms.)
Conseillers de la grand-chambre. (Suivent trente-deux noms.)
Conseillers d'Etat. (Suivent onze noms.)

Maîtres des requêtes. (Suivent cinq noms.)

Les présidens des enquêtes et requêtes étoient mêlés parmi les conseillers de la grand'chambre.

Sur un banc en entrant vis-à-vis de MM. les présidents: MM. Colbert de Torcy, Phelypeaux de Pontchartrain, et Phelypeaux de la Vrillière, secrétaires d'Etat.

Et sur trois autres bancs à gauche dans le parquet : les sieurs abbé d'Estrées, comte de Sorre; comte de Guiscard, comte de Goesbriant et d'Albergotti, chevaliers de l'ordre; et les sieurs marquis d'Arpajon, et de Nogent, comte de Lautrec; marquis de Saint-Germain Beaupré; de Verac, comte de Grancey; marquis de Vallière, et d'Aubigny, et autres gouverneurs, lieutenants-généraux, baillifs et sénéchaux, venus avec le roi, autant qu'il en a pu tenir sur les bancs.

Et ensuite sur un siège à part: Le sieur Bellot, baillif du Palais.

A côté de la forme où étoient les secrétaires d'Etat : Dongois, greffier en chef, revêtu de son épitoge; et à côté de lui, du Franc, l'un des principaux commis au greffe de la cour, servant en la grand'chambre: un bureau devant chacun d'eux, couvert de fleurs de lys.

Sur une forme ou banc derrière eux: De la Baune, greffier

en chef criminel, et Mirey, Nouet et Ysabeau, secrétaires de la cour.

Et sur un tabouret, le grand prévôt de l'hôtel, et le premier huissier en sa chaise à l'entrée du parquet.

En leurs places ordinaires, les chambres assemblées au bout du premier barreau jusqu'à la lanterne de la cheminée avec les conseillers de la grand'chambre et les présidents des en quêtes et requêtes.

roi.

Maître Guillaume-François Joly de Fleury, avocat du roi. Maitre Henri-François d'Aguesseau, procureur-général du

Maître Guillaume de Lamoignon, avocat du roi.
Maître Germain-Louis Chauvelin, avocat du roi.

Et dans le surplus des bancs, des deux côtés et sur quatre bancs qui avoient été ajoutés de nouveau, derrière le dernier barreau, du côté de la cheminée, tant pour remplacer les places données aux conseillers de la grand'chambre, et présidents des enquêtes et requêtes, que pour augmenter le nombre des places ordinaires, les conseillers des enquêtes et requêtes. (Suivent soixante-douze noms, et autres en grand nombre.)

Et sur un cinquième banc, derrière ceux occupés par les conseillers des enquêtes et requêtes, gardé par l'ordre du grand-maître des cérémonies, étoient le sieur prince de Salms, et autres princes et seigneurs étrangers.

La lanterne, du côté du greffe, était remplie par les femmes du service du roi.

Et celle de la cheminée par le nonce du pape, le sieur Bail lif de Mesmes, ambassadeur de Malte, celui de Portugal, et plusieurs autres ambassadeurs.

Ce jour de relevée, la cour, toutes les chambres assemblées en robes et chaperons d'écarlate, attendant la venue du roi, les officiers des gardes du corps saisis des portes du parlement, a eu avis sur les deux heures et demie que M. le chancelier venoit en la cour ont été députés pour l'aller recevoir au lieu accoutumé hors le parquet, MM. Robert et de la Porte, conseillers de la grand'chambre, qui l'ont conduit, marchant à ses deux côtés.

M. le chancelier avoit une robe de velours violet, doublée de satin cramoisi, et il étoit suivi des conseillers d'Etat et maîtres des requêtes, ci-dessus nommés, en robes de satin noir.

MM. les présidents se sont levés lorsque M. le chancelier a paru à l'entrée du parquet, et il a pris place sur le banc audessus de M. le premier président.

MM. les présidents sont allés prendre leurs mortiers et leurs fourrures en la quatrième chambre des enquêtes, et lorsqu'ils en ont été revenus, M. le premier président y est allé.

M. le chancelier s'est levé de sa place, quand MM. les présidents et M. le premier président sont rentrés.

Sur les trois heures après midi, un officier des gardes-du-corps est venu avertir la cour que le roi étoit à la Sainte-Chapelle; aussitôt MM. les présidents Potier, Charron, de Lamoignon et Portail, et MM. le Musnier, Robert, le Nain, Chevalier, Gaudart et Huguet, conseillers, ont été députés pour l'aller saluer de la part de la compagnie, et ils l'ont conduit en la cour, marchant les présidents à ses côtés et les conseillers derrière lui, et le premier huissier entre les deux massiers du roi, immédiatement devant sa personne.

Le roi étoit en habit violet, et porté, lorsqu'il entra dans le parquet, par le duc de Tresmes, premier gentilhomme de la chambre, et soutenu par le duc de Villeroy, capitaine des gardes en quartier, et portant aussi la queue de son manteau, et par la duchesse de Ventadour, sa gouvernante, précédé de M. le duc d'Orléans, régent; des ducs de Bourbon, comte de Charolois, prince de Conty, duc du Maine, prince de Dombes et comte de Toulouse, princes du sang, suivis des ducs de Noailles, de Charost et d'Harcourt, capitaines de ses gardes-du-corps, des maréchaux de France et autres seigneurs de sa cour.

Lorsqu'il a été dans son siège royal, M. le chancelier est passé en sa chaise, sortant de dessus le banc de MM. les présidents.

Après que chacun a été placé suivant l'ordre ci-dessus marqué, le roi ôtant son chapeau et le remettant, a dit (1) :

«Messieurs, je suis venu ici pour vous assurer de mon affection, M. le chancelier vous dira ma volonté. »

M. le chancelier est monté au siège royal, a mis le genou en terre, et a demandé au roi la permission de parler, puis il est revenu en sa place et couvert a dit:

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<< Messieurs, dans l'accablement de douleur où nous sommes, causée par la perte que nous venons de faire, c'est un grand

(1) M. de Lacretelle (Hist. de France au dix-huitième siècle) se trompe donc lorsqu'il dit que la duchesse de Ventadour représentant une reine mère, annonça au nom du roi que le chancelier alloit déclarer ses volontés. C'est ce même chancelier qui avoit écrit et inspiré le testament dont il prononça la nullité. Ainsi le roi, âgé de cinq ans, entendit casser en son nom le testament de son bisaïeul qui, au même âge et dans une même pompe, avoit entendu casser le testament de son père.

sujet de consolation de voir revivre toutes nos espérances dans la personne du jeune roi.

«< Les grandes actions du roi son bisaïeul ont fait pendant sa vie l'admiration et l'étonnement de toute l'Europe.

« Il a été encore plus grand et plus admirable dans les derniers jours qui ont précédé sa mort; on n'a jamais vu tant de fermeté, tant de religion et tant de présence d'esprit qu'il en a marqué jusqu'à son dernier moment.

«Sa prévoyance et l'amour qu'il avoit pour son peuple, l'avoient engagé pendant qu'il étoit en santé, à porter sa vue sur l'avenir; ses dernières volontés, dont cette auguste compagnie a été dépositaire, ont été lues; la conjoncture présente a fait connoître la nécessité d'y apporter plusieurs changements, c'est ce qui a été fait par l'arrêt du 2 de ce mois; le roi vient tenir son lit de justice, pour le confirmer par sa présence et son autorité.

« Ce que nous apercevons dans le successeur de la couronne du roi défunt, nous fait espérer qu'il sera aussi l'héritier de toutes ses vertus; on voit déjà paroître dans les premiers mouvements de la plus tendre jeunesse, tout ce qui indique la bonté du cœur, avec la vivacité de l'esprit, et ou connoît à ne s'y point tromper, qu'il ne manque que quelques années pour développer et porter ensuite jusqu'au plus haut degré de perfection, les mêmes vertus qui brilloient avec tant d'éclat dans le roi que la mort vient de nous enlever.

<«Le roi mourant a donné au roi son arrière-petit-fils, les dernières marques de sa tendresse, en l'instruisant en peu de paroles de ce qu'il auroit à faire pendant son règne, pour rendre ses peuples heureux, ces paroles et instructions demeureront pour toujours fortement gravées et imprimées dans le cœur et dans l'esprit du jeune roi; les personnes chargées du soin de son éducation lui en rappelleront souvent le souvenir; quel modèle plus parfait, quelle règle plus sûre pourroit-on lui proposer?

«Tout ce que nous devons de reconnoissance à la mémoire du roi défunt, tout ce que nous avons eu pour lui pendant sa vie de sentiments d'attachement, d'amour, de soumission, d'obéissance et de fidélité: tout doit être réuni dans la personne du jeune roi.

«Son autorité sera exercée par un prince régent, auquel ce titre est dû par sa naissance; il renferme dans sa personne avec un esprit pénétrant et sublime, toutes les grandes qualités que nous regardons depuis long-temps, presque comme naturelles et héréditaires dans le sang royal; toutes ses vues se portent

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