INONDATIONS EN FRANCE DEPUIS LE VI SIÈCLE JUSQU'A NOS JOURS. RECHERCHES ET DOCUMENTS CONTENANT les Relations contemporaines, les Actes administratifs, les Pièces officielles, etc., de toutes les époques ; suivis de TABLEAUX SYNOPTIQUES par bassin, de l'hydrographie générale dè la France ; et d'un INDEX BIBLIOGRAPHIQUE des ouvrages anciens PUBLIES, ANNOTÉS ET MIS EN ORDRE POUR SERVIR AUX ÉTUDES HISTORIQUES, STATISTIQUES, SCIENTIFIQUES ET topographiquES PAR M. MAURICE CHAMPION. TOME DEUXIÈME. PARIS VICTOR DALMONT ET DUNOD, ÉDITEURS, Précédemment Carilian-Gœury et Vor Dalmont, LIBRAIRES DES CORPS IMPÉRIAUX DES PONTS ET CHAUSSÉES ET DES MINES, Le présent volume devait former le complément de l'ouvrage auquel nous travaillons sans relâche depuis trois années. Mais les nombreux matériaux que nous sommes parvenu à rassembler ne nous ont pas permis de rester dans les limites indiquées. Un troisième volume est devenu nécessaire, et nous ferons tous nos efforts pour qu'il paraisse prochainement. De semblables travaux ne s'improvisent pas, et si cette œuvre, conçue sous l'impression des désastreuses inondations de 1856, n'est pas en a composer un ouvrage de circonstance, un livre éphémère d'actualité, mais accomplir une tâche plus sérieuse et plus utile. Nous avons eu l'ambition de faire un travail consciencieux et durable, qui pût être, pour l'histoire et la science, un recueil de renseignements authentiques sur le fléau des inondations, calamité beaucoup plus fréquente, en France, dans les temps passés, qu'on ne l'avait supposé jusqu'à ce jour, faute de recherches spéciales sur ce sujet. Quelque imparfait qu'il soit, ce travail, qui nous a demandé de laborieuses investigations, sera peut-être de nos jours, comme dans l'avenir, consulté avec fruit. C'est en quelque sorte une enquête, et nous nous sommes efforcé de la rendre aussi exacte et aussi complète que possible. Si les travaux déjà en cours d'exécution ont pour résultat de neutraliser les funestes effets du débordement des eaux; si l'on parvient à régulariser les grandes crues fluviales et à empêcher le renouvellement des désastres qu'elles n'ont jamais cessé de produire, depuis tant de siècles, même titre. Il deviendra, pour ainsi dire, la consécration de l'immense service rendu au pays par le gouvernement impérial. En présence de cette douloureuse catastrophe de l'inondation, l'Empereur ne s'est-il pas, le premier, sincèrement ému; après avoir soulagé, en. personne, avec une touchante sollicitude, les victimes du fléau, Sa Majesté n'a-t-elle pas voulu que désormais les populations fussent à l'abri de cette calamité! Napoléon III a dit : « Je tiens à honneur que les fleuves rentrent dans leur lit'. » Ces mémorables paroles sont demeurées gravées dans l'esprit des hommes les plus éclairés et les plus compétents, initiés à la science de l'ingénieur; et tous se sont appliqués à découvrir les moyens de remédier au mal. Espérons que leurs tentatives seront couronnées de succès et que la puissance destructive des eaux débordées pourra enfin être maîtrisée. Ce serait pour notre époque une gloire nou 1 Discours d'ouverture du Corps législatif. Session de 1857. |