Immagini della pagina
PDF
ePub

n'était pas assez pour lui; dévoré de la soif des trésors, il alla attaquer les Parthes, et il en goûta de cet or d'élite jamais les siècles n'en perdront la mémoire. Qui ne cèderait à l'envie d'insulter à cette insatiable cupidité? Depuis Crassus, cependant, nous avons vu des affranchis plus riches encore: tels furent, sous le règne de Claude, Pallas, Calliste et Narcisse. Mais taisons-nous sur eux, comme s'ils étaient encore maîtres de l'empire. Sous le consulat d'Asinius Gallus et de C. Marcius Censorinus, le 6 des calendes de février, C. Cécilius Claudius Isidorus rédigea un testament dans lequel il dit que, malgré ses pertes énormes dans la guerre civile, il laissait quatre mille cent seize esclaves, trois mille six cents paires de bœufs, plus deux cent cinquante-sept mille têtes de bétail, et d'argent monnayé 60,000,000 de sesterces. Il voulut que son convoi en coutât 1,100,000. Que l'on additionne cependant ces richesses immenses, elles ne formeront qu'une fraction assez petite de celles de Ptolémée, qui, selon Varron, entretint à ses dépens huit mille hommes de cavalerie, du temps où Pompée faisait la guerre en Judée, et qui donnait un repas de mille couverts où chaque convive buvait dans une coupe d'or, et où, à chaque service, on changeait de plats et de vases. Lui-même cependant, qu'était-il comparativement, je je ne dis pas à des rois, mais à ce Pythius de Bithynie, qui fit présent à Darius du platane et de la célèbre vigne d'or, et qui traita les sept cent quatre-vingt-huit mille hommes de troupes de Xerxès, lui promettant en sus la solde et les approvisionnemens pour toute cette armée pendant cinq mois, si, de cinq enfans, il voulait au moins en laisser un à sa vieillesse. Que serait Pythius lui-même, comparé au roi

amentia est, id in vita cupere, quod aut etiam servis contigerit, aut ne in regibus quidem invenerit finem!

Quando primum populus romanus stipem sparserit.

XLVIII. Populus romanus stipem spargere cœpit, Sp. Postumio, Q. Marcio coss. Tanta abundantia pecuniæ erat, ut eam conferret L. Scipioni, ex qua is ludos fecit. Nam quod Agrippa Menenio sextantes æris in funus contulit, honoris id necessitatisque propter paupertatem Agrippæ, non largitionis esse dixerim.

[ocr errors]

De luxuria in vasis argenteis.

XLIX. 11. Vasa ex argento mira inconstantia humani ingenii variat, nullum genus officinæ diu probando, nunc firmiana, nunc clodiana, nunc gratiana : etenim tabernas mensis adoptavimus: nunc anaglypta, in asperitatemque excisa, circa linearum picturas quærimus. Jam vero et mensas repositoriis imponimus, et ad sustinenda obsonia interradimus latera et interest, quam plurimum lima perdiderit. Vasa coquinaria ex argento Calvus orator fieri quiritat: at nos carrucas ex argento cælare invenimus : nostraque ætate Poppaa conjux Neronis principis delicatioribus jumentis suis soleas ex auro quoque induere.

Crésus. Mais quelle démence, grands dieux ! que d'aspirer à des richesses que des esclaves ont possédées, ou à un terme d'opulence que les rois même n'ont pu atteindre!

A quelle époque le peuple romain commença à se cotiser pour des contributions volontaires.

XLVIII. Les contributions volontaires du peuple romain eurent lieu pour la première fois sous le consulat de Spurius Postumius et de Quintus Marcius. L'argent était alors si abondant, que les citoyens se cotisèrent et fournirent à L. Scipion de quoi faire des jeux publics. Quant à la cotisation d'un sixième d'as par tête pour les funérailles d'Agrippa Ménénius, la pauvreté d'Agrippa rendait ce don nécessaire, et c'était une marque d'estime plutôt qu'une largesse.

Du luxe en fait de vases d'argent.

XLIX. 11. Les vases d'argent varient singulièrement au gré des caprices de l'homme, qui n'est jamais longtemps fidèle au même atelier, et qui vante tantôt la vaisselle firmienne, tantôt la clodienne, tantôt la gratienne; nous avons tour-à-tour adopté pour nos tables le nom et le magasin de l'orfèvre en vogue. Ce que l'on recherche le plus aujourd'hui, ce sont les anaglyptes, où des figures en relief bordent des ciselures en creux. Il y a plus, les plats ont leurs supports, et la ciselure doit avoir embelli ces supports; ceux-là sont les plus beaux, auxquels la lime a le plus enlevé. L'orateur Calvus se plaignait des casseroles d'argent. Aujourd'hui l'argent ciselé couvre nos voitures; et, de nos jours, Poppée, femme de l'empereur Néron, faisait ferrer en or ses plus belles mules.

Frugalitatis antiquæ in argento exempla.

L. Libras xxxII argenti Africanus sequens heredi reliquit. Idemque quum de Pœnis triumpharet, quatuor millia CCCLXXX pondo transtulit. Hoc argenti tota Carthago habuit, illa terrarum æmula, quot mensarum postea apparatu victa? Numantia quidem deleta, idem Africanus in triumpho militibus X VII dedit. O viros illo imperatore dignos, quibus hoc satis fuit! Frater ejus Allobrogicus primus omnium pondo mille habuit. At Livius Drusus in tribunatu plebis, x. Nam propter quinque pondo notatum a censoribus triumphalem senem, fabulosum jam videtur. Item Catum Ælium, quum legati Ætolorum in consulatu prandentem in fictilibus adissent, missa ab his vasa argentea non accepisse, neque aliud habuisse argenti ad supremum vitæ diem, quam duo pocula, quæ L. Paulus socer ei ob virtutem, devicto Perseo rege, donasset. Invenimus legatos Carthaginiensium dixisse nullos hominum inter sese benignius vivere, quam Romanos. Eodem enim argento apud omnes cœnitavisse ipsos. At hercules Pompeium Paulinum arelatensis equitis romani filium, paternaque gente pellitum, quod xii pondo argenti habuisset apud exercitum, ferocissimis gentibus oppositum scimus.

Exemples de la parcimonie de nos ancêtres sur ce point.

L. Le second Scipion l'Africain ne légua que trentedeux livres d'argenterie à ses héritiers; et, dans son triomphe de Carthage, il avait apporté à Rome 4,380 livres pesant d'argent. Voilà tout ce que possédait Carthage, la rivale de Rome pour l'empire du monde; que de tables romaines l'ont vaincue depuis en magnificence! Le même Scipion, après le sac de Numance, distribua aux soldats, lors de son triomphe, sept deniers par tête : nobles guerriers et bien dignes de leur général, à qui ce faible don put suffire! L'Allobrogique, frère de Scipion, fut le premier qui posséda 1,000 livres pesant d'argent. Livius Drusus, lors de son tribunat, en avait 10,000. Qu'un vieillard consulaire ait été jadis noté par les censeurs, pour avoir possédé cinq livres d'argent, ce fait ne paraît plus aujourd'hui qu'une fable. Il en est de même de l'histoire d'Élius Catus, qui, pendant son consulat, fut surpris mangeant dans de la vaisselle de terre, par les députés des Étoliens, et qui refusa les vases d'argent qu'ils lui envoyèrent à cette occasion. On ajoute que, de toute sa vie, il n'eut d'autre argenterie deux coupes qui lui avaient été données par PaulÉmile, son beau-père, en récompense de son courage, et après la défaite de Persée. J'ai lu que des ambassadeurs carthaginois dirent un jour que nulle part on ne trouvait tant de complaisance mutuelle qu'à Rome : dans toutes les maisons ils avaient reconnu la même argenterie. Ne sait-on pas que Pompeius Paulinus, fils d'un chevalier romain d'Arles, et d'une famille revêtue de la pelisse, fut employé à combattre les hordes les plus féroces, pour avoir eu à l'armée douze livres d'argenterie?

que

« IndietroContinua »