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C.. PLINII SECUNDI

HISTORIARUM MUNDI

LIBER XXXIII.

METALLORUM NATURÆ.

De metallis.

I. METALLA

ETALLA nunc, ipsæque opes, et rerum pretia dicentur, tellurem intus exquirente cura multiplici modo : quippe alibi divitiis foditur, quærente vita aurum, argentum, electrum, æs: alibi deliciis gemmas et parietum digitorumque pigmenta alibi temeritati ferrum, auro etiam gratius inter bella cædesque. Persequimur omnes ejus fibras, vivimusque super excavatam, mirantes dehiscere aliquando, aut intremiscere illam, ceu vero non hoc etiam indignatione sacræ parentis exprimi possit. Imus in viscera ejus, et in sede Manium opes quærimus, tamquam parum benigna fertilique, quaqua secatur. Et inter hæc minimum remediorum gratia scrutamur : quoto enim cuique fodiendi causa medicina est? Quamquam et hæc summa sui parte tribuit, ut minime parca,

HISTOIRE NATURELLE

DE PLINE.

LIVRE XXXIII.

HISTOIRE NATURELLE DES MÉTAUX.

1. MAINTI

I.

Des métaux.

AINTENANT il faut parler des métaux, ces richesses par excellence, ces signes effectifs de toute valeur, que tant d'intérêts divers arrachent au sein de la terre; ici c'est l'avarice qui va y chercher, pour les exigences de la vie usuelle, l'or, l'argent, l'électrum et l'airain ; là, c'est le luxe qui en tire les pierreries, et les ornemens des lambris et des doigts: plus loin, un courage téméraire sollicite le fer, qu'on préfère même à l'or au milieu des batailles et des massacres. Ainsi les hommes déchirent jusqu'au bout les fibres du globe, et respirent sur les excavations pratiquées par eux-mêmes. Puis ils s'étonnent que quelquefois la terre s'ouvre spontanément ou tremble, comme si l'indignation ne suffisait pas pour exciter ces phénomènes dans le sein sacré de notre mère. Nous scrutons ses entrailles, nous quêtons des richesses dans le domaine des Mânes, comme si elle ne déployait pas, dès qu'on l'entame, sa munificence et sa

facilisque in omnibus quæcumque prosunt. Illa nos premunt, illa nos ad inferos agunt, quæ occultavit atque demersit, illa quæ non nascuntur repente. Mens ad inane evolans reputet quæ deinde futura sit finis sæculis omnibus exhauriendi eam : quousque penetratura avaritia. Quam innocens, quam beata, immo vero et delicata esset vita, si nihil aliunde, quam supra terras, concupisceret, haberetque nonnisi quod secum est!

De auro.

II. Eruitur aurum, et chrysocolla juxta, ut pretiosior videatur, non natura. Parum erat unam vitæ invenisse pestem, nisi in pretio esset auri etiam sanies. Quærebat argentum avaritia boni consuluit interim invenisse minium, rubentisque terræ excogitavit usum. O prodiga ingenia! quot modis auximus pretia rerum? Accessit ars picturæ; et aurum argentumque cælando carius fecimus. Didicit homo naturam provocare. Auxere et artem vitiorum irritamenta. In poculis libidines celebraverunt, ac per obscenitates bibere. Abjecta deinde sunt hæc, et sordere cœpere et auri argentique nimium fuit. Mur

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fertilité. Rarement ces attaques ont pour but de trouver des remèdes : quel entrepreneur fouilla la terre pour être utile à la médecine? Et d'ailleurs, c'est à sa superficie que la terre présente les substances salutaires, tant sa libéralité est prompte à donner à l'homme tout ce qui peut être utile. Ce qui irrite nos désirs, ce qui nous entraîne dans la route des enfers, c'est ce qu'elle cache à nos yeux, ce qu'elle enveloppe dans ses profondeurs, ce dont la formation exige des siècles. Que l'imagination, s'élançant dans le vague, calcule où s'arrêtera, dans la suite des temps, ce désir d'épuiser la terre; à quelle profondeur pénètrera la cupidité humaine. Ah! que la vie serait innocente, fortunée, délicieuse même, si l'homme ne désirait que ce qui fleurit à la surface de la terre, et ne possédait que ce qu'il a sous la

main!

De l'or.

II. On exploite l'or, et, avec l'or, la chrysocolle, que son nom semble rendre précieuse en dépit de la nature. C'était trop peu d'un fléau pour les sociétés humaines; il fallait attribuer un prix à la sanie même de l'or. L'avarice cherchait l'argent; en attendant elle se félicite de la découverte du minium, et imagine des usages pour une terre rouge. Bizarre prodige du génie de l'homme! que de sagacité pour ajouter à la valeur des objets! Au prix de l'or, de l'argent, est venu s'adjoindre l'art du peintre; la ciselure en a décuplé la valeur. L'homme s'est appris à défier la nature; l'art même a dû des progrès à ce qui a irrité les vices. Les coupes ont porté sur leurs bas-reliefs des images impures, et l'on a bu dans des représentations infâmes. Bientôt on a re

rhina et crystallina ex eadem terra effodimus, quibus pretium faceret ipsa fragilitas. Hoc argumentum opum, hæc vera luxuriæ gloria existimata est, habere quod posset statim totum perire. Nec hoc fuit satis, turba gemmarum potamus, et smaragdis teximus calyces ac temulentiæ causa tenere Indiam juvat: et aurum jam accessio est.

Quæ prima commendatio ejus.

III. 1. Utinamque posset e vita in totum abdicari auri sacra fames, ut celeberrimi auctores dixere! Proscissum est conviciis ab optimis quibusque, et ad perniciem vitæ repertum. Quantum feliciore ævo, quum res ipsæ permutabantur inter se, sicut et trojanis temporibus factitatum Homero credi convenit! Ita enim (ut opinor) commercia victus gratia invecta. Alios coriis houm, alios ferro captivisque rebus mutasse tradit : quamquam ẹt ipse mirator auri, æstimationes rerum ita fecit, ut centum boum arma aurea permutasse Glaucum diceret cum Diomedis armis novem boum. Ex qua consuetudine multa legum antiquarum pecore constat, etiam

Romæ.

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