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sur quatre de large. Les feuilles d'or épaisses s'appellent feuilles de Préneste, en mémoire de la statue de la Fortune qu'on voit dans cette ville, et dont la dorure est si durable. Les secondes en épaisseur sont les feuilles questoriennes. En Espagne on appelle strigiles de petites masses d'or, qui sont comme isolées au dessus du lingot ou du minerai. Les autres mineraux, après leur extraction, achèvent d'être formés à l'aide du feu; mais l'or dont il s'agit ici est or dès qu'on le découvre : la matière qui le constitue est, dès cet instant, complètement élaborée; c'est ce qu'on appelle or natif: l'autre espèce, dont nous parlerons plus bas, est artificielle. De plus, ni rouille, ni vert-de-gris, rien n'en altère la qualité ou n'en diminue le poids. Le sel, le vinaigre, ces dissolvans actifs, le trouvent inattaquable. Enfin on le file, on le tisse comme de la laine, et sans l'auxiliaire de la laine. Selon Verrius, Tarquin l'Ancien triompha revêtu d'une tunique d'or. J'ai vu la femme de Claude, Agrippine, assister près de son mari au spectacle d'une naumachie, couverte d'une tunique d'or pur tissé. Les étoffes attaliques, invention des rois d'Asie, sont d'or et de laine.

Comment on dore.

XX. L'or s'applique à l'aide d'un blanc d'œuf sur le marbre et sur les matières qui ne peuvent supporter l'incandescence; sur le bois à l'aide d'une composition glutineuse dite leucophore, dont la formation et la nature seront décrites en temps et lieu. Le meilleur procédé pour dorer le cuivre est d'employer le vif-argent, ou, du moins, l'hydrargyre, deux substances que l'art imite ou falsifie, comme nous le dirons plus tard. La dorure se fait en

sale, aceto, alumine. Postea exarenatur, an satis recoctum sit, splendore deprehendente: iterumque exhalatur igni, ut possit edomitum, mixtis pumice, alumine, argento vivo, inductas accipere bracteas. Alumen in purgando vim habet, qualem esse diximus plumbo.

De inveniendo auro.

XXI. 4. Aurum invenitur in nostro orbe: ut omittamus indicum, a formicis, aut apud Scythas gryphis erutum. Apud nos tribus modis: fluminum ramentis, ut in Tago Hispaniæ, Pado Italiæ, Hebro Thraciæ, Pactolo Asiæ, Gange India. Nec ullum absolutius aurum est, ut cursu ipso trituque perpolitum.

Alio modo puteorum scrobibus effoditur, aut in ruina montium. Quare utraque ratio dicetur. Aurum qui quærunt, ante omnia segullum tollunt: ita vocatur indicium. Alveus hic est : arenæque lavantur, atque ex eo quod resedit, conjectura capitur. Invenitur aliquando in summa tellure protinus, rara felicitate : ut nuper in Dalmatia principatu Neronis, singulis diebus etiam quinquagenas libras fundens. Gummi inventum est in summo cespite, talutatium vocant, si et auro ea tellus subest. Cetero montes Hispaniæ aridi sterilesque, et in quibus nihil

tourmentant le cuivre, puis le faisant rougir, l'éteignant dans sel, vinaigre, alun; dégageant sa surface de toute scorie, jusqu'à ce qu'enfin son éclat indique qu'il est suffisamment décapé; après quoi on chauffe de nouveau jusqu'à évaporation parfaite de toute humidité. Alors le métal, complètement dompté, reçoit les feuilles d'or qu'on applique à l'aide d'un amalgame de pierre-ponce, d'alun et de vif-argent. L'alun opère sur le cuivre comme le plomb sur l'or : il l'épure.

Comment on trouve l'or.

XXI. 4. L'or se trouve dans le monde romain. Nous ne parlons point de l'Inde, où il est exploité par des fourmis; de la Scythie, où les gryphes le tirent de terre. Chez nous on distingue trois modes d'extraction. 1o. On recueille les paillettes aux embranchemens des fleuves. Ainsi le Tage en Espagne, le Pô en Italie, l'Hèbre en Thrace, le Pactole en Asie, le Gange dans l'Inde, fournissent de l'or. Il n'en est point de plus parfait, le mouvement et le frottement ayant concouru à l'affiner.

2o. On creuse des puits jusqu'à ce qu'il se présente un filon, ou bien on met à profit les éboulemens des montagnes. Décrivons ces deux procédés. Ceux qui cherchent de l'or enlèvent d'abord le ségulle: c'est une terre qui fait reconnaître le gisement de l'or; là est une mine. On lave le sable, et, par le résidu de ce lavage, on juge de la richesse de la veine. Quelquefois le métal se trouve à fleur de terre, mais rien de plus rare. Telle fut la veine aurifère, trouvée sous Néron en Dalmatie: elle rendait chaque jour cinquante livres. Quand sous la couche d'or existe aussi du ségulle, celui-ci prend le nom de talitat. Les monts de l'Espagne, d'ailleurs arides, stériles et

aliud gignatur, huic bono coguntur fertiles esse : quod puteis foditur, canalicium vocant, alii canaliense : marmoris glarea inhærens, non illo modo, quo in Oriente sapphiro atque thebaico, aliisque in gemmis scintillat, sed micas amplexum marmoris. Vagantur hi venarum canales per latera puteorum, et huc illuc, inde nomine invento tellusque ligneis columnis suspenditur. Quod effossum est, tunditur, lavatur, uritur, molitur in farinam, ac pilis cuditur. Vocant argentum, quod exit a fornace sudorisque, qui e camino jactatur, spurcitia, in omni metallo scoria appellatur. Hæc in auro tunditur, iterumque coquitur. Catini fiunt ex tasconio. Hoc est terra alba similis argillæ. Neque enim alia flatum, ignemque, et ardentem materiam tolerat.

Tertia ratio opera vicerit Gigantum. Cuniculis per magna spatia actis cavantur montes ad lucernarum lumina. Eadem mensura vigiliarum est : multisque mensibus non cernitur dies. Arrugias id genus vocant: siduntque rimæ subito, et opprimunt operatos: ut jam minus temerarium videatur e profundo maris petere margaritas tanto nocentiores fecimus terras. Relinquuntur itaque fornices crebri montibus sustinendis.

Occursant in utroque genere silices. Hos igni et aceto

improductifs, sont forcés par l'homme à lui livrer cette production : l'or extrait des puits est dit or canalique ou canalien. Il est alors adhérent à du sable de marbre, et il ne paraît pas en grains à la surface, comme celui qui brille sur le saphir oriental ou la pierre thébaïque; au contraire, il est engagé dans les molécules marbreuses. Les veines d'or canalique circulent çà et là le long des parois des puits ou des galeries: de là le nom dn minerai. On soutient la terre par des piliers de bois. Quand la masse a été extraite, on bat, on lave, on brûle, on moud en poudre grossière; enfin on triture dans un mortier. La substance, ensuite retirée du fourneau, prend le nom d'argent. Les transsudations impures que jette le fourneau, s'appellent, ainsi que celles de tout métal, scorie. Mais la scorie de l'or subit un second battage, un second chauffage. On la place alors dans des creusets de tasconium, terre blanche analogue à l'argile, et la seule qui puisse soutenir l'action du soufflet, de la flamme et de l'ébullition des matières fusibles.

3o. La troisième méthode d'extraction laisse loin derrière elle les tentatives des Géans. On creuse les monts, on prolonge à d'énormes distances des galeries qu'éclaire la lueur de la lampe. Les veilles n'ont d'autre mesure que ces astres artificiels. On reste des mois entiers sans voir le jour. Arrugies est le nom technique de ces galeries. Souvent des crevasses, des éboulemens, arrêtent les mineurs écrasés. Ainsi, la témérité des plongeurs qui cherchent des perles au fond des abîmes, le cède à l'audace d'une autre entreprise; grâce à nous, la terre est plus fatale que les eaux. En conséquence, on a soin de soutenir les monts de voûtes puissantes et nombreuses.

Dans les deux dernières méthodes, il n'est pas rare

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