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vulgairement connues. Par exemple, on s'attendait peu à trouver les Psaumes de David rangés dans la classe des livres anonymes; pourtant, voici, à leur sujet, la note de M. Barbier, extraite d'une thèse soutenue en Sorbonne par l'abbé Asseline, le 12 juillet 1762. « Malgré leur titre assez généralement adopté, on ne doit pas croire que David soit auteur des centcinquante psaumes renfermés dans ce volume. Les Hébreux ont intitulé ce livre, sfr thlin, (liber laudum ): aussi, les savans croient que David n'a composé que le tiers des Psaumes. Les autres ont été écrits en divers tems, par divers auteurs sacrés; savoir, Moïse, Asaph, Heiman, Éthan et Salomon, auxquels il faut encore joindre les enfans de Coré et d'autres. Asaph, Heiman et Éthan étaient des chantres établis par David, au nombre desquels étaient aussi les enfans de Coré. Il y a cinquante-un psaumes anonymes. Le roi Ezéchias passe pour le premier auteur de la collection des Psaumes. On les recueillit de nouveau, après la captivité de Babylone: Néhémie fut l'auteur de cette seconde collection.

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Quelquefois, les titres seuls des livres sont par eux mèmes curieux, tantôt par les noms des auteurs, tantôt par leur propre bizarrerie. Tels sont les articles suivans:

Tableau historique des événemens survenus pendant le sac de Rome, en 1527, par JACOPO BONAPARTE, gentilhomme de San-Miniato, témoin oculaire; transcrit du manuscrit original, et imprimé pour la première fois à Cologne, en 1756, avec une note historique sur la famille des Bonaparte; traduit de l'italien, par M*** ( Hamelin, avec le texte en regard ). Paris, Gabriel Warée; 1809; in-8.

Plaidoyers pour le sieur Vissery de Bois-Valé, appelant d'un jugement d'échevins de Saint Omer, qui avait ordonné la destruction d'un paratonnerre élevé sur sa maison. 1783, in-8.

La cause dans laquelle ces plaidoyers ont été prononcés, a été décidée par un jugement du conseil souverain d'Artois,

rendu le 31 mai 1783, et conçu en ces termes : « La Cour met l'appellation et ce dont est appel au néant; émendant, permet à la partie de M de Robespierre, de rétablir son paratonnerre. »

Nous terminerons cet article en citant deux exemples seulement de livres uniquement remarquables par l'excessive bizarrerie de leur titre, genre de singularité dont il serait facile de couvrir plusieurs pages, si l'on voulait épuiser la matière :

Paradoxe sur les femmes, où l'on táche de prouver qu'elles ne sont pas de l'espèce humaine (traduit du latin d'Acidalius, par Charles Clapiès, médecin ). Paris, 1767; in-12.

Le paquet de mouchoirs: monologue en vaudeville et en prose, dédié au beau sexe; enrichi de cent trois notes trèscurieuses, dont on a jugé à propos de laisser quatre-vingt-dixneuf en blanc, pour la commodité du lecteur et la propreté des marges (attribué à Vadé). Calcéopolis. (Paris), 1755;

in-12.

A. MAHUL.

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T. XXV. Mars 1825.

III. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

LIVRES ÉTRANGERS (1).

AMÉRIQUE.

ÉTATS-UNIS.

290. Documents accompanying the message of the president of the United States. - Documens joints au message du président des ÉtatsUnis, adressé aux deux Chambres du congrès, au commencement de la seconde session du dix-huitième congrès, le 7 décembre 1824. Washington, 1824. Grand in-8°, 176 pages avec plusieurs tableaux.

Ce volume contient trois parties distinctes. La première (p. 1—56) fait connaître les négociations qui ont eu lieu entre le gouvernement des États-Unis et celui de la Grande-Bretagne, au sujet de la traite des Noirs, et qui tendaient à faire punir comme pirates tous les sujets des deux états qui se trouveraient impliqués dans ce commerce infâme. En effet, le 13 mars 1824, une convention entre les deux états fut signée, à Londres, par M. Richard Rush, muni de pleinspouvoirs de la part du président des États-Unis, et MM. Huskisson et Stratford Canning, plénipotentiaires de S. M. le roi de la GrandeBretagne ; mais le premier article de cette convention ayant stipulé le droit réciproque de visiter les navires de l'une et l'autre des deux puissances naviguant dans les eaux de l'Afrique, de l'Amérique et des Indes-Occidentales, le sénat des États-Unis n'a point voulu ratifier ce traité, à moins qu'on n'y effaçât ces mots : de l'Amérique; parce que, dit-il, on ne peut supposer que la traite puisse avoir lieu sur les côtes de l'Amérique septentrionale, autres que celles du golfe de Mexique et dans le voisinage des Antilles. Le gouvernement anglais n'ayant pas voulu consentir à cette modification, la

(1) Nous indiquerons par un astérisque (*), placé à côté du titre de chaque ouvrage, ceux des livres étrangers ou français qui paraîtrout dignes d'une attention particulière, et nous en rendrons quelquefois compte dans la section des Analyses.

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convention déjà signée est restée nulle et non avenue. La seconde partie (p. 57-108) contient le compte rendu du département de la guerre. On apprend que l'état militaire se perfectionne de plus en plus; qu'on y introduit toutes les économies compatibles avec sa prospérité; que le département s'occupe avec le plus grand soin des communications intérieures du pays, en traçant des grandes routes, et en établissant des canaux partout où les localités le comportent. On voit aussi avec plaisir que le même département s'occupe avec zèle de la civilisation des Indiens; qu'il a déjà établi 32 écoles surveillées par des ecclésiastiques protestans, catholiques, et d'autres communions religieuses, et que plus de mille jeunes Indiens des deux sexes reçoivent dans ces écoles l'instruction nécessaire pour toutes les occupations ordinaires de la vie, et apprennent à lire et à écrire, l'arithmétique, et acquièrent plusieurs autres connaissances élémentaires et utiles. L'état consacre dix mille dollars par année à cette dépense. — Enfin, la dernière partie (p. 108 jusqu'à la fin) nous apprend que les États-Unis ont en commission, pour l'an 1825, 23 bâtimens de guerre, parmi lesquels un seul vaisseau de ligne de 74 pièces de canon, qui se trouve en station dans la Méditerranée, avec une frégate de 44 et quatre bâtimens plus petits. Depuis la dernière loi qui ordonne une augmentation considérable des forces maritimes des États-Unis, il a été lancé quatre vaisseaux de ligne, le Columbus, le Delaware, le Ohio, et la Caroline du nord. Il y a encore, sur les différens chantiers, cinq vaisseaux de ligne et six frégates, qui doivent être lancés dans le courant de cette année, sans compter plusieurs autres bâtimens, dont la construction est seulement commencée. En général, les documens contenus dans le volume que nous annonçons, et les tableaux qui les accompagnent, semblent rédigés avec une telle clarté, que leur mérite peut être apprécié par l'homme le moins versé dans ces sortes de matières.

N. d. R. Les ministres, en Europe, devraient consulter et imiter de semblables comptes rendus, qui, en conciliant aux gouvernemens la confiance et l'affection des peuples, affermiraient dans chaque état le crédit public, offriraient des garanties contre les abus, des moyens paisibles de réformes et d'améliorations progressives, et préviendraient ainsi les révolutions violentes dont les concussions et les vexations ministérielles sont presque toujours les premières causes.

291. — * The life of Andrew Jackson.—Vie du général André Jackson, par M. Jean-Henri EATON, sénateur des États-Unis, avec le

portrait de ce général. Philadelphia, 1824. 1 vol. grand in-8° de 468 pages.

Dans un moment où le général JACKSON, l'un des candidats pour la haute dignité de président des États-Unis, a obtenu, sinon le nombre de suffrages exigé par la constitution, du moins une grande majorité, qui, si elle était augmentée de quelques voix, aurait bien pu le porter à la présidence, nos lecteurs apprendront sans doute avec plaisir quelques détails sur la vie de cet illustre citoyen. — Le père du général Jackson était Irlandais; il émigra pour l'Amérique en 1765, et s'établit sur une terre qu'il avait achetée à quelque distance de Cambden, dans la Caroline méridionale; c'est là que naquit son fils André, le 15 mars 1767. Devenu orphelin dans sa première jeunesse, il embrassa avec ardenr les principes de la révolution américaine; à peine âgé de quatorze ans, il s'enrôla sous les drapeaux républicains. Peu après, il fut fait prisonnier par les Anglais, mais presque immédiatement échangé. La faiblesse de sa santé l'ayant éloigné momentanément de la carrière des armes, il se rendit à Salisbury, dans la Caroline du nord, où il étudia les lois, et il obtint, en 1786, le brevet d'avocat. Deux ans plus tard, il s'établit à Nashville, dans l'état de Tennessée, où il n'y avait encore qu'un seul avocat. Il y exerça long-tems sa profession avec succès, et s'acquit la réputation d'un habile jurisconsulte. En 1796, il fut nommé membre d'une commission chargée de la rédaction d'une constitution pour l'état de Tennessée, et en 1797, il fut élu sénateur du congrès; mais, au bout d'un an, il donna sa démission de cette charge honorable, pour favoriser l'élection du général Smith, qu'il croyait plus capable que lui de rendre de grands services à son pays. Immédiatement après, il fut nommé juge au tribunal suprême de l'état. Les Indiens sauvages ayant fait, en 1812, une irruption sur le territoire de Tennessée, les autorités supérieures locales nommèrent M. Jackson major-général des troupes destinées à repousser l'ennemi et à protéger les frontières. Quoique portant son bras gauche fracturé encore en écharpe, Jackson réunit 2,500 volontaires, et remplit la charge qui lui était confiée. En 1814, il fut nommé major-général au service des États-Unis d'Amérique. Par des efforts inouïs, il réussit à repousser les sauvages, et leur fit accepter une paix dont il dicta les conditions. Il est impossible de se faire une idée du grand nombre d'obstacles contre lesquels il eut à lutter. Le manque de provisions pour ses troupes, par suite de la friponnerie et de la basse cupidité des munitionnaires généraux;

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