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statuts ni de règlemens : l'assistance mutuelle y est si conforme aux vœux de tous, qu'il serait très-inutile d'en faire un devoir. Ces nouvelles Annales de statistique et d'économie politique nous ont fait concevoir, dès leur apparition, beaucoup d'espérances: elles ont prouvé qu'aucune partie du nord de l'Italie ne repousse les vérités d'un certain ordre, ce dont plusieurs écrivains ont accusé les gouvernemens de ces pays. On a vu que les opinions énoncées avec sagesse y sont presque aussi libres que dans la Grande Bretagne, et que la carrière y est ouverte aux philosophes, comme aux savans et aux hommes de lettres. En lisant ce nouveau recueil périodique, on est bientôt convaincu qu'il sera très-utile au progrès de l'une des sciences les plus nécessaires, et peut-être la moins avancée, l'économie publique. Dans les deux cahiers que nous avons sous les yeux, nous avons remarqué principalement une analyse du premier volume de l'ouvrage de M. le professeur Q. PADOVANI, intitulé: Delle scienze statistiche, imprimé à Pavie. Le rédacteur de cette analyse se montre sévère envers l'auteur; mais il a si souvent raison, qu'on serait porté à lui pardonner un peu de partialité, et même quelques erreurs, dans lesquelles il n'a pu tomber que par un excès d'ardeur dans la recherche de la vérité. Nous aurons l'occasion de

discuter quelques-unes de ses pensées. Nous avons remarqué, dans un article sur le commerce entre les Russes et les Chinois, que la valeur du rouble n'y est pas notée exactement; aujourd'hui, dans toute la Russie, ce mot ne désigne plus qu'une valeur assujétie au cours du change, qui en ce moment ne lui est pas favorable : elle est au-dessous d'une lire italienne, ou franc; la pièce d'argent qui vaut en effet 4,007 lire se nomme rouble d'argent, et ne doit pas être confondue avec le rouble du commerce.

PAYS-BAS.

F.

345.- Commentatio de àquæ vaporibus atmospherá contentis, auctore SIMONS. Dissertation sur les vapeurs aqueuses contenues dans l'atmosphère. Utrecht, 1823; Paddenburg. In-8°.

Cet ouvrage a été couronné par la Faculté des sciences mathématiques de l'université d'Utrecht. Il est écrit avec méthode, et présente une critique judicieuse des différens systèmes qui y sont développés. L'auteur a partagé son travail en trois parties : dans la première, il s'est contenté de donner une exposition succincte des diverses théories connues de l'évaporation; il les examine ensuite successivement, dans la seconde partie; et, après avoir cherché à indiquer le côté

faible de chacune d'elles, il finit par donner la préférence à la théorie de Dalton, modifiée par Laplace. L'ouvrage est terminé par l'exposition des différentes formes sous lesquelles les vapeurs aqueuses contenues dans l'atmosphère peuvent être précipitées. A. Q.

346. Dissertatio medica inauguralis de nisu formativo ejusque erroribus. Dissertation médicale inaugurale sur la production des formes, etc., par M. Gérard-Conrad-Bernard SURINGAR. Leyde, 1824; H.-W. Hazemberg jeune. In-8° de 230 pages.

Dans cette dissertation, M. Suringar cherche, par des observations curieuses, à nous faire connaître les efforts et le travail de la nature dans la production des formes des corps organisés. Il envisage son sujet sous le point de vue physiologique et pathologique, et le divise en deux parties. Dans la première, il parle de la production des formes dans l'état de santé, et dans la seconde, des aberrations de cet état. Après avoir exposé comment les différentes parties du corps paraissent se former, M. Suringar dit que, d'abord on n'aperçoit que des globules; puis, des lignes droites et circulaires. Quant à la densité, ce sont également des globules, des fibres, des lames; puis la substance granulaire. De là, le tissu cellullaire vasculaire, etc. Il établit une distinction entre le nisus formativus et le vis plastica des anciens. Après avoir parlé de l'altération des formes, en les divisant en innées et en accidentelles, l'auteur analyse les opinions des physiologistes sur la production des monstres ; il compare les recherches de Bianchi, Harvey, Morgagni et Lancisi, qui regardaient toutes les monstruosités comme l'effet de causes mécaniques, et celles de M. Geoffroy-SaintHilaire, qui les attribue plus spécialement au placenta et à la matrice. Il combat les opinions de ces physiologistes, et croit donner une explication plus satisfaisante par l'influence spéciale des forces dynamiques. Il énumère ensuite avec détail les diverses monstruosités qui se manifestent dans l'espèce humaine, et il range dans cette classe les albinos. Les différentes théories des physiologistes sur la formation des monstres sont toutes plus ou moins hasardées; mais nous pensons qu'il existe encore sur ce point des secrets qu'on n'arrachera pas facilement à la nature. La dissertation de M. Suringar se fait remarquer par une grande érudition et par des vues souvent fort ingénieuses.

D.

347. Elementa doctrinæ juris philosophicæ, etc. - Élémens de la philosophie du droit, ou Du droit naturel; par Jacques-Joseph Haus, profeseur de droit à l'université de Gand. Gand, 1824. A.Mahne In-8°; prix 5 fr.

Ce volume traite du droit privé naturel. L'auteur, qui s'appuie sur

.

la théorie du philosophe de Koenigsberg, part de cette maxime qu'il promulgue sous la forme d'une loi suprême : « Tenez pour règle constante, d'agir de manière à ce que, si tous croyaient devoir faire comme vous faites, la liberté extérieure de tous pourrait néanmoins continuer de subsister avec l'état de société. » (§ 13.) C'est ce que Kant appelle l'impératif ( dictamen ) catégorique de la conscience; et M. Massias l'a expliqué ainsi, dans le dernier volume de son ouvrage remarquable sur le Rapport de l'homme et de la nature : « Obéis à l'ordre; traite les hommes comme tes semblables. » M. Haus soumet à l'épreuve de cette loi les rapports habituels des hommes entre eux. Il promet d'exposer dans un autre volume les principes du droit public naturel et du droit des gens naturel. DE R-G. 348. -* Exposé des changemens opérés dans la législation pénale en Belgique, depuis 1814 jusqu'à ce jour; par M. D'HENRY, avocat. Gand, 1824; Van der Schelden. I vol. in-8°.

Dans cet ouvrage d'une incontestable utilité, l'auteur ne se coutente pas d'indiquer les changemens faits par le roi des Pays-Bas au Code pénal français; il y joint encore des réflexions propres à faciliter l'intelligence du texte, et ces réflexions sont écrites avec élégance, précision et clarté. M. d'Henry emploie toujours le mot propre et connaît l'art peu commun parmi ses confrères de resserrer ses idées. C'est faire, je crois, un assez bel éloge de son travail. STASSART. 349. Dissertatio historica inauguralis de Gulielmo Tellio, helveticæ vindice, quam publico examini summisit Josephus HISELY, Helvetius Neostadius Bernensis. Groningue, 1824; van Boekeren. In-8° de viii, et 74 pages.

libertatis

L'auteur de cette thèse, soutenue publiquement pour obtenir le grade de docteur en philosophie, est un jeune homme de la Neuville (Neustadt), sur le lac de Brienne, sans autre recommandation que son talent et la noblesse de son âme : son opuscule en est la preuve. Libre de choisir son sujet, il l'a pris dans l'histoire de sa patrie. Si ce choix fait honneur aux sentimens de l'écrivain, l'ouvrage même annonce un sage esprit de critique, une grande érudition en matière d'histoire et des principes éclairés,`généreux, indépendans. L'authenticité de l'histoire de Guillaume Tell, sujet de la dissertation, ne la remplit pas tout entière; les faits qui ont précédé, accompagné et suivi immédiatement l'émancipation de la Suisse, exposés avec ordre, avec netteté, sans diffusion, forment, avec la partie essentielle, un ensemble qui est du plus grand intérêt. Les argumens allégués contre l'authenticité sont exposés sans déguisement et

réfutés d'une manière péremptoire. Il était difficile d'être neuf dans un sujet épuisé par Balthasar et Jean de Muller: mais M. Hisely a du moins le mérite d'avoir présenté les argumens victorieux, de ces deux écrivains sous un jour qui les rend plus frappans pour tous les esprits, et d'avoir groupé autour de ces preuves quelques considérations qui leur servent d'appui. Nourri de la lecture des anciens, il prouve qu'il possède aussi plusieurs langues modernes. Son style est pur, simple et formé sur les bons modèles de la latinité. Espérons que M. Hisely consacrera son talent et ses connaissances à sa patrie, qu'il honorera sans doute par ses travaux. C. MONNARD. 350. Eyckii immortali genio. — Hommage au génie de Hubert van Eyck; par J.-B.-G. CAMBERLYN D'AMOUGIES, chevalier de l'ordre équestre de la Flandre orientale et de la Légion d'honneur. Gand, 1824; Houdin. In-8° de 29 pages, dont 7 de notes, avec deux lithographies.

Quelques vers sont consacrés aux travaux des premiers peintres, qui n'ont rien pu produire de durable avant l'invention de la peinture à l'huile. Cette invention, due à Hubert van Eyck, est célébrée par l'auteur, qui croit devoir à ce sujet faire intervenir les dieux du paganisme. Ensuite, vient une énumération des peintres qu'il regarde comme redevables à van Eyck, et la mention des arts qui, comme la lithographie, la lithochromie, doivent immortaliser leurs productions. Les derniers vers adressés au roi et à la reine des Pays-Bas appellent leur bienveillance sur ce poëme, dont on regrette que le style latin soit souvent dénaturé par la nécessité où s'est trouvé l'auteur de latiniser beaucoup de noms propres, qui deviennent ainsi presque barbares.

B. J.

351. Verhandelingen van de maatschappy der nederlandsche letterkunde te Leyden. Mémoires de la Société de littérature néerlandaise de Leyde. T. 111; 2o partie. Leyde, 1824, imprimerie de Haak et compagnie. In-8°.

Cette compagnie savante s'est fait distinguer dans la république des lettres; depuis quelque tems surtout, ses travaux sont devenus de plus en plus intéressans. On doit regretter que ses actes soient publiés dans un idiome qui, nonobstant sa richesse et ses beautés, est si peu connu hors des provinces hollandaises. — Le volume que nous annonçons comprend deux mémoires, dont l'un est de M. le chevalier RAEPSAET, conseiller d'état, et l'autre de M. WESTENDORP, ministre de l'Eglise réformée. Le premier traite des communes des Pays-Bas. M. Raepsaet y examine les raisons qui ont donné lieu à

l'établissement des communes; ensuite il parle de l'époque et du but de leur institution; de leurs droits; des obstacles que cette institution a rencontrés; de l'autorité qui les a créées, etc. Ce travail demandait de grandes recherches, qui auraient rebuté tout autre écrivain. L'auteur a beaucoup puisé à diverses sources, et son mémoire se distingue par une sage érudition; il a réuni une foule de matériaux précieux qui étaient épars; et l'on ne saurait lui contester le mérite d'avoir rendu un service réel à l'histoire de son pays. Le second mémoire, dû à M. Westendorp, traite de l'écriture runique. Des détails curieux sur cette écriture, à laquelle les Égyptiens, les Hébreux, les Arabes, les Grecs, etc., attribuaient un pouvoir magique et surnaturel, et qui a occupé un grand nombre d'antiquaires, sont consignés dans la seconde édition du vieil ouvrage de Wormius: Antiquitates Daniæ, etc.; dans le mémoire d'Ihre : De Runarum antiquitate, et dans l'intéressant traité de Runes allemandes (Ueber deutsche Runen), publié en 1821, à Göttingue, par M. Grimm. Mais le mémoire de M. Westendorp n'est pas superflu; ses recherches et ses réflexions, exposées dans un cadre étroit, et suivies d'un tableau contenant les différentes sortes de runes, offrent un véritable intérêt; et peut-être ceux qui lisent le hollandais préfèreront cette dissertation à tout ce que l'on a écrit sur ce sujet. L'auteur croit, et nous partageons son opinion, que les lettres runiques ne tirent pas leur origine des Goths, comme le prétendent quelques savans, notamment M. Brynjulf dans sa brochure : Periculum runologicum, sive de runarum origine; car elles n'expriment nullement les sons de la langue gothique. M. Westendorp, en citant les peuples chez lesquels on s'est servi des lettres runiques, fait observer qu'elles étaient devenues générales en Espagne, où on les distinguait en lettres turdétaniques et en celtibériques. On sait qu'en 1115 le concile de Tolède, dans le délire de sa sainte ignorance et de son sanguinaire fanatisme, les frappa d'anathème et en défendit l'usage. DE KIRCKHOFF.

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352.- Beknopte Geschiedenis der koninklyke Academie van schoone Kunsten te Antwerpen. Histoire abrégée de l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers; par le chevalier J.-R.-L. DE KIRCKHOFF, D.-M. Seconde édition. Anvers, 1824; imprimerie de Janssens. In-8°.

Tous les journaux des pays-Bas se sont accordés à faire l'éloge de cette brochure, dont la première édition a été promptement épuisée. Celle que nous annonçons est augmentée de notes. M.

353.-* Messager des sciences et des arts, recueil publié par la SoT. XXV. - Mars 1825.

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