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anglaises; à Mine FLARY, de Rouen, pour la qualité et la solidité de ses cartons à presser, dont elle fait des envois en Italie, en Espagne, en Portugal et en Danemarck; à MM. LEFEBVRE et BARTHÉLEMY, de Rouen, dont la fabrique pour l'encollage des cotons, donne des produits qui surpassent en beauté et en qualité la colle que l'on achetait à l'étranger; à M. CHEVALIER, mécanicien ébéniste, pour l'éclat et la solidité de ses vernis, dont il a fait connaître à la société la recette et les procédés. · Ces nombreux témoignages d'encouragement, accordés à l'industrie départementale, ne sont pas les seuls travaux.consignés dans ce recueil. En choisissant pour l'époque de sa séance publique l'anniversaire de la naissance de Corneille, du créateur de la scène française, la Société d'émulation de Rouen se rappelle, comme l'a dit son président, que l'amour des lettres a toujours régné concurremment avec le goût des sciences et l'industrie dans la patrie des deux Corneille et de Fontenelle. Fidèle à la littérature classique, M. LE MARQUIS a présenté, dans le discours d'ouverture, des considérations spirituelles et ingénieuses sur l'école romantique, et particulièrement sur le caractère distinctif de ses productions en France et dans les contrées étrangères. Il ne considère ce genre que comme une des nuances variées à l'infini que peut offrir la littérature, comme une manière en vogue aujourd'hui, convenable à certains tableaux seulement, mais dont la mode voudrait en vain généraliser l'emploi. Une notice historique très-étendue, pleine de recherches érudites sur le tombeau des énervés de Jumiéges, et sur quelques décorations intérieures des églises de cette abbaye, donne à ce recueil un degré d'intérêt littéraire fort attachant. Elle est due à M. Hyacinthe LANGLOIS, du Pont-de-l'Arche, dont la plume rivalise avec l'élégante perfection de ses crayons. Dans cette notice, l'auteur, pénétré de l'importance de l'illustre abbaye de Jumiéges, sous le rapport de sa structure et du rôle qu'elle occupe dans l'histoire de la Normandie, s'empresse de jeter un coup d'œil rapide sur les principaux événemens des annales d'un monument, dont le sol bouleversé n'offrira bientôt plus qu'un amas de ruines éparses et informes. Il démontre que le tombeau des énervés, que renfermait cette abbaye avant la révolution, et qui, dans une légende française de sainte Bathilde, manuscrit du fonds de Cangé, conservé à la Bibliothèque royale, est considéré comme le tombeau de deux fils de Clovis II et de Bathilde, premiers-nés révoltés contre leur père, et suppliciés par ordre de leur mère, n'appartient point au VIII ou IXe siècle, et encore moins à un tems plus reculé. Il réfute,

comme une fable, l'erreur long-tems accréditée de l'existence de ces prétendus fils de Clovis II et de leur énervation, au moyen de la rupture ou de la cuisson de leurs jarrets. Il prouve, d'après une tête, seul débris conservé de ce tombeau, et dont il donne plusieurs figures, comparativement avec d'autres analogues, que ce célèbre mausolée ne peut remonter à une époque plus éloignée que la moitié du XIIe siècle. Un tableau analytique des genres et des espèces de lichens, découverts jusqu'à ce jour aux environs de Rouen, quelques observations sur la fondation d'une compagnie établie dans cette ville, pour la distribution du gaz portatif extrait d'huile pour l'éclairage, et un résumé des nouvelles expériences faites pour le chaulage du blé, à l'aide du sulfate de cuivre ( vitriol bleu ) composent les principaux articles du chapitre des sciences dans cet utile recueil. B. G.

415. Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai. Séance publique du 16 août 1824, sous la présidence de M. l'abbé SERVOIS, vicaire général du diocèse de Cambrai. Cambrai, 1825; Berthoud, imprimeur du Roi. In-8° de 464 pages.

Nous serions heureux de pouvoir étendre à toute la France le jugement que l'on portera de Cambrai, après avoir lu ces mémoires. On dirait que cette cité est encore dirigée par l'esprit de Fénélon. Le sage, simple et éloquent discours du président, l'exposé lumineux des travaux de la Société durant l'année académique, les rapports intéressans sur les concours sont suivis de deux pièces de vers qui rappellent une perte récente et douloureuse; ce sont deux productions de Mme Dufrénoy, auxquelles la Société avait décerné une lyre d'argent. Six autres poëtes, mentionnés honorablement, ont aussi déposé dans ce recueil les compositions qu'ils avaient envoyées au concours. Le concours pour le prix d'éloquence n'avait pas été aussi productif; le sujet étant déterminé, et peu connu hors du petit cercle des érudits français, il n'y a point eu de concurrence. Cependant, la Société a reçu un mémoire qu'elle a jugé digne du prix c'est une notice historique et littéraire sur Pierre D'Ailly, évêque de Cambrai au quinzième siècle; par M. Arthur DINAUX, de Valenciennes. Ce n'est point un éloge académique; l'érudition, la sagesse des pensées et l'exactitude historique recommandent assez le travail de M. Dinaux pour que l'on n'y cherche point de l'éloquence. Trois mémoires de médecine, deux de chimie et un de physiologie végétale témoignent que la société de Cambrai ne néglige pas cette division de connaissances humaines.--La littérature

termine le volume par une nouvelle de M. GLAY, le Captif du Forestel (voy. ci-dessus, p. 522 ), et un conte en vers, par M. DELCROIX. Ces compositions diverses sont nécessairement inégales en mérite littéraire; mais on ne trouve dans aucune rien que le bon goût désavoue, qu'une morale sévère ne puisse admettre; rien, en un mot, ne fait douter que ce recueil ait été publié dans la ville de Fénélon. F.

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Ouvrages périodiques.

* Revue Protestante, paraissant tous les mois, par livraisons de 3 feuilles. Paris, Dondey-Dupré, père et fils, rue Richelieu, no 67; et au Marais, rue Saint-Louis, n° 46. Prix de l'abonnement pour Paris, 10 fr.; pour les départemens, 12 fr.; pour l'étranger, 14 fr.

Ce recueil est digne de l'intérêt de tous les amis de la tolérance, et de tous ceux qui s'occupent des progrès des sciences religieuses. Il est rédigé par un assez grand nombre des pasteurs et des professeurs les plus distingués de l'Église réformée de France. C'est le premier recueil de ce genre dont les rédacteurs aient placé leurs noms à la tête des pages où ils défendront la tolérance, où ils exposeront leur avis sur les nombreuses questions qui se rattachent aux convictions religieuses de l'homme. Le prospectus annonçait un plan vaste et des idées élevées; les livraisons qui ont paru jus qu'ici nous paraissent acquitter ces promesses. On y remarque spécialement une introduction, où l'auteur, M. Charles COQUEREL, rédacteur de la Revue Protestante, et l'un des collaborateurs de la Revue Encyclopédique, présente les rapports de sciences naturelles et physiques avec la révélation; dans la seconde livraison, entre autres articles remplis d'intérêt, des détails nouveaux et importans sur les populations religieuses de l'Amérique, par le célèbre savant M. DE HUMBOLDT, qui n'est étranger à aucune des connaissances humaines. Z.

417—* Journal des voyages, découvertes et navigations modernes ou Archives géographiques du xixe siècle, contenant cinq sections différentes: 1o Notices et mémoires, originaux ou traduits; ao Extraits et analyses d'ouvrages nouveaux; 3° Événemens mémorables; 4° Variétés et mélanges; 5o Gazette géographique. Chaque cahier est accompagné de cartes ou de gravures. Ce recueil est publié par les soins de MM. D. FRICK et N. DeVilleneuve, membres de la Société de géographie. 7me année, 75me cahier ( janvier 1825). Paris, 1825; in-8°

de 136 pag. Au bureau du journal, rue Saint-André-des-Arcs, no 57. -Arthus Bertrand, rue Hautefeuille.

Cet ouvrage périodique, dirigé jusqu'à présent par M. Verneur, que des occupations multipliées ont forcé de renoncer à ce travail, est maintenant confié à deux de ses collaborateurs, MM. FRICK et DEVILLENEUVE, et l'on acquiert la certitude qu'il ne dégénérera pas entre leurs mains. En effet, les nouveaux directeurs justifient, dès leur début, la confiance du public. Dans la première section, nous trouvons deux notices, l'une sur les établissemens de quarantaine au pied du Caucase, et l'autre sur un voyage au mont Sinaï. Le voyageur qui a transmis les documens contenus dans la première notice, est un médecin allemand au service de la Russie, il n'accorde pas aux Cosaques les éloges que d'autres voyageurs leur ont prodigués. Le voyage au mont Sinaï est extrait du New monthly Magazine, et ces deux articles ne sont insérés qu'en partie, le reste étant renvoyé aux cahiers suivans.-M. DEPPING rend compte de l'ouvrage anglais de M. Bulloch, intitulé : le Mexique en 1823, et un rédacteur anonyme fait l'analyse de l'important ouvrage du capitaine Hall sur le Chili, le Pérou et le Mexique. - Repassant en Europe, M. SUEUR-MERLIN donne un sommaire du tableau historique, géographique et politique de la Moldavie et de la Valachie, par M. WILKINSON, traduit par M. DELAROQUETTE. - La gazette géographique contient une notice fort curieuse sur lady Esther STANHOPE, voyageuse intrépide, qui se trouve actuellement dans les montagnes de Syrie, où son existence et ses occupations sont un mystère incompréhensible pour les Arabes de son voisinage. L'influence que cette étrangère exerce sur les pachas de Damas, d'Alep, d'Acre, de Tripoli, en un mot, sur les côtes de la Turquie asiatique, est un fait des plus remarquables. C'est à un nouveau recueil italien très-recommandable, et que nous avons annoncé avec soin, Annali universali distatistica (Voy. Rev. Enc. t. xxiv, p. 413, et ci-dessus, p. 760), que cette notice est empruntée. On voit que les rédacteurs français savent faire un bon choix, et tout annonce que le recueil qui leur est confié prospérera sous leur direction.

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418. Bulletin de la Société de Géographie, T. III, nos 21 et 22. M. DE LA ROQUETTE, rédacteur. Paris, 1825. In-8° de 134 pages. Arthus Bertrand, rue Hautefeuille, no 23. - Ce Bulletin, qui vient de recevoir une nouvelle organisation, et qui promet d'offrir un grand intérêt, paraît, tous les mois, par numéros de 4 feuilles d'impression. 8 numéros forment un volume. Prix pour l'année, T. XXV. Mars 1825.

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12 fr., à Paris ; l'Étranger.

15 fr. pour les départemens;

18 francs pour

Le Bulletin publié par la Société de Géographie contiendra l'histoire et les résultats des travaux de cette Société. Si la dignité des premières académies de l'Europe leur permettait d'imiter, au lieu de servir de modèle, elles adopteraient peut-être aussi l'usage des bulletins, et communiqueraient ainsi plus fréquemment avec tous les amis de l'instruction. On ne peut trop répéter une vérité qui devient chaque jour plus évidente, c'est que les Sociétés libres ont un sentiment, un instinct de la route qui peut les conduire plus sùrement et plus tôt à leur but, faculté que l'on ne remarque pas au même degré dans les institutions analogues qui n'ont pas la même indépendance. La Société d'encouragement pour l'industrie nationale est celle qui a rendu jusqu'ici les plus importans services à la France, en excitant et encourageant les progrès des arts industriels. Si la Société dite des Bonnes Lettres pouvait s'affranchir de la ridicule manie d'être une Société politique et voulait devenir purement littéraire, elle ferait peut-être plus que l'Académie française, en faveur de notre littérature. La Société de Géographie va fortifier par des preuves nouvelles l'opinion qui place les institutions libres à la tête de tous les moyens de perfectionnement. Ses premiers essais furent lents, et même pénibles; elle parvint enfin à surmonter les résistances qui gênaient ses mouvemens; rien ne l'arrêtera plus dans la belle carrière où elle est entrée. Elle vient d'adopter, pour la rédaction de son bulletin, un ordre qui en rendra la lecture plus agréable et plus instructive.Ce recueil sera divisé en quatre sections : la première comprendra les notices de découvertes, d'ouvrages, de cartes, de journaux, etc. : elle doit être méthodique, assujétie à un ordre fixe, et par conséquent elle doit être confiée à un rédacteur responsable. conde sera l'analyse d'un ouvrage de géographie, d'un seul ouvrage pour chaque cahier, et ce travail sera confié à des membres désignés par la Société : les auteurs de ces analyses pourront signer La troisième partie, où sont leurs articles, ou rester inconnus. rassemblés les actes de la Société, et la quatrième, qui comprend le résumé de sa correspondance, sont préparées dans le bureau de sa Commission centrale; mais, ici, le besoin d'un ordre constant se fait encore sentir, et de là, la nécessité d'un rédacteur responsable. Les motifs qui ont déterminé la Société à régler ainsi le travail de son bulletin sont exposés dans un rapport fait à la Commission centrale par M. Roux, dans la séance du 14 janvier de cette année,

la se

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