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tés pour la plupart dans des circonstances extraordinaires par Mr. STARINGH. Il les dé. die au Magiftrat de Gouda, & fi l'on eft curieux d'en favoir les raisons, nons dirons, d'après lui, que c'eft à caufe 1. de la tête de Médufe & 2. de la ftatue de Memnon. Peut-être ne verra-t-on pas d'abord ce que cette tête & cette ftatue peuvent avoir de commun avec la Magiftrature de Gouda ou les Sermons de Mr. STARINGH. Mais voici comment cet ingénieux & docte Prédicateur éclaircit tout ce mystère dans fon Epitre Dédicatoire. 1. Les Poëtes racontent que Pallas avoit fur fon Egide une tête, dont l'afpe&t faifoit perdre à fes ennemis le courage & la vie. J'ai donc cru que vos Noms (ceux des Bourguemaîtres de Gouda) étant auffi refpetés par tout, & aufli ai més des braves Bourgeois de Gouda que la fusdite figure étoit effroyable, pourroient d'un coté protéger mon Ouvrage, s'il en étoit befoin, &de l'autre lui fervir de luftre & d'ornement. 2. Tacite, Lucien, Juvenal & fon ancien Interprête difent que la Statue de Memnon étoit fi artiftement faite, que lors que les rayons du Soleil venoient à l'échauffer elle rendoit un fon doux & barmonieux, par lequel elle faluoit non feules ment le Soleil mais auffi le Roi. Je ne vou drois pas affurer la vérité du fait; mais ce que je fai bien, c'est que Salomon & St. Pierre m'ont appris une chose que j'ai grand join d'inculquer à mon Troupeau toutes les fois que l'oc cafion s'en préfente ç. que le grand devoir de chaque Chrétien (& à plus forte raison d'un Pafteur,) eft de craindre Dieu & d'honorer le Roi. A qui donc pourrois-je dédier plus Tome XV. Part. II.

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convenablement mon Livre qu'à Vous, Messieurs qui êtes mes très bonorés Seigneurs ! A ces deux raifons Mr. STARINH en ajoute encore quelques autres; après quoi il finit fon Epitre par fouhaiter que Mrs. les Bourguemaitres de Gouda lavent conftamment leurs pas dans le beurre, & par former divers autres vœux en leur faveur.

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Extrait du Projet de Paix perpétuelle de Mr. l'Abbé de SAINT PIERRE. Par J. J. RousSEAU, Citoyen de Genève. Tunc genus humanum pofitis fibi confulat armis, Inque vicem Lucain. Chez Marc Migens omnis amet. ebel Rey. 1761, brochure de 58. pp. grand in 12. Un des plus importans fervices qu'on pût rendre à la République des Lettres, que la multitude de fes richeffes accable de plus en plus, feroit d'abréger bien des Li vres que leur prolixité empêche de lire, obftant les excellentes chofes qui s'y trou vent. Tels font particulièrement ceux de l'Abbé de St. Pierre. Ce bon Citoyen avoit des vues admirables, mais il écrivoit affez mal, & il étoit fi diffus, qu'il faut pour le lire un courage qui n'eft pas de ce fiècle. Mr. J. J. ROUSSEAU a donc eu la pensée de l'abréger, mais il n'a exécuté ce deffein que fur le Projet de Paix & fur le Difcours Jur la Poli-Synodie. De ces deux Extraits, il en a communiqué le premier à Mr. de Baftide, afin qu'il l'inférât dans fon Ouvrage Pêriodique, intitulé le Monde. Certaines raifons ont déterminé M. de Baftide à publier cet Extrait féparément, & nous avons annoncé, il y a trois Mois, l'Edition qui en a

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été faite à Paris au commencement de cette Année. En voici une feconde, & il est bien à fouhaiter qu'il s'en faffe de nouvelles, jufqu'à ce que tous les Princes & leurs Miniftres ayent lu & médité l'Ouvrage le plus intéreflant, peut-être pour le bonheur temporel des Hommes, qui ait jamais paru. Ce n'est pas au refte un fimple Extrait du Livre de l'Abbé de St. Pierre. L'Analiste eft ici créateur à bien des égards; auffi Mr. de Baftide vouloit-il un titre qui exprimât mieux la part confidérable que le Philofophe de Genève a eue à l'Ouvrage; mais Mr. ROUSSEAU n'a pas voulu le permettre:,, A ,, l'égard du titre, écrit-il à fon Ami, je ne ,, puis confentir qu'il foit changé contre ,, un autre qui m'approprieroit davanta. ,ge un Projet qui ne m'appartient point. Il est vrai que j'ai vu l'objet fous un autre point de vue que l'Abbé de St. Pierre, & que j'ai quelquefois donné d'autres raifons que les fiennes. Rien n'empêche ,, que vous ne puiffiez, fi vous voulez, en ,, dire un mot dans l'Avertiffement, pourvu ,, que le principal honneur demeure toujours ,, à cet homme refpectable ". Mr. de Bastide crut au moins ne devoir pas fupprimer les louanges qui étoient dues à Mr. ROUSSEAU; mais celui-ci les trouva trop fortes, &, en les retranchant dans l'épreuve, il écrivit à l'Editeur. Mr. de Bastide me donne ici tout le mérite de l'ouvrage, & pour furcroît celui de l'avoir refuse, cela n'est pas jufte. Je ne fuis point modefte, & il y a des louanges auxquelles je fuis fort fenfible, Q 2

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,, au contraire je suis affez fier pour ne vou ,, loir point d'une gloire ufurpée, &c".Nous avions d'abord deffein de faire l'Analyse de cet excellent Ouvrage, mais il eft fi court qu'il vaut mieux y renvoyer nos Lecteurs, & pour leur infpirer le defir de l'acquérir, il fuffira fans doute d'en transcrire ici les premières périodes.,, Comme jamais Projet plus ,, grand, plus beau ni plus utile n'occupa ,, l'efprit humain, que celui d'une Paix perpétuelle & univerfelle entre tous les Peu,, ples de l'Europe, jamais Auteur ne mérita mieux l'attention du Public, que celui ,, qui propofe des moyens pour mettre ce Projet en exécution. Il est même bien difficile qu'une pareille matière laisse un homme fenfible & vertueux exempt d'un peu d'enthousiasme, & je ne fçais fi l'illufion d'un cœur véritablement humain, à qui' fon zèle rend tout facile, n'eft pas en cela préférable à cette apre & repouffante raifon, qui trouve toujours dans fon indifférence pour le bien public le premier obftacle à tout ce qui peut le favorifer. Je ne doute pas que beaucoup de Lecteurs , ne s'arment d'avance d'incrédulité pour réfifter au plaifir de la perfuafion, & je les ,, plains de prendre fi triftement l'entêtement ,, pour la fageffe. Mais j'espère que quelque ame honnête partagera l'émotion délicieufe, avec laquelle je prends la plume fur un fujet fi intéreflant pour l'humanité. Je vais voir du moins en idée les hommes s'unir & s'aimer; je vais penfer à une douce & paifible Société de frères, vivans dans une , concorde éternelle, tous conduits par les

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mêmes maximes, tous heureux du bonheur ,, commun, & réalifant en moi-même un tableau fi touchant, l'image d'une félicité qui ,, n'eft point m'en fera goûter quelques in ftans une véritable ".

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Le même Libraire a mis en vente: Campagnes du Maréchal Duc de Noailles, l'an 1743. Contenant les Lettres de ce Maréchal & celles de plufieurs autres Officiers GenéFaux, au Roi & à Mr. d'Argenfon, Miniftre au Département de la Guerre. Recueil très intére Jant, & d'autant plus digne de l'attention du Public, qu'il a été formé fur les Originaux qui fe trouvent au Dépôt de la Guerre de la Cour de France. 1761.2 Vol. in 12. Nous en parlerons le Trimestre prochain.

"

Il a encore fous preffe les Campagnes du Maréchal de Coigny.

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HAARLEM. La Société des Sciences tint le 21 Mai fon Affemblée annuelle. Elle y a déclaré que, n'étant fatisfaite d'aucun des Mémoires qui lui ont été envoyés, fur la recherche des causes pbyfiques, qui font que la mortalité des bêtes à corne dure aujourd' bui 2 beaucoup plus long tems qu'autrefois &c. elle ne propoferoit plus ce fujet déjà donné n deux fois. Mais elle redonne, pour l'an. née prochaine, un autre fujet qui n'a pas été mieux traité, fc. Ce qu'il convient de ,, faire pour augmenter, diminuer ou fupprimer le lait des femmes. Quels accidens il occafionne le plus fouvent, & comment on peut les prévenir ou les guérir. La Société pro„ pose en même tems deux nouveaux sujets : ,, Le premier eft de déterminer la meilleure

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