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No 282.]

L'INTERMEDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. [10 févr. 1880.

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faut renoncer à pénétrer et à approfondir. Mais enfin, il faut bien ajouter quelque créance aux énonciations des actes de l'état civil. Or, voici ce que dit un acte de naissance, qui nous semble s'appliquer indubitablement à l'auteur du Marchand de Smyrne:

Ce sixième avril 1740, a été baptisé Sébastien-Roch Nicolas, né le même jour à midi, fils légitime de François Nicolas, marchand épicier, et de Thérèse Croizet, son épouse, de cette paroisse. Le parrain a été Sébastien-Roch Terreyre, maître serrurier, de cette paroisse, et la marraine Catherine Chanoine, femme à Bonnet Gautier, de la paroisse de Saint-Pierre, soussignés.

Signé : TERREYre, Chanoine,
PLANAIX, vicaire.

(Extrait du registre des naissances de la paroisse Saint-Genès, de Clermont-Ferrand. Archives municipales.)

De cet acte il ressort incontestablement, ce semble: 1o que Sébastien-Roch Nicolas, le même qui se fit connaître sous le nom de Chamfort, est né à Clermont-Ferrand, le 6 avril 1740, de l'union légitime de François Nicolas et de Thérèse Croiset; 2o que, si Chamfort est vraiment un enfant illégitime, ce que nul n'a démontré, il avait cependant un père légal, qui lui donna son nom de Nicolas; et 3° que s'il y a eu pour lui intervention de Chanoine, c'est simplement lors du baptême où il fut présenté et tenu par une marraine appelée Catherine Chanoine.

A titre de renseignements accessoires, ajoutons: 1o que Thérèse Creuset, ou Croizet, était la fille d'un sieur Claude Creuzet tondeur de draps, qui mourut le 29 mai (1741). Bien que l'acte de naissance ci-dessus transcrit porte Croizet, nous pensons que le nom de la mère de Chamfort est en réalité Thérèse Creuzet. C'est ainsi qu'elle est désignée dans son acte de mariage et dans son acte de décès); — 2o que Thérèse Creuzet épousa, le 29 janv. 1737, à Clermont, François Nicolas, fils de défunt Etienne;

30 qu'elle mourut à Clermont, le 25 juin 1784, âgée de 84 ans. Son mari était mort avant elle, nous n'avons pu retrouver à quelle date.

Quant au parrain de Chamfort, le serrurier Sébastien-Roch Terreyre, nous rappellerons qu'un de ses fils, Denis Terreyre, arriva par son mérite, sous l'Empire, à obtenir le grade de général de brigade et le titre de baron.

FRANCISQUE MÈGE.

Messieurs Dezelfde, Vacat, Himself, Onyx... et Cie. — Onlit, dans le numéro du 30 nov. 1879, de l'intéressant Journal des Beaux-Arts, publié depuis vingt ans, à Saint-Nicolas en Belgique, par M. Adolphe Siret, la curieuse note que voici :

Par suite d'une singulière inadvertance,

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le monde des amateurs des arts s'est trouvé, depuis la vente des tableaux du roi Guillaume II, enrichi d'un personnage inattendu. Voici comment. Le catalogue de cette vente, avec les prix, a été publié en langue hollandaise. Or, le même acheteur s'est trouvé avoir acquis plus d'un tableau et le nom de cet acquéreur se trouvait indiqué par le mot Le même (en hollandais De zelfde). M. Charles Blanc a donc bravement mis, dans son Trésor de la Curiosité (I, 473 et suiv.), le nom de M. Dezelfde à côté des acquisitions faites par un meme individu. Lês Français qui prendront ce livre pour point de départ de leurs allégations, vont donc jeter dans la circulation un nom nouveau, qui pourra donner du fil à retordre aux Saumaises futurs.

« Nous connaissons aussi un catalogue de livres, où les numéros absents sont in · diqués par le mot : Manque, en latin: Vacat. Le résultat de la vente fut publié, et les numéros manquants étaient indiqués comme ayant été retenus par M. Vacat.

« Enfin, il n'est pas rare de rencontrer des catalogues où se trouve la mention de pièces gravées par M. Anonyme.

>>

A l'illustre amateur M. Dezelfde, l'auteur de la note aurait pu joindre le célèbre graveur Himself, comme on le peut lire au numéro 313 du catalogue d'une très belle collection de livres sur l'histoire de l'art, vendue à Paris en 1850, où l'on remarque que les Lectures on painting, du peintre anglais, John Opie, sont décorées de son portrait, «gravé par S. W. Reyrolds, d'après Himself ».

Ajoutons encore une pierre gravée passée à l'état de graveur, dans le Catalogue des Gravures historiques, c'est-à-dire des Portraits des Maisons royales d'Angleterre composant la collection de feu madame Adolphe de Puibusque, précédé d'un Essai historique sur les arts en Angleterre par feu M. Adolphe de Puibusque, (Paris, 1866, in-8° de 332 pages):

« 525. Elisabeth, portrait dans un ovale, quand elle était vieille. L'ovale n'a que la dimension d'une miniature. La reine porte l'ordre de St-Georges.

«526. Même portrait, mais signé par Sardoine Onyx.»

Il y a, de même, plus d'un peintre appelé à la gloire d'une façon aussi surprenante; mais le plus étonnant, à coup sûr, est celui de l'amusante histoire racontée par SaintSimon, à propos d'un courtisan qui, visitant le Cabinet du Roi, s'étonnait que le peintre INRI eût peint tant de crucifixions, et n'eût jamais traité que ce seul sujet ! A. C.

Le gérant, Fischbacher.

Paris.-Imp. de Ch. Noblet, 13, rue Cujas. 1880.

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BINGULA

LEGENDO

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L'Intermédiaire

DES CHERCHEURS ET CURIEUX

(CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.)

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Tu m'appelles ta vie, appelle-moi ton âme, Car l'âme est immortelle et la vie est un jour. (A. de Musset, Fantasio.)

« La vie est un sommeil; les vieillards sont ceux dont le sommeil a été plus long: ils ne commencent à se réveiller que quand il faut mourir. » (LA BRUYÈRE, XI.) La vie est le festin de Damoclès :

« Il faut avouer que la vie ressemble au festin de Damoclès: le glaive est toujours suspendu. >>

(VOLTAIRE à D'Argental, 18 août 1767.) La vie est un enfant :

« Quand je vous aurai répété que la vie est un enfant qu'il faut bercer jusqu'à ce qu'il s'endorme, j'aurai dit tout ce que je sais.

(VOLT. à Mme du Deffant, 22 juillet 1761.)

La vie est une goutte de pluie :

Dans ton sein (de la nature) qu'est-ce
[qu'une vie?
Ce qu'est une goutte de pluie
Dans les bassins de l'Océan.

(LAMARTINE, Harmonies, IV, 9.)

La vie est une guerre :

« La vie de l'homme sur la terre est une guerre continuelle et ses jours sont comme les jours d'un mercenaire. »

(LIVRE DE JOB, VII, 1.)

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La vie est un champ :

« Si cette vie est le champ fécond dans lequel nous devons semer pour la glorieuse éternité... >>

(BOSSUET, Yolande de Monterby.)

La vie est un chemin :

«La vie humaine est semblable à un chemin dont l'issue est un précipice affreux. On nous en avertit dès le premier pas; mais la loi est prononcée : il faut avancer toujours. Je voudrais retourner sur mes pas: Marche! marche ! etc... (BOSSUET, Sermon sur la joie du chrétien.) La vie est une fleur espineuse et poignante, Belle au lever du jour, seiche en son occident. (DESPORTES, Sonnets, 12.) PAUL MASSON.

Etc., etc., etc...

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Et suivre, plein d'un vague espoir,
Des pensers plus doux que des rêves
Par ta voix me sentir charmer!
Ne compter, dans mon existence,
Que les instants de ta présence!
Penses-tu que ce soit aimer?

Deviner le bruit de tes pas,

Dont mon cœur prévient mon oreille!
Aimer à répéter tout bas

Ce que tu m'as redit la veille!
Pour toi sans cesse m'alarmer!
Rougir quand ton nom se prononce!
A ta voix rester sans réponse!
Penses-tu que ce soit aimer?

A tout ce qui me peint ton cœur
Trouver un charme involontaire !
Et conserver encor la fleur

Que tu me donnas la première !
Rien ne vient plus la ranimer...
Mais là... là, sur mon cœur cachée,
Je la garde, pâle et séchée !...
Penses-tu que ce soit aimer?

Quel est l'auteur de ces vers? M. P.

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Les patois. La connaissance des patois est indispensable pour qui veut se livrer à l'étude sérieuse de la formation de la langue française, en dehors de toute routine universitaire. On a publié un assez grand nombre d'ouvrages spéciaux à certaines localités, mais bien peu comprenant un ensemble comparé des divers dialectes qui ont couvert la France. Un seul renferme la comparaison d'une certaine quantité de patois : c'est la Parabole de l'Enfant prodigue, traduite par ordre du gouvernement en 1807. La publication qui en a été faite n'en contient toutefois que 85, et beaucoup de ces patois ont dû disparaître depuis. Le temps qui a marché a dû en supprimer encore d'autres, et dans quelques années il n'en existera pour ainsi dire plus.

On lit dans la remarquable Histoire de la formation de la langue française, de M. Granier de Cassagnac (p. 474) que, par Décret du 14 janvier 1790, l'Assemblée Nationale a ordonné de traduire ses Décrets dans tous les patois de la France, afin que tous les nationaux puissent en avoir connaissance. Il est présumable que ce Décret aura reçu son exécution, sinon en totalité, au moins pour les objets les plus importants de l'époque, et que, par conséquent, la Déclaration des Droits de l'homme a dû être soumise à la traduction ordonnée et recevoir la publicité.

Cette pièce doit exister encore, enfouie dans la poussière de nos archives de province, si mal tenues, si négligées, bien que devant contenir une foule de documents précieux pour l'histoire de notre pays.

N'y aurait-il pas moyen de la faire rechercher et d'en faciliter la publication? Elle fournirait des données bien utiles pour l'étude de la îangue et sauverait, de

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Les initiales L. S., et le graveur Boissel. Le fleuron, la gravure et la vignette de Le Philosophe sans prétention, ou l'homme rare... Par M. D. L. S. (LouisGuillaume de La Folie). A Paris, chez Clousier, 1775, in-8, sont signés : « L. S. inve. C. Boissel. sculp. » L'auteur était de Rouen; il était physicien-chimiste et négociant. C. Boissel était-il de la même ville? Quant à l'auteur du dessin, il me paraît inconnu. M. S. J. Guilbert en parle-t-il dans ses Mémoires biographiques et littéraires de la Seine-Inférieure? DE L'ISLE.

H.

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trouve la phrase suivante: « Elle a, dans « l'ordre réel, une sorte de représentation « très fidèle. C'est la première femme de « Junot, ou plutôt encore..... »

Je n'ai jamais su que Junot fût veuf ou divorcé lorsqu'il épousa Mlle Permont ; elle n'en parle pas dans ses Mémoires, et les Biographies que j'ai consultées n'en font pas mention.

Que faut-il réellement penser de cette assertion? G. M.

Un convoi de jeune fille, à Paris, en 1812. Je trouve dans l'Hermite de la Chausée-d'Antin (5 vol. in-12, Pillet, 1814, t. II, p. 167), ce qui suit: Il s'agit d'une jeune fille morte à 15 ans, des suites d'un bal. Après la peinture du désespoir de la famille, je lis:

« Les croisées ouvertes laissaient voir, sous la grande porte de l'hôtel, le cercueil recouvert d'une draperie blanche à franges d'argent, et entouré de vingt jeunes filles vêtues de blanc, le front couvert d'un long voile de mousseline, et dont les sanglots et les prières arrivaient jusqu'à nous. Le maître de cérémonies vint nous prévenir; nous descendîmes. Le corps avait été placé dans un char, drapé comme le cercueil, et sur lequel étaient montées quatre jeunes filles qui tenaient les coins du drap mortuaire, et tendaient à leurs compagnes le bout des bandelettes d'argent dont le cercueil était entouré. Les parents, etc...>>

Qu'est-ce que ça veut dire ? Les jeunes filles étaient-elles montées sur le cercueil, ou sur le char, debout ou assises, momentanément, ou pour y rester pendant la durée du trajet? Je me figure difficilement ces infortunées ballottées sur cette bière, ou mieux encore sur quelque sorte de strapontin. Si elles sont sur le char, et mises en évidence avec leur visage décomposé par la douleur, leur position est véritablement ridicule, et il est heureux que, si cet usage existait en 1812, il ne soit pas parvenu jusqu'à nous. G. M.

Une vente après décès, en 1812.-Même ouvrage, t. II, p. 205 (Vente après décès).

« Je vous apprends donc (continua-t-il avec un air de supériorité, dont mon amour-propre eut à souffrir) que ce morceau de serge verte annonce une vente après décès, dans la maison à la porte de laquelle il est placé..... »

11 est probable que cette serge remplaçait les affiches, et avait l'avantage de coûter moins cher. Mais depuis quand avait lieu cet usage? et à quelle époque at-il cessé ? G. M.

Le Chef-d'œuvre d'un Inconnu. - Nous venons de mettre la main sur une édition de cet ouvrage du Dr Chrisostôme Ma

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thanasius, en 2 vol. in-12, publiée à Londres (?), 1758. Nous serions curieux de savoir s'il existe quelque édition antérieure ou postérieure à la nôtre, accompagnée d'une clef révélatrice d'un grand nombre de noms, aussi énigmatique que celui de l'auteur Mathanasius (Saint-Hyacinthe?). EGO E. G.

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« Miseys, ou le Visage qui prédit. Histoire. A Troyes, MDCCXLV, in-12, 30 pages. Préface de Monsieur ou de Madame Oudot à Messieurs des Etrennes de la St-Jean. Ce qui veut probablement nous indiquer les auteurs ou l'auteur de ce petit conte peu connu ? - Problème difficile à résoudre; ils sont neuf : Le comte de Maurepas, le président de Montesquieu, le comte de Caylus, Moncrif, Crébillon fils, Sallé, La Chaussée, Duclos, d'Armenonville, et l'abbé de VoiH. DE L'ISLE.

senon.

Un ouvrage de Maupertuis. C'est sa Dissertatio inauguralis metaphysicæ de universali naturæ systemate, pro gradu Doctoris habita (Erlangæ, 1751, in-12). Elle parut sous le nom de Baumann. Diderot et Fréron s'y sont trompés. Traduite par Maupertuis, elle parut à Berlin en 1754 (in-16, de 67 p.) sous le titre d'Essai sur la formation des corps organisés. Dans les Euvres de Maupertuis, cette institution est intitulée de nouveau: Système de la nature. Mais c'est du texte latin original que j'aurais besoin. Quelqu'un, le connaissant ou le possédant, aurait-il l'amabilité de me l'indiquer ou de me le prêter ?

S.

< L'abbé Coquet. » Tel serait le titre d'un petit ouvrage qui aurait paru sous le ministère de M. de Sartines (1759-1774). Moi, je n'en crois pas un mot, malgré la jolie historiette contée par le marquis Dugast de Bois Saint-Just, dans «< Paris, Versailles et les Provinces au XVIIIe siècle» (Paris, 1811, t. I, p. 75). - Seraiton de mon avis?

H. DE L'ISLE.

Joseph Herel, critique allemand, écrivait vers le milieu du XVIIIe siècle. Voici le titre de l'un de ses ouvrages: Joh. Frid. Herelii Satira Tres. Altenburgi ex officina Richteria, MDCCLXVII, petit in-8 de 855 et 160 p. Fleuron sur le titre, signé J. D. Phillippin geb Igsangin fe. Je demande une biographie succincte de ce savant. H. DE L'ISLE.

« La Mélomanie » et Honoré Duveyrier.L'auteur de la Cour plénière, qui parut, en 1788, sous le nom de l'abbé Vermont, est-il aussi comme le veut la tradition dans la famille Duveyrier) auteur des paroles de la Mélomanie, comédie en un

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Les grenouilles au point de vue héraldique (XI, 388, 443, 472, 506, 534). — La famille de Mohl (Livonie. Pologne) porte trois crapauds (en allemand, Kroten). En polonais, on dit qu'ils portent trois taupes (Krety), et cela, par malentendu, à cause de la consonance semblable des mots allemand et polonais qui servent à indiquer ces deux animaux différents. Ce genre d'erreur est souvent occasionné dans l'héraldique polonaise pour des causes pareilles, et aussi par des erreurs de dessin qui se sont quelquefois perpétuées, en dénaturant le sens des figures héraldiques primitives. Comme la composition des armes en Pologne est généralement peu compliquée et que les armoiries ont chacune une sorte de nom individuel en dehors du nom ou du cri de guerre de la famille qui les porte, ce nom garde souvent la trace du dessin originaire des pièces, quand leur forme actuelle représente souvent déjà tout autre objet par suite d'erreur de copie.

Connaît-on des exemples semblables dans l'héraldique française ?

K. P. DU ROCH III.

Editions fantastiques (XI, 650; XII, 558, 623, 648, 682, 710, 749; XIII, 11, 77). A propos d'éditions « fantastiques,» a-t-on remarqué le phénomène qui s'est produit le samedi 14 février, jour de la mise en vente de Nana, la bruyantissime Nana? Eh bien! en même temps que tous les libraires étaient gorgés d'exemplaires de

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