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L.

L'Al

L'ami d'Erato (XIII, 233, 286).· manach des Muses, de 1789, dit : « L'ami d'Erato, par M. de Lam***. Paris, Gattey, petit in-12. Quatrain tiré de cet essai d'un jeune homme probablement :

On me disoit hier, ô belle indifférente,

Que le jeu seul vous plaît à la fureur, Puis donc, charmante Eglé, qu'une carte vous [tente, De grâce, traitez-moi comme un valet de cœur! Est-ce assez... neuf et joli? D'après cet échantillon, l'auteur a-t-il montré de l'esprit en gardant une sorte d'anonymat? E.-G. P.

Papier patriotique (XIII, 234, 287, 212). Lorsque, sous la Révolution, l'Imprimerie nationale s'installa dans l'hôtel de Penthièvre (actuellement la Banque de France), la grande galerie, qui a été si habilement restaurée de nos jours, n'échappa à la dévastation que parce qu'on eut l'idée d'en faire un magasin à papier; elle perdit cependant sa cheminée, ornée de bronzes dorés, et les tableaux de maîtres enchâssés dans ses lambris. Pour ne pas laisser les cadres vides, on les tapissa d'un papier de tenture à emblèmes patriotiques. La Banque en conserve encore des échantillons où l'on voit, disposés sur un treillis de ruban tricolore entrelacé de couronnes de chêne, la cocarde, le bonnet phrygien, le lion, la balance, etc.

Ceci est tiré d'une brochure qui n'est que dans peu de mains, parce qu'elle n'a pas été mise dans le commerce. Elle est intitulée: Notice sur l'état ancien et nouveau de la galerie de l'hôtel de Toulouse. Paris. Imprimé à la Banque de France. 1876, in-8 (Paris). P. L.

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Un modèle du papier patriotique est très exactement représenté dans un Journal de Modes hollandais: Kabinet van Mode en smaak. Zeste deel. te Harlem. 1793, in-8°. La bordure se compose de deux bandes: l'une, à fond chamois, est ornée de rubans tricolores, croisés à angle droit, avec une rangée de cocardes tricolores au milieu; l'autre, plus étroite, est formée d'un faisceau sur lequel s'enroule en spirale un ruban tricolore, portant sur le blanc cette devise: Soyons libres Nous serons invincibles.

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Nouvelle prosodie française (XIII, 257).

La ligne citée par V. V. n'est pas un vers, c'est de la prose, bonne ou mauvaise. Sans les règles, il n'y a ni poésie, ni art qui puisse subsister. Je n'admets pas plus les auteurs qui détruisent l'harmonie des vers que les peintres dits impressionistes, qui veulent faire de la peinture sans dessin ni couleur. C'est uniquement pour s'épargner le travail, sans lequel on ne fait rien de bon ni de durable, que les prétendus novateurs mettent leur impuissante fantaisie à la place des efforts, sans lesquels le génie natif le plus étendu est incapable de produire. MM. Canivet Sarcey ont prouvé qu'ils avaient du goût, de l'oreille et un juste sentiment_du vrai et du beau. E.-G. P.

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Puisque V. V. estime que notre prosodie est trop exigeante, je vais lui signaler un vrai régal. C'est une brochure intitulée La Poétique nouvelle, par N. A. della Rocca de Vergalo, dont une seconde (?) édition vient de paraître chez Lemerre. L'auteur, Péruvien d'origine, compose des strofes (sic) nicarines, avec césure mobile ou vergalienne, c'est-à-dire plus de césure du tout. Voici quelques échantillons qu'il propose en exemple; attention, ce sont des vers:

Ou de tout autre moyen de mettre une fin... Ses dérisions for | midables seraient vaines... Troubler la médita | tion des deux poètes.

Le réformateur vergalien paraît avoir

337 trouvé un sérieux encouragement dans le Livre d'un Inconnu de M. Paul Haag, auteur des vers que voici :

Par les gendarmes ga | lopant à la portière... Les flots, comme des hail | lons gris dans un {décor. Ce long chemin à tra | vers ce quartier tragique. M. Emile Goudeau, hydropathe (?), a perpétré entre autres celui-ci :

Quand l'Idéal sur une bulle de savon...

Enfin je trouve cité, de M. Richepin : Vous conseille d'appa | reiller pour les étoiles. Et de M. Jean Aicard (tu quoque!): Et j'aspire ton sou | venir avec paresse.

J'ajoute, en terminant, qu'en une cinquantaine de pages, le réformateur péruvien ne s'en prend pas seulement à notre prosodie, et que, par la même occasion, il réforme, en passant, notre syntaxe, notre orthographe, nos mœurs et diverses autres choses... G. J.

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Ne peut se placer, pour être correct, que devant le prénom de la personne désignée, et ne doit jamais être joint à son seul nom patronymique. On doit donc dire et écrire : « Don Emilio Castelar», jamais: «Don Castelar». Malgré les prétentions aristocratiques du langage espagnol, le Don n'implique nulle distinction de noblesse, puisqu'il est en usage parmi toutes les classes de la société, sans exception. Pure courtoisie, qu'on a eu tort d'assimiler quelquefois au mot anglais Esquire», dont nos voisins d'outre-Manche sont prodigues, mais qu'ils réservent, en général, pour la «gentry ». Les Espagnols disent communément «Senor Don Pedro »>, «Senor Don José, Senor Don Emilio», ou plus familièrement " Don Pedro, Don José, Don Emilio »; mais toutes les fois qu'ils ont besoin de recourir au ton cérémonieux ou à quelque forme plus sérieuse, ils remplacent le «Don » par le mot «< Senor», qu'ils ont soin d'associer au nom de famille ou à la qualité des personnes dont ils parlent: « Senor Castelar, Senor Calderon-Collantes, Senor Deputado, Senor Ministro ». L'élément celtique, qui se fait sentir dans la plupart des langues de notre époque, semble avoir voulu impri

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mer aussi son cachet sur l'origine du « Don» espagnol, puisqu'on en trouve la trace dans cette langue primitive; mais le sens qu'il exprime n'ayant pas, à nos yeux, la valeur étymologique que nous cherchons, arrêtons-nous de préférence à son origine latine : Dominus (maître, Seigneur de maison) ou à sa contraction romane Dom ou Don, sans trop nous occuper de l'opinion émise par un lexicographe espagnol, le R. P. Don Manuel de Sarramendi, qui, dans son «< Diccionario trilingue », n'a pas craint d'attribuer, au qualificatif qui nous occupe, une forme purement euskarienne, issue du mot basque Done (Saint). (Bordeaux.) EGO E. G.

Barbarismes et solécismes (XII, 258,310; XIII, 39, 80, 137, 176, 297). N'est-ce pas sous cette rubrique qu'il faut ranger la phrase suivante, de M. Legouvé, écrivain d'ordinaire correct, et membre de l'Académie française: « Elle chanta, comme elle avait monte à cheval, ou comme si elle n'était pas montée à cheval» (Etude sur la Malibran. Journal le Temps, 21 mai 1880)? L'auteur veut dire qu'après avoir couru à cheval toute la journée, la cantatrice n'en déploya pas moins, le soir, un merveilleux talent; mais, prise littéralement, l'expression qu'il emploie ferait supposer qu'en chantant elle était à cheval. Comme telle n'était évidemment pas sa pensée, je le déclare atteint et convaincu de solécisme et je le livre à la vindicte de nos chasseurs de solécismes.

Pourquoi faut-il que, dans cette chasse, on soit contraint de tirer sur ses propres troupes, je veux dire sur les Intermédiaristes, qui persistent à se dénommer Intermédiairistes? Je reviens sur cette question qui me tient au cœur, parce que je voudrais purger à tout jamais les colonnes de notre chère petite feuille de ce barbarisme qui les dépare. Tâchons donc de l'élucider une bonne fois. Tout le monde conviendra, je crois, que, dans la création d'un mot nouveau, il faut se régler sur l'analogie. Or, nous avons, en français, beaucoup de mots qui se terminent en aire, et qui viennent de mots latins en arius ou en arium. Voyons donc comment sont formés leurs dérivés. Secrétaire donne secrétariat; notaire donne notariat, notarié et notarial; d'utilitaire provient utilitarisme, de militaire, militarisme, de fonctionnaire, fonctionnarisme, de polaire, polariser, polarisation et polarité; latitudinaire a produit latitudinarisme, et enfin séminaire, que j'ai déjà cité, séminariste. De même les adjectifs en ier (lat. aris) donnent naissance à des dérivés en arisme, ariste, etc., particularisme, particulariste; séculariser, sécularisation. Dans tous ces mots, l'i qui se trouve avant l'r

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Mais comment ce chant est-il passé de France en Angleterre ? Le compositeur Hændel, étant venu faire une visite à la supérieure de Saint-Cyr, l'entend exécuter « par toutes ces belles voix de jeunes filles ». Il demande aussitôt la permission de copier l'air et les paroles; on le lui accorde, et, de retour en Angleterre, «< il en fait hommage, moyennant finance », au roi George fer de Hanovre, qui l'en croit l'auteur. C'est depuis cette époque que les Anglais l'ont adopté pour leur air national. JEAN DE LOCHÈRE.

Dans son Dictionary of Phrase and Table, le Dr Brewer affirme que le God save the King a été composé par le Dr John Bull, à l'occasion de la découverte de la Conspiration pour faire sauter les Chambres de Parlement (Gunpowder Plot, 4 nov. 1605) et que le Ms. original est conservé encore à Anvers, où le Dr Bull devint plus tard organiste de la Cathédrale sous le règne de Jacques II. Anthony Young l'a légèrement changé, et, après lui, Henry Carey a refondu la musique, et y a ajouté un couplet. Cet air national n'a guère commencé d'être généralement usité qu'en 1745, pendant l'invasion méditée du jeune Prétendant. (London.)

H.-S. A.

L'Armoire de fer (XIII, 262, 316). – J'avais toujours cru que « l'Armoire de fer » n'avait guère de «fer» que la serrure, c'est-à-dire qu'elle consistait en un creux pratiqué dans l'épaisseur d'un mur ou derrière un panneau, et dont l'ouverture était dissimulée par une plaque ou coulisse en fer jouant à l'aide d'une clef. Je viens de relire dans l'Histoire de Versailles, par M. Le Roy, 3 édit., p. 50, la savante dissertation où il démontre, d'une manière péremptoire, que le prétendu empoisonnement du serrurier Gamain, le fabricateur de cette Armoire, n'a jamais été que le rêve d'un cerveau malade ou la spéculation d'un misérable. J'y ai trouvé la justification de ma supposition. Il n'y avait eu qu'une porte en fer placée au-devant d'un trou pratiqué dans une muraille. Il serait toutefois possible qu'une cassette << en fer »> eût été déposée dans « l'armoire » en pierre.

«

L.

Ouvrages de Daniel Heinsius (XIII, 264). — « La ¡re édit. de Laus Asini est

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de Leyde, 1623, in-4. Le nom de l'auteur ne s'y trouve pas, non plus qu'à celle de 1629. Cet ouvrage a été traduit en français par L. Coupé, Paris, 1796, in-18 » (Brunet, 5e éd.). Quant à Laus Asini, Dantès (Dict. biog. et bibliog.) semble indiquer l'éd. de 1638 comme étant la première; cependant Grosse cite une éd. de 1634, in-4 : « Laus Pediculi, addressed to Boggars Hall, London, »> ELDEPAL.

Le Laus Asini a été publié cum aliis festivis opusculis (tels que Laus Pediculi, etc...) in Officina Elzeviriana, en 1629, in-24. Brunet n'indique pas la première édition de Laus Pediculi, qui a été traduit par Claude-François-Xavier Mercier, de Compiègne. A. D.

- Dans le Catalogue de la bibliothèque de M. A. Dinaux, je trouve Laus Ululæ et Asini, authore Curtio Jaële, s. 1. n. d. Est-ce l'ouvrage d'Heinsius, sous un pseudonyme, ou un ouvrage différent? J'y trouve aussi Eloge de l'Asne, par un docteur de Montmartre. Londres, 1769,.in-12. Je ne sais si c'est une traduction d'Heinsius ou un autre ouvrage. Il y a également: Laus Asini, tertia parte auctior. Lugduni Batavorum. Elzevier, 1629, in-32, anonyme, mais très certainement d'Heinsius. Ce volume, très recherché, contient aussi Laus Pediculi (Eloge du Pou). L'édition d'Amsterdam de 1623, in-4, ne contient que l'Eloge de l'Ane. Brunet n'indique pas d'édition plus ancienne.

E.-G. P.

Vieux livres et vieux papiers (XIII, 265). Puisque M. P. LE B. connaît le nom de l'auteur, pourquoi ne s'adresse-til pas à lui, directement, et sans intermédiaire, pour lui demander sur sa brochure « Vieux Livres et vieux Papiers >> tous et tels renseignements, ou même lui en demander un exemplaire? M. de la Sicotière a pu obliger dans sa vie quelques-uns des curieux qui se sont adressés à lui, et il n'en a encore dévoré aucun. M. P. LE B. peut s'en tenir pour certain.

L.

Un distique vengeur (XIII, 288). G. Peignot (Amusements philologiques) en a donné une autre version:

Arcum Dola dedit patribus, dedit alma sagittam Gallia, quis funem quem meruere dabit?

On prétend que le malin élève qui fit ces deux vers (pour une composition dont le sujet était de célébrer la munificence de la ville de Dôle et celle d'Henri IV) se nommait Dabo, et, qu'ayant signé son distique, il eut la première place pour son talent, et le fouet pour sa malice. A. D.

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L'erreur de classement qui a fait ranger ce livre parmi les Ouvrages géographiques peut provenir d'une distraction ou d'une légèreté d'examen pareille à celle dont on doit accuser les bibliographes hâtifs qui inscrivent l'Hexameron rustique, de Lamothe Le Vayer, dans la section Agriculture. Le rédacteur du Catalogue de Behague n'a pas vu plus loin que..... le titre; s'il eût tourné le feuillet, il aurait aperçu une figure très, ou trop, caractéristique, qui lui aurait ouvert les yeux. Peut-être aussi cette figure, servant de frontispice, et fournissant l'explication d'un titre singulier, manquait-elle à l'exemplaire, ce qui m'étonnerait pourtant. CH. L.

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Tu m'appelles ta vie... (XIII, 289). Dans les Euvres de Byron, traduites par Amédée Pichot, on trouve, parmi les Miscellaneous poems, une Imitation du portugais qui commence ainsi et qui développe la même idée que les vers cités. Le indinom de l'auteur portugais n'est pas qué. Cette pièce ne figure pas dans mon édition anglaise de Byron. Peut-être estelle apocryphe? En tout cas, ni l'idée ni l'expression n'appartiennent en propre à Musset, qui a dû puiser à la même source que l'auteur des vers traduits par Pichot. DICASTÈS.

Voir le tome III de notre Intermédiaire, col. 65, 178, 520, 677 : « Quatrain G. I. attribué à Mme de Staël. »

Sonner les Moresques (XIII, 289). Cela ne voudrait-il pas dire « faire sonner les pièces de monnaie, se livrer au jeu »? On appelait ainsi, autrefois, une monnaie espagnole qui, paraît-il, valait un florin. Dans le Dictionnaire historique de l'ancien langage françois, on cite Froissart comme employant cette expression: « Fai« tes bien la besogne et nous vous donneA. NALIS. << rons 20 Moresques. >>

Faire chanter, ou leur faire jouer de leurs instruments. Dans ce sens, le mot se trouve fréquemment chez les vieux auteurs. Voir les exemples cités par Littré. E.-G. P.

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Il faut savoir faire un sacrifice d'argent pour éviter un péril, et notamment il faut négocier avec l'ennemi et acheter son évacuation moyennant finance, plutôt que d'accepter un combat dont le résultat est douteux: telle me paraît être la signification de ce vieux dicton, qui ne s'accorde guère, je l'avoue, avec la bravoure française, souvent plus chevaleresque que prudente. En 1513, après la surprise de Novare, où Louis II de la Trimouille avait été battu, les Suisses avaient envahi la Bourgogne. Ce général, en traitant avec eux, obtint leur retraite moyennant une contribution de guerre. Voici le récit de Brantôme, où cette locution me paraît employée pour la première fois : « Si ne « fut-il trop content (Louis XII) dudict << M. de la Trimouille amprès sa desroute « de Novarre, et de l'appoinctement qu'il << fit à Dijon avecque les Suisses, que le roy désapprouva; et pour le commencement « ne le voulut point tenir; toutefois, am<< près avoir bien pesé le tout, et que pour «< chasser son ennemy il ne faut nullement « espargner un pont d'argent, quoy qu'il «aille un peu de l'honneur [il le tint]. Les << advanturiers françois en firent une chan<< son, qui commance ainsin :

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N° 290.)

L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX.

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Le théâtre érotique français sous le Bas-Empire (XIII, 296). — L'éditeur dont on veut parler avait nom René Pincebourde. Si c'est Alfred Delvau qui a métamorphosé Pincebourde en Pincebourse, il a eu doublement tort, d'abord, parce qu'il eût été difficile, pour cause, de lui pincer la sienne, à lui Delvau, et ensuite parce que le malheureux éditeur était si loin d'être expert dans l'art de s'approprier la bourse d'autrui, qu'après avoir ouvert un magasin rue de Richelieu, puis rue de Beaune, il a, de chute en chute, été amené à reprendre la serviette de commis libraire. KARL B.

Trouvailles et Curiosités.

Une scène de mœurs à Lyon, en l'an II, dénoncée en style du temps.

Ordre du général commandant la place de Commune-Affranchie :

Républicains, une scène révoltante a eu lieu hier, aux Brotteaux, après l'exécution des rebelles. Des femmes, des enfans, oubliant et la décence et le respect dû aux mœurs, se sont permis de dépouiller avec la dernière indécence les cadavres des suppliciés, pour se partager les lambeaux sanglants qui les enveloppoient. Ce spectacle dégoûtant à indigné toutes les âmes honnêtes et pudiques. Oublient-elles donc, ces nouvelles Euménides, que de telles licences sont incompatibles avec l'austérité républicaine et que la modestie est la première vertu de leur sexe? Femmes de CommuneAffranchie, est-ce ainsi que vous élevez vos enfans? Est-ce ainsi que vous respectez leur innocence? Ah! si vous croyez par là nous montrer votre patriotisme, certes, vous êtes dans l'erreur cette conduite, indigne de votre sexe, ne fait que nous persuader de plus en plus que votre ville infâme étoit le réceptacle de tous les vices. Voyez d'un œil sec la punition des coupables, vous le pouvez, vous le devez même; mais rougissez de vous être avilies à ce point, et sachez mieux à l'avenir respecter votre dignité, votre pudeur!.....

Signé: DECLAye.

Une remarque à faire ici, c'est que cette emphatique leçon de pudeur se trouve imprimée dans le Journal républicain de Rhône et de Loire (no 13), rédigé par une société de Sans-culottes, et entre deux listes de condamnés à mort. A. C.

Aquinas et M. Cousin. Les erreurs involontaires sont trop nombreuses, hélas ! dans le champ de la vérité, pour qu'on y laisse encore s'introduire les légendes et les fables qui semblent devoir être aujourd'hui l'unique nourriture des âmes pieuses. Voici ce que je lis dans la Gazette du Midi, du 28 janvier dernier :

« On connaît le fait curieux de M. Cousin se rendant au Collège de France (?) où il professait la philosophie, et trouvant sur son passage, dans l'échoppe d'un bouquiniste, le Traité sur les Anges, de saint

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[10 juin 1880.

Thomas, Thomæ Aquinatis... Chemin faisant, il en lit rapidement quelques pages, il est saisi d'admiration et dès qu'il se trouve en présence de ses auditeurs : « Messieurs, s'écrie-t-il, je viens de faire une découverte, un livre magnifique, d'un auteur peu connu, un certain Aquinas!..."

D'où vient cette légende et de qui la tient M. Emile Sumien, qui s'en fait l'éditeur? Il en existe une semblable sur RoyerCollard, trouvant par hasard, sur les quais, la Philosophie écossaise. Marrast en est, je crois, l'inventeur, si ce n'est M. Cousin lui-même. Mais celle-ci est digne du Figaro, Il est vrai qu'il y a quarante ans presque personne, dans le clergé, ne connaissait saint Thomas d'Aquin, qu'on cite encore plus qu'on ne le lit aujourW. J.

d'hui.

« Nana » jugée par... « Lui-même. » — Comment se porte donc Nana, à l'heure qu'il est? Il me semble qu'on ne parle presque plus de cette intéressante créature. Si nous l'honorions d'un petit souvenir et complétions ici l'hommage que lui a rendu un collabo (XIII, 105)?

On n'a pas remarqué, ou pas assez remarqué, que le meilleur jugement qui puisse être porté sur Nana se trouve formulé par Zola et mis par lui dans la bouche de Nana elle-même (page 368):

Nana avait lu, dans la journée, un roman qui faisait grand bruit, l'histoire d'une fille; et elle se révoltait, elle disait que tout cela était faux, témoignant d'ailleurs une répugnance indignée contre cette littérature immonde, dont la prétention était de rendre la nature; comme si l'on pouvait tout montrer! comme si un roman ne devait pas être écrit pour passer une heure agréable! En matière de livres et de drames, Nana avait des opinions très arrêtées : elle voùlait des œuvres tendres et nobles, des choses pour la faire rêver et lui grandir l'âme...

Et plus loin (c'est elle qui parle, p. 393):

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