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Ce que parler veut dire.· trouve cette phrase et quel en particulier ?

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Où donc se est le sens B. M.

Stubes. Estuves. Je lis, dans la description d'un ancien château fort du Languedoc: « Une belle et grande chambre,

en laquelle y a stubes belles pour les hommes », et plus loin: « Au tiers estiage,... vous trouvés les belles estuves à femmes, en lieu secret. >>

Que veut dire ce mot de stubes, et que faut-il entendre par ces « estuves? » Seraient-ce les chambres réservées aux femmes des soldats, aux servantes du châtelain? E. B.

Ménagers. Il y avait jadis en France une classe de provinciaux ruraux qu'on appelait ménagers. M. Ch. de Ribbes en parle dans son intéressant ouvrage sur la Vie domestique. On dit encore en Pologne, où l'on parle beaucoup le français, même entre soi et en causant des choses de son pays, on dit: ménager, faire le ménage, mon ménage, etc., pour gentilshommes campagnards qui cultivent leurs terres; faire valoir ses terres; mon travail de ferme, ou mon exploitation rurale. On est jugé pour cela, même parmi les siens, et les personnes croyant parler très bien le parisien se moquent de ce français sarmate: car, il faut le dire, le mot ménage n'est pas le seul en son genre, dans l'application qu'on fait chez nous du français. Or, comme il y a beaucoup des mœurs de l'ancien régime qui se sont encore conservées en Pologne, et que, malgré l'introduction des machines, des engrais artificiels, etc., qui appartiennent au progrès dans l'agriculture, non seulement la vie de château, mais encore la façon de faire un ménage, y rappelle plutôt l'ancienne manière de vivre à la campagne, ce mot, incorrect aujourd'hui, n'a-t-il pas été importé au temps jadis, et n'a-t-il pas demeuré pour continuer à représenter chez nous un état de choses qui aura, avec le mot, disparu de France?

Le marquis d'Etymo n'a-t-il pas quelque chose à dire là-dessus? Collabos archéologues ruraux, que disent vos bouquins, vos livres de raison du temps passé, Les archives de l'exploitation de vos fermes, du temps de vos aïeux ?

Buffleteries.

.....CKI.

Est-il donc vrai que, comme je l'ai ouï dire, notre mot français buffleteries soit une corruption d'un mot composé anglais : beaf-eaters ? Quel rapport entre « mangeurs de bœuf » teurs de a cuirs? »>

et por

A. A.

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gne, les noms propres sont envisagés, soit comme adjectifs qualificatifs, soit comme surnoms. Dans les deux cas, ils ont un féminin, dont la forme varie cependant. Ainsi, pour les noms adjectifs indiquant l'origine de provenance ou de souveraineté d'un lieu (ski à la fin du nom, qui représente le de français et latin, et le us latin), le féminin esťska, comme en latin a. Pour les noms qui sont adjectifs à la façon des surnoms (comme, en français, Hardi, Leblond, etc.) ou qui ont des surnoms proprement dits (comme, en français, Lecoq), le féminin à deux formes différentes pour les femmes et pour les filles: c'est une forme qui indique que telle est femme ou fille d'un nommé **** *; comme si l'on disait en latin Emilius pour le mari, et Emiliana (non pas Emilia) pour la femme, car on sous-entend uxor ou filia.

L'Allemagne, au XVIe siècle, avait encore des formes grammaticales analogues, et l'on disait Lutherin pour la femme de Luther. Il paraît que la France n'est pas non plus tout à fait étrangère à cet usage. Je désirerais obtenir des détails positifs à cet égard. Si quelque Intermédiairiste, connaissant des langues extraeuropéennes, pouvait me donner des renseignements de ce genre sur des peuples moins connus, je lui serais infiniment reconnaissant. K. P. DU ROCH III.

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Centaures et rinceaux. Gravure à retrouver. J'ai vu, dans un portefeuille de marchand d'estampes, une petite gravure ancienne, d'environ 12 centimètres de haut sur 9 de large, tout à fait dans la manière de Du Cerceau, De Bry, ou De Laulne, arabesques ou grotesques, représentant un combat de Centaures, parmi des rinceaux enroulés dans toute la composition. J'ai examiné, à la Bibliothèque Nationale à Paris, l'œuvre de De Bry; il y a des pièces très analogues, mais celle-là manque, si toutefois De Bry en est l'auteur. Il est vrai que les séries ne sont pas complètes. Je serais reconnaissant aux iconophiles de l'Intermédiaire de me donner l'indication d'un recueil où se trouverait cette pièce. Cz.

Peinture au jus d'herbes. L'inventaire des meubles du cardinal de Bernis, ambassadeur de France à Venise sous Louis XIV, a été publié dans les appendices aux Mémoires et Lettres dudit car

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Massacre des innocents. Est-il vrai que nos ancêtres massacraient, dans certaines circonstances, leurs enfants, ainsi que le prétend Arsène Houssaye, dans un article sur le musée Basilewsky (dans le Gaulois, 24 déc. 1879)?

"

Je cite textuellement: Voici, par exem« ple, un émail qui représente le Massacre « des innocents. Que diriez-vous si je << vous apprenais que plus d'une église, en France, renferme encore des cryptes « où se retrouve le puits des sacrifices? On << sait si mal l'histoire, qu'on ne me croira « pas quand j'affirmerai que, jusqu'au « quinzième siècle, peut-être même jusqu'au <«< seizième, il y eut, le vendredi saint, des << enfants sacrifiés. A Caen et à Tournus, «< on a retrouvé des ossements qui témoignaient encore de ces sacrifices humains ༥ - pardonnez-moi ce sacrilège — je veux « dire inhumains... etc. >>

"

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Quelles preuves pourrait-on apporter à l'appui d'une pareille assertion? Quels textes peut-on citer? Existe-t-il quelque document iconographique sur ce point? Comment, enfin, de la simple découverte d'ossements d'enfants à Caen et à Tournus a-t-on pu induire que ces enfants avaient été massacrés symboliquement? La question mérite, ce me semble, d'être examinée à fond et définitivement résolue, PAUL MASSON.

Sociétés d'étudiants. Connaît-on, dans les anciennes Facultés de droit de France, l'existence de Sociétés entre les étudiants, ayant pour objet, non pas le plaisir ou les divertissements, comme dans l'ancienne Basoche et dans beaucoup d'autres réunions chantantes, badines, etc., mais la conservation des prérogatives du corps? Il y en eut une de ce dernier genre parmi les étudiants en droit de Rennes. Toullier et Moreau, si fameux depuis à

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Le faux Stanislas. De qui est cette pièce, jouée en 1811 à l'Odéon, et quel en est le sujet? Il en a été question incidemment dans l'Intermédiaire (XI, 682), à propos de Caroline Lobé.

K. P. DU ROCH III.

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vi

L'Avocat P. Droict de Gaillard vait sous Henri III et Henri IV; je connais de lui: «< Méthode qu'on doit tenir en la lecture de l'histoire... etc. (A Paris, Regnauld Chaudière, 1604, in-12, jolie impression) ». Gaillard était l'ami de Frédéric Morel et du poète Jean Dorat. Après la table, on remarque une pièce de vers signée: Jo. Auratus, Poeta regius. Elle commence ainsi :

Si magnis dare magna decet, virtute quid ipsa Maxima quæ rerum est, quid dare majus habet! Où trouver la bio-bibliographie de Pierre Droict de Gaillard? H. DE L'ISLE.

Histoire mythologique des Dieux et des Héros de l'Antiquité, où l'on a ajouté diverses histoires anciennes et véritables. Enrichie de figures (dessinées et gravées par Schoonebeek). A Amsterdam, chez Pierre de Coup, libraire, MDCCXV, in-12, 3 ffet 328 p., titre rouge et noir. Quel est l'auteur de cet ouvrage enrichi de 61 gravures, y compris le frontispice? Il se rapproche un peu, je crois, du suivant :

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A.-L. Beaunier, poète, 1804,— est l'auteur de Trasibule, cantate scénique, composée pour la fête donnée, à l'Hôtel de Ville de Paris, à leurs majestés impériales, le 22 frimaire an XIII (16 déc. 1804). A Paris, de l'imprimerie de P. Didot l'aîné, an XIII (1804), in-4, 26 p. La musique est de Berton (elle n'est point donnée). Tiré à petit nombre. V. Ad. Taylor, 1877, n 2929.

Je demande une biographie succincte de A.-L. Beaunier. H. DE L'ISLE.

Vicente

La bibliothèque de V. Sala. Salva, libraire et littérateur espagnol fort instruit, avait réuni à Valence, sa patrie, une collection très importante d'anciens livres, tous espagnols, rares et précieux en tout genre; il s'y trouvait des ouvrages inconnus jusqu'alors aux bibliographes. Le Catalogo de cette bibliothèque, unique en son genre, a été imprimé à Valence en 1873; il forme deux forts volumes in-8; et il doit un prix tout spécial aux longues notes qui accompagnent le titre de presque tous les volumes. Quelque Intermédiairiste serait-il en mesure de dire ce que sont devenus ces trésors ? J'ai entendu dire qu'ils avaient passé en Angleterre, à la suite d'un achat en bloc, mais je n'ai pas d'indication précise à cet égard. H. L.

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suivre ici. Peut-être y serai-je blessé à mon tour, mais je me consolerai en pensant que ce sera pour l'édification commune. Je dirige mes premiers coups aujourd'hui contre la locution suivante, assez généralement admise et néanmoins très vicieuse: Quoi qu'ils en aient, dit M. C. R., XI, col. 257. Evidemment il a voulu dire: mal gré ou : malgré qu'ils en aient, ce qui signifie : quoiqu'ils en aient mauvais gré. Comme malgré a un sens très voisin de quoique, on a cru pouvoir employer indifféremment ces deux vocables l'un pour l'autre. Mais, avec un peu de réflexion, on se persuadera facilement que quoique, placé ainsi, n'a plus aucun sens logique.

PAUL MASSON.

Patriote du 10 août (XII, 294, 347, 528, 593, 714). J'en demande bien pardon à M. N. J.; mais son explication me paraît tout à fait conjecturale. A-t-il vu, peutil citer un journal, une brochure, une estampe, où le mot «< patriote du 10 août » soit pris dans le sens de « royaliste? >> Je ne le crois pas, et jusque-là, je persisterai à croire que le mot n'a jamais été pris que dans un sens révolutionnaire. Je fais aussi mes réserves sur les sentiments royalistes qu'il prête à l'Assemblée législative de 1792, à l'époque du 10 août. Je ne parle pas des temps antérieurs. Il y aurait trop à dire sur le rôle de cette triste Assemblée! L.

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Diamant brut enchâssé dans du fer (XII, 320, 378, 752). Je crois devoir ajouter une petite révélation à celle que contient la note de M. Ed. F. sur le poème des Huguenots, en rendant hommage au talent poétique d'Emile Deschamps, « à qui appartient, dans cet Opéra, une part de collaboration considérable. » Mais ce n'est pas à lui qu'il faut attribuer l'invention du rôle de Marcel, qui est une création de Meyerbeer seul. Je rapporterai donc brièvement ce qui s'est passé pendant que Meyerbeer composait à la fois le poème et la musique de son chef-d'oeuvre musical et dramatique. Au mois de septembre 1837, Duponchel, directeur de l'Académie royale de Musique, vint me trouver, un matin, accompagné de Meyerbeer, que je ne connaissais pas, et qu'il me présenta. « M. Meyerbeer, me dit-il, n'est pas satisfait du poème que Scribe a écrit pour lui et qui est en répétition depuis deux mois. Il veut le transformer et le refaire à sa guise, et il a obtenu de Scribe, par acte dûment signé entre eux, l'autorisation de changer ce poème comme il l'entendra. C'est, à vrai dire, un nouveau poème que M. Meyerbeer veut composer, d'après ses idées, en ne conservant que les deux premiers actes du poème de Scribe. Vous connaissez mieux que personne l'époque

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historique où se passe l'action des Huguenots. M. Meyerbeer désire avoir vos conseils, et il viendra souvent vous les demander.» Meyerbeer, en effet, vint tous les deux ou trois jours, causer une heure avec moi, sur tous les détails du sujet qu'il avait à traiter dramatiquement et musicalement: chacune de ses visites était un long interrogatoire que j'avais à subir sur tout ce qui touchait de près ou de loin à la mise en œuvre de son nouveau plan. Il voulait être informé des moindres circonstances de la vie publique et de la vie privée des personnes qu'il allait mettre en scène : rien ne lui semblait trop minutieux et trop futile; je m'étais mis, pour lui être agréable, à me retremper la mémoire dans toutes les sources de l'histoire sous le règne de Charles IX. Quand il avait arrêté les principales lignes de l'action du drame, il me priait de lui esquisser un scenario pour chaque scène, qu'il remaniait ensuite de concert avec moi et qu'il portait à Emile Deschamps qui adaptait ses vers à la musique. C'est ainsi que les trois derniers actes du poème furent élaborés. Meyerbeer effaçait et ajoutait sans cesse ; le cinquième acte fut refait trois ou quatre fois. La facilité merveilleuse d'Emile Deschamps à modifier presque instantanément le rythme des vers qu'il avait improvisés sur le canevas du musicien n'était jamais embarrassée de se prêter aux caprices de Meyerbeer qui arrivait chaque matin avec un nouveau morceau de musique. Ma tâche était moins pénible, quoique aussi compliquée, car il fallait avoir réponse à tout ce qui éveillait la curiosité de Meyerbeer, au point de vue de la couleur locale et dé la couleur historique. Enfin, après trois mois de tâtonnements, de recherches, de discussions, et d'essais réitérés, l'œuvre fut achevée, avant que Scribe eût assisté à une seule répétition. Il eut un peu de peine à reconnaître son ouvrage, que Meyerbeer avait entièrement bouleversé et métamorphosé. « Vous avez changé << mon enfant en nourrice, dit-il à son «< collaborateur: il faut bien que j'adopte « le vôtre, puisque le mien n'était pas né « viable, selon vous. Une autre fois, vous « ferez seul le poème, et je m'éfforcerai de « faire la musique, puisque les rôles sont << changés entre nous. » Scribe savait bien que j'avais eu une bonne part de travail dans le troisième et le cinquième acte; mais il en faisait honneur exclusivement à Meyerbeer, et il affectait de ne pas comprendre pourquoi le grand musicien s'était adressé à Emile Deschamps plutôt qu'à lui pour écrire les admirables scènes du quatrième acte. Enfin, peu de jours avant la première représentation, Meyerbeer vint avec Duponchel me remercier d'avoir rendu quelques services aux Huguenots: « Vous avez vos entrées à l'Opéra, me dit Duponchel, ce sont là vos droits d'auteur,

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...CKI.

Livres autographiés (XII, 393, 445, 752). On trouverait à citer un assez grand nombre de journaux autographiés; mais il faudrait justement se garder d'y comprendre soit la Lanterne de Boquillon (qui tire à 50,000 exemplaires environ et qui a atteint le triple de ce tirage), soit les canards concurrents, dont le plus prospère, le Lampion de Berluron, oscille entre 69 et 80,000. L'autographie ne supporterait pas, à beaucoup près, de pareils tirages. On les fait sur des clichés obtenus à l'aide du procédé Gillot, ou de tout autre procédé analogue de fac-similé,

ASMODÉE.

Les rois de France et la guérison des écrouelles (XII, 423, 477, 506). Parmi les saints invoqués pour la guérison de certaines maladies, figure saint Marcoul, ou plutôt Marculfe, abbé de Nanteuil, au diocèse de Coutances, mort en 558, auquel recouraient les scrofuleux. Le roi Charles le Simple, ayant reçu à Corbeny (Aisne) le corps de saint Marcoul, que la crainte des Normands y avait fait transporter de Nanteuil, le fit placer dans l'église de SaintPierre et y fit bâtir un monastère, pour loger les religieux qui étaient dépositaires de ces reliques. C'est à ce lieu qu'on rapporte l'origine du privilège accordé aux rois de France pour toucher ceux qui étaient malades des écrouelles, contre le mal desquelles on réclamait l'assistance de saint Marcoul. C'est pour cela que les rois de France, au retour de leur sacre, allaient en pèlerinage à Corbeny.

L'Inventaire des messes dit :

De St Marcoul la messe on chante
Pour le rat qui au grenier hante :.
On dit qu'il guérit écrouelle
Ainsi qu'un maçon sans truelle.

Ce qui prouve l'existence et la persistance de cette croyance populaire, tout absurde qu'elle est, c'est la désignation de Marcoul, donnée au me enfant mâle. Ainsi, en Vendômois et en Touraine, le peuple dit en parlant de cet enfant : « C'est un Marcoul ». Avec le temps son pouvoir curatif

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a même augmenté, car il passe pour sorcier, quoiqu'on le consulte surtout pour les maladies de la peau, qu'il est censé guérir en touchant le malade et en prononçant certaines paroles sacramentelles. J'en ai connu un à Oucques, et en ce moment (à la fin du XIXe siècle !) un autre existe à ChâteauRenault, dont la réputation s'étend au loin, car dernièrement encore deux femmes des environs de Vendôme sont allées le consulter et en sont revenues guéries par un simple attouchement; c'est, du moins, ce qu'elles racontent à qui veut bien les croire. A. D.

Noms anagrammatisés (XII, 424, 717). Il serait facile de citer de nombreux exemples en ce genre; on en trouvera d'assez curieux dans les Livres à clef (Euvres posthumes de J.-M. Quérard, publiées par C. Brunet), 1873. Nous citerons un petit volume imprimé en 1733 sous la rubrique de Medoso: Anecdotes secrètes pour servir à l'histoire des Ebugers (Ascrote, Socrate; Elitia, Italie; les Valgois, les Gaulois; Spira, Paris, etc.); l'Histoire du prince Apprius, attribuée à de Beauchamps, est dans le même genre: caconosi, occasion; lugane, langue; mani, main. Un des ouvrages les plus étranges et les plus considérables en ce genre est du chevalier de Mouhy: Les Mille et une faveurs, 7 vol. Des mots très risqués sont cachés sous les noms de personnages tels que: Croselivesgol, Nealdareib, Lodeorbarli, et une foule d'autres. En lisant daps l'Hermite de la Chaussée d'Antin : « Gelendre sait calculer, Tainsange sait faire des vers, " on comprend sans peine qu'il s'agit de Legendre, mathématicien fort distingué, et de Saint-Ange, le traducteur des Métamorphoses d'Ovide.

A. R.

Un fragment d'hostie (XII, 452, 536, 596), Je conçois et j'admets le conseil du collabo Monrepos lorsqu'il s'agit d'une question personnelle, mais le fait a assez embarrassé les plus graves docteurs en théologie pour mériter, sans inconvénient, un sérieux examen et démontrer jusqu'où peut aller la subtilité des casuistes. Parmi les nombreux ouvrages qui se sont occupés de la transsubstantiation, on peut citer un volume composé par Wilhelm Horder, ministre à Stuttgart, superintendant général, etc... Dirigé contre les Jésuites d'Ingolstadt, ce livre a, selon les habitudes de l'époque, un titre bizarre: « Mus exente«ratus, hoc est Tractatus valdè magistra« lis... (le Rat éventré, ou Traité super«lativement magistral sur une certaine «< question théologale épineuse et des plus << subtiles). » Tubingue, 1593, in-4°. L'ouvrage parut si digne d'intérêt qu'il fut réimprimé en 1677 et 1688. Ce curieux

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traité, analysé par un jeune écrivain, M. Albert, mort en 1847, a été résumé par M. G. Brunet, en ses « Curiosités théologiques.

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Horder écrivait au XVIe siècle, et l'on sait combien les querelles théologiques étaient alors animées; on ne reculait devant aucun excès de paroles. Dans son prologue, l'auteur débute par une sortie contre les Jésuites, auxquels il prodigue les qualifications d'ânes, de chiens, de cochons, d'imbéciles. Ces épithètes s'échangeaient bénignement de part et d'autre ; c'étaient des formules banales et sans conséquence. Après de longues digressions... il se pose d'abord cette question : « Si un rat, ou tout autre animal, ronge «< ou mange une hostie consacrée, ronge<< t-il ou mange-t-il le corps même de « J.-C., et, dans le cas négatif, que devient « ce corps? » Sur cette première question, il se livre à une foule de recherches appuyées sur les dires et opinions, pour et contre, des théologiens les plus renommés, St Thomas d'Aquin, St Bonaventure, Pierre Lombard, Alexandre de Hals, et bien d'autres. Comme il s'agit avant tout de connaître le sort d'une hostie mangée par un animal, il entre dans des considérations anatomiques et décrit succinctement l'estomac et le canal digestif.

La question principale portait sur ce point: «L'hostie consacrée continue-t-elle ས d'être le corps de J.-C. lorsqu'un rat y << porte la dent, ou cesse-t-elle, dès ce « moment, d'être le corps de J.-C. et rede« vient-elle une substance vulgaire comme << avant la consécration ? » Parmi les théologiens, les uns soutenaient la première opinion, les autres la dernière. Horder examine d'abord les arguments de ceux qui soutenaient que le rat dévorant ne mangeait pas le corps de J.-C. Il expose ensuite la raison de ceux qui soutenaient la thèse opposée. Cette dernière opinion prévalant, on devait sévir contre le rat sacrilège avec toute la rigueur des droits canoniques et des décrets pontificaux. Cependant, disaient quelques théologiens, il faut procéder avec prudence dans la crainte de tomber sur un rat innocent. Toutefois, on reconnaissait encore que, dans le doute, le prêtre pouvait exorciser le rat, ainsi que les décrets le permettent. Mais, observaient certains docteurs plus subtils, cette première opération faite ainsi dans le doute n'est-elle pas tenter Dieu ? Au contraire, si on était sûr du fait, si le rat capturé pouvait être convaincu d'avoir dévoré l'hostie consacrée, alors on devait procéder à des recherches minutieuses. Et d'abord s'élevait une question nouvelle et préliminaire : Devait-on ou non adorer l'hostie consacrée que le rat venait de manger et qu'il s'apprêtait à digérer? A ce propos, Horder se lance dans une digression sur les adorations diverses que

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