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Le graveur Picquet (1623).

CH. L.

Je connais de lui: 1° le titre finement dessiné et gravé de l'ouvrage suivant: Vie admirable du glorieux Père et Thaumaturge Saint François de Paule, instituteur de l'Ordre des Minimes, dict de Jésus-Maria. Consacrée aux victoires du Roy Louis le Juste. Par V. S. François Victon, religieux du dict ordre et petit-neveu du même Saint. A Paris, chez Sébastien Cramoisy, rue Saint-Jacques, aux Cigognes, 1623, in-12. 2° Une gravure sur le verso du 30° feuillet du même ouvrage. Picquet estil connu?

H. DE L'ISLE.

Crommelin de Bonnemare. M. Léon Willem a rencontré de grands dessins au crayon noir, sur papier bleu, qui reproduisent les cinq sujets de l'histoire d'Alexandre, de Le Brun. Ils sont collés sur toile et portent par derrière les indications écrites à la plume en très grosses lettres: Charles Lebrun pinxit, et Crommelin de Bonnemare delineavit, 1723. Il est possible que ce soit un Normand, car s'il y a un Bonnemare dans la Haute-Saône, il y en a deux dans l'Eure; mais sait-on quelque chose de cet artiste, qui pourrait n'être qu'un amateur?

A. M.

Meusnes, dans le diocèse de Marseille.

Jal, dans son très utile et presque toujours exact Dictionnaire, dit qu'il existait. en 1673, une bourgade du diocèse de Mar seille qu'un acte, qu'il analyse, nommait Meusnes. Comme il n'a trouvé ce nom dans aucun dictionnaire géographique, il en conclut que cette localité devait être peu considérable. J'ai cherché moi aussi, et sans être plus heureux que lui. Un Intermédiairiste des Bouches-du-Rhône — n'y en a-t-il pas partout? connaissant bien son département, ne pourrait-il me fournir quelques renseignements? Jal fait sa citation d'après un document manuscrit, c'est pourquoi il est possible que le nom ait été écrit peu lisiblement, et, par suite, mal interprété. Il faudrait donc voir s'il n'existait pas, ou s'il n'existe pas encore, un bourg. village, hameau, portant un nom analogue ayant pu donner lieu à notre auteur d'écrire comme il avait lu. - Il y a un Meusnes dans la Touraine, mais, on l'a vu, il s'agit bien d'une localité du diocèse de Marseille. ER. TH.

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6 Augustin Courbé.,, M. DC. XLVIII, avec privilège du Roy, in-12, 2 ff. pour le titre et l'Avis au lecteur; 639 p., 3 p. non chiffrées pour le privilège du 25 février 1647, et i f. blanc; l'Achevé d'imprimer est du 31 (sic) septembre 1648. Telle est la description donnée par les bibliographes qui se sont occupés de Corneille, Je connais un exemplaire de 642 p., et 1 f. blanc. privilège, en petits caractères, occupe les p. 641-642. L'Achevé d'imprimer (3`1 septembre 1648) est au bas de la dernière page.

- Le

Les deux premiers feuillets manquent. Les lettrines recommencent à la p. 553 et finissent à la p. 635, par Ddvj. Bon papier, belle impression.

Cette édition a-t-elle été signalée?
H. DE L'ISLE.

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AMAURY.

Le libraire Deberle. J'envoie tous mes souhaits de bonne année nouvelle à qui me pourra donner quelques renseignements précis sur le libraire Deberle, qui eut à Paris une certaine vogue sous le premier Empire et sous la Restauration. Une note manuscrite d'un de ses amis, que j'ai sous les yeux, m'affirme qu'il s'appelait, de son vrai nom, Poncelin, qu'il avait été chanoine et qu'il s'était métamorphosc en prenant femme. Où et quand et avec qui, si c'est vrai? Et à quelle datę est-il mort? Un Deberle fils (son fils sans doute?) était libraire encore en 1828. Tous renseignements seraient bienvenus, surtout s'ils venaient vite.

-

UN EDITEUR.

Goethe, patineur. A quel passage des œuvres de Goethe se rapporte le grand dessin de Kaulbach, mille fois reproduit par la photographie, qui le représente s'élançant sur la glace d'un air triomphateur, tandis que, près de lui, une jeune fille chausse gracieusement le patin? PAUL MASSON.

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Alfier pontifical. Quelle est la signification de ce singulier vocable, appliqué à

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titre de qualification nobiliaire ou équestre, au premier des Nerestang connus, dans un titre de l'an 1119? Ce titre est cité par l'auteur des Souvenirs de la marquise de Créquy, ouvrage apocryphe et de haute suspicion, dont le tome X (1840, in-12, Delloye) est entièrement consacré à des souvenirs et des listes nobiliaires.

Cz.

Pierre Dolivier, ex-curé de Mauchamps. -En 1789, le petit village de Mauchamps, situé dans le canton d'Etampes, avait pour curé un prêtre du nom de Pierre Dolivier, qui se fit alors remarquer à l'assemblée du bailliage de la ville d'Etampes par l'exaltation de ses principes révolutionnaires. Précédemment il avait occupé dans les montagnes de l'Auvergne une cure dont j'ignore le nom, puis celle de Manicamp dans le Soissonnais. En 1792, le curé de Mauchamps se maria et publia, à cette occasion,une curieuse brochure imprimée à Etampes, intitulée: Discours de Pierre Dolivier, curé de Mauchamps, à ses paroissiens, pour leur annoncer son mariage, prononcé le dimanche 21 octobre, l'an Ier de la République, à l'issue des Vêpres, in-8 de 22 pages. D'après la France litté raire, Pierre Dolivier était, vers 1800, professeur d'histoire à l'Ecole centrale de Seine-et-Oise, mais la liste de ses écrits donnée par Quérard est incomplète, car je connais de lui six autres opuscules révolutionnaires oubliés par ce savant bibliographe. Pourrait-on me donner d'autres renseignements biographiques sur ce prêtre défroqué? Je désirerais connaître aussi le lieu et la date de sa naissance, ainsi que de

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Une déclaration qui ne manque pas de franchise (II, 581, 662, 705, 723; VI, 161; VIII, 705; IX, 353). Il reste quelque chose à ajouter sur cette question qui paraissait épuisée. Montalembert a fort bien expliqué dans quelles conditions il avait écrit la phrase qui a servi de point de départ à tant de polémiques; mais il a omis de dire (il est vrai que ce n'est pas là-dessus qu'il était interpellé) que cette phrase, il la tenait de Macaulay. L'illustre écrivain anglais, rendant compte, dans l'Edinburgh Review (juillet 1835), de l'Histoire de la Révolution de 1688 par sir James Mackintosh, disait : « The doctrine which, from the very first origine of religious dissentions, has been held by all bigots of all sects, when condensed into a few words, and stripped of rhetorical disguise, is simply this: I am in the right, and you are in the wrong. When you are the stronger, you ought to tolerate me; for it is your duty to tolerate truth. But when am the stronger, I shall persecute you; for it is my duty to persecute error. » C'est la même pensée, et le mouvement de la phrase est exactement le même. Il est hors de doute que Montalembert était un lecteur assidu de Macaulay. Je ne prétends pas, du reste, me donner les gants de cette découverte. C'est un article d'Alceste, dans le Voltaire du 18 décembre 1879, qui m'a indiqué le gisement. G. I.

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La chanson parisienne du Fi-Fi (V, 242, 325, 396, 513). La chanson indiquée par M. Prosper Blanchemain ne peut être celle chantée par les Parisiens, en 1565, sur la mésaventure arrivée au Cardinal de Lorraine. Elle doit son origine, non pas aux faits plus ou moins apocryphes relatés dans la Légende de saint Nicaise, mais plutôt à la fuite du cardinal devant les soldats du maréchal de Montmorency. En effet, d'Aubray, dans sa harangue, dit « qu'il lui fit faire tout en << ses chausses, parce qu'il portait armes « défendues sans son passeport. » La Légende du Cardinal de Lorraine montre le Cardinal « si résolu que ses chausses lui

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« servirent de bassin et son pourpoint « de selle percée. » Enfin, d'Aubigné rapporte que ceux qui avaient senti le parfum des culottes du Cardinal apprirent au peuple à chanter avec eux, dès le soir même, sous les fenêtres de l'hôtel de Cluny, où il s'était sauvé avec le duc d'Aumale: «Fi! Fi! du Cardinal », et plusieurs autres railleries. Tout cela n'empêche pas que la chanson demandée reste introuvable. Sus donc encore, amis, cherchons! A la rescousse A. D.

Cartes à jouer inventées par SaintSimon (IX, 71). - Il est arrivé à Erdan ce qui arrivera, neuf fois sur dix au moins, à l'écrivain assez candide pour ramasser un renseignement dans la compilation romanesque de ce farceur de Causen de Courchamps: il a été mystifié en plein. Ce n'est pas que l'auteur des Souvenirs de la marquise de Créqui ait inventé le prospectus qu'il cite : il s'est borné à le falsifier, et la principale de ses falsifications a consisté à introduire le nom de SaintSimon dans un document où il n'avait absolument rien à faire. On comprend bien, en effet, qu'en 1834, alors que le public était tout occupé des tentatives de la secte saint-simonienne, le nom de Saint-Simon avait un autre ragoût que celui des citoyens « Urbain Jaume et Jean-Démos«thènes Dugoure, Fabricans brevetés « d'Invention des nouvelles Cartes de la

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République.» Tels sont, en effet, les seuls noms qu'on voie briller dans le prospectus en question, daté du 21 mars 1793, an II de la République, et publié en supplément par le Journal de Paris du 23 mars. Il faut donc substituer partout les noms de Jaume et Dugourc à celui de Saint-Simon. Pour montrer en outre de quelle manière Courchamps paraphrase son texte, je rétablis le 1er alinéa dans sa forme primitive':

Il n'est pas de républicain qui puisse faire usage (même en jouant) d'expressions qui rappellent sans cesse le despotisme et l'inégalité; il n'étoit point d'Homme de goût qui ne fût choqué de la maussaderie des figures des cartes à jouer, et de l'insignifiance de leurs noms.

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Au milieu du prospectus, fort abrégé par Courchamps, car il occupe trois pages in-4o, on lit une description raisonnée des nouvelles Cartes », que je résume. Il y a quatre génies: « génie de cœur, ou de la Guerre; génie de trèfle, ou de la Paix; génie de pique, ou des Arts; génie de carreau, ou du Commerce. La Liberté remplace les Dames: Liberté de cœur, ou des Cultes; Liberté de trèfle, ou du Mariage; Liberté de pique, ou de la Presse; Liberté de carreau, ou des Professions. >> On ne sera peut-être pas fâché de connaître la description raisonnée de la Liberté du Mariage; la voici :

ΤΟ

Par la faveur du Divorce, ce ne sera plus que l'assemblage volontaire de la Pudeur et de la Sagesse, c'est ce que signifient et le mot Pudeur, et le simulacre de Vénus pudique, placé près de la Liberté, comine l'un de ses pénates; et si le mot Divorce est écrit sur l'ens seigne qu'elle tient à sa main, c'est comme une amulette bienfaisante, qui doit rappeler sans cesse, aux époux, qu'il faut que leur fidélité soit mutuelle pour être durable.

Pour remplacer les valets on a: l'Egalité de cœur, ou de Devoirs (un garde national); l'Egalité de trèfle, ou de Droits (un juge foulant aux pieds l'hydre de la chicane); l'Egalité de pique, où de Rangs (l'homme du 14 juillet 1789, et du 10 août 1792); l'Egalité de carreau, ou de Couleurs (le nègre, débarrassé de ses fers, foule aux pieds un joug brisé). Enfin, la Loi remplace les as. Je reproduis les observations de la fin, sur lesquelles s'est particulièrement exercée la fantaisie du citoyen Courchamps :

Après avoir rendu compte des changemens qu'imposoit l'amour de la Liberté, il faut peutêtre dire un mot des soins qu'on a pris pour appliquer ces idées vraies et pures au besoin qu'ont les Joueurs de retrouver des signes correspondans à ceux qu'une longue habitude leur a rendus familiers.

L'on a donc rempli la Carte d'attributs dont l'usage indique la Figure, sans avoir besoin de la découvrir; la Figure est assise, afin de présenter une masse égale à celle des magots du siècle de Charles VI; et l'on a porté le soin jusqu'à conserver les mêmes couleurs, afin d'offrir les mêmes effets: enfin, les noms de David, de Pallas, etc., sont remplacés par les dénominations morales des différens effets de la Révolution, dont les types des NOUVELLES CARTES DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE offrent tous les emblèmes. Nota.

Le dépôt général des Nouvelles cartes de la Republique est rue Saint-Nicaise, n° 11, où l'on trouve tout ce qui concerne les Jeux; et l'on se chargera des Commissions pour les Départemens, relativement à ce genre de commerce.

Rien du citoyen Saint-Simon, ni de l'infâme Isabeau, ni de la rue ci-devant Saint-Nicaise, ni du dépôt de la rue de la Loi tous ces enjolivements sont du cru du transcripteur infidèle.

Il est à remarquer que ce jeu est précisément celui dont M. Louis Combes avait parlé précédemment dans l'Intermédiaire (IV, 211). G. I.

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II

Tours de force et enfantillages de rimeurs (IX, 672; XII, 202, 234, 493, 556, 592). On en trouve un répertoire complet dans le curieux ouvrage de M. Alfred Canel, de regrettable mémoire: Recherches sur les Jeux d'esprit, les Singularités et les Bizarreries littéraires, principalement en France (Evreux, Huet, 1867, 2 vol. in-8°). M. Canel ne s'était pas borné à la théorie et aux citations. Il avait donné lui-même le modèle de tous les raffinements et de toutes les bizarreries de la versification française, dans l'ouvrage suivant, dont il faut transcrire le titre tout au long:

PONT-AUDEMER

Poëme comme on n'en voit guère,
Poëme comme on n'en voit pas.

Par Jean CHOUART, ex-apprenti moine chez les Carmes de cette ville. Orné d'une gravure

avec PREface, PréliмINaires, Explications; NOTES, AppENdice EN POST-SCRIPtum par un Disciple de l'Auteur

A BAROCOPOLIS

CHEZ BIZARman

L'an impossible à dire des excentricités humaines. In-8°, Rouen, imp. Léon Desнауs.

L. D. L. S.

Consultez sur ce sujet un petit vol. très bien fait, mais peu connu: Of Anagrams, etc. By H. B. Wheatley (London, 1862). H. S. A.

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Palmes académiques et universitaires (X, 456; XI, 239, 398). Nous savons ce que c'est qu'un Officier d'Académie et un Officier de l'Instruction publique. Mais qu'est-ce donc qu'un « Officier de l'Université» (XI, 398)? Et que signifient les palmes brodées en soies blanches, bleues et violettes, dont les élèves des Ecoles Normales agrémentent leur boutonnière? Est-ce une manière délicate de faire entendre que l'homme voué à l'enseignement s'expose à être « chahuté » par ses élèves et à mériter ainsi « la palme du martyre >> >>? RUOFF.

Editions fantastiques (XI, 650; XII, 558,623,648, 682, 710, 749). —- J'a: eu soin de bien definir, dans une precedente répone, ce qu'en librairie on entend par édition. Làdessus, tolie des bibliophiles ! Ils n'admettent pas qu'une « reimpression »> autorise l'éditeur à inscrire sur la couverture de son livre: Deuxième ou Troisième édition. Fantastiques! s'écrient-ils. Fantastiques, si le mot vous plaît; du moins pas fantaisistes ni chimériques. Mais, objecte le libraire, je parle au public la

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langue à laquelle il est habitué : comprendrait-il aussi bien si je mettais Deuxième tirage? Je n'en veux pas faire l'expérience à mes dépens ! Et puis un ouvrage que j'ai négligé de clicher, par exemple, et sur le succès duquel je ne comptais point, vient à s'épuiser; on le recompose en la même forme, sans que l'auteur y change un iota: est-ce là « une édition nouvelle », et cherchera-t-on chicane à qui l'annoncera comme telle? Et pourtant quelle différence y a-t-il entre cette deuxième édition et un deuxième tirage?

Sans doute, ahuri par ce clic-clac d'éditions multipliées, parfois le public a pu se tromper et faire double emploi. Le mal n'est pas grand; où est le remède ? J'ai bien lu, dans l'Intermédiaire, des objurgations, des souhaits, des vœux, mais rien de topique. En vain le bibliophile attristé jette les yeux au ciel et tend vers la librairie des mains suppliantes, il ne réussira pas à l'apitoyer, pas plus qu'il ne persuaderait à tel magasin de renoncer à se dire « le plus vaste du monde », à tel autre d'annoncer qu'il solde ses marchandises à 50 o/o de rabais; pas plus qu'il n'obtiendrait d'un entrepreneur dethéâtre de supprimer de son affiche « Immense succès », pour soutenir une pièce qui tombera demain. Tout cela est de la réclame et n'est que de la réclame. Ces éditions élevées à la 2 ou à la 3e puissance, c'est le « Suivez le monde !» de la foire. De quel droit l'empêcher? A moins qu'on ne veuille voir là une tromperie sur la qualité de la marchandise vendue, et qu'on n'invoque contre les libraires une loi faite en vue des épiciers. Quelqu'un est-il d'humeur à attacher le grelot ?... La liberté ! cher collabo, il n'y a que cela de vrai, - dût-elle, comme l'idole de Jaggernath, meurtrir sous ses roues, par-ci, par-là, quelque Intermédiairiste ! KARL BELTON.

Où diable notre ami Biblos a-t-il appris que le chiffre ordinaire des éditions d'un livre nouveau était aujourd'hui de 1,500? Il y a des éditions tirées à 10,000 exemplaires et d'autres à 150. Nous sommes loin de nier qu'il ait été tiré 40,000 exemplaires des Rois en exil, mais d'après le code de la librairie, on appelle édition toute impression nouvelle, déclarée par l'imprimeur avant la mise sous presse, avec l'indication du nombre d'exemplaires qu'on se propose de tirer. La déclaration antérieure à l'impression est une des conditions formelles du droit d'imprimer. Quant aux tirages sur clichés, il n'est pas nécessaire de les déclarer administrativement. Il ne faut donc pas confondre les tirages et les éditions, sous peine de faire des éditions fantastiques avec des tirages réels.

B. J.

-Je n'ai eu connaissance qu'aujourd'hui

13 19 déc. de la réponse qui a paru dañṣ l'Intermédiaire du 10 nov., et dans lequel le correspondant met en doute l'importance des tirages du nouveau roman de M. Alphonse Daudet: Les Rois en exil. Cet ouvrage, qui a été mis en vente le 20 oct. dernier, a été tiré jusqu'à ce jour à quarante mille exemplaires, comme le constate le relevé des livres de l'imprimeur Paul Dupont, relevé que je tiens à votre disposition. Cette constatation d'une vente aussi considérable dans un si court délai n'a-t-elle pas son intérêt pour les curieux des choses littéraires ?

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E. DENTU.

La supériorité allemande (XII, 288, 593). – A. Z. a dit ici ce qu'on doit penser de la supériorité allemande » en fait d'iconographie. Je n'y connais pas grand'chose, m'étant borné à rassembler quelques bonnes pièces de notre J. Callot, qui font mes délices. Ce grand graveur était en même temps un bon patriote, qui répondit fièrement aux hommes de coeur qu'il se couperait le pouce plutôt que dé retracer sur le cuivre les épisodes du siège de Nancy, où Louis XIII fut vainqueur sans avoir combattu. Les ennemis des Lorrains étaient alors les Français conduits par Richelieu et nos aïeux ont longtemps gardé rancune à « l'homme rouge ». Les Français furent pour eux les Allemands de ce temps-là. Après avoir ravagé notre pays, ils l'ont occupé militairement, à différentes époques, pendant plus de cinquante ans. Ils nous ont tout enlevé: notre constitution, nos coutumes, nos tribunaux, notre Université de Pont-à-Mousson, si florissante au seizième siècle; nos imprimeries, etc. Aussi nos pères ont-ils salué avec joie le retour de leur famille ducale. Mais ces princes que nous aimions nous ont abandonnés pour aller s'asseoir sur le trône impérial d'Autriche. Alors la Lorraine s'est donnée à la France et nous avons célébré avec joie, en 1866, le centenaire de notre réunion. Nous sommes aujourd'hui Français de cœur autant que qui que ce soit.

Cela ne nous empêche pas de conserver pieusement le culte des souvenirs. Nous aimons à nous reporter aux jours anciens; nous étudions avec amour nos vieilles institutions, et nous ne permettons à personne, surtout aux Allemands, de défigurer notre histoire. C'est ce qui est arrivé à un certain M. Grenser, qui a publié à Leipsig, en 1863, dans le format in-4°, un livre intitulé: Armorial de Lorraine. Recueil des Armes de l'ancienne Chevalerie lorraine, d'après un manuscrit de noble J. Callot, héraut d'armes du duc Charles II. Il faut remarquer, d'abord, que ce titre renferme une erreur. Il est en contradiction avec la préface, où l'au

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teur reconnaît que le manuscrit publié par lui n'est pas celui du héraut d'armes Callot. Avec cette idée préconçue de tout attribuer à l'Allemagne, M. Grenser incline à croire que le manuscrit retrouvé par lui à servi de base à l'ouvrage de Callot; il avoue cependant qu'il pourrait bien en être une copie. Dans l'une ou l'autre hypothèse, il n'aurait pas dû annoncer que le manuscrit reproduit est celui de J. Callot. C'est une supercherie.

L'auteur ou plutôt l'éditeur de cet ouvrage a d'étranges prétentions. Non seulement, il veut nous apprendre ce que nous savons mieux que lui, mais encore il croit écrire en français. Qu'on en juge, en lisant les passages suivants de sa préface:

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Après dix années consacrées à la collec«tion générale des ouvrages héraldiques, «< il m'a été impossible de découvrir un « exemplaire du Recueil des Armes de la « Noblesse de Lorraine par Callot, que je << ne connaissais que par les notices qui « (sic) donnent MM. Brend et Brunet. « J'ai recherché sans relâche tout (sic) « dans l'Allemagne qu'à l'étranger les tra«ces de cet ouvrage, mais toujours en «< vain...

Ici l'auteur, à défaut du livre qu'il n'a pu trouver, reproduit le passage de Brunet qui en donne la description, puis il continue ainsi : « Enfin cette année il est << arrivé en mes mains un ancien manuŝ«crit de la Bibliotheca Uffenbachia de Franc« fort-S.-M., intitulé: Noblesse de Lor «raine-Haute, par noble homme Jean

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Callot, Roy d'armes du duc Charles II, « du nom. Il renferme les dessins de 157 << écussons de la noblesse de Lorraine et a «< servi sans doute de base à l'ouvrage de « Callot cité par Brunet, ou en est une copie coique (sic) le nombre des armes « n'est (sic) pas pareil. Pour faire con<< naître cette trouvaille aux amis de « l'héraldique j'ai entreprit la publication « de ce rare manuscrit... >>

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Il n'y a pas un Allemand sachant un peu de français qui ne se croie en état de le parler comme le faisait le Grand Frédéric. Ce roi écrivait en prose aussi bien que personne. Voltaire ne lui servait de teinturier que pour ses « livres de poëshie », comme les appelait son agent Freytag. Dans l'intimité, il causait toujours en français, qu'il possédait mieux que l'allemand.

Tel n'est pas assurément le cas de M. Grenser, Au surplus, sans nous arrêter aux fantaisies de son orthographe, examinons la valeur de ses prétentions à la connaissance de l'héraldique. Il annonce avoir consacré dix années à collectionner les ouvrages relatifs au blason; mais il n'a jamais pu découvrir un exemplaire du Recueil des armes de la noblesse de Lorraine par Callot. S'il avait bien cherché, comme il le dit, s'il s'était donné la peine

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