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No 296.]

L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX. [10 sept. 1880.

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Le cardinal de Tencin, archevêque de Lyon, à sa dernière heure. Dans les manuscrits de Pierre Adamoli, ancien Maître des Ports, Ponts et Passages de Lyon, collectionneur de livres, publiciste et amateur en tous genres, je trouve cette note historique écrite en 1758:

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« A l'article de la mort, l'Eminence, sol«licitée par son secrétaire et confident, << l'abbé Poissonneau, de faire au moins « le semblant de mourir en bon chrétien, « dit : « Vous le voulez donc? Faites appeler un capucin. » A son arrivée près « du mourant, le moine reçut l'ordre for<< mel de donner immédiatement l'absolu«< tion, ce qui fut exécuté sans observation « par le capucin intimidé. Après cette singulière et expéditive confession, le << viatique fut administré et la Très « Sainte Eminence expira. >> Outre cette note, Pierre Adamoli a laissé une épitaphe satirique, que voici textuellement : Cy-gît qui n'aspira qu'aux biens de cette vie : Pour de l'autre, Tencin s'en soucia fort peu. Des trésors d'icy-bas il avoit la manie, Mais quant à ceux du Ciel, il en faisoit un jeu.

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Dans une autre note, le rimeur assure que ce prélat donna la paix à son diocèse et y fit des aumônes considérables. Ce sont là d'heureuses circonstances atténuantes. A. C.

Opinion singulière sur l'étude de la musique. Ceux qui ont lu les Lettres de Milord Chesterfield à son fils Lord Stanhope, auront pu y rencontrer la singulière recommandation du gentilhomme entiché de sa dignité. Le père conseille à son fils de ne pas apprendre la musique, et particulièrement de ne pas jouer de la flûte, parce que cela fait grimacer le visage, Il est d'ailleurs assez riche pour payer des musiciens qui l'amuseront pour son argent, sans qu'il se donne la peine d'apprendre à jouer lui-même d'un instrument quelconque.

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Le noble Anglais aurait-il puisé cette pensée dans Plutarque, où elle est exprimée (Alcibiade, chap. IV) et traduite, comme suit, par notre Amyot:

« Il (Alcibiade) obéit volontiers à tous autres maîtres qui lui voulurent enseigner quelque chose, excepté qu'il dédaigna d'apprendre à jouer des flûtes, disant que ce n'estoit point artifice honneste, ni digne d'un gentilhomme. »> CH. L.

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La Marseillaise et Garibaldi. - On sait que la Charte de 1814 a eu sa petite histoire, contée spirituellement par Nodier, sous ce titre Les aventures de la fille d'un Roi. On pourrait aussi écrire « les aventures de la fille de Rouget de l'Isle, de sa Marseillaise, dont les uns ne peuvent se rassasier et ont toujours plein le gosier, tandis que les autres en ont plein le dos. A cette histoire, Garibaldi vient d'ajouter un épilogue. Apprenant qu'on avait ouvert une liste de souscription pour élever un monument à Rouget de Lisle, à Choisy-le-Roi où il est mort, le général vient d'adresser au Comité français cette lettre laconique :

Caprera, le 14 août 1880

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Le fait est qu'elle est forte, celle-là. On voudrait les commettre exprès, que l'on ne les réussirait pas comme fait maître Hasard, aidé par les trahisons de la copie des auteurs.

Le collabo Dracip jette feu et flamme, Il prend Ciel Terre Enfers, tous les Dieux, à [témoin,

et l'on va voir qu il y a de quoi.

« Ah! monsieur le Directeur (nous écrit «le pauvre homme), quelle coquille! Elle « mérite de passer à l'état légendaire! Ma copie était-elle si mauvaise, que l'on ait "pu lire testiculaire pour particulière, « dans ma question (XIII, 519): « Plus « fort que le docteur Tanner »? Dracip " vous prie en grâce de vouloir bien corriger « dans le plus prochain numéro, cette « malheureuse erreur qui, pendant quinze " jours, longs comme l'Eternité, va faire « rêver nos lecteurs les plus perspicaces! Je vais tâcher de rendre l'attente moins « cruelle, en digérant de mon mieux ce <«< curieux et monstrueux coquillage. Veuil«<lez bien croire, etc. »>

"

Dont acte, au profit de notre digne collabo.

Vérification dûment faite de sa copie (médiocrement lisible), il avait évidemment voulu écrire particulière, mais, non moins évidemment, on pouvait lire de préférence, et on a lu, à tour de rôle, comme on a imprimé, sans malice: testiculaire.

Cela s'est fait d'autant plus naturellement qu'il s'agissait de «< cas naturels », de disposition particulière des organes... » et, finalement, d'un appel à... la Faculté? On était donc en plein naturisme, et de là le mal, dont nous faisons, par les présentes, réparation d'honneur à notre honorable collabo.

Mais, en même temps, qu'il nous permette de tirer la moralité de ce drôle de coquillage, dont il se trouve la victime pas tout à fait innocente. C'est qu'il faut se méfier de sa main, avoir conscience des trahisons auxquelles elle peut exposer, et... y regar der à deux fois, en un mot, suivre, d'après l'excellent axiome du « Gnôti

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séauton », les recommandations de l'Avis à nos Correspondants. Qu'on se le dise.

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C. DE R.

Dixi, et salvavi animam meam. - « Une << parole des Psaumes revient significa(( tivement, à chaque page de cette corres« pondance, comme pour bien marquer sa préoccupation constante: Dixi, et sal« vavi animam meam. » (E. de Montégut, Esquisses littér. Revue des Deux Mondes, juin 1880, p. 602.) Dans quel psaume, S. V. P. ? PAUL MASSON.

1er

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La

Les anciens Historiens français. combe a dressé, ainsi qu'il suit, la liste des qualités et des défauts de nos anciens historiens:

Grégoire de Tours, crédule et amer.
Aimoin de Fleuri, diffus et bavard.
Joinville, courtisan ignorant et naïf.
Froissart, clair et pusillanime.
Gaguin, ignorant et menteur.
Comines, simple et vrai.
Dutillet, exact compilateur.
Belle-Forêt, diffus et romancier.
Papire-Masson, annaliste sec.
D'Aubigné, ignorant et crédule.
Fauchet, franc et diffus.
De Thou, profond et vrai.
Varillas, agréable menteur.

Mézerai, frondeur inexact et inégal.
Larrey, lâche et menteur.

Levassor, puéril, diffus et ennuyeux.

TOM. XIII. — 18

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J. Condé, graveur. - Je ne connais son existence que par ce qui suit : « Enfin un dernier portrait de madame du Barry, le plus rare de tous ses portraits, sans doute fait à Londres, dans un de ses voyages à la recherche de ses diamants, la montre avec un fichu noué d'un nœud lâche, une courte pèlerine à grands plis, une robe blanche dont la taille est sous le sein, dans une toilette qui annonce déjà la mode du Directoire. Au bas: R. Cosway pinxit, J. Condé sculp. M. la comtesse du Barry; London, publ. by J. Condé, Feby 1794, and sold by J. F. Tomkins. No 49, New Bond-Street (P. 75 de La Du Barry, par Ed. et J. de Goncourt, Paris, 1878, in-18).» Que sait-on sur ce graveur? H. DE L'ISLE.

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que, chez certains peuples sauvages, les enfants croient devoir manger leurs parents avancés en âge, soit pour leur épar gner les ennuis de la vieillesse, soit dans un sentiment de piété filiale, pour honorer ceux à qui ils doivent le jour, en les plaçant dans le tombeau le plus digne d'eux. Rien ici du cannibalisme des Canaques et autres racailles. C'est de l'anthropophagie humanitaire et religieuse.

Peut-on me dire (et j'attache de l'importance à cette question) quels sont les sauvages qui se livrent encore pieusement à ces « horribles repas? » E. T.

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P. S.- 20 mars. Je découvre, dans une feuille quotidienne, que la Quarantaine de Clermont érige une statue à Pascal, qui a fait les Lettres provinciales. Ainsi, pour la même cause et dans le même jour, l'Académie clermontoise fait une ovation et une proscription (voyez, plus haut, Montlosier). Ainsi va et vient, comme vous voyez, la Justice! Elle s'ajuste à la taille de tous les partis, pour obéir aux lois de la ritournelle qui veut que chacun trouve son tour, pour la prospérité des marchands de morale et de politique en sens inverse. Revenons à la statue de Pascal: le point, la virgule, la parenthèse, le mot Blaise (un peu roturier et qui sent le village), amènent, il paraît, des discussions interminables sur le sens de l'inscription. Tous les grammairiens du Puy-de-Dôme sont, dit-on, en émoi pour arriver à un savant résultat, digne de l'immortalité du grand homme, et de la Quarantaine montagnarde. Et tout cela finira, peut-être, par une épitaphe, au lieu d'une inscription. Un monument de l'espèce dont il s'agit n'a pas besoin de nom. Qu'on lise sur des rouleaux Traité de l'Equilibre des liqueurs. Traits lancés contre l'Apologie des Jésuites ou des casuistes. Pensées sur la religion. LETTRES PROVINCIALES. Et sur le piedestal de la statue: Il mortifie plus les libertins, les hypocrites, que si on låchait sur eux une légion de missionnaires.

549 Au premier aspect de la statue, on dira: Voilà Pascal!

« ..... Voilà, mon cher, bien du galimatias. Le feu en fera justice, j'espère.

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Eh bien! non, le feu n'a rien détruit. Et n'eût-ce pas été grand dommage, car ces citations sont fort intéressantes et elles pourraient donner lieu à plus d'une réflexion.

Je laisse ce soin à nos collabos, me contentant, pour le moment, de poser deux questions:

1o) La délibération qui rayait Montlosier des listes de l'Académie de Clermont existe-t-elle dans les registres de cette Compagnie?

20) Le procès-verbal de l'inauguration de la statue de Pascal, en 1816, a-t-il été publié ? Et pourrait-on indiquer quelle était la « feuille quotidienne » visée par Gault de St-Germain? L.

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Plus bas, Charlotte! A. H. Kératry, qui fut Pair de France, puis Président de l'Assemblée constituante en 1849, a laissé un roman remarquable, mais oublié aujourd'hui : Les derniers des Beaumanoirs (1824, 4 vol. in-12). Il avance que la reine d'Angleterre, femme de George III, entrant un soir dans sa loge au théâtre, salua, suivant l'usage, les spectateurs, mais, par distraction sans doute, elle s'inclina fort légèrement; alors partirent du parterre des voix nombreuses: Plus bas! plus bas, Charlotte!

Cette anecdote est-elle confirmée par le témoignage de quelques écrivains anglais ? B. C.

Chapitre noble de Brioude. Je serai reconnaissant aux aimables et savants Intermédiairistes, généalogistes ou autres, de me fournir les renseigments suivants : Donner les noms des ancêtres (pères et mères), nécessaires pour établir les seize quartiers de noblesse des chanoines comtes de Brioude, ci-après désignés :

1° De Mas de Massals (Jean-Antoine), reçu chanoine comte en 1768. Sa famille était, je crois, originaire de Laborie, paroisse de la Condamine, diocèse d'Albi.

2o De Salignac Fénelon de la Combaronie (Antoine), reçu en 1769. (Marche, Limousin.)

3. Dantil ou d'Entil de Ligonès (JeanPierre Mathieu), reçu en 1774. (Auvergne, Gévaudan.)

4° De Chavanat de Montgour (A. Louis. B. Alexandre. C. Alexandre-Léonard), reçus chanoines comtes, savoir: Louis, en 1771; Alexandre, en 1773; Léonard, en 1787. (Auvergne, Combraille, Marche.)

5. De Beaufranchet (Augustin), reçu en 1776. (Auvergne, Marche, Bourbonnais.) 6° Du Peyroux (René), reçu en 1778.

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(Auvergne, Marche, Berry, Bourbonnais.) 7° De la Chassaigne de Sereys (Pierre), reçu en 1789. (Auvergne.)

8 De la Boulaye Marillac (PierreCharles), reçu en 1768. (Auvergne.)

Prière de donner, si possible, la date de la naissance et de la mort de ces chanoines, avec quelques détails sur la vie de chacun d'eux. RÉVÉREIN.

Madame Sauvaige. Ce nom est écrit derrière le portrait miniature d'un Dauphin, Louis-Charles-Joseph - François, 1781-1789. Cette miniature a été achetée, à Versailles, vers 1868, avec celle d'une femme, une jolie blonde; Mme Sauvaige, peut-être, les deux portraits provenant de la même maison; c'est tout ce que j'ai pu savoir sur l'origine des miniatures. - J'ai songé au peintre miniaturiste Sauvage, à sa femme; toutefois, l'orthographe du nom est trop différente; la prononciation doit être la même, cependant. - Pourraiton me donner quelques renseignements sur Mme Sauvaige? LA MAISON FORTE.

Le Temple de la Politique. « S. L. (Paris), M.DCCLXII, in-8° de 24 p. Dédié au duc de Choiseul et signé : ་ Votre très-humble et très-obéissante servante, M. B. » Quel est l'auteur de cette petite pièce de vers? H. DE L'ISLE.

Lettres de Catherine II. Les lettres de Catherine II à Grimm ont été publiées par M. Grot, en 1878, pour le recueil de la Société historique russe. Peut-on se les procurer en France? A. D.

Tant vaut l'homme, tant vaut la belle. Il paraît que l'auteur de l'excellente Histoire des deux Restaurations n'était pas précisément raffiné dans ses goûts pour le beau sexe, et que lorsqu'il devint, en 1848, ministre de l'instruction publique, on fit courir ce quatrain :

Un ministre des plus galants
Prend, chaque jour, femme nouvelle.
A chacune il donne trois francs :
Tant vaut l'homme, tant vaut la belle.

J'ai entendu, citer ce quolibet mordant, que l'on attribuait à M. Jules Simon; est-ce que, vraiment, il aurait commis O. V. cette épigramme ?

Le vaisseau «<le Mangeur ». — J'ai ouï parler d'un chant patriotique, dont le refrain seul était cité :

Les marins de la République Montaient le vaisseau le MANgeur!

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-

Livres à faire. J'en signalerai deux, qui, au point de vue historique, offriraient un intérêt véritable :

1o Une Histoire de la magie en France. Il existe bien, sous ce titre, un volume de Jules Garinet, publié en 1818, mais c'est fort incomplet. Il faudrait remonter aux sources, ne pas s'en tenir aux ouvrages de P. de Lancre, de P. Massé, de Boguet, etc. Il serait nécessaire de fouiller dans les archives des anciennes Cours judiciaires.

2o Un Dictionnaire des droits féodaux. Le laborieux et versatile Collin de Plancy, dont l'autorité est bien faible, a publié, il y a plus d'un demi-siècle, deux volumes in-8° sous ce titre. Mais c'est dépourvu de critique, c'est superficiel et sans autorité. Le sujet reste à traiter.

P. F. D.

Encore le joli marquis »>! Ce n'est pas sans quelque surprise que nous avons Îu, dans la belle et fort intéressante publication mensuelle mise au jour par M. Quantin (Le Livre, août 1880, p. 294), le paragraphe suivant, que nous demandons la permission de transcrire :

« Un bouquiniste du quai d'Orsay « vient de vendre, pour la somme de « 25 centimes, un livre d'un prix inesti«mable, car, très vraisemblablement, il « n'en reste que deux exemplaires, celui qu'il a cédé, et un autre qui orne les « rayons de la bibliothèque du comte de « Paris.

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«

« Il s'agit du fameux Josephimana (sic), paru en 1807, sans nom d'éditeur, << et dans lequel le marquis de Sade retraçait les frêdaines de l'impératrice José«phine.

«L'Empereur, qui craignait les petits

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écrits, fit saisir toute l'édition et mit en prison le divin marquis.

« On ne sait par quel hasard deux << exemplaires échappèrent à la saisie ad<< ministrative. »

Bien avant 1807, Sade avait été enfermé à Charenton, comme fou dangereux, et personne, je crois, n'a entendu parler du Josephimanæ. N'y a-t-il pas confusion avec un petit volume, qui est de Sade, et qui est une attaque des plus hardies contre Joséphine: Zélie et ses deux acolythes (Turin, an VIII, in-18. Se vend chez l'auteur)? Ce petit volume n'est pas commun, mais on en connaît bien plus de deux exemplaires; les divers bibliographes qui se sont occupés des écrits du marquis en ont parlé, et il a été réimprimé à Bruxelles. A. R.

Tout homme a, dans son cœur.... Quel est donc le charcutier-poète ou le philosophe épicurien (Epicuri de grege...) qui a commis ce vers, que j'entendais citer, non sans à-propos, l'autre jour :

Tout homme a, dans son cœur, un cochon qui {sommeille.

Serait-ce un propos de Thomas Vireloque? une pensée versifiée de l'Emballeur? la parodie d'un vers de Musset, ou une phrase de Sainte-Beuve? Ce dernier, par parenthèse, tint souvent éveillé l'animal caché dans son cœur! V. V.

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Sur nu homme populaire. » C'est le no 6 des Rayons et des Ombres : O peuple! Sous ce crâne où rien n'a pénétré, Sous l'auguste sourcil morose et vénéré Du tribun et du cénobite, Sous ce front dont un jour les révolutions Feront en l'entr'ouvrant sortir les visions,

Une pensée affreuse habite.

Quel est ce crane, cet auguste sourcil, ce front plein de visions, quel est, en un mot, cet « homme populaire, » qu'habitait une affreuse pensée, dont V. Hugo a ainsi parlé, en avril 1839? Devinons, si nous pouvons... S. D.

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