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Béraud de Mercœur (VII, 174): Béraud VII, sire de Mercœur, connétable de Champagne, était fils de Béraud de Mercœur, seigneur d'Ussel en Bourbonnais, et de Blanche de Châlons. Il épousa, en avril 1290, Isabelle de Forez, fille de Guy VI, comte de Forez, et de Jeanne de Montfort l'Amaury. Justel le fait mourir en 1319; mais Baluze démontre qu'il vivait encore en 1320. Pour plus amples renseignements, voir Histoire généalogique de la Maison d'Auvergne, par Baluze, t. I, pp. 112, 177, 181, 187, 188; t. II, pp. 88, 107, 189, 285, 288, 290, 301, 329, 332, 334, 335, 338, 339, 340. A. V.

Le colimaçon est-il un animal héraldique? (VII, 621, etc.; VIII, 202, 494, 558; XIII, 524.)-Albert (Jean), de Gironcourt, en Lorraine, portait d'azur au limaçon raïé de sable et posé en pal, chappé d'or. P. 4 du Nobiliaire de Dom Pelletier (Lorraine). LA MAISON FORTE.

Visite du canal de communication (VIII, 456). Cet opuscule sur le Canal du Languedoc a été réimprimé à Besançon, chez C. Rochet, 1733, in-4, 24 p. (Barbier, VII, 1140, f.) — L'auteur se nommait Claude de Bavillier, « natif de Gray, au comté de Bourgogne, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis, capitaine au régiment de Champagne, ingénieur en chef, etc. P. 39 de: Nobiliaire ou Armorial général de la Lorraine et du Barrois, etc., par le R. P. Dom Ambroise Pelletier. Nancy, 1758, in-folio.

H. DE L'ISLE.

Guépins (IX, 166, 222, 247, 277, 329; X, 139). A l'appui de l'origine vespa (guespe), bien plus naturelle que celle de Genabum, Genabenses, pour expliquer l'esprit caustique et piquant des 'Orléanais, nous aurions pu (nous l'avons oublié) citer cette petite pièce que nous rencontrons dans les Juvenalia de Théodore de Bèze :

In Philænum.

Aurelias vocare vespas suevimus,

Ut dicere olim mos erat nasum atticum. At te, Philæne, Aurelium vocabimus

554

Fucum, quod omnes adeo pungas frigide,
Aculeum ut interim relinquas nemini.
(Nimes.)
CH. L.

Question de ponctuation (IX, 259, 337). - Je trouve ceci sur le tiret: - « Sauvage (Denis), sieur Du Parc, littérateur français, né vers 1520, à Fontenailles en Brie, mort vers 1587... s'enflamma d'un beau zèle pour la réforme de la langue........... et tenta d'introduire l'usage de deux nouveaux signes de ponctuation, la parenthésine et l'entrejet, qui ne pouvaient (disaitil) être remplacés par la virgule et le point. Le premier des deux est assez fréquent aujourd'hui, sous le nom de tiret (Biographie Didot). » LA MAISON FORTE.

Terre sigillatée (IX, 325, 381, 410). En feuilletant le « Naufrage de la frégate la Méduse, faisant partie de l'expédition «< du Sénégal, en 1816 (2e édition, Paris, 1818, in-8, avec portrait et plan), par A. « Corréard et J. B. H. Savigny,» j'ai relevé le paragraphe ci-après, p. 298-299:

« On a reconnu que la substance, appelée très improprement terre sigillée de Lesbos, n'était autre chose que la poudre tirée de la pulpe du fruit du baobab. Les Mandinges et les Maures portent ce fruit, comme objet de commerce, dans différentes parties de l'Afrique, notamment dans l'Egypte de là il passe dans le Levant. C'est là que cette pulpe est réduite en poudre et nous arrive par le commerce. On en a longtemps méconnu la nature; c'est Prosper Alpin qui, le premier, a reconnu que c'était une substance végétale. (Bordeaux.) M. M. A.

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Ordre du Deux Mai (JX, 421, 476, 504). Voici une question que le dieu protecteur des Intermédiairistes (le Hasard puisqu'il faut l'appeler par son nom —) vient d'exhumer de l'oubli, pour nous permettre de l'aborder, peut-être avec une utilité même posthume. Puisque la personne, interrogée par le collabo A. Nalis, a longtemps habité la côte méridionale de l'océan Pacifique, nous pouvons supposer, à notre tour, nous, qui y avons passé aussi plusieurs lustres, que la décoration dont il s'agit n'est autre que celle qui fut créée par le gouvernement péruvien, afin de perpétuer le souvenir, glorieux pour cette République, du combat mémorable que soutint le Callao (port maritime de Lima) contre l'escadre espagnole de l'amiral Mendez Nunez, dans la journée du 2 mai 1866. Ces forces navales, qui venaient de faire subir au Chili un long blocus de 6 ou 7 mois, couronné par un bombardement de plusieurs heures (le 31 mars 1866), contre Valparaiso, ville

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Citations à sens détourné et par approximation (XI, 224, 255; XIII, 461, 491, 524). Que notre collabo veuille bien m'excuser, mais la priorité de l'application à la photographie de l'adage en question m'appartient bien legitimement. - En 1864, je publiai dans La Foule (Journal Revue hebdomadaire) un conte philosophique intitulé: La Fille de la Vérité, où je feignais que, des débris du miroir de celle-ci, la fille, la Photographie, avait fondu une lentille-objectif. et qu'elle adoptait, à la fin, la devise ci-des

sus.

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Les bureaux de La Foule étaient dans le bas de la rue de la Harpe, et on peut encore aujourd'hui voir, sur un mur hors d'alignement, une très grande enseigne peinte de cette Revue. Quand je feuillette ces pages jaunies, je songe au temps passé, et me dis comme Villon:

Mais où sont les neiges d'antan?

D. B.

Il y avait un premier occupant, puisque l'application détaillée par le collabo C. R. (XIII, 524) est de 1855. [RED.]

Six vers d'un condamné à mort (X1, 735, 766; XII, 20, 427, 496). Lire le XIIe chapitre de l'Histoire de la Société française pendant la Révolution, par Ed. et J. de Goncourt, notamment depuis la p. 335. On y voit des vers, des bons mots de condamnés à mort, composés ou dits la veille de leur exécution.

LA MAISON FORTE.

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- Bien

Barbarismes et solécismes (XII, 258, 310; XIII, 39, 80, 137, 170, 397). que l'Académie n'admette que le verbe revancher, je trouve que revenger est bien plus logique : il est, aussi, plus usité, en dépit des puristes. Du reste, n'oublions pas que ce n'est guère que pour une langue morte qu'il peut y avoir de ces sortes de fautes, mais que, quand elle est vivante, la seule autorité, c'est toujours, selon Horace, le «< suffrage universel, » c'est-à-dire

USUS

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La faute (XIII, 176) a été commise; toutefois, elle n'est point triviale. Je ne me suis pas rappelé les doctes leçons de notre professeur. (Hélas! il y a longtemps) Il nous citat la phrase de Noël, concernant le verbe « éviter » ; et il nous disait :

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« Si le verbe éviter ne peut s'employer pour épargner, celui-ci peut-il s'employer pour éviter »? Mettons cette faute à la suite de « je m'en rappelle, » j'espère que, »> « vis-à-vis de, » et autres légèretés de nos confrères de l'Intermédiaire, sans oublier << l'heure de temps ou d'horloge, d'un nouvel académicien. Peccadilles, tout cela! Il est bien difficile d'écrire correctement sa langue : on compte plus de deux mille locutions vicieuses. Rarement imite-t-on ou suit-on l'exemple d'Horace Vernet, qui, à l'âge de 53 ans (il était en Russie), achetait une grammaire et s'occupait de son français. Aussi, des personnages, arrivés à une haute position, disentet ecrivent : « Nous vouderions; nous romperons, etc. Ils sont complètement « brouillés» avec les conjugaisons des verbes, point du tout avec les locutions vicieuses. J'ai entendu dire à un illustre maréchal de France : « Quelle heure qu'est-il? » Le français de MM. de Marcère, Jules Ferry, de Freycinet (autrefois celui du général E. de Cavaignac) est trouvé très mauvais par les rédacteurs des journaux de l'Opposition; souvent : c'est paille et poutre !

En ce temps-là, Philippe de Macé loine, père d'Alexandre, disputait sur la grammaire contre un rhéteur (qui m'est inconnu); ce dernier lui disait : « Dieu te garde, grand roi, d'être plus instruit que moi sur cela!» Il voulait lui faire entendre qu'un roi doit être guerrier, législateur, et qu'il a mille autres choses à faire, plus essentielles, que de s'occuper de grammaire. Ayons cette tolérance pour les hommes d'Etat. Un sieur Bontemps (ThéodoreAchille. 1800-1866), élève de l'abbe Gaultier, instituteur à Versailles, annotait les livres de sa bibliothèque; il corrigeait. corrigeait... surtout les Discours de réception des Académiciens..... Dès la 4° page... il s'arrêtait... Que! pédant! Quant

557 à moi, très humble barbouilleur de papier, cependant baptisé « bibliographe » par M. O. Barbier, je peux avoir recours au verbe « échapper » avec l'emploi de ses auxiliaires, et je laisse le choix à notre galerie. H. DE L'ISLE.

Exemple de construction vicieuse qui se rencontre trop souvent on lit dans le compte rendu des Noces d'Attila, de M. de Bornier, par M. Georges Duplessis: «Mais aucune de ces taches, d'ailleurs faciles à faire disparaître, ne frappe sur le moment l'auditoire, captivé par l'ampleur de la forme, entraîné par le courant de l'idée.» (Nouv. Revue, 1er avril 1880, p.678.)

Cet emploi de la syllepse me paraît plus que hardi, et le qualificatif facile devant porter, non sur la tache, mais sur l'opération pour l'enlever.

», comme

J'admets volontiers, en parlant des personnes, un homme « facile à duper », un serviteur «< facile à corrompre » on dit, sans régime, une femme facile. Le qualificatif ici s'attache au mot auquel il appartient réellement; mais, dans le passage que je signale, la qualification ne me semble pas aussi naturelle et par suite également acceptable. (Nimes.) CH. L.

-J'éprouverais un peu plus de scrupules que Dicastès à ranger sous cette rubrique la phrase de Legouvé: « Elle chanta comme elle avait monté à cheval ou comme si elle n'était pas montée à cheval. »

Je crois qu'on ne saurait, sans une sévérité excessive, qualifier cette expression de solécisme, La phrase est, en effet, correcte, française, grammaticale. Son seul défaut pourrait consister dans une certaine ambiguïté qu'on signale; mais c'est là un inconvénient qu'il n'est pas toujours facile d'éviter en quelque langue que ce soit. (Une des causes les plus fréquentes d'incertitude réside dans l'emploi simultané de plusieurs possessifs. Ex. Il mit ses mains dans les siennes.) L'essentiel, c'est que si l'expression est amphibologique et peut s'interpréter de plusieurs façons différentes, la pensée ne le soit pas, et que l'esprit du lecteur s'attache, de prime abord et avant toute réflexion, au sens vrai. Tel est, si je ne me trompe, le cas qui nous occupe, à moins qu'il ne s'agisse des Huguenots, et du rôle de Marguerite de Navarre, dans lequel cette princesse arrive sur sa haquenée, à la fin du 3e acte. Aucun doute n'est d'ailleurs possible, puisque l'auteur dit lui-même : «... Comme elle avait monté à cheval », et nous présente par conséquent cette équitation comme au passé. D'une façon générale, il est toujours imprudent de détacher, dans un récit ou un discours, une phrase de ce qui l'environne et souvent la modifie ou la précise. Il serait aisé, sans

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cela, de multiplier outre mesure les erreurs, les solécismes, les coq à-l'âne déjà assez nombreux de nos écrivains.

En ce qui concerne la rectification de l'état civil des Intermédiairistes proposée par Dicastès (qui s'entend visiblement à cette besogne), quelque puissantes que soient les raisons d'analogie sur lesquelles elle s'appuie, je ne saurais m'y associer. Il est manifeste, en effet, que, dans les exemples cités, les dérivés se réfèrent toujours à des noms communs : militaire, fonctionnaire, séminaire ; il n'y a donc nul inconvénient à modifier le simple, a lui faire subir l'apophonie qu'exige régulièrement la dérivation. Mais ici nous avons affaire à un nom propre, à une véritable personnalité, « l'INTERMÉDIAIRE », et il importe de conserver à ce vocable sa physionomie inaltérée et immédiatement reconnaissable. En d'autres termes, s'il s'agit de désigner les gens qui ont recours à un intermédiaire quelconque, je consens à les traiter d'intermédiaristes, mais toutes les fois que l'on voudra nommer ceux qui de près ou de loin se rattachent à notre cher Intermédiaire », à ceux qui le soutiennent et l'alimentent, il sera préférable de les appeler INTERMÉDIAIRISTES.

Telle est, je pense, la logique instinctive qui a réglé jusqu'ici l'emploi de cette dénomination et qui la justifie.

(Chandernagor.)

PAUL MASSON.

Je ne suis pas aussi scandalisé que M. Paul Masson de cette locution : « Applaudir des deux mains. » A qui n'est-il pas arrivé, au spectacle ou ailleurs, de donner des signes d'approbation d'une seule main, de frapper sur son chapeau, sur le bras de son fauteuil, d'une seule main; même sur une main immobile, de l'autre main? « Applaudir des deux mains» signifierait donc seulement, tout en gardant, je l'avoue, une physionomie un peu étrange, employer, mettre en jeu tous les moyens qu'on peut avoir de manifester son approbation. L.

Vingt-sept enfants (XII, 293, 751; XIII, 138, 177). - Dans une notice sur Jean Balesdens, où est reproduit un extrait de sa correspondance, celui-ci écrit en oct. 1661: « M. de Monts, greffier, est mort et enterré; M. le président de Marbœuf aussi; ce bonhomme a laissé trente-trois enfants, qu'il a eus d'une seule femme... » (Strasbourg.) F. L. M.

Futaine de Bourlavisse (XII, 321, 377, 466, 501, 561). La question paraît épuisée par les réponses de MM. A. de M. et P. Le B., qui ont signalé une faute de lecture: c'est bien bourre-lanice qu'il faut lire, c'est-à-dire bourre de laine, comme on dit bourre de soie, pour la partie gros

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sière, les déchets de la matière, utilisés pour les usages les plus communs. M. Pinson (XII, 321) n'a rencontré le mot dans aucun dictionnaire. Cela n'est pas étonnant, puisqu'il le citait sous une forme défectueuse.— M. A. de M. l'a renvoyé au Dictionnaire de Duez; aucun de nos collabos n'a relevé l'explication suivante du Trésor de la langue françoise, de Nicot, où l'on peut lire: « Lanice signifie proprement ce qui est de laine. Mais il ne se trouve guère souvent, si ce n'est conjoinct à ce mot: bourre, et, dit-on: Bourrelanice.» (Cité par M. Benoist: De la Syntaxe, entre Palsgrave et Vaugelas.) (Nimes.) CH. L.

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Heure des Repas (XIII, 197, 250, 307, 330, 401).« Sous François Ier, on recula beaucoup l'heure des repas; cependant, les gens de qualité bien réglés dînaient au plus tard à dix h., et soupaient à six. Charles V dînait aussi à dix h., mais il soupait à sept, et toute la cour était couchée à neuf h. C'est encore l'usage de bien des maisons religieuses, qui ne se distinguaient pas alors de la vie commune. Sous le règne d'Henri IV, l'heure du dîner à la cour était à onze h., pour l'ordinaire, et à midi au plus tard: ce qui s'est conservé longtemps sous Louis XIV. Les artisans ont retenu une partie de l'ancien usage, en faisant trois repas: le premier à neuf h., le second à deux, et e dernier au coucher du soleil. Après quoi, ils se mettent au lit, pour en sortir le lendemain avec l'aurore, vie plus conforme aux voeux de la nature que celle des gens du monde, qui se lèvent et se couchent si tard, » (Matinées Sénonoises, Paris et Sens, 1789, in-8).

Rappelons encore, à ce sujet, ce que le président Baillon écrivait en 1760: « A huit h. du matin je suis obligé d'être au déjeuner que je donne à ceux qui viennent à dix h. aux Etats, lesquels finissent ordinairement à deux h. De là, je passe au dîner que je donne; après quoi, je les engage à des jeux de societé; à sept h., je quitte le monde, etc. etc. » (Caron, Dictionn. d'Administration.)

Puisque la question posée sur « l'Heure des repas» embrasse aussi « l'Heure des spectacles », essayons d'en dire un mot en citant, à ce propos, les Curiosités théâtrales, par V. Fournel (in-18, chez Ad. Delahays, 1859), dont les détails précis nous renseignent sur plusieurs points de nos recherches. On y remarque surtout

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qu'au commencement du XVIIe siècle, les représentations avaient lieu en plein jour. En 1609, il fut enjoint aux comédiens de l'Hôtel de Bourgogne et du Marais d'ouvrir leurs portes à une heure et de commencer à deux h. précises, afin d'avoir fini à quatre h. et demie, depuis la Saint-Martin jusqu'au 15 février. Les dimanches et fêtes, ils avaient soin de ne commencer qu'après les vêpres et lorsque l'office du jour était terminé; on ne jouait guère que le mardi, le vendredi et le dimanche, mais on y ajouta plus tard le jeudi, lorsque les pièces avaient du succès. On joua tous les jours, à partir du 25 août 1680, date de la réunion des comédiens de l'Hôtel de Bourgogne à ceux de la rue Guénégaud. Au XVIIIe siècle, les représentations avaient lieu de cinq h. à neuf, et sous le premier Empire, de sept h. à dix et demie ou onze h. au plus tard. Les représentations, unies à celles du théâtre de la Foire, contribuèrent bientôt à faire adopter peu à peu les spectacles de nuit, qui sont encore enracinés dans nos mœurs, sans espoir de réforme. (Bordeaux.) EGO E.-G.

- L'origine du déjeuner à la fourchette est ainsi racontée par MM. de Goncourt, d'après un ouvrage intitulé: « Paris et ses modes ou les soirées parisiennes, par L.., an XI » : « Au voyageur las d'un si long voyage, le voyage des Boulevards, mille lieux de repos, de réfection et de rafraîchissements, limonadiers, glaciers, restaurateurs, offrent, à la hauteur de la Comédie-Italienne, leurs tables hospitalières. Ic Hardy florit. Hardy doit tout ce qu'il est et tout ce qu'il a à madame Hardy, qui le doit à la révolution... des repas. En 1789, on déjeunait à neuf heures, on dînait à midi, on soupait à dix heures et demie, onze heures: le gouvernement parlementaire a changé tout cela. Peu à peu on est venu à déjeuner à midi, à dîner à six, sept heures, et à manger quelque chose, un rien, à deux heures de la nuit. Les estomacs en étaient là, quand madame Hardy s'avisa de mettre adroitement quelques rognons, quelques côtelettes de mouton bien préparées, sur un petit buffet, dans une première salle. Les habitués arrivent: « Eh! madame Hardy, qu'est-ce que ça? Un supplément au déjeuner. Bravo! » On goûte, on applaudit. Boudins, saucisses, beefsteacks, dessert même, sont bientôt ajoutés aux côtelettes. Madame Hardy avait inventé le déjeuner à la fourchette.» (His toire de la Société française pendant le Directoire. Paris, 1855, in-8.)

LA MAISON FORTE.

« Le mariage de Loti» (XIII, 234). Arriverai-je à temps pour apprendre à M. J. Cosinus que cette ravissante idylle océanienne est l'œuvre d'un « très jeune

«mer

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<< enseigne de vaisseau, toujours en à cette heure même sur la côte « d'Afrique avec l'escadre d'évolution? Il « n'a porté son livre nulle part, ne connaît « personne à Paris, vit dans son carré " avec des officiers qui ne savent pas même « qu'il écrit, tout le jour à la manoeuvre et « au canon. » Voilà, du moins, ce que nous apprend M. Alphonse Daudet, dans le Journal officiel du 21 juin. Malheureusement il a cru devoir respecter l'anonyme dont s'est enveloppé l'auteur; mais ses renseignements mettent les chercheurs sur la voie. PAUL MASSON.

(Chandernagor.)

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La genèse du Ça ira (XIII. 358, 412, 498). MM. de Goncourt font réponse à cette question, à la p. 62 de leur Histoire de la Société française pendant la Révolution (Paris, E. Dentu, 1854, in-8), où ils l'expriment ainsi: « Le réquisitoire de la lanterne est le Çaira. Il venait du Nouveau Monde, ce refrain. Franklin, ce bon sens en lunettes, l'avait apporté dans une poche de son habit brun. Comme chaque jour on lui demandait des nouvelles de la Révolution américaine, et que cela était devenu un acquit de politesse, et une question d'habitude, le bonhomme économiste répondait dans un sourire: « Ça ira, ça ira. » La Révolution ramassa le mot, elle le fit hymne. Et, en 91, le Ça ira déjà donne une réputation à l'abbé Poirier, qui compose, pour son refrain national, un accompagnement de harpe; le Ça ira déjà scandalise un orgue de Couvent sous des doigts patriotes, en attendant qu'il tonne et rugisse l'Alleluia du sang. »

1

LA MAISON FORTE.

H. G. Zamarosciobaphus (XIII, 359). L'auteur de l'ouvrage : Somnium, in quo, præter et cætera, etc., est Emm. J. Gérh. Scheller, philologue allemand (22 mars 1735-5 juillet 1803). Le même est auteur d'un dictionnaire latin estimé, et de nombreuses di sertations philologiques. Il existe de lui une Biographie, avec portrait, par Heuser (Breslau, 1803). Je ne trouve aucune explication du nom de la ville de Mircavia; peut-être veut-on désigner Mersbourg, ville dans la province de Saxe. (Strasbourg.) F. L. M.

Un vieux monde pourri (XIII, 385). Le Voltaire du 12 septembre se trouve répondre à la question suggérée par le Voltaire du 21 mars: « M. Proudhon, nous dit Alceste, a eu tort de dire que LouisPhilippe avait pourri le vieux monde. Le monde n'était pas moins pourri sous l'ancienne monarchie et surtout sous le premier Empire, etc. » Où Proudhon a-t-il

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écrit cette phrase? L'expérience m'a appris à fuir les conjectures. Mais il n'est pas étonnant que le mot se soit gravé dans la mémoire de l'auteur de Les hommes et les mœurs sous Louis-Philippe.

ASMODÉE.

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Main de papier (XIII, 388). En allemand: Buch (livre, cahier). En anglais : a quire (cahier de livre non relié). - La designation « main » paraît avoir son origine dans un terme d'atelier. D'ancienne date (de même qu'aujourd'hui encore, lorsqu'on trempe le papier à l'imprimerie, pour le préparer à l'impression), on le divisait en paquets égaux de 25 feuilles, que l'on compte avec la main (55), en les repliant par un coin. Ces paquets sont croisés pour les passer par l'eau. Dans le commerce du papier, on réunit aussi les rames, pour certaines sortes, soit par cahiers de 24 ou 25 feuilles, dont 20 forment une rame, soit par cahier de 5 feuilles dont 100 forment une rame. Mais toujours est-il que ces cahiers étaient formés par des feuilles comptées, auxquelles on donnait une désignation spéciale dans chaque pays. Peut-être déjà, dans les fabriques de papier de Hollande, opérait-on de la même manière, ce qui est à supposer. A défaut d'une meilleure explication, je donne celleci.

On emploie le mot main aussi, en jugeant la force du papier, en le touchant; on dit un papier qui a de la main, comparativement à son poids; mais cette expression admet un autre sens. (Strasbourg.)

F. L. M.

Idées nouvelles sur différentes matières de grammaire (XIII, 391).— Je trouve, dans le t. IV du Manuel du Libraire (édit. de 1820), p. 298, 2o col.: Géographie historique, etc., par Dom Jos. Vaissette, Paris, 1755, 4 vol. in-4°. Les Idées nouvelles étant de 1722, peut-être s'agit-il d'une Géographie historique autre que celle de Dom Vaissette; peut-être aussi l'édition citée par Brunet dans son Manuel n'estelle pas la première. Néanmoins ce grand écart entre les dates me laisse des doutes. A quelle Académie le discours qui traite des voyelles a-t-il été prononcé ? A l'Académie française ou à l'Académie des Inscriptions et Belles-Letres? Il faudrait rechercher si l'un des Académiciens antérieurs à 1722 a été l'auteur d'une Géographie historique. Il y a une Géographie historique, par feu M. De Refuge, mise en lumière en 1645 par Charles Dubois Gamatz, mais elle est trop ancienne pour être celle dont l'auteur aurait fait un ouvrage en 1722. E.-G. P.

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