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n'eft point revoquée par les Princes euxmêmes, ce pouvoir eft & a été un droit réel & veritable, & l'Eglife en a pu, & en peut encore user, en établissant des empêchemens dirimans. Le Concile a donc pû definir avec raifon que l'Eglife avoit eu & avoit encore le pouvoir d'établir des empêchemens dirimans, distingués de ceux qui font exprimés dans le Levitique, contre l'enseignement de Luther, qui traitoic ces empêchemens de tyranniques & d'injuftes; pretendant qu'aucune puiffance n'avoit le pouvoir ni de les établir, ni de les fupprimer.

Nous ne nous étendons pas davantage fur un point deja clair & décidé ; & nous ne prenons pas la peine de répondre à quelques legeres reflexions de l'Oppofant, dementies par le fait, & contraires aux monumens les plus certains de l'Hiftoire Ecclefiaftique, auxquels nous le renvo yons volontiers, pour fa plus grande inftruction.

Enfuite, fuivant l'ufage ordinaire, on fit la lecture des Decrets fur la priere, fur la vie & l'honnétête des Clercs, fur les Conferences de Morale, & fur les Me. moires, avec la fupplique à prefenter à S A. R. notre Souverain, concernant l'abolition des Fiançailles, la diminution des empêchemens dirimans du Mariage, la reforme des fermens, la reduction des Fêtes, la nouvelle diftribution du District des Paroiffes, l'approbation d'un plan de reforme pour les Reguliers, & la convo cation d'un Concile National.

Ces Decrets & ces Memoires, ayant été lus, & unanimement approuvés par les Peres, on proceda à leur foufcription, comme dans les autres Seffions.

Le premier Secretaire indiqua ensuite la feptieme Seffion, au 28 Septembre, à 8 h. du matin, pour déterminer l'autorité des Conftitutions Synodales, & la Conclufion du S. Concile.

La prefente (VI.) Seffion fut termi

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1.

I.

DECRET,

Sur la Priere.

LA dépendance neceffaire & per

petuelle où eft la Creature intelligente de fon Createur, de fon Souverain Seigneur, de fon Unique Principe & de fa derniere fin, éxige que l'homme en quelque état qu'on le confidere, s'humilie devant la Majefté de fon Dieu, medite, avec une profonde adoration, fes' Gran deurs, les œuvres merveilleufes de fa fageffe & de fa puiffance; qu'il le beniffe, qu'il l'invoque; qu'il lui rende graces; qu'il s'éleve vers lui, & qu'il s'uniffe à lui pár des actes frequens d'amour. Cette elevation de l'ame vers Dieu, ces mouvemens de l'efprit vers l'Etre fuprême, cet -hommage qu'il rend à la Majefté de fon

Createur, peut en un fens general, être appeile Priere.

II. Mais fi on confidere de plus que Dieu eft l'Auteur de toutes chofes; que toute grace excellente & tout don parfait vient d'en haut, & defcend du Pere des lumieres; que tout ce qu'il y a de bon, de faint & de parfait, dans l'ordre de la nature, de la grace & de la gloire, dépend de lui, & eft une participation de fa bonté; on comprend facilement que P'homme eft dans une continuelle neceffi. té de recourir à Dieu, de lui adreffer d'humbles & ferventes prieres, pour ob, tenir de fa mifericorde les biens qu'il croit fermement par la Foi, qu'il attend par l'Esperance, qu'il defire & qu'il aime · par la Charité. Cette humble, demande, qui ne peut jamais être féparée des mou, vemens d'amour, d'adoration, de louange, d'actions de graces, eft à parler plus proprement, ce que nous appellons Priere.

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III. Quoique la Priere, prife dans ce

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