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la situation de maître Jacques) et la scène du diamant que Scapin enlève du doigt de Pantalon pour le donner à Flaminia, ce que le vieillard n'ose empêcher. Dans cette scène, il y a encore une différence essentielle, c'est que Pantalon est géné

reux.

On a peine à se figurer que Molière, ayant recueilli de tous côtés tant de matériaux différents, soit parvenu à en composer un ensemble parfait. C'est un effort aussi admirable que s'il eût entièrement imaginé le sujet. En effet, lorsque l'ouvrage d'un homme ordinaire se forme de diverses conceptions qui ne lui appartiennent pas; on reconnoît toujours des parties qui ne vont pas ensemble, qui ne peuvent s'accorder, et qui produisent des disparates choquantes; au lieu que l'homme de génie se rend maître de tout ce qu'il daigne emprunter, se l'approprie en quelque sorte; et les beautés différentes qu'il emploie semblent couler de la même source. Aucun auteur n'a porté plus loin que Molière cette force de conception qui soumet tout aux idées de celui qui la possède. Il est aussi grand lorsqu'il imite que lorsqu'il invente.

Le mérite de L'AVARE ne fut pas senti aux premières représentations; mais Boileau, qui se déclara ouvertement l'admirateur de cette pièce, ramena les esprits éclairés; et le public partagea bientôt leur opinion.

FIN DU TOME QUATRIÈME.

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