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renversées, et les fragmens des piédes taux employés dans la construction d'un édifice. Cette circonstance, indépendamment du caractère de l'architecture, prouve donc que le temple de Ptolémaïs dont M. Pacho a dessiné les ruines, appartient au temps de la domination romaine. IV. Ce voyageur a trouvé encastrée, dans le mur d'un château à Ptolémaïs, une pierre sur laquelle on lit ce fragment:

`ΕΒΑΣΤΟΣ ΑΝΤΟΝΙΑ ΚΑΛΥ
ΚΑΙΣΑΡΟΣ ΘΜ·

Ce n'est évidemment que le milieu d'une inscription en deux lignes. II s'agit d'en retrouver le commencement et la fin. Quelque hardie que puisse paroître la restitution suivante, je crois cependant que, comme elle satisfait aux conditions qu'exige l'état du fragment, elle réunit beaucoup de probabilités en sa faveur.

D'après ce qui a été dit plus haut, la petite ligne qui commence par KAIZAPOZOM a dû se trouver au milieu de la grande; c'est la principale condition que devra remplir la restitution de l'une et de l'autre.

Et d'abord, le mot KAIZAPOZ, dans les inscriptions impériales, est toujours suivi du mot ZEBAXTOY, à moins qu'il ne s'agisse d'Auguste, le seul empereur qui ait été désigné quelquefois par le simple mot KAIZAP: or, les lettres Oм qui viennent après prouvent que le mot ZEBASTO n'a pu le suivre. Cette dédicace appartient donc au règne d'Auguste.

ΣΕΒΑΣΤΟΣ

Il devient alors vraisemblable que le nom ANTONIA qu'on lit à la première ligne, désigne Antonia, nièce d'Auguste, mère de Germanicus et de Claude, épouse de Drusus l'Ancien. S'il en est ainsi, son nom a dû être suivi de ceux de Claude Drusus, et en effet les lettres KAAY paroissent bien appartenir à KAAY [AIOY], nom qui, dans ce cas, étoit suivi de ΝΕΡΩΝΟΣ ΔΡΟΥΣΟΥ..... ΓΥΝΗ ou ΓΥΝΑΙΚΙ; car Antonia doit être au datif: l'omission de l'iota adscrit ne peut surprendre dans une inscription de ce temps. Les noms de ce prince se présentent ordinairement dans un autre ordre (Nero Claudius Drusus); mais cette différence ne doit pas arrêter: bien des exemples la justifieroient au

besoin.

En troisième lieu, les lettres EBAΣTOE, qui précèdent et qui proviennent évidemment de ZEBAZTOE, ne peuvent cependant désigner Auguste; car le nominatif en un tel endroit seroit inexplicable. On peut encore regarder comme à-peu-près certain que c'est le reste da titre de φιλοσέβας, analogue a celui de φιλορωμαίος, que prennent

souvent des particuliers et des villes, comme ceux de Carrhes sur les médailles, et sur-tout à ceux de φιλοκαῖσας (1), φιλοπβέριος, φιλοκλοςdos (2), &c. épithètes de flatterie qui se trouvent sur des monumens de différens genres. Ici Casos désigne, dans le même sens, le dévouement du peuple de Profémaïs à l'empereur Auguste. Il y avoit donc, avant le mot Αντωνίᾳ, Πτολεμαιέων ο δήμος ὁ φιλοσέ

βασις.

Le mot KAIZAPOΣ, de la troisième ligne, doit dépendre de la date exprimée étous ou L, selon l'usage: dans ce cas, les lettres Oм пe. peuvent guère être autre chose que le cominencement du nom d'un desi mois égyptiens, les seuls, qu'on trouve dans les inscriptions grecques de la Cyrénaïque ces lettres ne conviennent à aucun autre mieux qu'a DAMENNO. Ainsi, la date étoit exprimée comme dans ces inscriptions d'Egypte et de Nubie: Tous AA Kairapos, wi (3); ou bien ἔτους ΛΒ Καίσαρος, φαωφί (4); ou enfin L. ΛΑ Καίσαρος Παῦνι 1Β (5).

Il est impossible de savoir si le quantième du mois a suivi le nom aueva, ce qui importe peu, puisqu'il ne s'agit que d'une seule lettre ou deux au plus. Les mots Kaiapos paura devant correspondre au milieu de la première ligne, il doit se trouver autant de lettres avant celle qui correspond à la première de Kaírapos, qu'après celle qui est au-dessus de la dernière de paura; or, cette condition importante est exactement remplie par la restitution suivante, fondée sur les observations qui précèdent :

Πτολεμαιέων ὁ δῆμος ὁ φιλοσέβαςος Αντωνία, Κλαυδία Νέρωνος Δρούσου Γερμανικό γυναικί. Ι.. Πτολεμαιέων ὁ δῆμος ὁ φιλοσέβας

Καίσαρος φαίμενων...

« Le peuple Philosébaste de Ptolémaïs, à Antonia, femme de » Claude Néron Drusus Germanicus. L'an... de César, au mois de » phaménoth. »

V. Un fragment d'une autre dédicace impériale a été trouvé à Cyrène, précisément en face d'un ancien temple dont il reste encore des ruines considérables. Tout près de ce temple, est une fontaine audessus de laquelle se trouve l'inscription :

LIF ΔΙΟΝΥΣΙΟΣ ΣΩΤΑ

(1) Philo ad Caïum, p. 772 D, 778 D. Inscr. dans Koehler, Mon. de la reine Comosarye, p. 68, 69. (2) Spanh. Præst. num. p. 52, 477, 520, 524. -(3) Recherches c. p. 162.-(4) Les mêmes, p. 864.-(5) Les mêmes, p, 166.

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L. ΙΓ Διονύσιος Σώτα, ἱερεπτεύων (1) τὰν κράναν ἐπεσκεύασε. «L'an XIII. » Dionysius, fils de Sotas, exerçant la prêtrise, a réparé la fontaine. » On a tout lieu de croire que cette fontaine est celle d'Apollon, et que le temple dont les ruines sont voisines est celui de ce dieu. Cela est confirmé par le fragment de dédicace dont nous parlons. M. Pacho l'a copié d'après une bande de marbre blanc, qui a fait partie de l'arc d'un hémicycle, dont l'inscription occupe la courbe intérieure. Je soupçonne que cette bande appartient au dossier d'un exèdre qui a dû être fort grand; car le bloc, qui a près de cinq pieds de long, est très légèrement courbé. Cet édifice fut élevé en face du temple d'Apollon, avec l'argent fourni par les prêtres, comme le dit l'inscription dont il ne reste que ceci :

ΤΩ ΣΕΒΑΣΤΩ ΑΡΧΙΕΡΕΩΣ ΣΩΤΕΡΙΑΣ ΚΟΙΝΤΟΣ ΛΟΥΚΑΝΙΟ

ΤΟ ΣΕΚΤΑΣΙΩΝ ΤΩ ΑΠΟΛΛΩΝΟΣ ΙΕΡΕΩΝ ΕΠΙΔΟΣΙΟ

ΑΝΕΘΗΚΕΝ,

Les mots ΤΩ ΣΕΒΑΣΤΩ ΑΡΧΙΕΡΕΩΣ, dans la première ligne, annoncent qu'il s'agit d'Auguste. La place du mot évébnxev, qui a dû correspondre au milieu de l'inscription, montre qu'il manque aux deux lignes précédentes trente-deux à trente-quatre lettres. Ces indications suffisent pour rétablir la première ligne; quant à la seconde, cela est tout-à-fait impossible, puisque la lacune a dû être remplie par les titres de Quintus Lucanius qu'on ignore, et par le nom de l'édifice, qu'on ne connoit pas davantage. Voici la lecture de ce qui existe encore et la restitution de ce qu'il est possible de rétablir,

Ὑπὲρ τῆς αὐτοκράτορος Καίσαρος, θεῶ ὑτῶ, Σεβας, ἀρχιερέως, σωτηρίας, Κόϊντος Λουκάνιος ..ἐκ τῆς τῶν Ἀπόλλωνος ἱερέων ἐπιδόσιος ανέθηκεν.

« Pour le salut de l'empereur César, fils du dieu [César], Auguste,

(1) Forme inconnue pour ἱεραπεύω: on connoissoit déjà ἱερείτης et ἱερεῖπς.

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a élévé ce.

» pontife, Quintus Lucanius [.

>>

» la contribution fournie par les prêtres d'Apollon. »

], avec

Le seul changement que je me sois permis, c'est de faire un I du T, au commencement de la première ligne, pour avoir la fin du mot via (dor, pour vioũ).

LETRONNE..

MANUEL d'instruction pratique des Sourds-muets, par M. Bébian ; ouvrage adopté par le Conseil d'administration de l'institution royale des Sourds-muets, accompagné de planches. Paris, 1827, deux vol.; un de format in-8., contenant les explications, et un in-4.0, pour les planches et les tableaux.

ON s'est depuis quelques années occupé de l'instruction des sourdsmuets avec une nouvelle ardeur. Le desir de perfectionner les méthodes d'après lesquelles cette instruction est dirigée dans nos établissemens publics, a fait entreprendre des recherches étendues sur tout ce qui se pratique et s'est pratiqué dans ce genre en différens pays : c'est un moyen assuré de recueillir des vues ingénieuses et nouvelles, des procédés particuliers et éprouvés, qui doivent servir tôt ou tard à J'amélioration de l'enseignement. Un écrivain distingué, dont le nom se rattache à tant de travaux utiles à l'humanité, s'est chargé de ce soin, et s'en est acquitté avec un succès que le talent seul, s'il n'étoit soutenu par un ardent amour du bien, pourroit difficilement obtenir. La tâche de le suivre dans les détails de ce beau travail est réservée à un autre rédacteur, bien plus en état d'en faire sentir toute l'importance: la nôtre, dans cet article, est d'indiquer le contenu d'un manuel pratique adopté par le conseil d'administration de l'institution royale de Paris. On verra par notre extrait ce qui se fait ici, dans ce moment: l'extrait de l'ouvrage de M. Degérando montrera plus tard ce qui se fait ailleurs, ce qui s'est fait autrefois, et ce qui doit se faire, pour que l'enseignement suive une marche progressive, et qu'on arrive enfin aux heureux résultats qu'on est en droit d'en attendre.

M. Bébian, auteur du manuel dont nous parlons, a partagé son ouvrage en deux parties, dont l'une est publiée sous le format in-4., et l'autre sous le format in-8. Mais cette division n'a d'autre objet que de séparer les tableaux imprimés et les planches gravées, qui

exigeoient plus d'étendue et de développement, du texte des explications, qui demandoit moins d'espace. La série des objets enseignés dans l'une et dans l'autre partie se subdivise en cent trente-un paragraphes, qui forment le sujet d'autant de leçons. Il suffira d'en indiquer la suite et l'enchaînement d'une manière générale, en nous bornant à quelques courtes observations sur les points qui paroîtront mériter de fixer l'attention.

L'instruction des sourds-muets, comme celle des enfans qui sont doués de tous leurs sens, commence par l'alphabet. On ne sauroit trop se hâter d'ouvrir avec les premiers les communications dont la langue vulgaire est l'instrument indispensable; et c'est comme une sorte de mal nécessaire que de débuter, dans une carrière si difficile, par enseigner aux élèves des signes sans valeur, tels que sont les élémens alphabétiques, privés de tout rapport avec les sons qu'ils représentent. La dactylographie, ou l'art de tracer avec les doigts en f'air des figures qui rappellent les lettres de l'alphabet, est le procédé dont l'utilité se fait le plus souvent sentir aux sourds-muets. En Allemagne, il consiste fréquemment à représenter la forme des lettres ordinaires comme si l'on écrivoit avec le doigt. Tout récemment, on a imaginé en France un autre procédé où les signes des lettres, devenus entièrement conventionnels, peuvent être exécutés avec une extrême rapidité; mais la dactylographie la plus usitée maintenant, participant des deux systèmes, présente quelque chose des inconvéniens de l'un et de l'autre. Plusieurs positions des doigts n'indiquent que d'une manière bien imparfaite la figure des lettres; d'autres ne se prêtent pas assez au genre de volubilité, s'il est permis d'employer ce mot, qu'on doit desirer d'atteindre. Toutefois M. Bébian nous assure que deux ou trois jours suffisent aux sourds-muets pour apprendre l'alphabet manuel; et c'est un espace de temps bien court, eu égard au parti qu'on peut tirer de cette acquisition pour la suite de l'enseigne

ment.

L'auteur insiste peu sur un genre de communication qui, sous divers rapports, a fixé l'attention des instituteurs et des personnes qui ont étudié ce sujet dans un point de vue philosophique, celui qui a lieu par les signes naturels. « Les gestes du jeune sourd-muet qui nous » arrive, dit M. Bébian, sont souvent trop vagues, trop uniformes, » trop diffus, pour servir d'intermédiaire entre l'idée et le mot. >>> On assure pourtant que des sourds-muets venus de différens lieux très-éloignés, et n'ayant encore reçu aucune espèce d'instruction, parviennent à s'entendre sur des objets plus nombreux qu'on ne seroit

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