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3. un calendrier musulman; 4.° l'histoire des aventures de Tamim Aldari, l'un des compagnons de Mahomet, et enfin quelques pièces détachées. (La suite au cahier prochain.)

DAUNOU.

RECHERCHES anatomiques et physiologiques sur la circulation dans les crustacés, par MM. Audouin et Milne Edwards, présentées à l'Académie royale des sciences, dans la séance du 15 janvier 1827. Paris, impr. de C. Thuau, rue du Cloître-Saint-Benoît, n.° 4, 1827, in-4.° avec figures.

Si l'on en jugeoit par le nombre des livres qui ont été publiés sur l'anatomie et la physiologie, on croiroit que ces deux sciences ont acquis toute leur perfection, qu'elles n'ont plus rien à gagner, que le corps animal est entièrement connu dans les parties qui le constituent, et dans l'action de ces parties les unes sur les autres; mais il s'en faut de beaucoup; on peut dire que c'est un champ qu'aucune maisson n'a encore épuisé. On s'est exercé d'abord à l'étude du corps de l'homme, comme présentant plus d'intérêt, puis à celui des animaux de différens ordres, de manière qu'on est parvenu jusqu'aux plus petits et jusqu'à ceux dont l'organisation est la plus obscure. Pendant longtemps on avoit recueilli des faits spéciaux qui se trouvoient isolés; depuis quelques années on a cherché à les coordonner, ce qui a fourni un corps de doctrine : l'anatomie et la physiologie ont pris rang parmi les sciences; elles ont fait de grands progrès. On s'est beaucoup occupé du genre nerveux, sur lequel les recherches ont été importantes. Les organes de la digestion, ou plutôt de la mastication, ont été décrits avec soin, dans les animaux vertébrés, et même chez les insectes. Mais les deux auteurs dont nous faisons connoître les observations, montrent que ce système étoit mal connu dans les crustacés, auxquels on a accordé des vaisseaux sanguins et une circulation sans qu'on sût comment elle s'opéroit.

Ce n'est que vers le milieu du XVII.° siècle qu'on rencontre quelques notions à ce sujet. Les premières sont dues à Willis, qui étudia l'organisation de l'écrevisse fluviatile, et décrivit la structure et la circulation du cœur de cet animal: cette description a paru incomplète. Après lui, Portius, traitant la même matière, n'a rien ajouté à ce qui étoit connu.

Swammerdami a donné plus de détails; mais ils ne paroissent pas entièrement satisfaisans. Roesel, venu au commencement du XVIII. siècle, a décrit l'écrevisse fluviatile mieux que Willis (nous rapportons icì l'opinion de MM, Audouin et Milne Edwards); mais il a commis une erreur en indiquant comme un vaisseau central ce qui n'est qu'un cordon nerveux de l'animal. Les connoissances anatomiques et physiologiques sur la circulation dans les crustacés, sont restées stationnaires jusqu'au moment où M. Cuvier a fait voir qu'un liquide injecté dans le cœur arrive bientôt aux différentes parties du corps, et que jamais il ne gagne les branchies qui en sont voisines; nos deux auteurs exposent l'opinion de ce célèbre naturaliste, en y ajoutant celles de plusieurs autres, tels que Latreille, Desmarest, Geoffroy Saint-Hilaire, Treviranus, Lund, de Blainville. Les divergences qu'ont vues dans les opinions de ces savans MM. Audouin et Edwards, les ont engagés à entreprendre un travail tendant à démontrer le mode de circulation dans les crustacés. Pour exécuter ce projet, vers la fin de l'été 1827 ils allèrent s'établir à Granville, petit port sur la côte de Normandie, riche en objets de zoologie, et dont les habitans se livrent presque uniquement à la pêche; là ils pouvoient trouver un grand nombre de crustacés, y faire des expériences sur ces animaux, et des dissections sur des individus parfaitement conservés. Ils n'eurent pas de peine à y rencontrer des personnes obligeantes qui leur procurèrent des facilités.

Le premier objet dont ils s'occupèrent a trait à la direction que suit le sang des crustacés dans le cercle circulatoire. Il existe à ce sujet des opinions contradictoires sur lesquelles des expériences seules pouvoient répandre de la lumière; celles qu'ils firent montrèrent que le sang se dirige des branchies au coeur. Il falloit ensuite rechercher si les canaux destinés à cette communication s'ouvroient directement dans les parties latérales de cet organe, ainsi que M. Cuvier l'avoit aperçu dans le homar, ou s'ils débouchoient dans un canal longitudinal, qui remonteroit de la région centrale vers la partie inférieure du cœur, comme M. Cuvier croit que cela a lieu dans le bernard l'hermite.

Il y avoit encore à déterminer la route que suit le sang en se portant du cœur aux différentes parties du corps, et comment il en revient aux branchies. Ces deux points nous paroissent avoir été éclaircis, comme les précédens, par des expériences ingénieuses sur un maia.

MM. Audouin et Edwards ont prouvé par des observations directes, 1. que le sang ne peut arriver aux branchies que par les vaisseaux situés à la face externe de ces organes; 2.° que de là ce liquide traverse les lames branchiales, passe au côté interne de la branchie, et arrive

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dans le vaisseau qu'on y remarque; 3.° que du vaisseau interne de la branchie, le sang se dirige vers le cœur en traversant des canaux logés sous la voûte des flancs; 4. que tous les vaisseaux en communication directe avec le cœur, à l'exception des canaux latéraux dont il vient d'être question, sont des artères destinées à porter le liquide nourricier dans toutes les parties du corps; 5.° enfin que le sang qui a servi à la nutrition des divers organes, et qui est ainsi devenu veineux, afflue de toute part dans de vastes sinus latéraux, d'où il revient dans les vaisseaux externes des branchies, pour se convertir bientôt en sang artériel, et parcourt de nouveau le cercle qui a été tracé. Il suit de là que la circulation des crustacés est analogue à celle des mollusques, ce qui confirme une opinion de M. Cuvier dans ses Leçons d'anatomie comparée.

Le deuxième objet de recherches est l'anatomie des vaisseaux artériels et des conduits veineux qui constituent le cercle circulatoire des crustacés. Les deux auteurs ont commencé par ceux de ces animaux dont l'organisation est la plus compliquée; ils ont étudié ensuite les espèces dont l'organisation est la plus simple. Ils ont voulu envisager la question sous un point de vue général, en constatant les faits nécessaires à la connoissance précise de la circulation: ne cherchant point à exposer dans tous leurs détails les modifications, de l'appareil circulatoire, mais choisissant comme type de chaque ordre une espèce commune, ils se sont bornés à indiquer les différences caractéristiques qui se sont offertes ailleurs. C'est ainsi qu'ils ont décrit, dans les décapodes brachiures, le cœur, le système artériel, le système veineux, en y comprenant les sinus, les vaisseaux afférens et efférens des branchies, les canaux branchio-cardiaques, et, dans les décapodes macroures, les mêmes organes; enfin ils font voir les différences qui existent entre ces espèces et celle qu'on appelle isopodes. Ils jugent que de l'organisation des crustacés aux insectes il n'y a qu'un pas, et ils se proposent de le prouver par de nouvelles recherches sur l'organisation des autres animaux articulés.

Cette seconde partie est accompagnée de dessins de grandeur naturelle, dans lesquels les distributions des vaisseaux sont représentés en couleur d'après des espèces qui appartiennent aux ordres principaux des décapodes, à queue courte et longue, et des stomapodes.

L'ouvrage de MM. Audouin et Edwards se distingue de beaucoup d'autres, en ce qu'il est l'exposé exact d'expériences faites avec toutes les précautions possibles, pour opérer des démonstrations et éclaircir des points sur lesquels il y avoit de l'obscurité. Ils ont pris le véritable et le seul moyen de découvrir les vaisseaux, employés à la circulation

dans les crustacés, et la manière dont cette fonction s'exécute; c'étoit de s'approcher des sujets sur lesquels ils devoient faire leurs recherches: aussi leur voyage et leur séjour à Granville les ont-ils bien servis. Lorsqu'ils ont présenté leur travail à l'Académie des sciences, deux commissaires qu'elle a nommés, MM. Cuvier et Duméril, en ont fait un rapport favorable.

TESSIER.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

INSTITUT ROYAL DE FRANCE.

LE vendredi 25 juillet, l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres a tenu sa séance publique. Elle avoit proposé pour sujet du prix qu'elle devoit adjuger dans cette séance, de tracer le tableau des relations commerciales de la France et de divers états de l'Europe méridionale avec la Syrie et l'Egypte, depuis la décadence de la puissance des Francs dans la Palestine, jusqu'au milieu du XVI. siècle; de déterminer la nature et l'étendue de ces relations; de fixer la date de l'établissement des consulats en Egypte et en Syrie; d'indiquer les effets que produisirent sur le commerce de la France et de l'Europe méridionale avec le Levant la découverte du passage par le Cap de Bonne-Espérance et l'établissement des Portugais dans l'Inde. Le prix, consistant en une médaille d'or de la valeur. de 1,500 fr., a été adjugé au mémoire enregistré sous le n.° 2, et qui porte cette épigraphe: L'histoire du commerce est celle de la communication des peuples. Montesquieu, Esprit des lois, liv. XXI, chap. v. L'auteur est M. G. B. DEPPING, membre de plusieurs sociétés littéraires, que l'Académie couronne cette année pour la deuxième fois. (Voy, Journal des savans, août 1822, p. 504; mars et mai 1826, pag, 171-178, 281-291.) -L'Académie renouvelle l'annonce qu'elle fit l'année dernière, des sujets des prix qu'elle adjugera dans la séance publique du mois de juillet 1829. Le premier de ces sujets est de rechercher quel fut l'état politique des cités grecques de l'Europe, des îles de l'Asie mineure, depuis le cominencement du 11. siecle avant notre ère, jusqu'à l'établissement de l'empire de Constantinople. Les concurrens doivent recueillir, dans les écrivains. et dans les monumens de tout genre, tous les faits propres à faire connoître, soit l'administration intérieure de ces cités, soit leurs rapports entre elles et avec l'empire. L'Académie croit convenable d'avertir que les recueils d'inscriptions sont au nombre des sources principales où l'on trouveroit des renseignemens abondans et précieux. Il ne faudroit pas non plus négliger les inscriptions publiées par les voyageurs du siècle dernier et par ceux de nos jours; mais ce sont sur-tout les ouvrages de numismatique qu'il sera nécessaire de consulter pour réunir des notions positives sur l'histoire, l'indépendance plus ou moins absolue, l'organisation politique et le régime administratif des cités helléniques

de la Grèce proprement dite, de la Macédoine, des îles de la Thrace, de l'Asie mineure et des côtes du Pont-Euxin. Le prix sera une médaille d'or de la valeur de 1,500 francs. Le deuxième sujet de prix consiste à donner l'exposition exacte du système de philosophie connu sous les noms de néoplatonisme, philosophie éclectique ou syncrétisme, qui a été enseignée par les philosophes de l'école d'Alexandrie et des écoles contemporaines, notamment de celles d'Athènes et de Rome, depuis la fin du 11. siècle de l'ère chrétienne, jusqu'à la conquête de P'Egypte par les Arabes. Les concurrens devront sur-tout examiner si cette philosophie n'est que la doctrine primitive de Platon, ou faire voir en quoi elle en diffère; et, dans ce cas, indiquer les emprunts que les auteurs de ce système peuvent avoir faits aux doctrines orientales, ainsi qu'à la doctrine chrétienne et à celle des sectes nées dans le christianisme. Le prix sera une médaille d'or de la valeur de 1,500 francs. Les ouvrages envoyés au concours devront être écrits en français ou en latin, et ne seront reçus que jusqu'au 1er avril 1829. Ce terme est de rigueur. L'Académie propose pour sujet d'un autre prix qu'elle adjugera dans la séance publique du mois de juillet 1830, de tracer le tableau des changemens survenus dans la géographie des Gaules après la chute de l'empire romain, dans le but de faire connoître les noms des villes, cantons, provinces, comtés, duchés, et toutes les divisions civiles, territoriales (1) et militaires de la monarchie française en-deçà du Rhin, sous les deux premières races de nos rois. Le prix sera une médaille d'or de la valeur de 1,500 francs. Les ouvrages seront reçus jusqu'au 1er avril 1830. Les concurrens sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des ouvrages qui auront été envoyés au concours; mais les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies, s'ils en ont besoin.

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Feu M. Allier de Hauteroche a légué une rente de 400 francs sur l'État pour la fondation d'un prix annuel, en faveur de l'anteur qui, au jugement de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres, aura publié, dans le cours de l'année, le meilleur ouvrage de numismatique. L'acceptation de ce legs a été autorisée par une ordonnance royale en date du 6 mars 1828. En conséquence, l'Aca lémie annonce qu'elle décernera, dans la séance du mois de juillet 1829, un prix de la valeur de 400 francs au meilleur ouvrage de num matique publié à partir du 1er janvier 1824. Les auteurs des ouvrages qui seroient de nature à être admis à ce concours, sont invités à les faire parvenir au secrétariat de l'Institut avant le 1. avril 1829.

Son Exc. le Ministre Secrétaire d'état de l'intérieur, s'étant fait rendre compte de l'état des travaux relatifs aux recherches sur les antiquités de la France, ordonnés par la circulaire du 8 avril 1819, a reconnu que ces travaux, par leur importance pour l'histoire nationale, méritoient d'obtenir de nouveaux encouragemens, et' a jugé à propos d'accorder trois médailles d'or, de 500 fiancs chacune, aux trois auteurs qui, au jugement de l'Académie, auroient envoyé les meilleurs mémoires sur les antiquités de la France: l'Académie a décerné ces trois médailles à M. le comte D'ALLONVILLE, préfet du département de la Meurthe (voy. notre cahier d'avril dernier, p. 251); à M. JOUANNET, préposé à la conservation des antiquités du département de

́ (1) C'est par erreur qu'on a imprimé commerciales dans le programme de l'Académie et dans le Moniteur.

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