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la Gironde ; et à M. REVER, correspondant de l'Académie. Le rapport détaillé que l'Académie adresse à S. Exc. le Ministre de l'intérieur, fait connoître l'objet de tous les mémoires relatifs aux antiquités nationales qui lui sont parvenus jusqu'à ce jour. Un extrait de ce rapport a été lu dans la séance publique, où l'on a entendu ensuite une Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. le comte Lanjuinais, par M. Dacier, secrétaire perpétuel; un morceau intitulé Nouveaux Renseignemens sur la ville de Petra et le pays des Nabathéens, par M. le comte Alex. Delaborde; un Extrait des observations. de M. Gail sur le passage des Alpes par Annibal; des Considérations sur l'état des sciences naturelles chez les peuples de l'Asie orientale, par M. AbelRémusat; et l'Extrait d'un mémoire sur les lois agraires chez les Romains, par M. Dureau de la Malle.

M. Jean-Antoine Houdon, statuaire célèbre, membre de l'Académie royale des beaux-arts, a terminé sa longue et honorable carrière, le 16 juillet 1828; il étoit né à Versailles le 20 mars 17.41. Il a fait à Rome une statue de Saint Bruno; à Philadelphie, celle de Washington, placée dans la salle des séances du congrès américain; à Paris, celles de Morphée, de l'Écorché, de la Frileuse, de Diane, de Cicéron; le Voltaire assis qui se voit au théâtre francais, &c. &c.; les bustes de Louis XVI, de Louis XVIII, de Franklin, de Turgot, du général la Fayette, de Molière, la Fontaine, J. J. Rousseau, Dalembert, Diderot, Buffon, Barthélemy, Gerbier, Colin d'Harleville; de M. de Pastoret, &c.

L'Académie des sciences a perdu l'un de ses membres, M. Bosc, dont les funérailles ont eu lieu le 13 de ce mois. Plusieurs discours y ont été prononcés. « Nous savons, a dit M. Duméril, que le nom de M. Bosc restera désormais » inscrit dans les fastes des sciences naturelles, dont il a hâté les progrès en »France par ses recherches infatigables et par le zèle ardent qu'il a mis cons»tamment à en propager les résultats. La zoologie, la botanique, la miné»rálogie et l'agriculture ont été les objets principaux de ses travaux nombreux » et de ses écrits justement estimés. Mais c'est à nous, ses contemporains, d'esquisser son honorable caractère, et de faire connoître quelques-unes de ses vertus privées. L'énergie et la droiture, la loyauté et la franchise, voilà » les principales qualités morales qui ont distingué M. Bosc dans les places supérieures qui lui furent confiées successivement, dans l'administration des »postes et des hôpitaux civils, dans nos relations diplomatiques avec les »Etats-Unis, dans l'inspection des pépinières établies par le gouvernement. » Le dévouement au malheur et à l'amitié proscrite, la force d'ame et le cou»rage manifestés dans nos troubles civils, ont fait de M. Bosc l'objet de l'admi>>ration de ses concitoyens, et lui ont valu ces visites honorables, ces entretiens » particuliers, cette sorte d'hommage rendu à ses vertus par les empereurs d'Autriche et de Russie. Une maladie longue et douloureuse a privé M. Bosc de son » activité: il a succombé tout-à-coup avec la conscience de l'homme probe, mais » qui ne laisse malheureusement pour héritage à sa veuve désolée et à sa nombreuse et intéressante famille qu'un nom respectable. »>

M. Cuvier a dit que M. Bosc, passionné dès sa plus tendre jeunesse pour »l'étude de la nature, a, l'un des premiers, introduit en France les méthodes rigoureuses, le langage précis et pittoresque de l'école linnéenne. Non » moins ardent pour propager ce que les productions de la nature ont d'utile pour les hommes, l'un des premiers aussi il a su allier avec succès l'histoire

» naturelle scientifique avec l'agriculture pratique. Dans la faveur comme dans » la disgrace, dans les places lucratives comme dans la pauvreté, en France, » en Amérique, M. Bosc fut toujours le même: dur pour lui, obligeant pour » les autres, inaccessible à toute tentation, dévoué à ses amis, jusqu'à tout leur »sacrifier, jusqu'à tout braver pour eux. Son nom iroit de compagnie avec ceux » des Fabricius, des Bruguières, des Lamark, des Lacépède, quand, par ses propres » ouvrages, il ne seroit pas placé au même rang que ces hommes célèbres. Mais »sa coopération directe au Dictionnaire d'histoire naturelle et à celui d'agriculture, les nombreux et importans articles dont il a enrichi ces recueils, » lui font à lui-même un nom auquel bien d'autres seront honorés de s'être associés. Est-ce à un tel homme que l'on devoit rendre ses derniers jours si amers, les abréger même, en le privant de près de moitié de sa chétive exis»tence, et cela, lorsque vieux, infirme et chargé d'une famille nombreuse, il »ne dépendoit pas de lui de se retrancher dans cette indifférence pour les »jouissances de la vie, qui l'avoit soutenu à l'âge de la force! Son courage » du moins ne s'est pas démenti dans ces cruelles circonstances. Au milieu » de ses longues douleurs, au milieu des plus grandes privations, nous l'avons » vu toujours serein, toujours occupé des autres, cherchant avant tout à cacher » ses souffrances à ceux qui l'entouroient. Le voilà, après tant de traverses, à »l'asile du repos. Ne formons plus qu'un vou, le dernier sans doute que » dans sa sollicitude pour des êtres chéris il ait formé lui-même; espérons que » la noble main qui à su adoucir ses derniers momens, n'oubliera point ce qui » est dû à la famille d'un homme vertueux qui a rendu de si longs et de » si grands services aux sciences et à son pays. »

« Je ne veux point énumérer ici les utiles travaux de M. Bosc, a dit » M. Silvestre; il faut un cadre plus étendu, il faut un temps plus long pour » citer les ouvrages remarquables qu'il a publiés, les découvertes utiles qu'il » a faites, pour faire connoître les services qu'il a rendus et les traverses qu'il » a éprouvées. Il supportoit l'adversité avec la même fermeté, avec la même » constance, qu'il recherchoit la vérité et qu'il obligeoit ses amis. Excellent »époux, excellent père, excellent confrère, le bonheur de sa vie étoit tout » entier dans ses affections. Les inquiétudes, les tourmens, les sanglots étouffés » de tous ceux qui l'entouroient, ont déchiré son cœur pendant la longue et » cruelle maladie qui vient de terminer sa carrière : il n'a que trop vivement > senti combien d'êtres qu'il chérissoit tendrement, avoient attaché leur bor>>heur à son existence. M. Bosc, né dans une honnête aisance, fils d'un mé»decin célèbre, a travaillé sans cesse pour les progrès des arts qui influent » le plus sur le bonheur de la société; il a rempli, à différentes époques, des » places élevées; il meurt sans aucune fortune: il avoit conservé toute sa vie >> une inflexible probité, un besoin constant d'obliger, et un désintéressement » qui ne lui laissoit desirer d'autres biens que ceux qu'il pouvoit faire servir >> au bonheur de ses amis et à l'utilité publique. »

Nous avons promis d'indiquer sommairement quelques-uns des travaux de l'Académie des sciences depuis le milieu de l'année dernière, d'après les rapports de ses secrétaires perpétuels, MM. Fourier et Cuvier,

Partie mathématique. Un supplément au cinquième volume du Traité de la mécanique céleste a été trouvé parmi les papiers de M. de la Place. Plusieurs mémoires lus par M. Cauchy ont eu pour objet l'application du calcul des

résidus à la solution des problèmes de physique mathématique, le choc des corps élastiques, la pression des corps solides, la transformation des fonctions en intégrales doubles, et l'intégration des équations linéaires aux différences partielles, &c. Un travail de M. Poisson sur le mouvement de rotation de la terre, tend à faire disparoître la différence des solutions que l'on a données des deux problèmes de la translation et de la rotation des corps célestes. M. Biot a consigné dans un mémoire sur la figure de la terre, les résultats des mesures du pendule qu'il a prises en 1824 et 1825, avec M. son fils, sur l'arc de parallèle qui s'étend de Bordeaux à Fiume en Istrie, et sur la portion australe du grand arc de méridien qui, partant des îles Shetland, traverse l'Écosse, l'Angleterre, la France, passe sur une partie de l'Espagne, et se termine entre l'Europe et l'Afrique dans la petite île de Formentara. L'auteur, après avoir réuni ces observations à celles qu'il avoit précédemment faites sur les autres portions des mêmes arcs, soit seul, soit avec MM. Mathieu et Bouvard, cherche les rapports qu'elles indiquent entre les intensités de la pesanteur sur les divers arcs que ces expériences embrassent, et il arrive à des conséquences bien différentes de celles auxquelles on paroissoit s'être arrêté jusqu'alors. Il trouve que l'accroissement de la pesanteur, en allant de l'équateur vers le pôle, n'est pas, du moins à l'occident de l'Europe, tel que l'exigeroit une figure elliptique résultant des conditions de constitution intérieure employées jusqu'à présent par la théorie. Le même académicien a lu un mémoire sur la double réfraction. Deux mémoires de M. Fourier concernent, d'une part, les températures du globe terrestre et des espaces planétaires; de l'autre, la distinction des racines imaginaires et l'application de théorèmes d'analyse algébrique aux fonctions appelées transcendantes, et spécialement aux questions de ce genre qui appartiennent à la théorie de la chaleur. L'un des tableaux annexés aux observations météorologiques de M. Bouvard à l'observatoire de Paris, présente pour une année moyenne, dans cette ville, cent quatrevingt-deux jours de ciel couvert, cent quatre-vingt-quatre nuageux, cent quarante-deux de pluie, cinquante-quatre de gelée, cent quatre-vingts de brouillards, douze de neige, neuf de grêle ou grésil, et quatorze de tonnerre. -M. Navier a entretenu l'Académie du mouvement d'un fluide élastique qui s'écoule hors d'un réservoir ou gazomètre; M. Savart, des sons produits par les vibrations d'une lame mince qu'un courant d'air a ébranlée... — -M. Girard s'est occupé des grandes routes, des canaux de navigation et des chemins de fer, sujet qui se rattache d'une manière immédiate aux besoins de l'industrie; il a aussi communiqué à l'Académie une notice sur les étalons de l'ancienne coudée égyptienne. On doit à M. Poinsot un mémoire sur la composition des momens en mécanique; à M. Damoiseau, des observations sur la comète périodique de six ans et, et sur celle de trois ans et . - Le dépôt général des cartes et plans de la marine et des colonies, que dirigent M. le contre-amiral de Rossel et M. Beautemps-Beaupré, a continué de s'enrichir des travaux de MM. les ingénieurs hydrographes. Ils ont terminé les opérations qui procureront aux navigateurs des cartes très-détaillées de toutes les côtes du golfe de Gascogne et de tous les ports de ces côtes. -M. Moreau de Jonnès a exposé le résultat de ses recherches sur la vie civile et' l'économie domestique des Romains au IV. siècle de notre ère. A la suite de l'analyse des travaux de l'Académie se trouvent quelques-uns des rapports qui

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lui ont été faits sur les mémoires de savans étrangers, particulièrement sur ceux de M. Francœur, relatifs aux mesures anglaises et à l'enseignement du dessin linéaire. — Au nombre des ouvrages relatifs aux sciences mathématiques imprimés en 1827 par les membres ou correspondans de l'Académie, on distingue la quatrième édition du Traité élémentaire du calcul différentiel et du calcul intégral, par M. Lacroix; l'Histoire de l'astronomie au XVIII. siècle par M. Delambre, publiée par M. Mathieu; la partie historique du Voyage de l'Uranie sous les ordres de M. le capitaine Freycinet, &c.

Partie physique. M. Moreau de Jonnès a communiqué la notice des tremblemens de terre qui ont eu lieu aux Antilles en 1827. On en a compté dix, dont il n'est résulté aucun événement fâcheux; mais celui du 30 novembre a été violent et a duré so secondes. C'est le plus fort et le plus long qu'on ait éprouvé aux Antilles depuis près d'un siècle. — D'utiles expériences sur la combinaison des substances gazeuses sont dues à M. Dumas, qui annonce la découverte d'un chlorure gazeux de manganèse, correspondant à l'acide manganésique.-M. Polydore Boulay a reconnu que les iodures métalliques, d'après leur position relative dans l'echelle électrique, jouent les unes le rôle d'acide, les autres celui de base, et s'unissent de manière à produire des espèces de sels. Le même chimiste et M. Dumas ont étudié l'acide sulfo-vinique qui se dégage dans l'opération par laquelle on fait l'éther: leurs expériences les ont conduits à reconnoître que l'acide sulfo-vinique est composé d'un atome d'acide hyposulfurique contre deux atomes d'huile douce du vin. - La garance a été soumise à une nouvelle analyse par MM. Colin et Robiquet, qui ont trouvé dans cette plante deux substances appelées par eux alizarine et purpurine. Toutes deux sont fusibles, volatiles, cristallisables par sublimation, dissolubles dans l'éther; mais la purpurine est douée à un bien plus haut degré du pouvoir tinctorial. Trois ouvrages généraux de chimie ont été publiés par des membres ou des correspondans de l'Académie: la cinquième édition du Traité de chimie de M. Thénard, le Nouveau Système de philosophie chimique de M. Dalton, et le Traité des manipulations chimiques de M. Faraday.

Quatre des Mémoires minéralogiques présentés par M. Berthier concernent le pétro-silex rouge de Sahlberg; un minerai d'antimoine découvert en Allemagne, et dont on n'avoit pu extraire le métal; une substance jaune, tendre, onctueuse, qui se trouve en rognons dans les argiles ferrugineuses, où l'on exploite le minerai de manganèse, dit vulgairement de Périgueux. - MM Delcros et Roset ont présenté un travail sur les montagnes qui bornent au sud les étangs de Caroute et de Berre en Provence. Les recherches géologiques de M. de Bonnard, dans le département de la Côte-d'Or, ont été continuées, et se sont étendues aux départemens de la Nièvre, de Saone-et-Loire, de fa Loire et du Rhône. L'auteur anglais des Reliquiæ diluviana, M. Buckland, en visitant la caverne d'Oiselles près de Besançon, jugea que des couches de stalactites qui la tapissent devoient recouvrir quelques dépôts d'ossemens. Des fouilles dirigées par M. Gevril, conservateur du cabinet de Besançon, ont justifié les conjectures du savant étranger. On a trouvé beaucoup de crânes et d'os de la grande espèce d'ours à front bombé, déjà reconnue dans les cavernes d'Allemagne, et qui a entièrement péri. Une autre caverne, située à Echenoz près de Vesoul, a été examinée récemment par M. Thiriat, qui y a trouvé des os d'hyène et de plusieurs herbivores. Les départemens de la Gi

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ronde et de l'Aude possèdent de pareilles excavations: MM. Marcel de Serres et Dubreil s'occupent d'en décrire une, découverte, il y a trois ou quatre ans, à Lunel-Vieil, département de l'Hérault. — On doit à M. Cordier un important Mémoire sur la température propre du globe. Les expériences du savant académicien aboutissent à montrer qu'il suffiroit de descendre à vingt et trente lieues pour rencontrer une chaleur capable de fondre toutes les laves et la plupart des roches connues. Il faut donc croire que l'intérieur du globe conserve encore sa fluidité primitive: l'écorce solide s'épaissit à mesure du refroidisse ment; mais cette épaisseur n'est pas encore au-dessus de la cent vingtième partie du diamètre, et n'est d'ailleurs point par-tout égale : c'est une des causes qui font varier les différens climats, indépendamment de leur latitude. Il est même probable que l'écorce du globe jouit encore d'une certaine flexibilité, qui expliqueroit plusieurs phénomènes,comme les tremblemens de terre,l'élévation progressive du sol que l'on croit observer en Suède, l'abaissement que l'on assure avoir lieu sur d'autres côtes. Lorsque deux liquides, de densité ou de nature chimique différente, sont séparés par une cloison mince et perméable, il s'établit au travers de cette cloison deux courans dirigés en sens inverse et inégaux en force: ces deux courans existent dans les organes creux qui composent les tissus organiques, et c'est là que M. Dutrochet les a désignés sous les noms d'endosmose pour le courant d'introduction et d'exosmose pour le courant d'expulsion: ses expériences ont jeté un grand jour sur ce double phénomène. -M. de Mirbel s'est occupé du liber des arbres et des arbrisseaux à deux cotylédons; et il a présenté à l'Académie des recherches sur la distribution géographique des végétaux phanérogames de l'ancien monde, depuis l'équateur jusqu'au pôle arctique. M. du Petit-Thouars a fait connoître quelques particularités de la végétation des conifères, importantes pour leur culture.-M. Turpin, qui s'est livré à tant de recherches microscopiques sur le tissu intime des végétaux, les a portées cette année sur la truffe, pour en découvrir l'organisation et le mode d'accroissement et de propagation. Un mémoire de M. Auguste de Saint-Hilaire présente des considérations nouvelles sur les rapports qui unissent entre elles les différentes familles de plantes de la classe des polypétales.-M. Bory de Saint-Vincent a continué ses recherches sur les êtres organisés qu'il nomme psychodiaires, et qu'il regarde comme des intermédiaires entre les plantes et les animaux. Il a décrit et examiné, sous tous les points de vue, près de trente espèces du genre oscillaire, dont la plupart se trouvent dans les eaux stagnantes, mais dont quelques-unes ne vivent que dans les eaux thermales les plus chaudes. - On doit à M. Geoffroy Saint-Hilaire des observations sur l'oiseau qui débarrasse la gueule du crocodile des insectes qui l'incommodent. Les anciens appellent cet oiseau trochilus; c'est, selon M. Geoffroy, le petit pluvier à collier, nommé charadrius @gyptius. Le crocodile, dont M. Geoffroy s'étoit déjà occupé, a été de nouveau l'objet de ses études. Il pense qu'une espèce de crocodile moins cruelle et plus docile que les autres portoit spécialement le nom de suchus, et recevoit en Égypte les honneurs divins. Plusieurs chapitres d'un grand ouvrage actuellement sous presse, sur l'histoire naturelle des poissons, ont été communiqués à l'Académie par M. Cuvier, qui l'a particulièrement entretenue du poisson si célèbre chez les anciens sous le nom de scarus, et d'un poisson d'Amérique qui a été nommé tambour, à cause du bruit très-fort et

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