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très-singulier qu'il fait entendre.-M. Frédéric Cuvier a lu un mémoire sur les épines du porc-épic, épines dont la grandeur lui a paru propre à éclairer sur la structure et le développement des poils; ces dernières productions n'étant en quelque sorte que des épines plus grèles et plus flexibles.-M. Velpeau a présenté un mémoire sur l'oeuf humain, et particulièrement sur sa membrane la plus extérieure, celle qui a reçu le nom de caduque. Les organes de la circulation des crustacés ont été l'objet des recherches suivies et des préparations anatomiques très-soignées de la part de MM. Audouin et Milne Edwards. -M. Portal a publié son grand Traité de l'épilepsie.-M. Brechet a porté l'attention des médecins sur une lésion particulière du cœur, dont la description avoit été omise dans les principaux traités des maladies de cet organe: il la nomme anévrisme faux consécutif du cœur. MM. Delpech de Montpellier et Lisfranc de Paris ont fait connoître la manière dont ils pratiquent l'une des opérations les plus étonnantes de la chirurgie, celle par laquelle on peut reproduire un nez qui a été coupé ou qui a péri par tout autre

accident.

Nous n'avons pu indiquer tous les articles compris dans le rapport de M. Cuvier, et il a fallu nous borner à des mentions fort succinctes du plus grand nombre Nous ne transcrirons que celui qui concerne la girafe. « La girafe donnée au Roi par le pacha d'Egypte, et qui se voit aujourd'hui à la ménagerie du Jardin du Roi, étant le seul individu de cette espèce qui ait été vu vivant en France, a donné lieu à plusieurs écrits concernant son histoire naturelle. M. Mongez a rassemblé les passages des auteurs anciens où il en est question, et ceux des auteurs du moyen âge qui parlent des girafes vues en Europe à diverses époques. Aristote ne paraît pas avoir connu ce singulier animal: Ptolémée Philadelphe fut le premier qui en montra une dans la célèbre fète dont Athénée nous a conservé le détail. L'espèce a été décrite par Agatarchide et par Artémidore. César en fit paraître une à Rome dans les jeux du cirque, quarante-cinq ans avant J.-C. Il y en a une représentée assez exactement sur la mosaïque de Palestrine, monument que l'on croit de l'époque d'Adrien. A la fin du premier millénaire de Rome, l'an de J. C. 248, l'empereur Philippe fit voir, entre autres animaux extraordinaires, jusqu'à dix girafes à-la-fois, et il en parut encore plusieurs au triomphe d'Aurélien, en 284. Il en est question ensuite dans nombre d'auteurs. Cosmas, Philostorge, Héliodore, Marcellin, Cassianus Bassus, Pachymère, en parlent plus ou moins exactement; et l'on juge, par ce que ces écrivains en disent, qu'il avoit dû en être amené plus d'une fois, soit à Alexandrie, soit à Constantinople. Depuis la conquête de l'Afrique par les Arabes, c'est presque aux princes mahometans que le privilége d'en posséder a été réservé ; et ce sont en général les maîtres de l'Egypte qui en ont fait des présens. Il en fut envoyé une à Tamerlan en 1404. Bernard de Breitenbach, chanoine de Mayence, en vit une au Caire en 1483, et la représenta grossièrement dans son Voyage à la Terre-Sainte, imprimé en 1486. Les sultans de Constantinople en ont reçu à plusieurs reprises. Gillius en vit trois dans la ménagerie du sérail au commencement du XVI. siècle; et Thevet, son compagnon de voyage, en donne des figures dans sa Cosmographie. Il y en avoit une peu avant l'arrivée de Busbeck, en 1554. Michel Baudier y en dessina une en 1622; et M. Andréossy a fait voir à l'Académie la gravure qui se trouve dans l'Histoire du sérail par cet auteur, imprimée en 1632: mais, dans l'Europe chrétienne, on n'en cite que trois du

rant tout le moyen âge. L'empereur Frédéric II, qui entretenoit des relations. assez intimes avec les princes du Levant, et qui avoit envoyé un ours blanc au soudan d'Egypte, en reçut en retour une girafe, qui a été décrite par Albert le Grand. Il en fut envoyé une autre à son fils naturel, Mainfroi, roi de Sicile. La troisième, et en même temps la dernière qui ait été vue dans la chrétienté, avant celle qui est maintenant à Paris, avoit été envoyée à Laurent de Médicis, en 1486, par le soudan d'Egypte : elle est peinte dans les fresques de Poggio Caiano; et Ant. Costanzio, qui l'avoit vue à Fano, l'a décrite dans une lettre insérée dans son Recueil d'épigrammes, imprimé en 1502, et adressée à Galéas Manfredi, prince de Faenza. Les parties du corps de la girafe étoient elles-mêmes tres-rares dans les cabinets. Buffon et Daubenton n'en ont jamais vu qu'un os du radius, qui étoit conservé d'ancienne date au garde-meuble de la couronne comme un os de géant. Depuis quelques années, on en possédoit des peaux au cabinet du Roi et au Muséum britannique; et le premier de ces établissemens en avoit un b. au squelette. Les derniers voyages en Afrique les ont rendues plus communes.... Ces différentes peaux ne se ressemblent pas entièrement pour la grandeur et pour la distribution des taches; et l'on observe aussi quelques varictés dans les formes des têtes: ce qui a fait penser à M. Geoffroy Saint-Hilaire que les girafes du Cap et celles de Nubie pourroient ne pas appartenir à la même espèce. Deux faits nouveaux et curieux pour l'anatomie comparée, résultent de l'examen de ces pièces : le premier, c'est que les cornes de la girafe ne sont pas simplement des productions des os frontaux, mais qu'elles consti tuent des os particuliers, séparés d'abord par des sutures, et attachés à-la-fois sur l'os frontal et sur le pariétal; le deuxième, plus important peut-être encore, c'est que la troisième petite corne ou le tubercule qui est placé entre les yeux en avant des cornes, est elle-même un os particulier, séparé aussi par une suture, et attaché sur la suture longitudinale qui sépare les deux os du front.... »

TABLE.

Transactions of the royal asiatic Society of Great Britain and Ireland. (Second article de M. Abel-Rémusat.)..

De l'Education des sourds-muets de naissance, par M. Degérando. (Second art cle de M. Silvestre de Sacy.)...

Mémoires de l'Académie royale des sciences de l'Institut de France; tomes I, II, III, IV, V, VI, VII. ( Article de M. Chevreul.). Voyage de la Grèce, par F. C. H. L. Pouqueville. (Second article de M. Letronne. )....

Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du Roi et autres bibliothèques, publiés par l'Institut royal de France; tome XI. (Article de M. Daunou.).....

Pag. 387.

400.

414.

421.

431.

Recherches anatomiques et physiologiques sur la circulation dans les crustacés, par MM. Audouin et Milne Edwards. (Article de

M. Tessier.)........

Nouvelles littéraires...

437.

440.

.1 FIN DE LA TABLE.

DES SAVANS.

AOÛT 1828.

A PARIS,

DE L'IMPRIMERIE ROYALE,

Le prix de l'abonnement au Journal des Savans est de 36 francs par an, et de 40 fr. par la poste, hors de Paris. On s'abonne chez MM. Treuttel et Würtz, à Paris, rue de Bourbon, n.o 17; à Strasbourg, rue des Serruriers, et à Londres, n. 30 Soho-Square. Il faut affranchir les lettres et l'argent.

LES LIVRES NOUVEAUX, les lettres, avis, mémoires, &c., qui peuvent concerner LA RÉDACTION de ce journal, doivent être adressés au bureau du Journal des Savans, à Paris, rue de Ménil-montant, n.o 22.

JOURNAL

DES SAVANS.

AOÛT 1828.

NOTICE sur le Voyage littéraire de M. Schulz en Orient, et sur les découvertes qu'il a faites récemment dans les ruines de la ville de Sémiramis en Arménie (1).

M.

1. SCHULZ, professeur à l'université de Giessen, est parti, dans l'été de 1826, par les ordres de M. le baron de Damas, alors ministre des affaires étrangères, pour faire un voyage littéraire dans la Turquie asiatique et dans la Perse. La durée de ce voyage doit être au moins quatre années: son but principal est de rechercher et de recueillir les

de

(1) Cette notice a été lue à l'Académie des inscriptions, dans la séance du 1 avril 1828.

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