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palmes, des doigts et de leurs subdivisions, sont moins fortes dans cette seconde coudée que dans la première; mais (ce qu'on a peine à expliquer) les traits qui forment ces subdivisions sont tracés obliquement à la longueur de la règle, et non perpendiculairement....

Je passe à une troisième coudée, que M. Nizzoli, chancelier du consulat d'Autriche en Egypte, a trouvée dans les fouilles qu'il a fait faire à Memphis. On en voit la figure dans la Biblioteca italiana di Milano, avec une des cription étendue et des remarques.... L'auteur anonyme de cette notice ne fait aucun doute à l'égard de la grandeur de cette mesure, et il la regarde comme une mesure de 24 doigts, longue en tout de 45 centimètres; cette opinion paroît avoir été adoptée par les critiques. Mais, malgré l'appui qu'elle pourroit donner à mon sentiment sur la longueur de la petite coudée ou coudée antique, je pense que cette mesure est encore une coudée de 28 doigts. Les détails où je vais entrer feront juger de la solidité de ma conjecture. La pièce est, dit-on, en marbre; M. Nizzoli lui-même ne trouva dans les fouilles que des fragmens, et il quitta l'Égypte sans l'espoir de retrouver jamais les morceaux manquans. Mais après son départ, les Arabes vinrent à bout de les découvrir; M. Drovetti les acheta, et eut la générosité de les envoyer à Florence, à M. Nizzoli. Depuis, on a rajusté ensemble les sept fragmens ainsi retrouvés. On ne peut nier que les six premiers ne se lient bien ensemble; la progression des chiffres ne laisse aucun doute; mais je ne pense pas ainsi du septième. L'auteur de la notice dit qu'à partir du 16. doigt (il auroit fallu dire le 15.) il n'existe point de signes, conime dans la coudée Drovetti, pour faire admettre l'existence d'un palme de plus. Cette raison de peu de valeur est réduite à rien par la 2. coudée Drovetti, dont les cases sont également vides après la marque du nombre 16. En second lieu, les formes des cassures du 6. et du 7. morceau ne se correspondent point, ni en dessus, ni en dessous. Troisièmement, le signe coudée, et les trois autres signes placés à l'extrémité droité des règles, qui signifient probablement coudée royale, se retrouvent ici au 7. morceau. Or, qui pourroit admettre que ces mots s'appliquassent indistinctement à des mesures aussi différentes qu'une coudée de 28 doigts et une coudée de 24 doigts; à une longueur de $23 millimètres et demi, et à une longueur de 450 millimètres! Il me paroft ainsi presque démontré qu'on s'est trop hâté de réunir le 6. et le 7. morceau, et j'ai cru devoir les séparer. L'examen des colonnes d'hieroglyphes aidera peut-être à décider la question. A la vérité, l'auteur de la notice observe que la cassure du 6. morceau étoit fraîche, tandis que celle du suivant étoit usée, de manière à ne laisser, dit-il, aucune trace qui puisse faire supposer qu'il manque un grand morceau. Mais il en résulteroit au contraire que ces deux fragmens n'etoient pas contigus, et que le morceau qui manque à la gauche du 6., en a été détaché fraîchement, et brisé peut-être par l'instrument qui a servi aux Arabes pour leurs fouilles...

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Le fragment d'une quatrième coudée est déposé à la Bibliothèque du Roi, à Paris; il a été rapporté d'Égypte par M. Raffaelli, et publié peu de temps après, La matière est en schiste ou en basalte gris. C'est la portion du milieu de la coudée, comme on en juge par les chiffres subsistans, 12, 13, 14, 15, 16. La longueur du fragment équivaut à environ 8 doigts; et les chiffres, ainsi que les divisions des doigts, occupent moins d'espace que dans les figures précédentes.

Ce qui diffère entièrement des autres règles, c'est que les divisions des doigts n'ont point de rapport avec les chiffres. Ainsi, sous le chiffre 12, il y a huit divisions au lieu de douze; sous le 13, il y en a neuf; sous le 14, il y en a huit; sous le 15, il y en a dix; et sous le 16, il y en a douze. Ces traits semblent donc tracés arbitrairement; ou du moins les fractions,,,, ne sont pas indiquées par les nombres supérieurs. Le dessus n'est pas couvert de signes; mais le bord postérieur et le dessous sont ornés de colonnes d'hieroglyphes. En considérant avec attention ce fragment, on reste convaincu qu'il a appartenu à une mesure de 28 doigts.... D'après l'accord qui existe entre ces quatre monumens pour la longueur totale et même pour la longueur moyenne des palmes, d'après la coudée de M. Anastasi, et encore d'après une autre coudée que M. le comte de Balbe a vue décrite dans le catalogue de M. Drovetti, longue d'environ 52 centimètres, il n'est plus permis de douter que l'on fit usage à Memphis d'une mesure longue de 523 millimètres environ et divisée en 28 parties. La table des dimensions comparées des quatre coudées de Memphis, me paroît lever, à cet égard, toute incertitude, quelque différence qui existe entre les palmes, les doigts et les subdivisions. Ainsi, une coudée de cette dimension a été réellement en usage, sinon dans toute l'Égypte et dans tous les temps, du moins à Memphis, à une certaine époque. Mais, en même temps, des indices multipliés font voir que cette mesure a dû succéder à une autre, qui étoit plus courte et plus conforme à la grandeur de la coudée naturelle. Entre plusieurs motifs qu'on peut apporter en preuve, je citerai le nombre même des doigts de la coudée de Memphis. Mon honorable et savant collègue, M. Girard, reconnoît que cette mesure septenaire dérivoit d'une autre mesure de 24 doigts ou 6 palmes: ces rapports de 1 à 6, et de 1 à 24, sont en effet conformes à la proportion naturelle qui existe entre les doigts, le palme et la coudée: ils s'accordent sur-tout avec la définition la plus ancienne que l'on connoisse des mesures de l'Égypte, celle que nous devons à Hérodote. Les savans modernes ont proposé une multitude d'opinions sur la longueur absolue de l'ancienne coudée d'Égypte: les uns l'ont égalée à la coudée hébraïque de 555 millimètres, les autres à la coudée actuelle du nilomètre de Roudah au Caire, &c. Mais ils ont oublié la supposition qui étoit la plus naturelle, savoir, que la mesure n'étoit pas restée invariable pendant un si grand nombre d'années.......

Il est à remarquer, et c'est par cette réflexion que je finirai cet écrit, que jusqu'ici on n'a trouvé en Egypte aucune mesure gravée sur métal. Les cinq ou six mesures que l'on connoît sont en bois ou en pierre. Les Égyptiens n'ont-ils pas voulu par-là éviter les effets de la dilatation! Je conviens que le marbre et le basalte ne font point des règles commodes et maniables; mais rien ne prouve que ces règles n'étoient pas placées, à poste fixe, sur des tables, dans des ateliers, ou ailleurs. Quant aux règles en bois, elles sont portatives; et, malgré l'inégalité des subdivisions, je suis très-porté à croire que toutes ces coudées ont réellement servi à l'usage ordinaire, sinon pour les parties de la coudée, qui, je l'avoue, sont fort mal divisées, du moins pour la mesure totale. C'est un hasard heureux qui les a fait découvrir: un autre, plus heureux encore, fera trouver un jour quelque étalon véritable, correctement divisé dans toutes ses parties.... JOMARD.

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LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

Examen du texte de Clément d'Alexandrie, relatif aux divers modes d'écriture chez les Egyptiens; par M. Letronne. Paris, imprimerie royale, octobre 1827, 23 pages in-8.°

Explication d'un tableau peint sur peau de vélin... représentant les écritures de presque tous les peuples anciens et modernes, les systèmes idéographiques et hieroglyphiques, &c.; par M. de Brière, membre de la société asiatique. Paris, imprimerie de Dondey-Dupré, 35 pages in-8. Le tableau est exposé à l'entrée de la salle dite des globes de la Bibliothèque du Roi. L'explication se trouve chez le concierge de la même bibliothèque. Pr. 1 fr.

Méthode pour se former en peu de temps et sans étude à une prononciation facile et correcte des langues étrangères; extrait d'un ouvrage inédit sur l'étude des langues, par M. le comte d'H..... Paris, imprimerie de Guiraudet, libr. de Filleal, 1827, 24 pages in-8.- Quelques conseils à un jeune voyageur, par le même auteur. Paris, imprimerie royale, 93 pages in-8.

Anthologie arabe, ou Choix de poésies arabes inédites, traduites pour la première fois, acompagnées d'observations critiques et littéraires, par M. Grangeret de la Grange, sous-bibliothécaire de la bibliothèque de l'arsenal. Paris, imprimerie royale, librairie des frères Debure, 1828, in-8., x, 262 et 170 pag

Contes en vers et poésies de Charles Pougens, de l'Institut de France. Paris, Firmin Didot, 1828, 196 pages in-18. Le morceau le plus étendu est un poëme en quatre chants, intitulé Thomas et Pancrace, ou le Philosophe et fe Charlatan. Ce poëme, et les pièces diverses qui le précèdent et le suivent, se lisent avec beaucoup d'intérêt.

Le Voyage de Grèce, poëme (en neuf chants, précédés d'une préface, ev suivis de notes), par M. Pierre le Brun. Paris, impr. de Firm. Didot, libr. de Ponthieu, 1828, in-8., xx et 278 pages.

Rapport fait à la Société des sciences, agriculture et arts du département dư Bas-Rhin, sur les Odes d'Horace, traduites en prose par M. Worms de Romilly; 36 pages in-8. Ce rapport est de M. Schweighaeuser, professeur à l'académie de Strasbourg, correspondant de l'Institut: il contient des observations critiques sur les principales traductions françaises d'Horace, soit en vers, soit sur-tout en prose. Il se termine par l'annonce d'une nouvelle version des odes de ce poëte, que M. Stiévenart est sur le point de publier. M. Worms de Romilly donnera, dit-on, plus tard, une seconde édition de la sienne.

Comédies historiques, par M. L. Népomucène Lemercier, membre de l'Institut. Paris, impr. de J. Tastu, libr. d'Ambr. Dupont, 1828, in-8.o, viij et 399 pages. En exposant, dans l'avant-propos de ce volume, la théorie neuve encore de la comédie historique, M. Lemercier déclare qu'il est « loin de croire que, pour innover et coopérer aux progrès DOUTEUX du siècle, il faille recourir aux emprunts des informes conceptions étrangères, et renverser de » fond en comble les lois constitutives de notre admirable scène française, si. » merveilleusement enrichie par la gloire des maîtres de l'art.» Quelles que soient l'originalité et souvent la hardiesse des compositions dramatiques de M. Lemercier, jamais, ni par ses exemples, ni par ses préceptes (voyez sora

Cours analytique de littérature), il n'a contribué à propager les doctrines romantiques et mystiques, qui tendent à bannir le bon goût comme incommode, et à recommander comme un progrès le retour des beaux-arts aux essais et aux saillies de leur enfance. Des trois comédies contenues dans ce volume, la première, Pinto, est depuis vingt-huit ans connue du public: la seconde, én cinq actes et en vers, est intitulée Richelieu ou la Journée des dupes: elle n'a point été jouée; mais elle avait été reçue à l'unanimité au théâtre français en 1804. L'Ostracisme, ou la Comédie grecque, est le titre de la trotsième, qui est en prose et en trois actes: le banissement d'Hyperbolus en est le sujet; Alcibiade, sa femme Hyparète, le sculpteur Leucippe et Timon le misanthrope y figurent.

Biographie universelle, ancienne et moderne, tome L (WAAJEN-WIMPINA). Paris, impr. d'Everat, libr. de L. G. Michaud, 1827, in-8.°, 616 pages. C'est l'avant-dernier volume de ce recueil.

Annales nécrologiques, ou Complément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, année 1826, première partie, Paris, imprimerie de le Normant fils, librairie de Ponthieu, 1828, in-8.•, viij et 264 pages. Ces Annales continuent l'Annuaire nécrologique entrepris par M. Mahul en 1820 (voyez notre cahier de février 1824, p. 125, 126). Les Annales s'annoncent comme rédigées sur un plan plus étendu; le volume qui vient d'en être publié contient les articles Jean VI, roi de Portugal (130 pages), Boissy d'Anglas, Belzoni, Lemontey, Iturbide, Alquier, Digeon, Athan. Jean-Léger Jourdan, J. B. Leclerc, Normann-Ehrenfels, Siestrzencewiez, Bartholdy, J. Wendel, Wurtz, Riffault des Hêtres, Jos. Piccini, tous morts en 1826. Ön lit avec intérêt la notice composée par M. A. Taillandier sur M. Jourdan, beaucoup trop tôt enlevé à la jurisprudence et aux lettres. Celle qui concerne Lemontey est de M. Dugas-Montbel, et doit aussi fixer l'attention des lecteurs. L'article Belzoni, par M. Depping, est plein de détails instructifs, et rédigé avec un très-grand soin; il nous paroît un excellent modèle à suivre dans les volumes d'Annales nécrologiques qui suivront celui-ci.

Précis de l'histoire moderne, par M. Michet, maître de conférences pour la philosophie et l'histoire à l'école préparatoire; ouvrage adopté par le conseil royal de l'Université. Paris, impr. de de Courchant, libr. de Colas, de Hachette, 1827, in-8. Le nom d'histoire moderne s'applique ici aux trois cent soixantequinze ans écoulés depuis la prise de Constantinople, en 1453. L'auteur y établit quatre sections, 1453-1517; 1517-1648; 1648-1789; 1789-...

Voyage (en prose et en vers) dans les cinq parties du monde, où l'on décrit les principales contrées de la terre, par M. Albert de Montémont; tom. 1 et 11, Europe. Paris, Selligue, 1828, 2 vol. in-18, avec des cartes.

Dictionnaire topographique, historique et statistique du département de la Sarthe, suivi d'une biographie et d'une bibliographie du Maine, du département de la Sarthe et de ses différentes localités; par M. J. R. Pesche. Au Mans, imprimerie de Monnoyer; à Paris, chez Audin, Bachelier, &c. La pre mière livraison (6 feuilles in-8.) vient de paroître. Pr. 25 cent. par feuille; 30 cent, sur papier fin des Vosges; 50 cent. sur papier vélin d'Auvergne.

Itinéraire pittoresque du fleuve Hudson, et des parties latérales de l'Amérique du nord, d'après les dessins originaux pris sur les lieux par J. Milbert, et lithographiés par Adam (Victor), Bichebois, Derby, Joly, Sabbatier, Tir

penne et Villeneuve. Paris, impr. de Tastu, libr. de Noël, 1827, in-fol. II a paru sept livraisons; il y en aura treize de 4 planches chacune, et un vol. in-4. de texte. Prix de chaque livraison, 15 fr.

Recherches sur les antiquités de l'Amérique septentrionale, par M. D. B. Warden, correspondant de l'Institut (Académie des sciences). Paris, Éverat, 1827, in-4.o, 154 planches, avec 12 planches lithographiées.

· Αρριανό τῶν Επικτήτου Διατριβῶν βιβλία τέωαρα.... Les quatre livres d'Arricn, intitulés Dissertations d'Epictete, revues et corrigées par M. Coray. Paris, impr. d'Eberart, libr. de Firm. Didot, 1827, 2 vol. in-8. Tom I, Prolegomènes (grees) de M. Coray, 44 pages. Les trois premiers livres de l'ouvrage, 232 pag. Tom. II, Proleg. 40 pag., I. IV, p. 233-298. Notes (en grec) de l'éditeur, p. 299-437. Tables, 439-548. Nous avons annoncé, dans notre cahier de décembre 1826, p. 755, l'édition que M. Coray a donnée du Manuel d'Epictete (livre dont la rédaction est aussi attribuée à Arrien). Ce Manuel, et les Dissertations qui viennent d'être publiées, forment les tomes VII, VIII et IX des supplémens de la Bibliothèque grecque de M. Coray.

Essai sur la température de l'intérieur de la terre, par M. L. Cordier. Paris, 84 pages in-4. Cet essai a été lu à l'académie des sciences et inséré dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle: il offre les résultats d'un grand nombre d'expériences particulières à M. Cordier, contient l'exposé d'une théorie nouvelle de la terre, et se termine par des considérations du plus haut intérêt sur ce que l'auteur appelle le principe d'instabilité universelle,

Catalogue des livres (de physique, chimie, histoire naturelle) composant la bibliothèque de M. Ménard de la Groye, correspondant de l'Institut. Paris, imprimerie et fonderie de G. Doyen, 1828, iij et 31 pages in-8.o F. J. B. Ménard de la Groye, né au Mans en 1775, est mort le 30 sept. 1827. Depuis 1817, il professoit, comme suppléant de M. Cuvier, l'histoire naturelle au collège royal de France. (On a publié aussi le Catalogue des livres de M. Morel Darleux, avec une notice d'antiquités envoyées d'Athènes par M. Fauvel. Paris, Merlin, 1828, 84 pages in-8.")

>Observations sur les votes de quarante-un conseils généraux de départemens concernant la déportation des forçats libérés, présentées à M. le Dauphin par un membre de la société royale pour l'amélioration des prisons (M, BarbéMarbois). Paris, imprimerie royale, 1828, 76 pages in-8. Les douze dernières pages contiennent des pièces justificatives. C'est par des faits que l'auteur combat les propositions énoncées en ces termes par les conseils de départemens: « Remplacer la peine des travaux forcés par la déportation dans les » colonies. Coloniser les forçats et reclusionnaires libérés. Que les forçats, » au moment de leur libération, soient envoyés aux colonies, &c.

Histoire de la législation, par M. le marquis de Pastoret; tomes VIII et IX (législation des villes et fles grecques). Paris, imprimerie royale, 1827, 2 vol. in-8.o, 592 et 557 pages Il a été rendu compte des premiers volumes de cet ouvrage dans nos cahiers de sept. 1817, p. 545-559; nov. 1825, p. 657-666; mars 1826, p. 131-144.

Johannis Voet Commentarius ad Pandectas; editio nova, multis mendis expurgata, cui, præter indicem alphabeticum generalem, nunc primùm accessit tabula secundùm ordinem codicum gallicorum disposita, curâ et studio A. Drevon, juris doctoris atque causarum patroni in curiâ bizuntinâ; 'tomi

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