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cours de l'année; les saisons, les jours et les nuits s'y succèdent dans un ordre différent; la pression de l'air est constamment moindre sur les montagnes que dans les plaines des zones polaires : d'un autre côté, la lumière, qui a une si grande influence sur la végétation, a un éclat, une vivacité dans les régions élevées qu'elle n'a point ailleurs; enfin, pour la même température, l'évaporation des liquides y est bien plus rapide que dans les plaines. Considérons ensuite l'influence de la nature du sol, la distribution primitive des espèces végétales, les causes qui ont pu les répandre sur une plus grande surface que celle qu'elles occupoient originellement, et nous verrons qu'il y a bien des causes capables de modifier plus ou moins l'effet qu'une température moyenne tend à produire dans une région alpine et dans une région polaire.

C'est d'après cette manière de voir, que Ramond a recherché d'abord toutes les causes qui peuvent avoir de l'influence sur la végétation au sommet du Pic du Midi de Bagnères. Il fixe la latitude de cette montagne, sa hauteur; il détermine la nature et la température du sol où croissent les végétaux qu'on y rencontre; il fait connoître la marche du baromètre, de l'hygromètre et du thermomètre, telle qu'il l'a observée dans les trentecinq voyages qu'il y a faits en quinze années différentes. Le climat du sommet du Pic du Midi de Bagnères correspond, selon lui, aux contrées comprises entre le 65° et le 70° de latitude: il y fixe la durée de la belle saison à trois mois et demie ; l'hiver y règne constamment le reste de l'année.

M. Ramond parle ensuite des espèces de plantes qui croissent sur les cimes du Pic du Midi; elles se composent de soixante-deux cryptogames et de soixante onze phanérogames. Parmi ces dernières, on en trouve soixante-cinq qui sont vivaces, cinq qui sont annuelles et une seule bisannuelle. On n'y rencontre qu'un seul arbre ; et cet arbre, le salix retusa, est réduit, pour ainsi dire, à l'état d'herbe par l'aspect et ses dimensions. Après avoir déterminé les rapports numériques des diverses espèces circonscrites dans leurs familles respectives, après s'être livré à des considérations générales sur la vie de ces plantes, il compare la Flore du Pic du Midi à celle de l'île Melville, et il apprécie avec une grande sagacité leurs analogies et leurs différences.

Des observations météorologiques d'un grand intérêt pour tous les savans, et une description détaillée des plantes qui composent la Flore du Pic du Midi de Bagnères, terminent ce mémoire, dont la lecture est aussi attachante par la variété des sujets qui y sont traités, qu'elle l'est par le charme soutenu de la diction,

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NOUVELLE DESCRIPTION du BENINCASA CERIFERA de Savi, plante de la famille des cucurbitacées; par M. DELILE.

M. Fischer a le premier cultivé et répandu en Europe les graines d'un végéta! originaire de la Chine, qu'il a désigné par le nom de cucurbita cerifera, M. Savi, professeur de botanique à Pise, en a fait ensuite un genre, auquel il a donné le nom de benincasa, en mémoire du fondateur du jardin de l'université de Pise. Enfin, M. Delile, correspondant de l'Académie royale des sciences, ayant reçu de Vienne, de la part de M. Jacquin, des graines de cette plante, en a semé dans le jardin de Montpellier; les individus qu'elles ont produits ont été le sujet de la description qui fait la matière de ce mémoire.

Le benincasa a les plus grands rapports avec les genres de cucurbitacées qui l'avoisinent; car, dans la réalité, il n'en diffère que parce que ses tiges portent des fleurs hermaphrodites et des fleurs uni-sexuelles mâles à étamines libres, tandis que les tiges des espèces des autres genres portent des fleurs uni-sexuelles, les unes mâles et les autres femelles, sans fleurs hermaphrodites. M. Delile, en avouant que ces différences sont assez légères, pense cependant que le genre benincasa est suffisamment caractérisé par la nature de l'enduit cireux qui recouvre ses fruits. Nous avouons que ce dernier caractère, considéré comme générique, n'a pas à nos yeux l'importance que M. Delile paroît lui accorder; car ce savant dit qu'on ne connoissoit pas dans la famille des cucurbitacées, avant qu'on eût décrit le benincasa, de plante qui produisît de la cire ou de la résine à sa surface: or, le travail que nous avons fait sur les matières végétales auxquelles on a donné le nom de cires, nous a mis à portée d'observer que les potirons, les melons et toutes les courges que nous ayons examinées, sont revêtus d'une quantité de matière cireuse qui, quoique foible, est cependant très-sensible; dès lors le caractère qu'on peut tirer de la présence, sur les fruits du benincasa, d'une quantité de cire plus forte que celle qui se trouve sur les fruits des autres genres des cucurbitacées, n'a plus la même valeur que si ces derniers en étoient absolument dépourvus; et il y a plus, les recherches qui nous occupent encore sur la nature des principes immédiats des êtres organisés en général, et des plantes en particulier, considérées relativement à la distribution méthodique de ces êtres, nous ont conduits à envisager l'excrétion d'une matière cireuse comme un caractère qui est plutôt spécifique que générique. Enfin nous rappellerons la remarque que nous avons consignée ailleurs, au sujet de l'extrême différence de nature chimique qui existe entre quelques-unes des matières qui ont été confon

dues sous le nom de cires: ainsi, celle des feuilles du chou, fusible à 71 degrés environ, n'est pas saponifiable; la cire qui recouvre les graines du myrica cerifera, fusible à 49 degrés, est complétement saponifiable, et se comporte comme une véritable stearine; elle est donc plus analogue au suif de mouton qu'à la cire d'abeille: il en est de même encore d'une matière qu'on a mise dans le commerce sous le nom de cire de la Cochinchine; elle est formée, pour la plus grande partie, d'une stéarine fusible à 41 degrés environ, et d'une quantité sensible d'acides stéarique, margarique et oléique.

E. CHEVREUL.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

INSTITUT ROYAL DE FRANCE.

Le lundi, 1. décembre, l'Académie royale des sciences a élu M. Flourens à la place vacante par le décès de M. Bosc.

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

Essai philologique sur les commencemens de la typographie à Metz et sur les imprimeurs de cette ville, puisé dans les matériaux d'une histoire littéraire, biographique et bibliographique de Metz et de sa province. Metz, impr. de Dosquet; et Paris, librairie des frères Tilliard, 1828, in-8., 293 pages, avec un portrait d'Abraham Fabert et d'autres figures et fac simile. Quoiqu'il soit dit dans un dictionnaire raisonné de bibliologie que l'imprimerie a été portée à Metz en 1471 par Adam Rot et pratiquée par lui dans cette ville jusqu'en 1475, aucune édition faite à Metz avant isco n'étoit citée par les bibliographes. Selon Panzer (VIII, 405), le premier produit de la typographie messine est de 1501 (Joannes Versor de Animâ, Gaspar. Hochfeder, 1501, in-8. ). Mais la bibliothèque publique de Metz possède un exemplaire du livre 1. de l'Imitation de J. C., imprimé en cette ville par Jean Colini, de l'ordre des carmes, et Gérard de Villeneuve, en 1482, petit in-4. L'auteur de l'Essai que nous annonçons en donne une description fort détaillée, ainsi que d'un vol. in-8. dont la souscription porte : « Ces présentes heures à Iusage de Metz >> furent acheuées le viij. jour de novembre, lan mil cccc. iiii xx et xviii (1498) pour maistre Jehan Magdalene demourant a la dicte ville de Metz. » Le Joannes Versor de 1501 n'est point indiqué ici; mais on fait mention de 8 feuillets in-8, intitulés : « Pronostication pour l'an mil v cens et xi carculée

>> au vrai midy de la noble cité de Metz,» article dont Panzer n'a pas tenu compte. Ce bibliographe citoit, sous l'année 1513, un psautier en latin et en allemand, imprimé à Metz par Hochfeder, in-4., et sous l'année 1514, un Lavacrum conscientia, in-4., sorti des mêmes presses: au lieu de ces deux éditions, le nouvel Essai philologique place sous l'année 1514 la Medulla gestorum trevirensium, que Panzer ne date que de 1518. L'Histoire de la typographie messine est continuée depuis 1525 jusqu'en 1828, sans comprendre toutefois, pour les derniers âges, un catalogue complet de toutes les éditions : il a suffi d'indiquer tous les imprimeurs qui ont successivement exercé cet art dans la ville de Metz et les principaux produits de leurs presses. L'ouvrage est composé avec beaucoup de méthode et contient des notices curieuses: il se termine par une Excursion sur les premiers temps de l'imprimerie dans les villes voisines de Metz (Trèves, Saint-Nicolas-de-Port, Toul, Pont-à-Mousson, Nancy, Senones, Verdun, Epinal, Clairlieu, Saint Dié). Cet Essai est dû à M. Teissier, auteur d'une Histoire de Thionville, qui a été annoncée dans notre cahier de mai dernier, pag. 317, et dont nous allons indiquer le plan. Premier âge, Thionville sous les rois de France carlovingiens, années 753-925. Second âge, Thionville séparé de la France, et dépendant des comtes de Luxembourg jusqu'en 1354, des ducs de Luxembourg jusqu'en 1462, des ducs de Bourgogne jusqu'en 1477, de la maison impériale d'Habs bourg jusqu'en 1519, des rois d'Espagne jusqu'en 1643. Troisième âge, Thionville rentré sous la domination française, 1643-1715. Ces annales sont suivies d'observations particulières sur les fortifications de Thionville, sur les établissemens religieux, sur les écoles et colléges, sur les Israélites, &c.; de notices topographiques et statistiques, biographiques, archéologiques. Le volume est terminé par des notes, extraits et souvenirs disposés chronologiquement depuis 1715 jusqu'en 1828: on voit que ces articles forment une sorte de continuation de l'histoire du troisième âge de Thionville.

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Statilégie ou méthode Lafforienne, pour apprendre à lire en peu de leçons aux personnes de tout âge; prospectus, et procès-verbaux constatant les résultats obtenus par la méthode. Paris, impr. de Gaultier-Laguionie, 1828 46 et 4 pages in-8. M. de Laffore ne donne point encore d'explication publique de sa méthode; il annonce seulement qu'elle est fondée sur l'idéologie, l'anatomie et la physiologie. « Comme la transmission des idées s'effectue » dit-il, en intéressant l'instrument vocal, l'oreille et l'oeil, agens dont l'orga»nisation est par-tout la même, j'étudiai ces divers modes de transmission, » abstraction faite de telle ou telle langue. Dès-lors mes conséquences devinrent » générales, mes lois applicables chez tous les peuples; et leur expression la plus simple fut, dans mes mains, une sorte de formule algébrique, dont les >> termes devoient varier suivant la langue particulière à laquelle il s'agiroit de » l'appliquer, sans que son essence dût être en rien altérée par la diversité des »emplois qu'elle recevroit... Je ne donne qu'une loi, toute du domaine de l'oeil, pour la division des mots en syllabes; qu'un seul principe de lecture, applicable à tous les cas généraux ; qu'une seule règle pour tous les cas particuliers, &c. » Un rapport de M. Francœur, et plusieurs certificats émanés des autorités publiques et des sociétés littéraires, certifient les succès de cette méthode, pour laquelle M. de Laffore a obtenu un brevet d'invention de dix ans (Bulletin des lois, n.o 221 de 1828, pag. 274).

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Grammaire de la langue grecque et de ses différens dialectes; présentée dans un ordre analytique et synoptique, par M. A. Gerfaux. Paris, impr. de Gratiot, librairie de Kilian, 1828, in-4.o, viij et 96 pages. Première partie, lettres et signes (esprits, accens, ponctuation); deuxième partie, mots, articles, noms substantifs, adjectifs, pronoms, verbes, participes, prépositions, adverbes, conjonctions; troisième partie, syntaxe. Cette grammaire est très-concise, et presque toujours réduite en tableaux.

Dictionnaire raisonné des onomatopées françaises, par M. Ch. Nodier, chevalier de la légion d'honneur, bibliothécaire du Roi à l'Arsenal; ouvrage adopté (en 1808) par la commission d'instruction publique pour les bibliothèques des lycées; seconde édition, revue, corrigée et considérablement augmentée. Paris, impr. de Doyen; librairie des frères Delangle, rue du Battoir-Saint-André-des-Arcs, n.o 19, 1828, in-8.°, 405 pages. La première édition est de 1808; Paris, Demonville, 220 pages in-8. La nouvelle édition contient plusieurs articles nouveaux (Jacasser, Lippée, Nasiller, Patatra, Pouffer, &c.), et des additions aux anciens. Le volume est terminé par un poëme latin où se rencontrent beaucoup d'onomatopées : Albi Ovidii Juventini Elegia de Philomelâ. Cette élégie (en 70 vers), composée, à ce qu'il semble, vers le V. siècle de l'ère vulgaire, a été imprimée au XV., et plus d'une fois reproduite depuis: elle est ici suivie de quarante-neuf remarques, et de la traduction française que l'abbé de Marolles en a faite.

Discours prononcé à Aubagne, le 28 septembre 1828, par M. le comte de Villeneuve, conseiller d'état, préfet des Bouches-du-Rhone, à l'inauguration du monument érigé dans cette ville en l'honneur de l'abbé Barthélemy. Marseille, Achard, 8 pages in-8.

On a distribué le prospectus d'une nouvelle édition du Voyage pittoresque ou Description de Naples et de la Sicile, comprenant Naples et ses environs, toute la partie méridionale de l'Italie connue autrefois sous le nom de la grande Grèce, et la Sicile, par J. C. Richard de Saint-Non. La première édition est de 1781-1786, quatre tomes, 5 vol. gr. in-fol. La nouvelle, revue, corrigée, augmentée de notes historiques, d'une notice sur Saint-Non par Brizard, remplira 4 forts vol. in-8.°, imprimés chez Crapelet, avec un atlas gr. in-fol., renfermant 400 planches dont l'impression est confiée à MM. Durand et Sauvé. On souscrit, sans rien payer d'avance, chez MM. Dufour, rue du Paon, n.o 1, et Baudouin, rue de Vaugirard, n.o 17, à raison de 240 fr. pour tout l'ouvrage. Après la publication de la 12. et dernière livraison, le prix sera porté à 300 fr.

Prospectus d'une édition des Vies des hommes illustres de Plutarque, traduites par Domin. Ricard, avec des notes sur chaque vie, 10 vol. in-8. Paris, imp. de Casimir, librairie des frères Emler, rue Guénégaud, n.o 23. Il y aura livraisons de 2 vol. chacune la première sera publiée à la fin de décembre 1828, et la dernière à la fin d'avril 1829. Prix de chaque livraison, 12 fr. pour les souscripteurs.

Essai sur l'histoire de l'esprit humain dans l'antiquité, par M. Rio, professeur d'histoire au collège de Louis-le-Grand; tome 1.er Paris, impr. de H. Fournier, librairie classique de Hachette, et chez Alex. Mesnier, 1829, in-8., xj et 462 pages. Pr. 7 fr. 50 cent. Ce premier volume contient quatre livres: I. Consi dérations générales; la Chine, l'Inde, la Perse et la Phénicie, l'Égypte, la Judée.

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