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Au reste, il n'y a rien de plus injuste que d'objecter à l'Eglise qu'elle fait consister toute la piété dans cette dévotion aux Saints puisque, comme nous l'avons déjà remarqué, le Concile de Trente se contente d'enseigner aux Fidèles que cette pratique leur est Sess. bonne et utile sans rien dire de in- davantage. Ainsi l'esprit de l'Eglise Voc. &c. est de condamner ceux qui rejet

25. dec.

VI. La Jus

tion.

tent cette pratique par mépris ou par erreur. Elle doit les condamner, parce qu'elle ne doit pas souffrir que les pratiques salutaires soient méprisées, ni qu'une doctrine que l'antiquité a autorisée, soit condamnée par les nouveaux docteurs.

La matière de la justification

tifica- fera paraître encore dans un plus grand jour, combien de difficultés peuvent être terminées par une simple exposition de nos sentimens,

Ceux qui savent tant soit peu l'histoire de la Réformation prétendue, n'ignorent pas que ceux qui en ont été les premiers auteurs, ont proposé cet article à tout le monde comme le principal de tous, et comme le fondement le plus essentiel de leur rupture; si bien que c'est celui qu'il est le plus nécessaire de bien entendre.

Conca

Nous croyons premièrement que nos péchés nous sont remis gra- Triden tuitement par la miséricorde di- sess. 6. vine, à cause de JESUS-CHRIST. c. 9. Ce sont les propres termes du Concile de Trente, qui ajoute que nous sommes dits justifiés gra- Ibid. tuitement, parce qu'aucune de c. 8. ces choses qui précèdent la justification, soit la foi, soit les œuvres, ne peut meriter cette = grace.

Comme l'Ecriture nous explique la rémission des péchés, tantôt en

Le mé

Conc.

C. 16.

vie consiste plutôt dans la rémission des péchés, que dans la perfection des vertus.

en

VII. Sur le mérite des œuvres, l'Erite des glise catholique enseigne que la euvres vie éternelle doit être proposée aux Triden, enfans de Dieu, et comme une sess. 6. grace qui leur est miséricordieusement promise par le moyen de notre Seigneur Jesus-Christ, et comme une récompense qui est fidèlement rendue à leurs bonnes œuvres et à leurs mérites vertu de cette promesse. Ce sont les propres termes du Concile de Trente. Mais de peur que l'orgueil humain ne soit flatté par l'opinion d'un mérite présomptueux, Ibid, même Concile enseigne que tout le prix et la valeur des œuvres chrétiennes provient de la grace sanctifiante, qui nous est donnée gratuitement au nom de JESUSCHRIST, et que c'est un effet de l'influence

ce

Pinfluence continuelle de ce divin chef sur ses membres.

Véritablement les préceptes, les exhortations, les promesses, les menaces et les reproches de PEvangile font voir assez clairement qu'il faut que nous opérions notre salut par le mouvement de nos volontés avec la grace de Dieu qui nous aide: mais c'est un premier principe, que le libre arbitre ne peut rien faire qui conduise à la félicité éternelle, qu'autant qu'il est mû et élevé par le Saint-Esprit.

Ainsi l'Eglise sachant que c'est ce divin Esprit qui fait en nous par sa grace tout ce que nous faisons de bien, elle doit croire que les bonnes œuvres des Fidèles sont très-agréables à Dieu, et de grande considération devant lui; et c'est justement qu'elle se sert du mot de mérité avec toute l'antiquité C

chrétienne, principalement pour
signifier la valeur, le prix et la
dignité de ces œuvres que nous
faisons par la grace.
Mais comme

toute leur sainteté vient de Dieu
qui les fait en nous, la même
Eglise a reçu dans le Concile de
Trente comme doctrine de foi ca-
tholique, cette parole de S. Au-
gustin, que Dieu couronne ses
dons en couronnant le mérite de
ses serviteurs.

Nous prions ceux qui aiment la vérité et la paix, de vouloir bien lire ici un peu au long les paroles de ce Concile, afin qu'ils se désabusent une fois des mauvaises impressions que l'on leur donne de notre doctrine. Encore Sess. que nous voyons, disent les Pères 6.c.16, de ce Concile, que les saintes Lettres estiment tant les bonnes œuvres que JESUS-CHRIST nous promet lui-même, qu'un verre

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