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gion de leurs pères, tout en paraissant revenir à la simplicité de la vie patriarcale. Ils se distinguent des autres exilés par leur esprit d'ordre et d'industrie. Les Israélites exilés en Sibérie résistent avec opiniâtreté et non sans succès à l'influence que les hommes et les choses exercent naturellement sur leur nationalité séculaire. Ils sont en général traités avec plus d'égards et d'affabilité par les autres habitants que dans aucune autre contrée de la Russie européenne; on les considère comme formant un peu ple à part et dont l'origine est la même que celle des Allemands, parce que tous les Israelites qui ont passé en Sibérie ne parlent que l'allemand.

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23. Paris. Théâtre de l'Opéra-Comique. 1re représentation de LA DOUBLE ECHELLE, Opéra comique en un acte ; pa. roles de M. de Planard, musique de M. Thomas. - Cette double échelle joue un rôle très-amusant à voir, en servant tour à tour à deux maris pour pénétrer chez leurs femmes, à la grande mystification d'un jeune mauvais sujet qui croyait arriver par le même moyen chez l'une de ces dames. Composée avec une entente parfaite de la scène, remplie de situations comiques et piquantes traitées avec esprit, cette petite pièce a donc obtenu un succès complet auquel la musique a notablement coopéré. OEuvre d'un jeune lauréat de l'Institut, qui avait eu le rare bonheur de rencontrer, pour son coup d'essai au théâtre, un livret amusant et bien coupé, cette musique fait concevoir les plus heureuses espérances de l'avenir de son auteur. La part la plus remarquable du contingent qu'il avait apporté dans sa collaboration avec M. Planard, consis tait en une ouverture dont l'instrumen, tation est excellente, bien que le style en soit indécis; un duo entre les deux rivaux sur l'échelle, dont la mélodie est neuve et distinguée, et deux quintettes bien conçus, écrits avec esprit, habilement conduits et d'un heureux sentiment dramatique.

24. Aix. Cour d'assises. Accusation d'attentat à la pudeur, d'incendie, de vols, de tentatives de parricide, d'as sassinat et de meurtre, etc. Пуа sept ans que la cour d'assises des Bouches-du-Rhône n'avait eu de peine ca

pitale à prononcer. Il eût été trop heureux que ce signe évident de la douceur de notre législation et de nos mœurs continuât à acquérir une durée indefinie. Aujourd'hui, après d'assez courts débats, la pénalité terrible a été prononcée contre l'accusé Antoine Jouve.

Les comptes que ce malheureux venait rendre à la justice étaient des comptes effroyables: Attentat à la pudeur avec violence sur une fille de neuf ans; incendie de la maison paternelle, exécuté à la suite de menaces et avec un horrible sang froid; vols et tentatives de vols à main armée sur la grande route; tentative d'assassinat pour faci liter l'arrestation d'une diligence; tentative de parricide, tentative de meurtre sur deux gendarmes pour faciliter la perpétration du parricide.

Telle est la longue série des crimes que Jouve était accusé d'avoir commis; encore en est-il d'autres sur lesquels l'accusation a voulu jeter un voile, en se bornant à en indiquer l'existence; tel a été le viol incestueux qui servit de prélude à tous les autres crimes.

Voici le sommaire de l'accusation :

Antoine-Pascal Jouve, natif de Roquevaire, arrondissement de Marseille, aujourd'hui à peine âgé de vingt-neuf ans, fut, en 1830, condamné par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône à cinq ans de réclusion; il subit sa peine dans la maison centrale de Nîmes, où il se fit remarquer par son inconduite et un esprit indomptable d'insubordina

tion.

Rendu à la liberté en août 1836, il rentra sous le toit paternel, qu'il souilla bientôt. Chassé ignominieusement par son père, qui ne pouvait plus souffrir dans sa maison ce fils dénaturé, devenu frère incestueux, Pascal Jouve conçut et annonça hautement les projets de vengeance qu'il a depuis cherché à réaliser.

Il préluda à tous ses autres forfaits par le viol d'une fille de neuf ans. Le 10 juin 1837, il se présenta dans une école de filles tenue dans un quartier rural d'Aubagne ; il y demanda la jeune Honorine Seiard, pour la conduire, disait-il, chez son père, qui la demandait. On lui confia cette jeune enfant. Jouve l'entraîna dans un lieu écarté, et la, étouffant les cris de sa victime avec

une main, et de l'autre la menacant avec un couteau, il consomma le viol, Quelques jours après, il se présenta, à Roquevaire, chez son père, alors absent; on ignorait encore dans ce pays la perpetration de son dernier crime. Un serrurier va lui ouvrir les portes du domicile paternel ; mais bientôt, apprenant l'expulsion qui avait eu lieu, cet ouvrier retourne sur ses pas, et Jouve est forcé de prendre la fuite.

Il a déclaré depuis que son intention avait ete de prendre dans la maison de son pere tout ce qu'il aurait pu emporter, et d'y mettre le feu. Forcé d'ajourner l'accomplissement de ce crime. Jouve revient à Marseille a travers champs et montagnes pour éviter les gendarmes; puis, le 16, il se montre de nouveau sur le territoire de Roquevaire, et arrive celle fois à une petite campagne appartenant à son père. Il s'introduit dans le bâtiment en defoncant le toit, et après s'y être muni d'armes, de vivres et de munitions, il y met le fea.

Reure dans un champ voisin, il surveille les progres de l'incendie, tout en consommant une partie des provisions qu'il venait de prendre; enfin, quand la flamme s'elance par toutes les croisées et que le toit s'affaisse, il se retire, et, en passant, il éveille un voisin pour lui apprendre ce qu'il vient de faire et proférer de nouvelles menaces contre son pere et sa sœur.

En attendant qu'il puisse les exéenter. Jouve va passer son temps à arrêter sur la grande route.

Huit ou dix voyageurs, cultivateurs on charretiers, sont successivement mis a contribution. Apres en avoir detrousse quelques-uns, il arrête un panvre berger. Quand Jone s'est assuré que celui-ci n'a rien sur lui, au lieu de le maltrater, il lui offre de boire a sa gourde, lui donne un pain blanc et le renvoie.

Cependant, depuis les menaces doni il avait eté l'objet, Jouve pere n'osal presque plus quitter sa maison. Spectanément la population de Roquelare s'etait mise en armes à la recherche da brigand. Jouve, qui en avait recu cosnaissance par une personne qu'il Đà jamais consenti a nommer, disant qu'î ne trahirait jamais ceux qui lui avaient fait du bien, voulut aller au-devant da danger, et en même temps réaliser les menaces si souvent répétées. Du hast d'un rocher, il aperçut dans la plaise son pere. qui, accompagne de deas gre darmes travestis, était venu se hirera ses travaux habituels; il s'avance alon couvert par des arbres et par des act dents de terrain; puis tout-à-coup, demasquant quand il n'est plus qu'i trente pas de distance, il crie a 500 père, en le couchant en joue : « Ak. ah: nous y sommes.

Le pauvre vieillard se mit a count a toutes jambes en appelant les geadrmes; ceux-ci s'élancent, et l'accuse lâche alors son coup de fusil, sans qu'in ait jamais pu preciser s'il l'avait dirige contre son père ou contre les genér mes. qu'il prenait, ainsi qu'il l'a di plus tard, pour des gens de Roque vaire. Le coup ayant manque, les gen darmes håtent le pas, se jettent st Jouve, qui n'oppose qu'une faible resistance; ils lui lient les mains avec sa Cravate et l'entrainent avec ear.

Depuis son arrestation, Jouve a fast preuve de la plus grande indiference pour sa position. Dans ses interroge toires. il raconte en quelque sorte aver complaisance l'histoire de ses actes et de ses sensations. Il ne cherche pas plus à faire naître la pitie que l'indignatuse, mais il raconte simplement, sans enphase, avec une admirable précision de détails, tout ce qu'il a vu, tout ce qu'il a fait.

Dans les prisons d'Aix, il a éte l'ob jet de la surveillance la plus active; mais il n'a jamais fait la moindre tenta tive d'évasion. On assure que sa principale occupation était de construire avec du papier des petits bateaux et des moulins à vent, comme l'aurait fait un

Enan, apres s'être attaqué à des voyageurs isoles, il voulut arrêter ure diligence; mais le conducteur, au lieu d'obeir aux injonctions de Jouve, passa rapidement a cute de lui, et lui lança un coup de fouet. Le coup de fusil partit alors. Aux debats, l'accuse a pre-enfant. tendu que l'explosion de l'arme n'avait éte determ nee que par la secousse imprimce a son arme par le coup de fourt

Aux debats, son aspect a vivement excité la curiosité. Jouve est grand, d'une corpulence an-dessous de l'ord naire; sa tête est longue, soa froet

déprimé; ses yeux, petits et extrêmement vifs, sont recouverts par des paupières dont le clignotement continuel a quelque chose de convulsif. Du reste, il paraît se complaire à être l'objet de la curiosité publique, et on devine qu'il s'est promis de faire bonne contenance.

Interrogé après chaque déposition de témoin, il prétend ne se souvenir de rien, sans donner cependant, ni à ses interrogatoires, ni aux dépositions des témoins, aucun démenti formel.

La tâche de l'accusation a été rem. plie par M. l'avocat général Lieutaud. Celle de la défense, confiée à Me Bedarrides, était épineuse; un seul systéme présentait quelque vraisemblance, celui de la monomanie. Le défenseur, en le développant, s'est élevé aux plus hautes considérations.

Après le résumé de M. le président, les jurés se retirent dans leur salle pour procéder au scrutin.

Au moment où les débats allaient être clos, le président a demandé à l'accusé s'il n'avait rien à ajouter pour sa défense; il s'est levé alors pour dire qu'il n'éprouvait qu'un désir et qu'un besoin, celui de manger un morceau. L'accusé a fait cette demande sans ricanement et sans ironie, avec le ton de déférence et de soumission de celui qui fait une demande pour qu'elle soit accueillie.

Aussi, lorsque le fatal verdict ayant été prononcé, Jouve rentre, personne n'est surpris que son désir ait été pris au sérieux, et on s'en aperçoit en le voyant mâcher encore sa dernière bouchée. Le repas qu'il vient de faire est le digne pendant de celui qu'il faisait en voyant bruler la maison de son père. Hélas! qui oserait dire que l'un et l'autre ne peuvent s'expliquer de la même manière?

Après la lecture du greffier, on lui annonce sa faculté de pourvoi; il repond alors, d'un ton jovial et résolu :

Non, non, tout de suite!» En se retirant, il cherche à échanger des signes de connaissance avec quelques témoins, qui se détournent avec encore plus de pitié que de dégoût.

26. Paris. Ouverture du chemin de fer de Saint-Germain. — On peut aisément se figurer la curiosité, l'empressement excité par l'inauguration de ce

chemin de fer, le premier construit à Paris. Déjà il avait été parcouru deux ou trois fois par des voyageurs privilégiés; mais c'est aujourd'hui seulement que le public en a pris possession. L'événement s'est passé de la manière la plus heureuse, bien qu'une immense affluence d'hommes, de femmes et d'enfants se soit portée toute la journée à l'embarcadère de la rue de Londres. Tout le quartier Tivoli semblait être en fête. On évalue à dix mille le nombre des personnes qui ont fait aujour d'hui, dans les voitures et wagons de la compagnie, le voyage de Saint-Germain. Ce voyage, qui est de 18,430 mètres, a duré communément trente minutes. Dans son parcours, le chemin de fer traverse deux souterrains et des tranchées qui ont jusqu'à 16 mètres (49 pieds) de profondeur; sur plus des deux tiers de la ligne les rails sont établis sur une chaussée haute moyennement de 15 à 20 pieds; le chemin traverse deux fois la Seine sur trois ponts; il coupe quinze routes ou chemins au moyen de pontceaux établis tantôt audessus, tantôt au-dessous de ces routes. Le souterrain de Paris a été commencé le 5 mai 1836 et terminé le 15 février suivant ; il est à quatre voies, sa largeur est de 13 mètres 32 centimètres, sa longueur est de 183 mètres. Le souterrain des Batignolles a été entrepris le 7 juin 1836, et terminé le 9 mars 1837. Il a 328 mètres de longueur. La nouvelle voie ouverte n'est pas d'une grande étendue, surtout si on la compare aux immenses travaux réalisés dans le même espace de temps aux EtatsUnis; mais il est bien qu'on ait créé aux portes de Paris, à Paris même, qui exerce tant d'influence sur toute la France et sur les états voisins, un chemin modèle, grâce auquel le public parisien pourra désormais comparer un chemin de fer à une route ordinaire, se rendre compte de la vitesse du parcours, et juger par lui-même des résultats qu'on peut attendre de l'application générale de ce puissant moyen de communication.

28. Madrid. Duel politique. — Une rencontre fàcheuse a eu lieu à la suite des attaques du général Seoane contre le corps des officiers. Hier, dans l'aprèsmidi, MM. Manzano et Castro, offi

ciers du 4 bataillon de la garde royale, se sont rendus a l'hôtel du général Seoane pour lui demander réparation. Le général a répondu avec empresse ment à cette provocation, et il a invité les deux officiers à se rendre auprès du comte Almodovar, qui réglerait avec eux les conditions du combat; l'entrevue a été courte, et il a été convenu avec le comte Almodovar que l'affaire aurait lieu à six heures du soir. M. Manzano s'est rendu sur le terrain avec MM. Fernando Cordova et Tenorio, ses témoins. Ceux du général Seoane étaient le cointe Almodovar et Jean Arana, député. Il avait été décidé, vu la grande réputation d'habile tireur acquise au général Seoane, que le duel aurait lieu au pistolet, mais à dix pas de distance. Sur les deux pistolets un seul était charge. Le pistolet chargé ayant été donne par le sort a M. Manzano, il a fait fen; le général Seoane est tombé; mais sa blessure n'etait pas mortelle.

31. Paris. Le fronton du Panthéon. -Ce fronton vient enûn d'être débar rassé de son enveloppe de toiles et de charpentes. M. David, à qui cette grande page de sculptare a coûté denx ars d'un travail non interrompn, s'est inspiré de l'inscription même qui consacre le mo nument : Aur grands hommes la patrie reconnaissante!» et il a traduit celte pensée avec bonheur.

Au milieu du fronton, et montée sur un autel, est une grande et majestueuse figure, le front ceint d'une couronne étoilée; c'est la Patrie distribuant des couronnes à tous ceux qui l'ont honorée et servie par leurs vertus, leurs talents ou leur épre. A ses pieds sont assises PHistoire et la Liberté. l'une inscrivant sur ses tablettes les noms des grands hommes; l'autre.calme et forte, tressant les couronnes que la patrie deccrne. A droite sont les illustrations de l'ordre civil; à gauche, toutes lesgloires militaires. De ce partage si simple du sujet résulte un contraste picin d'effet d'un côté, c'est le recueillement et la méditation; de l'autre, l'action et l'enthousiasme; là, sont Malesherbes, Fénelon, Mirabeau, Laplace, Cuvier, David, etc.; ici, le general Bonaparte, revêtu de l'aniforme républicain, et dominant par sa position, plus que par sa taille, un groupe de soldats de toutes armes, où

l'on retrouve jusqu'an vieux grenader de la fameuse 32o, et jusqu'à l'intrepide enfant qui battait la charge an post d'Arcole.

Enfin, les deux angles aigus da fra ton sont remplis par des groupes dejes nes gens qui se livrent à des etades &rieuses, avant de songer a venir pres dre leur part des recompenses natime les. Quelques-uns d'entre eux parten l'uniforme de l'Ecole polytecha que, e paraissent absorbés dans des calculs et des problemes que M. Arago a uans lui-même sur la pierre.

Le gouvernement a hésité quelque temps à faire découvrir ce fronton, qui aurait pu être inaugureaux dernières & tes de juillet. Dès-lors, il est deven l'objet d'une vive polémique entre le journaux de l'opposition et les jourSANI ministériels; polémique qui s'est emate continuée, mais en changeant de caratére, entre ces derniers et les jounett légitimistes. L'archevêque de Paris inmême, sortant du sanctuaire, s'est mill à la lutte, en fulminant un mandemm contre ce fronton; ce qui n'a pas un pêché son inauguration de se faire ave le plus grand calme.

SEPTEMBRE

4. Paris. Cour d'assises. Affaire Journal l'Europe. — La Cour d'assin avait à statuer aujourd'hui sur l'oppos tion du gérant du journal l'Europe is ve arrêt par defaut qui l'a condamnetus an de prison et 8.000 fr. d'amende.

Le gérant a déclaré se nommer fleuri Edouard de Perdraaville.

M. Partarrieu-Lafosse; subent és procureur général, a dit :« Mestitors, le sentiment de l'honneur national est parmi nous le plus irritable de tous. Et gouvernement qui serait considert comme plaçant la France dans une e tuation déshonorante pour elle, ecomme la mettant aux genoux et à la merei üt l'Europe, serait par ce seul fait un gen vernement fletri dans l'opinion. Il s'a rait pas les premières conditions é vie. Les partis le savent, car depuis vot par une politique où l'habileté s'est é liée avec la modération, le gorvente ment de 1850 a su maintenir la paix européenne, les partis n'ont pas qué de dire que cette paix, le gueves nement l'avait achetée par des cou

sions sans diguité et sans mesure, qu'il avait obtenu ce qu'on a nommé une paix à tout prix.

Telle a été en particulier la tactique du parti qui se rattache à la défense de la dynastie déchue en juillet, et cela s'explique très-facilement. Les espé, rances de ce parti reposaient tout entières sur la guerre ; il avait dû calomnier la paix, parce que le maintien de la paix a fait son désespoir.

Tel est, Messieurs, le caractère qui est imprimé spécialement dans l'article que nous vous dénonçons aujourd'hui, Il a cela de particulier, que ce n'est pas seulement aux agents responsables du pouvoir, à un système ministériel, qu'il fait remonter la responsabilité de cette politique présentée par lui comme honteuse; c'est le roi lui-même qu'il met en avant, qu'il prend corps à corps, et auquel le parti fait remonter le blâme de ce système.

Le but de l'article est écrit dans son titre même Situation de la France actuelle à l'égard des autres puissan

ces. »

Ici M. l'avocat général donne lecture de tous les paragraphes, en les accompagnant d'un court commentaire,

Le rédacteur de l'article n'attaque pas seulement le système gouvernemental, mais le roi lui-même. On y lit ces propres expressions : « Louis-Philippe, en abandonnant les Polonais, ses alliés naturels, a voulu régénérer sa couronne par le baptême du sang d'autrui. Pour être admis dans la Sainte-Alliance que ne ferait-il pas? »

» Non content d'attaquer aussi indécemment le roi, son gouvernement, les Chambres, tous les dépositaires du pou voir, le rédacteur s'en prend encore à la garde nationale elle-même, en disant:

Les bourgeois de Paris ne compren nent l'honneur national que dans l'enceinte des barrières, et les parasites de tout ce système qui, assis autour d'un budget de 1,800 millions, défendent aujourd'hui les Tuileries, seraient capables de porter en tribut à l'ennemi les têtes des héros de juillet, s'il fallait cet holocauste pour qu'ils pussent continuer à dévorer tranquillement la France. »

De pareilles assertions constituent, aux yeux de M. l'avocat-général, le double délit d'offense au roi et d'exci

tation à la haine et au mépris du gouvernement du roi.

Me Hennequin, dans une plaidoirie très-développée, a entrepris d'établir que l'article inculpé ne contient rien de plus fort que la polémique habituelle des journaux de la même couleur. Il pense que l'on peut sans délit présenter la révolution de juillet comme née de l'insurrection. Les attaques du journaliste contre une politique méticuleuse sont l'usage du droit, accordé nommément par la loi de 1822, de discuter et d'attaquer les actes des ministres. Il n'y a rien, suivant lui, dans l'article qui soit de nature à faire remonter jusqu'au roi lui-même le blâme des actes de son gouvernement.

Après les répliques de MM. Partarieu-Lafosse et Hennequin, M. Dupuy, président de la Cour, à fait le résumé des débats.

Les jurés ont délibéré pendant cinq à six minutes. M. de Perdrauville, déclaré non coupable sur les deux questions, a été acquitté.

6. Malte. Cholera. — Il paraît que la maladie s'est d'abord déclarée dans une maison de charité située dans le faubourg Lavalette et appelée la Floriana, où environ 750 vieillards infirmes sont entretenus aux frais de l'état, et que de la elle se serait répandue dans diverses autres parties de l'île. Du 9 juin au 3 juillet, on a compté 1084 cas, dont 663 décès. Le fléau n'avait pas encore atteint son plus haut degré d'intensité, car le nombre des cas variait de 60 à 70 par jour, jusqu'à 110 et 120. Comme cette cruelle maladie a principalement sévi contre les classes pauvres, les cas ont été moins nombreux parmi les troupes de la garnison et les marins de l'escadre. Un seul officier du 47 régiment asuccombé. Les Maltais, même ceux qui appartiennent aux classes les plus aisées, manifestaient des craintes sérieuses et redoutaient surtout la contagion du choléra; aussi, un grand nombre de familles se sont retirées dans leurs maisons de campagne. Cet exemple a produit le plus mauvais effet sur le peuple, qui a refusé d'ensevelir les morts, Un acte du conseil investit de pouvoirs extraordinaires le gouverneur sir Henry Frédérick Bouvrie. Les médecins anglais et maltais ont fait preuve de zėle

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