Immagini della pagina
PDF
ePub

çon tout-à-fait inintelligible et invraisemblable. Enfin, César, appesanti par les fumées d'une bruyante et magnifique orgie, comme celle de Lucrèce Borgia, se laisse tomber sur son lit et s'endort. Alors Aquila et Junia pénètrent dans la chambre impériale, et pendant que l'un passe une corde au cou de l'empereur et l'étrangle, l'autre le frappe de son poi gnard. Cherca et ses complices arrivent ensuite pour tuer le tyran, mais trop tard. Cherea veut du moins profiter de la mort de l'empereur pour rétablir la république. Aussitôt Messaline accourt à la tête des prétoriens, qu'elle a gagnés à prix d'argent, et qui proclament Claudius; elle fait arrêter Junia, Aquila, Cherea, et les envoie à la roche Tarpéienne. Claudius, élevé sur le pavois, s'écrie tout joyeux: A moi l'empire! et Messaline reprend : A moi l'empire et l'empereur!

[ocr errors]

Tel est ce drame; ce n'est pas toutà-fait Christine à Fontainebleau, la Tour de Nesle et les belles scènes de Richard Darlington; et pourtant, tel que je vous le dis là, copié çà et là et partout, passant et sans transition d'une idée à l'autre, à la fois féroce et bouffon, terrible et trivial, profane et chrétien, composé de cent mille éléments contraires, réunissant les plus petits détails de la vie vulgaire aux plus hardies spéculations de l'Evangile, tout rempli de sang et de vice, de roses et d'esprit, invraisemblable, impossible, absurde, parlant tous les langages, tour-à-tour traduisant, et d'une façon peu habile, l'ode d'Horace et la satire de Juvenal, et les élégies de Properce et les vers de Gallus; pêle-mêle confus et mal en ordre de toutes sortes de traditions, de contes, d'histoires, de récits; tel qu'il est donc, échappant à l'analyse, ou bien écrasé par l'analyse, ce drame est pourtant l'œuvre d'un esprit hardi et puissant. Dans toute cette confusion, il y a de vifs éclairs; dans toute cette imitation, l'originalité se fait jour; dans toutes ces choses devinées la veille, il y en a que l'auteur a devinées depuis dix ans. L'improvisation se fait sentir tout entière dans cette œuvre sans forme et sans nom; une improvisation hardie, puissante, créatrice, vagabonde, sans loi, sans frein, éloquente parfois, mais aussi parlant bien souvent un langage

barbare.

,

A ce jugement d'un critique spirituel, il faut ajouter que la nouvelle tragédie de M. Dumas était atteinte d'un mal incurable: elle ennuyait. Aussi ne s'est elle traînée qu'avec peine jusqu'à sa vingtième représentation, et a-t-elle si peu de chances de reparaître sur l scène, que peut être un jour demandera-t-on à quel propos a été frappée la médaille dont nous avons parlé en commençant.

27. Séance publique annuelle de l'Académie des sciences morales et politi ques. On remarque dans l'anditaire un grand nombre de dames élégamment parées, et la plupart des hommes connus par leurs travaux dans les sciences qui rentrent plus spécialement dans les attributions de l'Académie. Les notabilités parlementaires étaient retenues à la chambre par l'élection des viceprésidents. A une heure et un quart, M. Bérenger, président de l'Academe, prend place au bureau; il a à sa droite M. Mignet, secrétaire perpétuel, a sa gauche M. Droz, vice-président. Les membres de l'Académie et ceux des antres classes de l'Institut garnissent indistinctement les banquettes reservees,

M. le président Bérenger ouvre la séance par quelques mots pleins de convenance et d'a-propos sur l'utilite des prix proposés par l'Académie, et sur l'émulation honorable que ces prix sont destinés à entretenir au dehors. Il annonce les questions mises au concours pour les années 1838 et 1839 par les diverses sections de l'Académie. M. Bérenger proclame ensuite le nom de M. Barthélemy Saint-Hilaire, qui a remporté le prix de 1837 sur l'Orga num d'Aristote. M. Barthélemy SaintHilaire, présent à la séance, reçoit des mains de M. le président la médaille qui lui a été décernée par l'Académie.

M. Mignet, secrétaire perpétuel. prend place à la tribune pour lire l'éloge de M. Ræderer, mort dans le courant de l'année qui est près de finir. M. Ræderer, dont la vie si active et si remplie dans la politique et dans les lettres, a été mêlée à tous les grands événements qui, depuis cinquante 35. ont renouvelé la face de notre pays, a trouvé dans M. Mignet un historien préparé par ses études et par le caractère de son esprit, à apprécier d'une

manière souvent impartiale et toujours élevée toutes les phases de sa longue carrière.

M. Rossi a occupé la tribune après M. Mignet. Sous ce titre modeste « Quelques observations sur notre droit civil considéré dans ses rapports avec l'état économique de la société, » le savant professeur a lu un travail remarquable bien propre à donner à un auditoire éclairé une idée des hautes études et des séTieuses méditations qui préoccupent l'Académie des sciences morales et politiques. Au moment de la rédaction de notre Code civil, la société française n'était point telle que nous la voyons de nos jours; à cette époque, l'agriculture était encore le principal et presque l'unique fondement de la ri chesse publique. De là les lacunes qu'on trouve dans notre législation civile, en ce qui touche à l'organisation de la richesse mobilière, qui a pris, depuis, un si grand développement, et qui est destinée à en prendre un plus grand encore dans la suite. M. Rossi a su animer une matière en apparence si aride, en parlant des résultats de la législation sur la contrainte par corps. Cette législation traite sans pitié le malheureux débiteur qui, le plus souvent, n'est coupable que d'une ardeur de travail inexpérimentée, tandis que le voleur, devant la police correctionnelle, voit ordinairement adoucir sa peine en proportion du repentir qu'il témoigne ou de l'intérêt que les circonstances du délit éveillent dans l'âme des juges.

Ce morceau a vivement ému l'auditoire, et M. Rossi a dû s'apercevoir aux applaudissements sympathiques qui l'ont accueilli, que ses nobles pensées avaient été comprises.

27. Toulouse. Température. — On mande de cette ville: L'hiver n'a pas encore commencé pour nos contrées. La température, le jour de Noël, était celle d'une journée de printemps. Le thermomètre de Bianchi (échelle de Réaumur) a marqué ce jour-là: Minimum, 4 degrés au-dessus de zéro; maximum, 43 degrés. Le lendemain, 26, le même thermomètre: Minimum, 6 degrés 472 au-dessus de zéro ; maximum, 15 degrés. »

Cette douceur de température que nous avons constatée, pendant ce

mois, à Upsal, à Paris et à Toulouse, est d'autant plus remarquable qu'elle devait être suivie d'un hiver très rigou

reux.

31. Paris. Fermeture des maisons de jeu.-Conformément à la loi de finances rendue dans l'avant-dernière session, toutes les maisons de jeu de Paris ont été fermées le 31 décembre à minuit précis. Un avis, affiché dans toutes les salles, prévenait les joueurs que les parties ne se continueraient pas un seul instant audelà du terme fixé. Le Salon, ou Cercle des Etrangers, la plus aristocratique des maisons de la banque des jeux, qui n'était ouvert habituellement qu'à onze heures du soir, pour fermer à trois ou quatre heures du matin, avait, par extraordinaire, ouvert ce soir à neuf heures. Les principaux habitués étaient avertis, par lettres, de cette disposition.

La foule n'a cessé d'encombrer hier et aujourd'hui les maisons de jeu, principalement au no 154 du Palais-Royal et à Frascati. Plusieurs scènes dramatiques ont signalé ces dernières séances des jeux publics. Un ouvrier s'est tué en sortant du n° 113. On cite deux jeunes gens qui ont perdu des sommes assez considérables, et qui ne sont pas rentrés chez eux depuis avant-hier. D'autres scènes ont eu leur côté plai.

sant..

Un particulier fort bien vêtu, qui avait joué gros jeu et très-malheureusement, au no 154, met, au trente-un, le seul billet de 1,000 francs qui lui reste et le perd; mais avant que le tailleur ait eu le temps de s'en emparer, le joueur se précipite sur son billet de 1,000 francs, le saisit et se sauve avec. On crie au voleur ! les inspecteurs, chefs de partie, garçons de salle, courent en masse après le fugitif; à la dernière porte, il se voit près d'être atteint; il roule alors en boule son billet, l'avale et se retourne en ouvrant la bouche toute grande au nez de ceux qui le poursuivaient.

On crie, on menace, mais lorsque l'on vit que le billet était bel et bien avalé, et qu'il n'y avait moyen ni de le reprendre ni d'en avoir un autre du joueur ruiné, on le laissa partir. On n'a pas su si celui-ci, une fois dehors, avait pris quelque moyen pour rentrer en possession du précieux papier,

Aujourd'hui, toute la soirée, les sa lons de Frascati étaient tellement pleins que l'on pouvait à peine y remuer. Les tables de trente-un, de la roulette et du creps étaient couvertes d'argent. A dix heures, la foule était telle à l'intérieur qu'il a falla fermer les portes de la rue. De ce moment, personne n'est plus entré, mais une foule considérable s'est amassée dans la rue Richelieu pour assister à la sortie.

Quelque tumulte a eu lieu quand les joueurs ont défilé ; les dames habituées de Frascati étaient accueillies, à mesure qu'elles paraissaient, pas des quolibets mêlés d'épithètes peu courtoises, à ce point que les sergents de ville ont cru devoir intervenir. Quelques personnes ont étéarrêtées, et relâchées, il est vrai, bientôt après. Les sergents de ville ont alors pris le parti d'offrir à ces dames une autre protection: ils prenaient chacune d'elles par le bras à droite et à gauche, et les conduisaient ainsi jus qu'aux boulevarts ou jusqu'à la plus prochaine voiture.

31. Naples. Statistique de la popula» tion du royaume de Naples.-Le Jour nal des Deux-Siciles publie, par ordre du ministre de la police générale du royaume, la statistique de la popula tion de toutes les provinces continen tales en 1836, c'est-à-dire de tout le royaume, moins la Sicile. Ce tableau présente des résultats satisfaisants; car, malgré le choléra qui a éclaté dans quelques provinces avant la fin de 1836, et qui a fait périr à cette époque 5,268 habitants dans la capitale seulement, la population du royaume de Naples qui, au 1er janvier 1836, était de 6,013,171, montait, au 1er janvier 1837, à 6,081,993 habitants, dont 2,985,803 mâles, et 3,096,190 femmes; par conséquent, la population s'était augmentée dans l'année 1836 de 68,822 individus.

En 1836, il y a eu 235,337 naissances, dont 120,852 garçons et 144,485 filles;

166,515 morts, dont 84,130 hommes et 82,385 femmes ;

37 centenaires, dont 13 hommes et 24 femmes;

Et enfin 48,625 mariages, c'est à dire 2,140 plus que l'année précédente.

On a remarqué que les provinces où l'augmentation a été plus grande, sont

Molise, Abbruzze citêrieure, Abbruzze ultérieure première, et Calabre ultėrieure première,

31. Saint-Pétersbourg. Incendie da palais impérial. - Un grand désastre vient d'afiliger Saint-Pétersbourg. Le plus vaste édifice de cette capitale, le palais impérial, connu sous le nom de palais d'hiver, monument du règne de l'imperatrice Elisabeth, a été la proie des flammes. Un incendie y éclata dans la soirée du 17 (29) décembre avec une telle violence, que tous les secours fu rent inutiles, et le lendemain la magnifique résidence des empereurs de Russie se trouva entièrement consumée.

Quand l'incendie éclata, l'empereur était au théâtre. Averti de ce qui se passait, il retourna au palais d'hiver et se porta de suite sur le point où le dan. ger était le plus grand. Mais déjà les combles du palais étaient remplis d'ane fumée si épaisse que, d'une part, elle dérobait tout à la vue, et que, de l'autre, personne ne pouvait pénétrer sous le toit sans courir le risque d'une suffocation immédiate.

Le froid était de 24 degrés, et Feat aurait gelé en l'air si l'on n'avait eu le soin d'employer exclusivement les pompes à fourneaux, dans lesquelles lean se maintient tiède et liquide. Une heure après, la précaution était superflue, car la flamme devint si immense et l'air si embrâsé, que l'on voyait fondre les glaces de la Newa, voisine de l'édifice.

Les secours furent nombreux, portés avec ardeur, mais malheureusement inutiles. Le feu dévorait, avec une rapidité incroyable, toutes les parties du palais, se dirigeant du bas vers le baut. Il continua toute la nuit. Vers le matin, grâce aux mesures ordonnées, on acquit enfin la certitude de sauver le palais de l'Ermitage. Dans l'intervalle, la troupe avait été employée avec succés à emporter et à mettre en sûreté les collections qui y étaient réunies.

Le lendemain 18 (30) décembre, le palais d'hiver brûlait encore. Mais l'incendie. après avoir détruit le toit tout entier, était isolé entre les murs qu'il ne pouvait entamer, et n'offrait plus de danger pour le voisinage.

Un aussi terrible incendie ne saurait avoir lieu sans faire quelques victimes.

Heureusement le nombre en est très borné. Il n'a manqué à l'appel que trois grenadiers du service intérieur du palais, un du régiment d'Imaïzloffsky et trois pompiers. Il y a eu en outre onze hommes de blessés, dont plusieurs donnent l'espoir d'une entière guérison.

Le vaste palais que le feu vient de dévorer occupait une superficie de 654,237 pieds carrés, mesure de Paris. C'est le plus grand espace occupé par un édifice de ce genre. Le Louvre n'occupe qu'un espace de 275,625 pieds carrés; le Vatican, avec le Belvéder, à Rome, 478,900; le palais royal de Munich avec ses cours, 294,000; le palais royal de Berlin avec ses cours, 232,320; le harem de Constantinople, 260,100; le palais impérial de Vienne, y compris ses cours et ses théâtres, 432,000; enfin le palais de Caserta, 410,480.

La longueur du palais impérial était de 707 pieds de Paris, et sa largeur de 559. Pierre-le Grand avait fait bâtir sur cet emplacement un petit palais. En 1754, l'impératrice Elisabeth le fit abattre, et fit reconstruire le palais tel qu'il était avant l'incendie, par le comte Rastrelli, qui l'acheva en 1762. On ar rivait à ce palais colossal par trois entrées venant de la place Million, et par deux du côté de la Néwa. Le vestibule du côté de ce fleuve avait 175 pieds de long, 46 de large et 30 de haut. Vingt colonnes d'ordre dorique en soutenaient le plafond. Il y avait dans ce palais plusieurs salles qui traversaient deux étages de 40 pieds de haut, dont quelques-unes ornées de 28 à 46 colonnes d'ordre corinthien. La salle du trône et deux autres salles avaient, pour soutenir le plafond, 64 colonnes de marbre.

Le premier étage, de 28 pieds de

haut, était divisé en deux rangs superposés de chambres. Il y avait à l'exté rieur de ce palais 580 colonnes de 28 à 64 pieds; dans la cour il y avait 108 colonnes.

Une commission fut formée par ordre de l'empereur pour rechercher la cause de cet incendie. Non satisfaite des renseignements de vive voix fournis par des personnes qui étaient le mieux en état de donner les explications nécessaires, les membres de cette commission, assistés par des ar chitectes, se sont convaincus sur les lieux même loù le feu a pris, de l'état des choses, et ils ont acquis la conviction que la véritable cause de l'incendie a été un tuyau de chaleur qui n'avait pas été bouché lors des dernières grandes réparations faites à la salle des feldmaréchaux. Ce tuyau de chaleur se trouvait dans un grand tube de conduite qui s'étendait entre les salles des chœurs et la voûte en bois de la salle de Pierre-leGrand, attenant à celle des feld-maréchaux. C'est de ce conducteur de chaleur que le feu s'est échappé, et qu'il s'est communiqué à la boiserie des salles et de la voûte de la salle de Pierre-le-Grand. A ce point, des clôtures en planches offrirent un riche aliment à l'incendie. Les flammes s'étendirent avec une rapidité extraordinaire jusqu'à la charpente de la toiture, d'autant plus facilement que le peu d'élévation du toit le rapprochait de la voûte supérieure de la salle de Pierre-le-Grand. Les poutres de la toiture étaient sèches, ayant été posées il y a quatre-vingts ans, et s'enflammèrent d'autant plus vite. Une fumée épaisse se répandit dans le grenier, et comme aucun pignon en pierre ne le partageait, le feu se déploya avec une rapidité qui rendait tout secours inefficace.

NOTE

POUR SERVIR A L'HISTOIRE des arts et DES LETTRES EN 1837.

SALON DE 1837.

Dans le système des expositions annuelles, il est inévitable que le Salon ne soit pas souvent veuf de ses plus beaux ornements, que les artistes du premier ordre ne s'y fassent souvent remarquer que par leur absence. Si habiles qu'ils soient, il est tel tableau d'histoire, tel groupe de sculpture qu'ils ne sauraient terminer dans l'intervalle d'une année. Aussi, aimentils mieux attendre et laisser passer un salon ou deux sans exposer, que d'offrir au public des productions mal conçues ou simplement ébauchées. Il peut arriver que tous ou presque tous les artistes de cette classe fassent défaut à la fois, et alors Dieu sait à quelle masse de médiocrités le Louvre sera livré! Qu'on nous dise donc quel avantage il il y a pour l'art dans ces expositions à qui leur fréquence fait perdre toute solennité, et leur composition tout intérêt. Irriter la faculté productive des artistes, mettre en faveur les genres secondaires qui s'accommodent de la promptitude, intrôniser enfin la peinture facile, comme le journalisme a produit la littérature facile, voilà tout ce que vous retirerez de l'annualité des expositions. Si c'est là ce que vous voulez obtenir, au détriment de l'art élevé et sérieux, à la bonne heure; mais prenez garde que le public, en voyant les expositions se renouveler si fréquemment, ne finisse par y apporter de la froideur, puis de l'indifférence, puis de la négligence, et ne regrette

enfin hautement d'être privé, cinq ou six mois, de la vue des chefs-d'œuvre des écoles anciennes, de toutes ces gloires et ces richesses du Musée du Louvre devant lesquelles viennent quelquefois s'étaler effrontement les plus misérables toiles qu'une main complétement étrangère au sentiment de la peinture puisse barioler de couleurs. De bonne foi, ne serait-il pas de beaucoup préférable que de pareilles expositions n'eussent pas lieu? Ne serait-ce pas rendre service à la plupart de ceux qui s'y montrent, que de les laisser continuer leurs études devant les chefs-d'œuvre dont nous parlions tout-à-l'heure, et qu'ils devraient ne pas se pardonner d'éclipser matériellement pendant près de la moitié de l'année? D'un autre côté, demandez à beaucoup de peintres recommandables d'un ordre secondaire, si, ne trouvant pas que leur réputation soit assez solidement assise pour n'avoir rien à craindre de l'oubli momentané du public, ils ne gémissent pas de la nécessité où ils se croient d'exposer à chaque salon, et, dans ce but, d'achever à la håte des tableaux qu'ils auraient voulu méditer et exécuter plus à loisir? Si du moins les artistes éminents, après une absence plus ou moins longue, reparaissaient tous à la fois, le public en serait quitte pour ne s'attendre qu'à une exposition vraiment remarquable sur trois ou quatre, et sans doute il en prendrait son parti; mais ce n'est pas ainsi que les choses se passent, et, dans le salon le mieux partagé, comme celui que nous

« IndietroContinua »