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approximativement les espaces historiques. Il adopte l'idée générale de trois générations par siècle, et il semble calculer les règnes comme -les générations, quoique, à s'en tenir aux parties les mieux connues des annales anciennes et modernes, la durée moyenne d'un règne soit certainement fort inférieure à trente-trois ans mais il est persuadé. qu'il ne peut exister, dans une chronologie si antique, que des conventions et des hypothèses. I accepte néanmoins pour des données constantes les généalogies que lui fournissent Apollodore et Pausanias, et nous avouerons que, sur ce point, les savans peuvent se partager entre des opinions opposées.

Ceux qui croient fermement qu'il a existé, de tout temps, dans la Grèce, des inscriptions et des registres qui contenoient, comme nous l'avons dit, des nomenclatures chronologiques, en concluent que ces listes étoient immédiatement connues d'Acusilaüs, de Phérécyde, d'Hécatée de Milet, d'Hellanicus, et des autres historiens dont nous n'avons plus les livres ; qu'elles ont été plus ou moins fidèlement extraites de leurs ouvrages par les écrivains qui nous sont parvenus, et qu'il en résulte, non pas une tradition purement orale, mais une succession de témoignages et de transcriptions authentiques.

Ceux qui ne reconnoissent pour véritables sources des connoissances historiques que les témoignages et les monumens contemporains de chaque fait, ne trouvent point que ces monumens et ces témoignages soient assez représentés par des livres composés à de si longues distances des époques dont on prétend nous retracer l'histoire. Ils observent d'ailleurs que ces notions chronologiques et généalogiques varient à tel point chez les divers auteurs, que M. Clavier lui-même est le plus souvent obligé d'écarter celles que fournissent Ératosthènes, Diodore de Sicile, Denys d'Halicarnasse, Eusèbe et S. Augustin. D'ailleurs la plupart des faits qui s'attachent à ces nomenclatures, sont fabuleux; tout le monde à-peu-près en convient; personne ne les admet qu'en les modifiant et en les expliquant d'une manière quelquefois ingénieuse, et toujours aventurée: or quel fond est-il possible de faire sur des noms qui ne rappellent que des souvenirs confus, que des fictions mythologiques!

M. Cuvier, dans le discours préliminaire de ses recherches sur les ossemens fossiles, a montré sous un autre aspect l'extrême incertitude de ces tableaux généalogiques. « On ne lie, dit-il, les dieux et les » héros à l'histoire véritable que par des généalogies évidemment >> factices. Tout le monde connoît le parti que feu M. Clavier a » cherché à en tirer pour rétablir une sorte d'histoire primitive de la

» Grèce ; mais lorsqu'on connoît les généalogies des Arabes et celles » des Tartares, et toutes celles que nos vieux moines chroniqueurs » avoient imaginées pour les différens souverains de l'Europe, et même » pour des particuliers, on comprend très-bien que des écrivains grecs » ont dû faire pour les premiers temps de leur nation, ce qu'on a fait » pour toutes les autres à une époque où la critique n'éclairoit pas » l'histoire. Mais ce qui est bien certain encore, c'est que tout ce qui » les avoit précédés ne pouvoit s'être conservé ..., et n'auroit pu » être suppléé que par de pures inventions pareilles à celles de nos » moines du moyen âge sur les origines des peuples de l'Europe. »

Nous n'avons rien à opposer ici à ces observations; mais en avouant, s'il le faut, qu'à l'égard de l'histoire et de la chronologie des siècles grecs antérieurs aux olympiades, la rigoureuse et véritable critique peut aboutir en effet au scepticisme, nous n'en demeurons pas moins persuadés de l'utilité, du mérite et de la haute importance de l'ouvrage de M. Clavier. Nulle part, et non pas sur-tout chez les écrivains anglais qui ont travaillé sur l'histoire grecque, on ne trouve une aussi vaste érudition, des recherches aussi profondes, autant de clarté, de méthode et de franchise. Les éditeurs de M. Clavier ne font que lui rendre justice, quand ils disent qu'il ne s'est point forgé à plaisir un système, qu'il n'a pas eu l'intention de soutenir son sentiment par des hypothèses spécieuses, et qu'il n'avoit, quelque erreur qui ait pu lui échapper, d'autre but que de découvrir la vérité. En effet, s'il emploie les expressions il est constant, prouvé, certain, en des occasions où nous oserions dire à peine qu'il est probable ou possible, il cède à une conviction intime, produite en lui par l'habitude de recueillir et de rapprocher d'anciens textes, et d'attribuer toujours quelque réalité à ce qu'ils énoncent. Dès qu'une fois on admet avec lui que les écrivains grecs postérieurs au siècle d'Alexandre, et sur tout Apollodore et Pausanias, ont pu acquérir et nous transmettre avec exactitude la connoissance des temps antérieurs à Pisistrate, et même à Homère, à Thésée, à Cécrops, la série de faits qu'il nous présente est la mieux déduite et la mieux enchaînée que nous puissions jamais obtenir. En un mot, s'il existe une histoire de l'antique Grèce avant les siècles olympiques ou historiques, comme disoit Varron, elle est telle que M. Clavier l'expose dans cette seconde édition.

DAUNOU.

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

INSTITUT ROYAL DE FRANCE ET SOCIETÉS LITTÉRAIRES. L'ACADÉMIE française a élu M. l'abbé Fraissinous et M. Dacier, pour remplacer dans son sein M. Sicard et M. le duc de Richelieu.

L'académie des sciences a élu M. Cordier, pour remplir la place vacante par le décès de M. Haüy.

L'académie des beaux-arts a aussi donné pour successeurs à M. Vanspaendonck, M. Hersent; à M. Heurtier, architecte, M. Huyot; et à M. Bervic, graveur, M. Alexandre Tardieu.

L'académie des inscriptions avoit proposé, pour le sujet du prix à décerner dans sa séance publique de 1822, de rechercher, d'après les monumens historiques, et principalement d'après ceux du nord de l'Europe, quelles ont été les causes des nombreuses émigrations des peuples connus sous le nom général de Normands, dans le moyen âge, et de tracer l'histoire abrégée de leurs incursions et de leurs établissemens dans toute l'étendue de l'ancienne Gaule. L'académie vient d'adjuger ce prix au mémoire n.o 2, dont l'auteur est M. Depping. Il sera fait mention honorable des mémoires n.o 3 et 4.

La société de médecine, chirurgie et pharmacie de Toulouse, avoit proposé pour l'année 1822 deux questions à résoudre, l'une sur la chirurgie, l'autre sur quelques points de pharmacie. Les mémoires qui lui sont parvenus n'ayant pas rempli ses vues, elle retire ces sujets du concours. Elle propose, pour l'année 1823, la question suivante: Déterminer le mode d'action de l'ioDE sur l'homme dans l'état de santé ou de maladie, et assigner les propriétés médicales de ses diverses préparations, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Elle propose en outre, pour l'année 1824', cette question : Déterminer, d'après une bonne théorie, et sur-tout d'après le résultat précis de l'expérience, les effets salutaires d'un ou de plusieurs agens médicinaux, pris dans la classe des poisons végétaux ou minéraux. Chaque prix est de la valeur de 300 francs. Voulant récompenser le zèle des membres qui lui ont adressé les ouvrages les plus intéressans pendant le cours de son année académique, elle a accordé une double médaille d'encouragement à M. Parent-Duchâtelet, docteur-médecin à Paris; une médaille ordinaire à M. Jourdain, docteur médecin à Mugron; et une mention honorable à M. Boë, chirurgien à Castel-Sarrasin. Les mémoires concernant les deux grands prix devront être remis avant le 1. mars de chaque année. Il est nécessaire qu'ils soient écrits lisiblement en français ou en latin, et munis d'une épigraphe ou devise qui sera répétée dans un billet cacheté, où doit se trouver le nom de l'auteur. Les ouvrages qui concourront pour les médailles, devront être remis avant le 1. avril 1823. Les auteurs feront connoître leurs noms. On n'admettra point au concours ceux qui auront été déjà communiqués à d'autres sociétés.

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

Grammaire française démonstrative, par J. N. Blondin, secrétaire-interprète

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à la Bibliothèque du Roi, in-8.', édition entièrement refondue. Paris, impr. de Baudouin, 1822, in-8. de 9 feuilles. Prix, 2 fr., chez Brianchon, Delalain, Nyon &c.

Eloge de Jeanne d'Arc, par M. Gr. G. d'Orléans. Orléans, impr. et libr. de Darnault-Maurant, in-8. de 3 feuilles un quart.

Lettres inédites de l'abbé Morellet, de l'académie française, sur l'histoire politique et littéraire des années 1806 et 1807, pour faire suite à ses Mémoires. Paris, impr. de David, chez Ladvocat, in-8. de 8 feuilles 3/4. Prix, 3 fr.

Collection des romans grecs traduits en français, précédée d'un essai littéraire, par M. Villemain, membre de l'académie française, et professeur d'éloquence à la faculté de Paris; 15 vol. in-16, ornés de figures, publiés par souscription. Chaque livraison composée de 2 volumes coûtera, sur carré fin des Vosges satiné, 7 fr., et sur grand papier vélin d'Angoulême, aussi satiné, figures avant la lettre, 24 fr. Le prix de la dernière livraison, contenant 3 volumes, sera d'un tiers en sus. On souscrit à Paris, sans rien payer d'avance, chez J. S. Merlin, libraire, quai des Augustins, près le pont Saint-Michel, n.° 7. A la publication de la troisième livraison, chaque volume sera augmenté pour les non-souscripteurs de 50 cent. sur le papier carré fin, d'un franc sur le carré vélin, et de 2 fr. sur le grand papier d'Angoulême.

Odes d'Horace, traduction française, avec des notes explicatives, par Félicie d'Ayzac (née à Paris en 1801), dame de la maison royale des élèves de la légion d'honneur à Saint-Denis. Paris, imprimerie et librairie d'Egron, 1822, in-8., 25 feuilles. Prix, 5 fr.

Régulus, tragédie en trois actes, par M. Lucien Arnault, fils de l'auteur de Marius et de Germanicus; représentée sur le premier Théâtre français, le 5 uin 1822. Paris, impr. de Cosson, chez Ponthieu, in-8.° Prix, 3 fr. 80 cent. Thyeste, tragédie par M. Renard Athanase. Paris, impr. de Moreau, chez Barba, in-8. de 6 feuilles. Prix, 2 fr. 50 cent.

Les Machabées ou le Martyre, tragédie en 5 actes, par M. Alex. Guiraud; représentée, le 14 juin 1822, sur le théâtre royal de l'Odéon. Paris, imprimerie de Huzard-Courcier, chez Ambr. Tardieu, in-8.° de 7 feuilles. Prix, 3 fr.

Voyage en Valachie et en Moldavie, avec des observations sur l'histoire, la physique et la politique; augmenté de notes et additions pour l'intelligence de divers points essentiels; traduit de l'italien par M. Lejeune, professeur de littérature. Paris, impr. de Bobée, chez Masson, et fils, in-8. de 13 feuilles.

Histoire d'Hérodote, suivie de la vie; nouvelle traduction, par M. A. F. Miot, conseiller d'état. Paris, impr. et libr. de Firmin Didot, 3 vol. in-8. avec une carte. Nous nous proposons de faire plus particulièrement connoître cette traduction.

Histoire philosophique des empereurs depuis César jusqu'à Constantin, ou comparaison de leurs institutions, des événemens de leurs siècles, et de l'état du genre humain sous le paganisme, avec la civilisation des temps modernes, par M. Toulotte, ancien sous-préfet. Paris, impr. de Chanson, chez Thomine et Fortic, 3 vol. in-8.° Prix, 15 fr.

Mémoire sur les antiquités romaines de la ville de Strasbourg, ou sur l'ancien Argentoratum; lu à la société des sciences, agriculture et arts de cette ville, par J. C. Schweighæuser fils, professeur. Strasbourg, impr. et librairie de Levrault, in-8. de 3 feuilles 1/2.

Notice sur les médailles de Rhadaméadis, roi inconnu du Bosphore cimmérien, découvertes en Tauride, en 1820, par M. J. de Stempkousky, correspondant de l'académie royale des inscriptions et belles-lettres. Paris, Firm. Didot, in-8. fig.

Notice sur quelques objets d'antiquité découverts en Tauride, dans un tumulus près du site de l'ancienne Panticapée, par M. de Blaramberg, conseiller d'état, de S. M. l'empereur de toutes les Russies. Paris, impr. et librairie de Firmin Didot, in-8.o de 32 pages, avec une planche lithographiée.

Histoire littéaraire du quatorzième siècle et de la première moitié du quinzième; traduite de l'anglais de Joseph Berington, par A. M. H. Boulard. Paris, impr. de Cellot, chez Debeausseau, quai Malaquais, n.o 15, in-8.o de 144 pages. M. Boulard a précédemment publié, chez le même libraire, les premières parties de l'ouvrage de M. Berington, qui comprennent l'Histoire littéraire depuis J. C. jusqu'au XIII. siècle inclusivement, 4 vol. in-8.o; 9 fr.

Devoirs de l'homme et du citoyen, tels qu'ils lui sont prescrits par la loi naturelle, par Puffendorf, avec le jugement de Leibnitz sur cet ouvrage; traduits du latin par Barbeyrac, avec des notes. Nouvelle édition, où l'on trouve la préface du traducteur et ses deux discours sur la permission et le bénéfice des lois; 2 vol. in-12, Prix, 6 fr. A Paris, chez Delestre-Boulage.

Influence du commerce sur le savoir, sur la civilisation des peuples anciens et sur leur force navale; discours prononcé, le 24 avril 1822, dans la séance générale de l'Institut de France, par Ch. Dupin, membre de l'académie des sciences et de la légion d'honneur, officier supérieur au corps du génie maritime, &c. A Paris, chez Bachelier, libraire, quai des Augustins, n.° 55, in-8. de 54 pages.

Lettre à l'empereur Alexandre sur la traite des noirs, par William Wilberforce, membre du parlement britannique. Londres, 1822, impr. de Schulze, in-8.o de 84 pages.

Considération sur les canaux et sur le mode de leur concession (par M. Girard, de l'académie des sciences). Paris, impr. et librairie de Firmin Didot, in-8. de 46 pages.

Moyen d'enflammer la poudre sous l'eau, à toutes les profondeurs, par le seul contact de l'eau; préparation des matières nécessaires pour obtenir ce résultat, par Scrullas, pharmacien principal d'armée. Metz, impr. et librairie d'Antoine, in-8.o de 20 pages.

Recueil de pièces sur l'importation et la naturalisation en France des chèvres de race tibétaine, ou chèvres à duvet de cachemire, par MM. Ternaux et Jaubert. Paris, impr. de M.me Huzard, in-8. de 2 feuilles.

Mémoire sur les abeilles, et principalement sur la manière de faire des essaims artificiels avec une planche, d'après la méthode de M. Lombard; présenté à la société royale d'agriculture de Lyon, par M. la Cène, l'un de ses membres, et administrateur de la pépinière départementale. A Lyon, de l'impr. de J. B. Barnet, in-8.o de 86 pages.

Mémoires de la société linnéenne de Paris, précédés de son histoire depuis 1788, époque de sa fondation, jusques et compris l'année 1822; tome 1.er Paris, impr. de d'Hautel, au secrétariat de la société linnéenne, rue des SaintsPères, n. 46, et chez Audot et Debeausseau, in-8.o de 744 pages, et atlas contenant quatorze planches gravées ou lithographiées. Les Mémoires de la société linnéenue se divisent en quatre sections, 1. Partie historique; 2.° Mémoires;

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