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5. Du support.

D'après ce qui précède, rien n'est plus facile à déterminer que le genre de support propre à recevoir une matière donnée que l'on veut soumettre à l'essai du chalumeau. S'agit-il de recueillir un sublimé formé par un grillage opéré à une douce chaleur! on mettra la substance dans un tube de verre, ouvert aux deux extrémités. S'agit-il de recueillir un corps volatil qui est tout formé dans la matière de l'essai, de l'eau par exemple! on mettra la substance dans un petit ballon de verre. Veut-on réduire des oxides, griller des sulfures, des arséniures! on se servira de support de charbon de saule ou de sapin; il faudra rejeter les charbons qui sont assez compactes pour bien conduire la chaleur. Enfin desire-t-on brûler des corps combustibles, ou bien opérer la réduction partielle des substances oxidées, pour observer des changemens de couleur ! on placera ces corps sur du platine façonné en cuiller, ou, ce qui vaut mieux, en feuille ou en fil; on pourra encore employer le mica ou le disthène, si ces minéraux ne sont point altérés par la matière de l'essai. M. Berzelius donne sur les supports tous les renseignemens qu'on peut desirer.

6. Instrumens accessoires. Sous ce titre, on trouve décrits un trèsgrand nombre de petits instrumens qui assurent le succès des essais au chalumeau, tels que des pincettes, des marteaux, &c.; plusieurs de ces instrumens sont dessinés.

7. Des réactifs.

Beaucoup de corps très-différens se comportent de la même manière quand on les expose isolément au feu du chalumeau: mais quand on les y expose avec certaines substances, il se manifeste des phénomènes plus ou moins remarquables qui empêchent qu'on ne les confonde les uns avec les autres. Les substances qui donnent lieu à ces phénomènes, sont appelées réactifs, parce qu'en effet c'est en réagissant sur la matière de l'essai, qu'elles forcent, pour ainsi dire, les corps à se découvrir à l'observateur.

Les réactifs dont parle M. Berzelius, sont le carbonate de soude, le borax, le phosphate ammoniaco-de-soude, le salpêtre, l'acide borique, le gypse, le fluor, le nitrate de cobalt, l'étain, le fer, le plomb, les cendres d'os, la silice et l'oxide de cuivre. L'auteur remarque que les trois premiers, qui sont aujourd'hui le plus fréqueminent employés, l'étoient déjà par Cronstedt.

Le carbonate de soude, suivant la nature des corps sur lesquels il agit, produit deux genres d'effets: premièrement, sa base se combine, et donne naissance à un composé qui est fusible ou infusible; deuxième

ment par une action qui n'a point été expliquée, il favorise la réduction d'un assez grand nombre d'oxides métalliques: tels sont ceux de zinc, d'étain, de fer, de cobalt, de nickel, de cuivre, de plomb, d'antimoine, de bismuth, de tellure, de cadmium, de molybdène, de tungstène, d'arsenic.

L'emploi du carbonate de soude comme moyen de réduction, est dû à Gahn. M. Berzelius pense que c'est la découverte la plus importante que ce chimiste ait faite pour la science du chalumeau. Gahn appliquoit son procédé avec tant de succès, qu'il reconnoissoit des traces de métaux dans des substances où elles avoient échappé à des chimistes exercés: c'est ainsi qu'il découvrit d'étain dans de l'oxide

de tantale, qui avoit été préparé par Ékeberg.

Le borax a une tendance remarquable à faire entrer les corps en fusion. M. Berzelius pense que, quand il agit sur une base alcaline, l'acide borique se partage entre cette base et la soude, de manière que la substance fondue est un sel double avec excès de bases, et que, dans le cas où il agit sur l'alumine, la silice, et à plus forte raison sur des acides énergiques, il se produit deux sels acides à base de soue qui sont fusibles. Les phénomènes que présentent les corps qui sont fondus à l'acide des borax sont très-variés ; ils se fondent lentement ou rapidement, avec ou sans effervescence; le verre est incolore ou coloré; les terres alcalines, l'yutria, la glucine, les acides de cerium, de tantale, de titane, &c. forment avec le borax un verre qui conserve sa transparence après le refroidissement, mais qui a la propriété remarquable de devenir opaque, si on le chauffe légèrement à la flamme extérieure de la lampe.

Le phosphate ammoniaco-de- soude est sur-tout employé comme acide fixe. Lorsqu'on le chauffe avec une base pareillement fixe, celleci expulse l'ammoniaque, en prend la place, et le nouveau phosphate se dissout dans le phosphate de soude. Si la base fixe est unie à quelque acide volatile, celui-ci est chassé; si elle est unie à un acide fixe, la base se partage entre les deux acides, si celui auquel elle est unie est énergique; dans le cas où cet acide est foible, elle peut en être séparée entièrement; c'est ce qu'on observe, par exemple, pour les silicates. Enfin le phosphate ammoniaco-de-soude doit être employé toutes les fois qu'on veut constater la couleur qu'un oxide métallique communique aux corps avec lesquels on le chauffe.

L'usage des autres réactifs est très-limité: par exemple, le nitrate de potasse n'est guère employé qu'à porter au dernier point d'oxigénation, des traces de manganèse qui se trouvent dans une matière

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que l'on a réduite en verre. L'acide borique ne l'est guère qu'à reconnoître l'acide phosphorique dans les minéraux. Pour cet essai, qui a été imaginé par M. Berzelius, on fond la matière avec l'acide horique; puis on y plonge un fil de fer mince: l'acide borique s'empare de la base du phosphate, tandis que le fer, en s'unissant aux élémens de l'acide phosphorique, forme un oxide qui devient borate et un phosphure doué du brillant métallique, de la propriété de se casser sous le marteau, ainsi que de celle d'être attiré par l'ainant.

DEUXIÈME ET TROISIÈME PARTIES.

Ces deux parties, qui ne se composent que de simples résultats d'expériences faites par l'auteur et par Gahn, ne sont susceptibles d'aucune analyse. En général, chaque substance a été soumise à quatre essais au moins; elle a été chauffée, d'abord isolément, puis avec le carbonate de soude, le borax et le phosphate ammoniaco-de-soude. Les minéraux qui ont été soumis au chalumeau, sont classés suivant le système minéralogique de l'auteur; ils appartiennent aux ordres des métalloïdes, des métaux électro-négatifs, et des métaux électro-positifs.

M. Berzelius auroit augmenté l'utilité de son traité, s'il eût formé des groupes de toutes les substances qui se comportent de la même manière au chalumeau. Ces groupes, présentés au lecteur dans autant de tableaux, auroient facilité la recherche du nom d'un minéral qu'on essaie au chalumeau dans l'intention de reconnoître l'espèce à laquelle il se rapporte; et lorsque des minéraux sont difficiles à distinguer l'un de l'autre par ce genre d'essai, M. Berzelius auroit pu y ajouter quelque propriété facile à constater qui caractérisât chacun d'eux. La réunion de plusieurs caractères employés pour distinguer des corps qui ont d'ailleurs quelque ressemblance, auroit eu un grand avantage pour les personnes qui commencent à se servir du chalumeau, et qui, faute d'habitude, peuvent facilement être induites en erreur lorsqu'elles se bornent à faire un seul essai qui n'est pas susceptible de donner un corps isolé généralement connu.

On doit remercier M. Fulgence Fresnel d'avoir quitté ses travaux habituels pour traduire du suédois l'ouvrage de M. Berzelius. La manière dont il s'est acquitté d'une tâche aussi pénible, lui fait honneur : le style de sa traduction est clair et facile; c'est un modèle à imiter que nous proposons aux personnes qui veulent faire passer dans notre langue les ouvrages scientifiques étrangers.

E. CHEVREUL.

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መጽሐፈ ሄኖክ : ነቢይ ᎓᎓ MASHAFA HENOC NABIY. The Book of Enoch the prophet; an apocryphal production, supposed to have been lost for ages, but discovered at the close of the last century in Abyssinia, &c. Le Livre du prophète Énoch; ouvrage apocryphe, tenu pour perdu pendant plusieurs siècles, mais découvert en Abyssinie à la fin du siècle dernier; traduit pour la première fois, d'après un manuscrit éthiopien de la bibliothèque bodleyenne, par Richard Laurence, docteur ès langues, professeur royal d'hébreu, chanoine de l'église du Christ, &c. Oxford, 1821, in-8.° de xlviij et 214 pages.

SECOND ARTICLE.

Le livre d'Énoch est divisé en sections et en chapitres; les chapitres sont divisés en versets, à la manière des livres saints. La division en chapitres paroît faite assez arbitrairement, et il n'y a pas beaucoup d'uniformité à cet égard entre les trois manuscrits rapportés par Bruce, les seuls que l'on connoisse. La division en sections est fondée en général sur les divisions naturelles et intrinsèques du livre. Je vais en donner succinctement une idée.

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La première section, qui renferme les six premiers chapitres, commence ainsi, d'après la traduction de M. Laurence (1): « Les paroles de béné» diction d'Enoch, par lesquelles il a béni les hommes justes et élus qui devoient exister dans le temps de trouble, rejetant les hommes » pervers et impies. Énoch, homme juste, qui étoit avec Dieu, prit la » parole et dit, tandis que ses yeux étoient ouverts, et pendant qu'il » contemploit une sainte vision dans les cieux : Voici ce que les anges » m'ont fait voir; c'est d'eux que j'ai entendu toutes choses, et c'est

(1) La version latine que j'ai donnée, dans le Magasin encyclopédique, de quelques chapitres du Livre d'Enoch, diffère assez souvent de celle de M. Laurence, et ce savant pense même y avoir trouvé quelques contre-sens qu'il corrige dans ses notes. Ces différences viennent, 1. de ce que j'ai quelquefois paraphrasé le texte pour lui donner un sens plausible; 2.° de ce que j'ai donné en quelques endroits la préférence au texte grec que nous a conservé le Syncelle, sur le texte éthiopien, qui est très-fautif; 3.o de ce que je me suis permis de substituer d'autres voyelles à celles du manuscrit, quand le sens m'a paru l'exiger. Il peut d'ailleurs m'être échappé quelques fautes. N'ayant pas consulté le texte éthiopien en rédigeant cet article, j'ai cru devoir m'en rapporter à la traduction de M. Laurence, qui est très-littérale. Je n'entrerai dans aucune discussion sur les passages où sa traduction diffère de la mienne, si ce n'est sur un seul du chapitre 31, qui est d'une assez grande importance.

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» par leur secours que j'ai compris ce que je voyois, ce qui doit arriver, » non dans la génération présente, mais dans une génération à venir » et à une époque éloignée, relativement aux élus. » C'est dans cette première section qu'on peut considérer comme une sorte d'introduction, que se trouve le fameux passage cité par S. Jude.

La seconde section (chap. 7, p. 5-chap. 12, p. 12) et la troisième (chap. 12, p.12 -- chap. 17, p. 21) contiennent l'histoire des anges qui, descendus sur la terre, ont eu commerce avec les femmes, ont donné naissance à une race de géans impies, et ont révélé aux hommes les sciences occultes. C'est le passage rapporté par le Syncelle, et qui est connu de tous les savans. Je n'hésite point à dire que ce récit me semble la portion la plus intéressante de ce livre. Il est la source d'une tradition répandue parmi les nations du Levant, et dont il est fait mention dans l'Alcoran. Il est bon de remarquer que le nom d'Enoch ne se trouve pas une seule fois dans la deuxième section, qui a l'apparence d'un récit, et non pas celle d'une vision ou d'une prophétie. Au contraire, il y est fait mention du fils de Lamech, c'est-à-dire, de Noé, et du déluge qui doit avoir lieu ; et la quatrième section commence par ces mots remarquables : « Avant toutes ces choses, Enoch avoit été caché, » et aucun des hommes ne savoit en quel lieu il avoit été caché, où il » avoit été, et ce qui étoit arrivé. » A partir de ces mots, c'est Enoch qui raconte la part qu'il a eue au jugement des anges coupables.

M. Laurence a cru devoir placer à la fin de cette section, entre le chapitre 16, qui la termine, et le chapitre 17, par lequel commence la suivante, un chapitre qui, dans les manuscrits, est le 20. Je conviens qu'il est difficile de deviner quelle liaison ce 20. chapitre a, soit avec la fin du 19., soit avec le commencement du 21.o; mais il ne seroit pas moins difficile de lui trouver quelque liaison avec l'un des chapitres 16 et 17, entre lesquels l'a placé le traducteur. Je ne pense donc pas qu'on doive admettre cette transposition.

La quatrième section (chap. 17, p. 21 — chap. 37, p. 37) me paroît n'être qu'une suite du récit contenu dans la troisième: on voit même, au chapitre 19, que l'ange Uriel montre à Énoch le lieu où les anges pécheurs qui ont eu un commerce avec des femmes, ont choisi ieurs chefs, et (ch. 21, p. 26) le lieu de leur supplice; ce qui lie évidemment cette section avec les deux précédentes.

La section cinquième (ch. 22, p. 26-ch. 37, p. 37) est encore une série de visions qui se rattachent aux précédentes, quoique par un lien moins sensible. Enoch reçoit successivement l'explication des choses offertes à ses yeux, d'Uriel, de Raphaël, de Raguël, de Michel,

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