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L'accusé, du reste, s'était glorifié de sa culpabilité et ce n'était pas par crainte d'une nouvelle dynastie napoléonienne, mais par prévoyance, que de pareilles tentatives d'une combinaison puérile devaient être réprimées et punies.

Après une défense orale et pleine d'une audacieuse franchise, où Laity soutenait avoir eu le droit de publier le récit exact d'un événement historique que l'on avait travesti et défiguré, et où il avouait son penchant naturel pour les grandes choses de l'empire et son dévouement à la personne du prince Louis Napoléon; Me Michel de Bourges prit la parole. L'avocat député déclinait tout d'abord la compétence de la Cour des pairs, même dans l'esprit des lois de septembre. Il blåmait ensuite les louanges prodiguées à l'empereur par le procureur-général qui l'avait exalté et invoqué comme l'homme unique. Il n'y a d'unique en France que la liberté, s'écriait l'éloquent orateur, qui ne concevait pas que le délit de provocation fût imputé à la brochure incriminée, puisque c'était la relation d'un événement absous par le jury de Strasbourg et rien de plus. Il pensait que la Cour des pairs quoique au-dessus de toute autre juridiction, à la veille de se mettre, par une condamnation, en opposition avec le jury, avec l'autre Chambre, avec la presse, devait s'abstenir ou acquitter.

Malgré ce grand et solennel plaidoyer, la Chambre des pairs prononça le 10 juillet son arrêt par lequel elle condamnait Armand Laity à cinq années de détention et 10,000 fr. d'amende.

Cette condamnation avait le désavantage, aux yeux de l'opinion publique, d'arriver un pen tard, alors que les passions étaient calmées et que la décision du jury de Strasbourg, sur laquelle nous nous abstiendrons de porter aucun jugement, avait en quelque sorte absous une conspiration.

Enfin, le 12 juillet, après des travaux qui étaient, malgré leur longueur, loin d'avoir rempli l'attente générale et satisfait à toutes les exigences administratives d'un grand

pays, MM. les ministres vinrent annoncer aux deux Chambres la clôture de la session de 1838.

Esprit de la session. Cette législature se retirait enfin, sans avoir même aidé à la direction des affaires du pays; elle n'avait rien décidé, rien terminé, rien éclairci, se bornant sans cesse à éluder les questions que les divisions et son manque d'unité ne lui avaient pas permis d'approfondir. Elle s'était fatalement ressentie des circonstances au milieu desquelles elle avait été formée et de l'indécision inquiète des esprits. Renouvelée en partie sous le souffle incertain. et inerte du 15 avril, se regardant comme née d'un conflit constitutionnel entre la royauté et la représentation nationale, la Chambre avait tacitement promis au pays de ne choisir et de n'accepter aucun programme politique, et comme ses actes l'ont prouvé, elle avait tenu parole jusqu'au bout.

La majorité compacte et sérieuse, recherchée depuis le commencement de la session par le ministère, n'avait été trouvée nulle part, et le Cabinet désavoué, déserté par le parti doctrinaire lui-même, qui lui avait d'abord prêté un semblant d'appui, commençait à se convaincre, mais à grandpeine, de son origine anti-parlementaire. Ayant combattu sans cesse pour son propre maintien, dominé par de mesquines préoccupations de personnes, il n'avait osé aborder franchement, avec la confiance de la force et de la durée, les grandes questions financières et administratives de la session. Loin d'imprimer aux affaires un mouvement ferme et régulier, il avait au contraire contribué au déclassement des partis et à l'anarchie croissante des opinions.

Si les fonds secrets, cette question de vie ou de mort pour tous les ministères, avaient été accordés à celui du 15 avril, c'était de la part des nouveaux mandataires du pays un vote de confiance dans la probité personnelie des ministres, plutôt qu'un acte d'adhésion à leur politique.

La loi si importante sur les conseils généraux de départements était restée empreinte des contradictions issues du fractionnement politique.

Ann. hist. pour 1838.

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Le projet sur l'abolition de l'esclavage colonial, qui avait été pris en considération avec enthousiasme, n'en fut pas moins abandonné avec une incroyable facilité.

La grande mesure de la conversion des rentes, dans laquelle s'était particulièrement révélée l'impuissance du ministère, était allée échouer devant le rejet pur et simple de la Chambre des pairs.

A cette occasion il est impossible de ne pas faire remarquer que ce même ministère, bien qu'il ne partageât pas intimement l'opinion de la Chambre des députés sur la conversion, n'avait pas eu le courage de s'y opposer franchement, et cela peut-être pour conserver plus long-temps un pouvoir que la force des choses devait bientôt lui ravir.

Le système des chemins de fer avait été ébauché timidement comme toutes les autres réformes; l'armée n'avait été qu'à demi satisfaite par la loi sur le cadre de l'état-major, et l'opinion publique avait même conçu quelques craintes sur le retour du régime du privilége, et sur ce que l'opposition appelait dans son langage passionné le quasi-ministère dụ duc d'Orléans.

L'ajournement de la question des sucres, qui réclamait une loi fixe, et repoussait le provisoire des ordonnances; les crédits d'Afrique arrachés à la suite d'éclatantes récriminations, de conflits d'amour-propre et de reproches amers, dont une partie retombait sur l'abandon du maréchal Clausel par le ministère; tout prouvait à posteriori de la part du Gouvernement le manque absolu d'un plan général. La faiblesse du pouvoir s'était fait sentir partout, et sa main nulle part; son seul acte d'énergie, regardé comme un acte de rigueur, avait été de déférer à la Cour des pairs la brochure d'un jeune homme imprudent, dévoué aux illusions Napoléoniennes, et qui s'était constitué l'historienmartyr de l'échauffourée de Strasbourg.

Dans ces circonstances, en présence de la question hollando-belge menaçante; de la question d'Orient qui naissait grossissant déjà; de la lutte constitutionnelle de

l'Espagne, sans issue à prévoir alors, le Cabinet, fatigué par des disputes de tribune dont tout le poids avait été soutenu par le président du Conseil, auquel on ne pouvait refuser ni le talent ni le courage politique, n'était guidé dans sa marche embarrassée que par la nécessité du moment et les besoins de chaque jour; vivant d'expédients parlementaires, de défaites et de victoires contestées, il ne se montrait préoccupé que de sa propre durée, et rien de stable, de suivi, de mâle n'avait signalé son long et rude combat aux affaires.

En résumé, cette session n'avait donc fait que continuer et empirer l'état fluctuant de celle de 1837; elle n'avait laissé que de l'indécision dans les partis et du découragement dans le ministère et dans la pensée publique.

Aussi le pays, long-temps ballotté par des crises intérieures, restait-il spectateur indifférent des luttes et de l'antagonisme des grands pouvoirs de l'État.

On devait dès-lors prévoir une nouvelle dissolution de la Chambre représentative; car, discrédité par ses échecs partiels mais répétés, atténué par l'abandon successif de toutes les capacités, le ministère était dans la nécessité triste, mais suprême, d'en appeler une seconde fois à la volonté du pays électoral.

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abanauhing endenci ob je alegava TI ob,25tqmoɔ FRANCE ÉVÉNEMENTS DIVERS. Procès politique Hubert el Grou velle. Naissance du Comte de Paris. - Camp de St.-Omer, Voyage du prince de Joinville au Brésil, aux États-Unis. COLONIES. Affaires d'Afrique.

Constantine.

- Le général Galbois à Bonne et à 11796 1997 1

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Martinique et GUADELOUPE. État de malaise, etesi 90 I 6 292quod FRANCE. — Ouverture de la session de 1839. —Ballottage pour la présið h sidence. Apparence et symptômes de coalition.rifs 200 12

hmm, otasinmos at 1 dezon 9nding us On se souvient qu'en 1837 on découvrit le complot d'Hus bert contre la vie du Roi et contre le Gouvernement, dans lequel étaient impliqués la demoiselle Grouvelle et Steuble, mécanicien suisse. Cette affaire, commencée le 7 mai à la cour d'Assises de la Seine, avait occupé plusieursca audiences, car un grand nombre de témoins avait été insa troduit, et la présence d'une femme accusée, au milieu de of pareils débats, avait vivement intéressé l'opinion publique. 19 Enfin, le 24 mai, après les plaidoiries et le réquisitoire du įs procureur-général, le jury avait prononcé son verdict, qui condamnait Hubert à la déportation, et provisoirement à lacun détention dans une prison d'Etat, et Laure Grouvelle Steuble, Annat, à cinq ans de prison, et Vincent Giraud à trois ans de la même peine. (Voir la Chronique, pour les détails.) og Trois mois plus tard, le 24 août, par une sorte de com pensation à ces douloureux souvenirs, un événement heureux venait combler de joie la famille royale: S. A. R. Me la Duchesse d'Orléans avait mis au jour un prince qui, d'après les ordres du Roi, reçut le nom de Louis

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