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que l'an 66 de l'Ere chrétienne, Saint Pierre et Saint Paul ayant été livrés à Néron, par les Juifs, leur déclarèrent, « que le temps marqué par Jésus-Christ pour » leur entière ruine étoit proche, que Jérusalem al»loit être assiégée et renversée de fond en comble,

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qu'ils souffriroient une si cruelle famine qu'ils se » mangeroient les uns les autres; qu'ils verroient pé>> rir leurs femmes et leurs enfans, et tout ravager >> par le fer et par le feu, qu'ils seroient bannnis à ja>> mais de leur patrie, pour être esclaves jusqu'à la fin » des siècles, et que tous ces maux leur arriveroient à cause de l'injure qu'ils avoient faite au fils de Dieu, » qui s'étoit manifestement déclaré à eux par tant de >> miracles. >>>

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Cette prédiction mémorable fut recueillie et mise par écrit par les premiers fidèles. Elle se trouve dans les institutions de Lactance (1), et Phlégon affranchi d'Hadrien, écrivit quarante ou cinquante ans après, dans le treizième et quatorzième livre de ses Olympiades, que toutes les prédictions que l'apôtre Pierre avoit faites aux Juifs, s'étoient accomplies de point en point. On n'a qu'à lire là-dessus le second livre d'Origène contre Celse.

S. XV.

Titus reconnoit que ce n'est pas lui qui a vaincu les Juifs, mais qu'il n'a été que l'instrument de la vengeance divine.

Mais l'argument le plus fort et le plus palpable, pour prouver sans réplique qu'il entra quelque chose de divin

(1) Lib. 4, cap. 21.

dans la ruine de Jérusalem, c'est le témoignage public que Titus en à rendu lui-même. Ce prince, profondément étonné de ce qu'il avoit vu, refusa constamment

après sa victoire les congratulations des villes et des provinces voisines. A tous les éloges qu'on voulut lui donner là-dessus il répondit toujours que ce n'étoit pas bui qui avoit vaincu, qu'il n'avoit fait que préter sa main à la colère divine, dont il reconnoissoit de bonne foi qu'il n'avoit été que le foible instrument. Et il est important de faire bien sentir ici que c'est d'un auteur païen que nous tenons cette circonstance si digne d'attention. C'est Philostrate qui nous apprend ce fait dans la vie du fameux imposteur Apollonius de Thyane (1). Et il falloit bien, dans les desseins de la Providence, qu'un Païen aussi célèbre que Philostrate remplaçât ce qui s'est perdu de l'histoire de Tacite, dont la suite nous manque dans eet endroit.

Il ne faut pas s'étonner après cela si ce prince admirant les fortifications extérieures du Temple, auxquelles tous les béliers des Romains n'avoient pu faire aucun dommage, à cause de la grandeur énorme des pierres et de la force de leur liaison, s'écria plusieurs fois, que si le Ciel n'avoit combattu pour lui, il n'y avoit point de force humaine qui eût pu en venir à bout. Il ne faut pas s'étonner s'il refusa les couronnes d'or qu'on vint lui offrir, pour honorer sa victoire, et si son père Vespasien et lui s'obstinèrent à ne point accepter le titre de vainqueur de la Judée que le sénat, Romain voulut leur donner: Neuter Judaicus cognominatus (2). C'est de Dion, autre auteur païen, que nous apprenons cette circonstance singulière.

(1) Lib. 6, cap. 14.
(2) Dio. in vitȧ Vespas.

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