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Mais le monument le plus illustre que les annales de Phlégon nous fournissent pour autoriser notre religion, c'est ce qui y est fidèlement et clairement rapporté sur les ténèbres miraculeuses qui couvrirent la face de la terre au temps de la mort du Sauveur. Nous avons les propres paroles de Philégon dans leur langue originale qui étoit la langue grecque; et les Pères de l'Eglise qui en pénétrèrent d'abord les favorables conséquences, ne cessoient point de les citer et de les inculquer aux Païens, dans le temps que le livre de cet affranchi étoit entre les mains de tout le monde.

Cet historien exact étant arrivé à la deux cent deuxième Olympiade, dit en termes exprès que la quatrième et dernière année de cette Olympiade qui fut, comme l'on sait, la dix-huitième année de l'Empire de Tibère, et celle de la mort de Jésus-Christ, le soleil, à l'heure de midi, fut entièrement obscurci par une éclipse la plus grande et la plus extraordinaire qui fût jamais arrivée, que les ténèbres furent si épaisses que l'on voyoit les étoiles dans le milieu du jour, et il ajoute que cette éclipse fut accompagnée d'un grand tremblement de terre qui renversa plusieurs édifices de la ville de Nicée en Bithynie. Voici les propres termes de notre auteur, traduits littéralement de l'original grec (1) que je mets ici avec la traduction latine (2)

(1) Τῶ τελαρίῶ ἔἼει διακοσιοσής δευτέρας ὀλυμπιάδος ἐγένετο ἔκλειψις ἡλίου μεγίςη τῶν ἐγνωσμένων προτερον. καὶ νύξ ὥρα ἔκλη τῆς ἡμέρας ἐγένετο ὡςε καὶ ἀςέρας ἐν οὐρανῶ φανηναι. σεισμός τε μέγας κατα Βιθυνίαν γενόμενος τα πολλὰ Νικαιας κατεςρέψατο. Phleg. Olymp. 202.

(2) Quarto autem anno ducentesimæ secundæ Olympiadis, magna et excellens inter omnes quæ ante cam acciderant defectio solis facta. Dies horà

d'Eusèbe et de Saint Jérome, afin qu'on puisse les confronter avec notre traduction. La quatrième année de la deux cent deuxième Olympiade, il y eut une éclipse (1) de soleil la plus grande qu'on eút encore vue. Il s'éleva à la sixième heure du jour une nuit si sombre que les étoiles paroissoient dans le Ciel, et un grand tremblement de terre renversa plusieurs maisons de la ville de Nicée, en Bithynie.

Personne n'ignore aujourd'hui que les Romains partageant le jour en douze heures, la sixième heure se trouvoit être le milieu du jour, et par conséquent l'heure de midi dont il est question.

Les Saints Pères ont su tirer de ces paroles remarquables tout l'avantage qu'on en doit tirer pour l'avantage de notre religion, et ils ont démontré visiblement dans leurs apologétiques et dans leurs autres ouvrages, que cette éclipse rapportée par Phlegon, ou pour parler plus exactement, que cette soudaine cessation de lumière en plein midi n'est autre et ne peut être autre que l'éclipse surnaturelle arrivée à la mort du Sauveur, puisque de l'aveu unanime de tous les astronomes romains et grecs, et de l'aveu de tous les astronomes de tout l'univers, il n'y a point eu, et il n'a point pu y avoir d'éclipse naturelle durant tout le cours de cette dix-huitième année de l'Empire de Tibère, et qu'il faut par conséquent de toute nécessité que ces ténèbres ou cette éclipse en question soient des ténèbres et une éclipse surnaturelles, puis

sexta ita in tenebrosam noctem versus, ut stellæ in cœlo visæ sint, terræque motus in Bithyniâ Nicææ urbis multas ædes subverterit. Hieronym. ei Euseb. in Chronico, page 264, tom. 2. Édit. Venet. 1818.

(1) Voltaire, t. 21, p. 446 et 521. Edit. de Lefèvre.

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