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XIV. Abrégé de la vie du bienheureux JeanFrançois Régis, de la compagnie de Jésus, apótre du Velay et du Vivarais; avec son panégyrique, et une pratique pour l'invoquer et pour lui faire une neuvaine. Lyon, 1717, in-12.

C'est un recueil de trois opuscules, avec trois titres respectifs et trois permissions d'imprimer chaque ouvrage séparément, pourvu qu'il n'excède deux feuilles de caractère

cicero.

Le premier opuscule est un abrégé de la vie du saint jésuite, écrite par le père d'Aubenton, confesseur de Philippe V, roi d'Espagne et des Indes. L'auteur y raconte les actes de piété et de charité qui ont rempli la vie du bienheureux Régis, maintenant au nombre des saints. On n'y trouve ni onction ni pureté dans le style; mais, en revanche, on ne reprochera point aux pères d'Aubenton et de Colonia de manquer de crédulité............. Il a 68 pages.

Le second opuscule est le premier panégyrique qui ait été prêché en l'honneur de Jean-François Régis, nouvellement * béatifié. Quoique l'approbation qualifie ce discours d'éloquent et de savant, il est permis d'appeler de ce jugement, et de s'en tenir à celui que l'on se forme soi-même par une lecture suivie et sans passion; et, certes, il n'est guère conforme à celui de l'approbateur. On y lit, page 13 : « Cet homme populaire et simple, tel que je viens de vous le représenter, savez-vous bien que, par la force et par l'onction céleste de sa parole, il pourroit primer parmi les Chrysostôme de son siècle, et être au niveau des Basile de notre temps.... » Page 22: « Résolu de réprimer la licence et le libertinage jusque dans les lieux qui lui servent d'asile, que Tertullien nomme consistorium libidinis, et parmi ces femmes pécheresses dont Jésus-Christ n'a pas rougi de descendre, et qui seules, selon la remarque de saint Jérôme, sont rommées dans sa généalogie temporelle, c'est-à-dire, parmi les Thamar, les Rahab et les Bethsabée de notre siècle ;

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dans toutes ces différentes entreprises de son zèle, quels orages et quelles bourasques n'eut-il pas à essuyer?.... » Page 40 « On l'a vu, en cent endroits divers, rendre la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, la parole aux muets, aux boiteux et aux paralytiques la faculté de marcher..... On l'a vu multiplier le froment par trois fois dans la seule ville du Puy;.... les greniers, trois fois épuisés et vides, se trouvent trois fois remplis, et remplis par cette seule main invisible, etc. » 56 pages.

Le troisième opuscule est une pratique de piété pour honorer le bienheureux Régis, pour l'imiter et pour lui faire une neuvaine, extraite de sa vie par le père d'Aubenton. Ce n'est autre chose qu'un tissu de prodiges opérés par l'intercession du bienheureux, et surtout par l'application de la poussière de son tombeau, accompagné de quelques réflexions pieuses, mais mal écrites. « Tout a commencé d'être par le fiat tout puissant du créateur, dit-il, page 55, et tout a été racheté par l'heureux fiat d'une vierge. Le premier fiat a donné ce monde visible; le second fiat en a donné le maître et le réparateur. Autant que le Verbe divin est élevé au-dessus du monde, autant ce second fiat, par rapport à son effet, a-t-il d'avantage sur le premier ? »

XV. Bibliothèque janséniste, ou Catalogue alphabétique des principaux livres jansénistes, ou suspects de jansénisme qui ont paru depuis la nais sance de cette hérésie, avec des Notes critiques sur les véritables auteurs de ces livres, sur les erreurs qui y sont contenues et sur les condamnations qui en ont été faites par le Saint Siège, ou par l'Église gallicane, ou par les évêques diocésains. 1722, in12, 1731, in-12, augm. 1735, 2 vol. in-12,

Ce livre, où le vrai est mêlé avec le faux, où le bon grain est fréquemment étouffé par l'ivraie, où les personnages les plus éminens en doctrine sont confondus avec des

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hommes justement condamnés par l'Église, excita partout la plus vive indignation. La congrégation de l'Index rendit, le 20 septembre 1739, un décret qui porte : « La sacrée congrégation de l'Index condamne et interdit le livre............. en quelque pays et en quelque langue qu'il ait été imprimé ou qu'il puisse l'être, comme contenant plusieurs choses respectivement fausses, téméraires, injurieuses aux écoles et aux écrivains catholiques, même à ceux qui sont distingués par quelque dignité ecclésiastique, et contraire aux décrets apostoliques; c'est pourquoi que personne, de quelque rang et de quelque condition qu'il soit, ne s'avise d'imprimer, de lire ou de retenir ledit livre. Que si quelqu'un s'en trouve actuellement pourvu, qu'il le rapporte aux inquisiteurs ou aux ordinaires des lieux, dès qu'il aura connoissance du présent décret, sous les peines portées dans l'Index des livres défendus. Le rapport de ce que dessus ayant été fait à N. S. P. le pape Benoît XIV, par moi secrétaire soussigné, sa sainteté a approuvé le décret de la sacrée congrégation, et en a ordonné la publication. >>

Un écrivain se disant docteur de Sorbonne, adressa, en 1749, à un de ses amis de Flandre, une lettre remplie d'invectives et de raisonnemens captieux, contre le décret de la congrégation de l'Index. La congrégation censura cette lettre comme elle avoit censuré, dix ans auparavant, la Bibliothèque janseniste. Un théologien romain, amateur de la vérité, écrivit, en 1750, à un théologien de Louvain, une lettre touchant la juste condamnation de la Bibliothèque janseniste, par la congrégation de l'Index, et contre la lettre d'un docteur de Sorbonne à un de ses amis de Flandre. Le théologien romain ne manque ni de sagesse ni de modération; on ne peut pas en dire autant de l'abbé Legros, chanoine de Reims (1), qui avoit publié, en 1740, une Réponse à la Bibliothèque janseniste (Nancy), dans laquelle on s'aperçoit que l'auteur combat pour sa propre cause, et que les livres ridiculement notés par le père de Colonia,

(1) M. Beuchot attribue celle réponse à Osmont du Sellier.

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comme jansénistes, dont il a l'air de prendre la defense, sont ceux qui lui tiennent le moins au cœur.

Nonobstant cette proscription, la Bibliothèque janseniste eut encore plusieurs éditions; et le père Patouillet la reproduisit, avec de grandes augmentations, sous le titre de Dictionnaire des livres jansenistes, ou qui favorisent le jansénisme, Anvers, 1755, 4 volumes in-12. Au surplus, à tout prendre, ce livre n'est pas sans mérite.

XVI. Lettre à M. Charles Antelmy, évêque de Grasse, établissant qu'il n'y a eu qu'un seul saint Eucher, évêque de Lyon; traduite en latin et imprimée dans l'Appendix de l'ouvrage de M. Joseph Antelmy, évêque de Grasse, intitulé: Assertio pro unico St. Eucherio, Lugdunensi episcopo. Paris, 1726, in-4°, page 158.

Pour donner une idée juste du sujet et de la manière de cette lettre, nous allons transcrire ce qu'en a dit le père de Colonia dans son Histoire littéraire de la ville de Lyon, tome Ier, part. 2' , pag. 220, à la suite d'une longue dissertation sur saint Eucher.

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« M. l'évêque de Grasse, à la tête de ses additions, avertit le public, qu'avant que de laisser paroître l'ouvrage de M. Antelmy et le sien propre, il avoit voulu savoir quel étoit sur le fait en question le sentiment et l'usage de l'église de Lyon, et qu'ayant consulté là-dessus un des plus illustres membres de cette auguste métropolitaine, il apprit de lui qu'elle reconnoissoit et qu'elle honoroit deux Euchers différens, tous deux évêques de Lyon, et qu'elle en faisoit la fête séparément en deux jours différens. Une réponse si positive et si précise me surprit, dit notre savant prélat, et me surprit d'autant plus que je savois bien que l'église de Lyon n'avoit jamais varié en rien. Je pris donc là-dessus le parti d'interrompre l'impression de ce livre, dans la quatrième section duquel mon frère assuroit positivement

qu'on n'avoit jamais reconnu qu'un seul Eucher à Lyon. Cependant, je pris mes mesures pour m'éclaircir encore mieux, et pour m'instruire à fond sur la pratique de l'église de Lyon. Le père de Colonia, jésuite, fut la personne à qui je m'adressai pour avoir ces éclaircissemens. Sa réponse fut telle que je l'attendois. Ce père m'assura par sa lettre, qu'après avoir examiné, avec toute l'attention possible, les anciens Missels et les anciens Bréviaires de l'église de Lyon, les divers catalogues de ses évêques, ses dyptiques et ses litanies antiques, il avoit trouvé qu'elle n'avoit jamais reconnu qu'un seul Eucher, évêque de Lyon, et que les éditeurs du nouveau Bréviaire, imprimé en 1693, furent les premiers qui se crurent obligés d'en reconnoitre deux. La lettre de ce père, qui est ample, et que je traduis ici en latin, achevera d'éclaircir cette matière ».

Le savant jésuite ajoute. « C'est donc un fait littéraire bien certain et bien avéré qu'il n'y a jamais eu qu'un seul Eucher, évêque de Lyon, et que ce véritable et unique Eucher est celui qu'on appelle l'ancien ou le grand; non pas relativement au jeune qui n'exista jamais, mais absolument, ou si on l'aime mieux, relativement à sa grande sainteté, à sa doctrine et à ses ouvrages ».

Toutes les raisons du père de Colonia n'ont pas empêché M. de Montazet, archevêque de Lyon, de reconnoître dans son Rituel, publié en 1787, un premier Eucher, 19° éyèque, et un second Eucher, 25° évêque.

XVII. Discours lu dans l'assemblée publique de l'Académie de Lyon, le 29 avril 1727. Dans la continuation des Mémoires de littérature et d'histoire, par le père Desmolets, Tome VI, part. 2o, pag. 343.

Ce discours contient, suivant l'expression de l'auteur, deux légers échantillons de l'Histoire littéraire de la ville de Lyon, qui lui ont paru propres, non pas pour servir de montre, mais simplement pour exciter l'attention du public, qui a du goût pour les anecdotes et pour les personnalités.

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