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forme un labyrinthe inextricable pour tout autre que les habitants du pays, qui y trouvent un refuge assuré en cas de guerre ou de rébellion. Le Löss, qui existe principalement dans les provinces du Nord, disparaît peu à peu au-dessous du Yang-tsékiang et manque complètement dans le Sou-tchouan; on ignore ses limites dans l'Asie centrale. C'est un terrain éminemment productif, et on peut dire que, là où il cesse, l'agriculture disparaît aussi. Sa porosité, qui lui permet d'absorber l'eau qui pénètre dans ses profondeurs pour remonter ensuite chargée de nouveaux sels qu'elle a dissous, en fait une terre d'une extrême fécondité. Pour ne pas perdre un pouce de ce terrain précieux, les Chinois y vivent en troglodytes, dans des souterrains qu'ils y ont creusés et dont les façades sont souvent ornées d'escaliers et de balustres.

Des hauteurs du Pamir ou Hindou-couch (alt. 4,500 mèt.) partent diverses chaînes de montagnes qui encerclent d'une manière presque continue la vaste superficie de l'Empire chinois et le séparent des possessions russes et anglaises, ainsi que des territoires de l'Indo-Chine.

Vers le Sud, se trouve la chaîne de l'Himalaya et celle, presque parallèle, du Transhimalaya, auxquelles succèdent, en allant de l'Ouest à l'Est, les monts Lang-tan et Nan-chan, qui viennent se terminer vers l'Océan, entre la Chine du Sud et le Tonquin.

Du groupe du Pamir, l'ombilic du monde, se détachent les Kara-korum, que prolongent les monts Dzang; ceux-ci forment la séparation entre le Tibet septentrional ou désert de Kat-chi et le bassin du Sang-po.

Au dessus des Kara-korum, se trouve la chaîne des Kouenloun, mal connue, mais qui paraît se prolonger vers l'Est, en formant une ligne irrégulière, laquelle va se terminer aux monts Fou-niou, entre les fleuves Hoang-ho et Yang-tsé-kiang. Cette chaîne, assez haute, peu riche en eaux ruisselantes, ne paraît offrir qu'un petit nombre de pics culminants, et très peu aussi de brèches ou passages. Ce sont les prolongements du Kouen

loun, qu'on a nommés Yen-chan, Bayan-kara, Pé-ling et Tapaling.

Plus haut une chaîne, ou plutôt une série de chaînes, se détache de l'Hindou-couch pour venir gagner l'Océan au-dessus de la Corée. Elle est constituée par les Tien-chan, Ala-tau, Altaï, Ajansk et Sajansk, d'où partent des éperons plus ou moins considérables.

Les Tian-chan ou Monts Célestes se séparent de la chaîne principale et vont dans la direction O.-E. séparer la Dzoungarie, la Mongolie et le désert de Gobi du Turkestan chinois; ils paraissent se prolonger par les Incham-garian et Khin-gan.

Ces diverses chaînes offrent cà et là des coupures, dont autrefois ont profité les conquérants de la Chine, et qui aujourd'hui, malgré leurs difficultés, sont utilisées par les populations limitrophes pour leurs transactions commerciales.

L'Empire chinois se compose de 18 provinces. Au Nord, le Chen-si, le Pétchi-li et le Chin-king; à l'Est, le Chan-toung, le Kiang-sou, le Ché-kiang et le Fo-kien; au Sud, le Kouang-tong, le Kouang-si et le Yun-nan; à l'Ouest, le Sou-tchouan et le Kansou; et au Centre, le Ho-nan, le Nang-houei, le flou-pé, le Koueitcheou, le Hou-nan et le Kiang-si.

A ces provinces, il faut ajouter les pays vassaux, le Tibet, le Turkestan chinois, la Mongolie et la Mandchourie. Autrefois, la Chine complait comme tributaires la Corée et les royaumes de l'Indo-Chine; mais sa suzeraineté, là où elle est encore reconnue, n'est plus guère que nominale.

Le Tibet (Si-tsang, Tsang occidental, Oui-tsang) occupe le S.-O. de l'Empire chinois entre les monts Kouen-loun et l'Himalaya. C'est une région encore mal connue, en raison des difficultés qu'opposent à sa pénétration l'orographie et les hommes: on a dit que c'était une citadelle interdite aux Barbares.

Le Tibet va en s'élargissant de l'O. à l'E. et est constitué par plusieurs bassins distincts. Il est borné au N. par les monts Kouenloun, qui le séparent du bassin du Tarim et forment de l'O. à l'E. une chaîne interrompue, prolongement des monts Kara-korum.

La partie supérieure et nord du Tibet, ou Plateau de Khat-chi, entre les Kouen-loun et les monts Dzang, est habitée seulement par quelques pâtres. Elle nous est presque inconnue, les tourmentes y sévissant à peu près continuellement. On sait qu'il y existe des lacs assez nombreux, à eau saumâtre, tels que Tingri-nor et le Boul-tso (lac du Borax) et que le sol, chargé d'efflorescences salines, n'a qu'une végétation maigre et rare.

Le Tibet méridional, qui s'étend au sud du plateau de Khatchi, est un pays montueux dont les massifs sont orientés O.-E., comme ceux de l'Himalaya. Il offre cette particularité de donner naissance sur un espace très restreint, la Région sacrée des Brahmanes et des Bouddhistes, à des cours d'eau importants, qui sont eux-mêmes considérés comme des fleuves sacrés.

En effet, c'est de cette région que partent les premiers affluents du Gange, de l'Indus, de la Satleidge et du Sang-po. Le Gange a sa source sur le versant hindou de l'Himalaya, tandis que l'Indus est alimenté par les neiges du Gang-dis-ri ; dans la région intermédiaire, des deux côtés d'un seuil transversal peu élevé (2,000 à 3,000 mètres) qui réunit le Gang-dis-ri à l'Himalaya, partent, en sens inverse, la Satleidge, qui se dirige de l'Est à l'Ouest, puis vers le Sud, et le Sang-po, dont la direction est d'abord O.-E.

Le Sang-po (Eau sainte, Tsang-po) suit d'abord la direction de la chaîne transhimalayenne et devient navigable, au moins au moyen de radeaux de cuir, par une altitude de 4,300 mètres; il reçoit dans son parcours plusieurs affluents dont la Kit-chou (Fleuve saint) paraît le plus important, avant d'aller à l'Est verser ses eaux dans un des fleuves de l'Indo-Chine, l'Iraouaddy, ou plus probablement le Bramahpoutra. Il a donc, de même que la Salouen et le Mé-kong, d'abord la direction O.-E, puis N.-S.

Il parcourt un pays brûlant en été, mais très froid en hiver, Pays des neiges, où le Kieoua (fiente des animaux) est presque le seul combustible. C'est une région d'une sécheresse excessive, qui ne présente çà et là que quelques arbrisseaux rabougris et rampants. La faune y a un caractère spécial: on y élève quel

ques chèvres à toison soyeuse, et on y emploie comme bêtes de somme, le yak et surtout les moutons1.

La population du Tibet paraît composée surtout de diverses tribus mongoliennes, de Khampas, Khambas, etc, auxquelles se joignent des immigrants chinois et népaliens.

La capitale est Lassa, le siège du Dieu des Mongols, la résidence du Dalaï-Lama, l'incarnation du Bouddha.

Gyan-zé a une certaire importance comme marché.

Le Turkestan chinois, constitué surtout par la vallée du Tarim, qui se trouve entre les Tian-chan et les Kouen-loun, est une dépression très sèche, souvent couverte d'efflorescences salines, avec de nombreux espaces déserts, des dunes et des fleuves de sable c'est un bassin dont les vallées convergentes viennent aboutir au Lop-nor, qui est le dernier vestige d'une Méditerranée.

Le Tarim est constitué par les eaux du Tcher-tchen-Daria et du Khotan-Daria: sur les bords de ce dernier cours d'eau s'élève la ville de Khotan, aujourd'hui bien déchue de son ancienne prospérité, bien que située dans une région très riche en grains. Le Yarkand-Daria, qui descend, au S.-O., des pentes du Karakorum, et roule dans ses eaux des paillettes d'or, apporte auTarim son contingent grossi des eaux du Kachgar-Daria, venant du Pamir: ces deux rivières arrosent les deux villes de Yarkand et de Kachgar. Le Tarim, malgré l'apport de ses affluents, diminue beaucoup de volume avant de se déverser dans le Lop-nor.

Le Turkestan chinois est un pays encore assez mal connu, ayant une population très mélangée, que Kouropatkin évalue à 1,000,000 habitants, tandis que Forsyth n'admet que 580,000 habitants. La végétation est maigre, excepté autour des villes, où on établit des irrigations, et aux endroits où tombe une poussière impalpable très fertilisante. C'est dans cette région que Prjevalzky a retrouvé le chameau sauvage.

Le lac Kou-kou-nor (Tsing-haï, lac bleu des Chinois) est au

Les brebis, qu'on emploie de préférence, portent en moyenne de 8 à 10 kil. de bagage, sans avoir besoin d'autre nourriture que les quelques herbes du bord de la route (Trotter).

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centre d'une région séparée du Lop-nor par des branches des Kouen-loun, les monts Alten-tagh et Tchu-men-tagh.

Le lac, aux eaux souvent tempétueuses et riches en poisson, est entouré d'une ceinture montagneuse qui fournit, par un de ses versants, des affluents au Hoang-ho; ces montagnes sont dénudées sur leurs pentes Sud, et couvertes d'une riche végétation sur leurs pentes N.

Cette région, qu'on devrait, par tous ses caractères, rapporter à la Mongolie plutôt qu'au Turkestan, ne renferme pas plus de 150,000 habitants, la plupart Mongols et Tangoutes, auxquels se sont joints des colons chinois.

La Dzoungarie, qui se rapproche par certains caractères de la Mongolie, mais qui s'en distingue par d'autres, est encore une région assez mal connue. Elle s'étend des éperons S. de la chaîne des monts Altaï et Sajansk au N. jusqu'à la chaîne des Tian-chan au S.; à l'Ouest, elle est bornée par les prolongements du Pamir, les Ala-tau, tandis qu'à l'Est elle est contiguë à la Mongolie.Son altitude moyenne est de 200 à 250 mètres.

C'est une dépression, reste d'une ancienne mer aujourd'hui desséchée, qui se divise en deux bras par lesquels les migrations et le commerce ont trouvé passage. Le sillon nord, Tian-channan-lou (route du nord du Tian-chan), conduit ses eaux vers la Sibérie pour alimenter le fleuve Irtich. Le sillon sud Tian-chanpe-lou (route du sud du Tian-chan) donne accès dans le bassin du Tarim.

On distingue dans cette région : 1o la Dzoungarie proprement dite, qui possède plusieurs lacs importants, Ebi-nor, Sairamnor, etc., et qu'habitent aujourd'hui des populations mahométanes sédentaires et des Mongols descendants des envahisseurs. Elle est constituée par des plaines monotones d'argile jaune ou rougeâtre, presque sans végétation, excepté au bord des cours d'eau.

2o l'lli, plus méridionale, est une contrée plus riche, qu'habitent des populations agricoles. On y a trouvé de riches gisements d'argent, d'or, de cuivre et de houille.

La Mongolie (Tsao-ti, Pays des herbes) est un vaste plateau,

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