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intenses, de la pluie, de la neige, à la fin de mai froid de - 23° R. En juillet, des tourbillons de neige comme en hiver. La quantité des brouillards du Mousson-Indien est tellement grande que le Thibet du Nord forme un marais continu dès que le sudouest souffle.Beaucoup de quadrupèdes et de poissons. Peu d'oiseaux. Flore pauvre, mais originale. Les habitants sont des Tangouts le long du fleuve Bleu et aux environs des lacs du fleuve Jaune. Nous avons subi ici deux fois des attaques de bandes à cheval à 300 personnes chaque fois. L'héroïsme et les fusils à tir rapide ont sauvé l'expédition d'un désastre certain. La première attaque, qui a eu lieu le 13 juillet à l'aube, a été repoussée bientôt. Après cela, nous nous approchâmes du camp des Tangouts, que nous avons battus et mis en déroute. Une semaine plus tard, une nouvelle attaque a eu lieu, pendant le jour, d'une autre tribu de Tangouts, la plus féroce sur le fleuve Jaune. Pendant deux heures nous combattîmes, tantôt sur la défensive, tantôt passant à l'offen. sive contre des troupes à cheval. Tout est resté sain et sauf, excepté deux. Des Tangouts, il y en avait quarante de blessés. Nous nous dirigeons maintenant vers le Zoi-Damm occidental; nous camperons à Gart et nous exploiterons pendant l'hiver les environs.

Les Richesses du Tong-Kin'.

Au moment où les négociations entre la France et la Chine suivent une marche régulière et permettent d'espérer une solu tion prochaine du conflit élevé entre les deux nations, notre commerce doit se préoccuper de rechercher quels sont les éléments de trafic et les ressources de toute nature que peut lui fournir la nouvelle contrée qui va être définitivement placée sous notre protectorat. C'est surtout cette pensée qui a dirigé les deux explorateurs français, MM. Savigny et Bischoff, dans la pu

Les Richesses du Tong-Kin, les produits à y importer et l'exploitation française; par Savigny et Bischoff; 1 vol. in-12, avec une carte. Paris, H. Oudin, 17 rue Bonaparte.

blication de l'ouvrage que nous signalons aujourd'hui à l'attention de nos lecteurs.

Après avoir rapidement exposé l'histoire de notre intervention dans l'Extrême-Orient, les auteurs se livrent à une étude fort intéressante de cette contrée, en la considérant sous le triple rapport: historique, géographique et ethnographique; vient ensuite une énumération des produits de cette province et des régions limitrophes, avec l'indication des localités où on les rencontre le plus communément. L'organisation administrative et économique est loin d'être oubliée : voies de communications à créer, grands travaux à entreprendre, rôle de nos agents, centres et marchés, etc.; c'est là la partie réellement utile de l'ouvrage, qui devient un véritable guide pour tous ceux qui voudront mettre à profit les avantages que nous pouvons retirer de notre nouvelle possession.

Ajoutons qu'une excellente carte dressée par M. J. Dupuis accompagne l'ouvrage et donne pour la première fois l'indication des principaux centres miniers et d'autres points importants, d'après ses propres découvertes.

J. P.

VARIÉTÉS

Cette il y a un siècle, d'après les Mémoires de BALLAINVILLIERS, dernier intendant de Languedoc.

« L'existence de cette ville n'est due qu'à son port, dont on jeta les fondements en 1666 pour consommer l'ouvrage du canal de Languedoc, entrepris et creusé sous le règne de Louis XIV.Cet objet n'est pas encore parfaitement rempli, puisque le canal royal n'a pas été continué jusqu'à ce port, où l'on ne peut aborder qu'en traversant un étang considérable dont la navigation est souvent interrompue ou contrariée par les grands coups de vent qui y règnent. Le préjudice que le commerce en ressent a déterminé les États à la construction de cette partie du canal à travers l'étang de Thau, et il n'est peutêtre pas d'ouvrage public dont l'utilité soit si généralement reconnue. La ville de Sette semblait, par les avantages de sa position, devoir prendre un accroissement rapide; mais, soit qu'on doutât dans le principe du succès de ce port à cause des ensablements auxquels il est sujet, soit que les Languedociens, habitués à un gain assuré par la vente de leurs denrées ou de leurs productions et par un commerce de commission, aient toujours craint de se livrer à un commerce maritime, les progrès de cette ville ont été assez lents jusqu'à présent, puisqu'on n'y compte encore qu'environ 8,000 habitants. Tous sont commerçants, marins ou artisans. Un petit nombre est sans occupa

tion.

Sette a toujours été considérée comme ville de guerre; elle a un état-major. Les ingénieurs du roi ont le droit de voirie, comme dans les places fortes. Sa Majesté y entretient aussi des officiers d'artillerie, et quelques compagnies d'infanterie et d'invalides sont en garnison dans la ville et dans les forts.

Un siège d'amirauté, composé d'un lieutenant général, d'un procureur du Roi et d'un greffier, connaît des affaires relatives au port et à tout ce qui concerne la marine.

La justice ordinaire appartient à M. l'évêque d'Agde en qualité de seigneur et comte de Sette.

L'autorité des maire et consuls y est infiniment restreinte par les

prétentions des officiers du seigneur et encore plus par celles de l'état-major.

Les revenus de la ville consistent dans les octrois dont elle jouit et dans les rentes de certains immeubles, montant à 18,000 livres. Elle paye en intérêts des capitaux qu'elle doit 5,000 livres; en frais annuels relatifs au service militaire de la place et au payement des intérêts des charges municipales rachetées par la province, 2,200 livres. En dépenses ordinaires dûment autorisées par la commission de 1731, 3,000 livres. Il reste par conséquent pour ses dépenses extraordinaires, 7,800 livres.

L'hôpital a été fondé en l'année 1713 et son établissement a été autorisé par lettres patentes du mois de mai 1742.

Le territoire de Sette contenant à peine une lieue carrée, est enclavé en partie dans celui de Frontignan, ce qui occasionne de fréquentes contestations entre ces deux communautés relativement à la taille et à la capitation que chacune d'elles répète sur les contribuables.

Ce peu de terrain est cultivé dans tout ce qui est susceptible de la moindre production, et l'on n'a laissé en friche que quelques portions de la montagne dont l'aridité ne permet pas de tirer le moindre parti.

La récolte consiste en blé, un peu d'huile et de fourrages, quelques légumes, des fruits et environ 1,200 muids de vin année commune. Parmi les plantes médicinales qui croissent sur la montagne, on distingue le séné, que la pharmacie de Montpellier emploie dans ses préparations. On sent bien qu'un territoire si borné ne peut pas suffire à la dépaissance de beaucoup de bestiaux. Aussi n'y voit-on que très peu de bêtes à laine et quelques vaches.

Tous les héritages sont tenus en censive sous la haute justice et la mouvance de l'évêque d'Agde qui, réunissant à la qualité de seigneur celle de décimateur, perçoit la dîme des fruits à raison de deux sur onze, et en outre un droit de champart ou de tasque sur la dixième partie. Ils sont exempts de taille en vertu d'une charte de Louis-leDébonnaire de 837.

Quoique le port de Sette existe depuis plus de cent ans, la navigation et le commerce maritime y sont presque encore dans leur enfance. Aucun bâtiment destiné pour les grandes pêches n'est jusqu'à présent sorti de ce port, et si l'on y a armé accidentellement quelques vaisseaux pour les îles, le peu de succès de ces premières tentatives a beaucoup refroidi les spéculateurs en ce genre.

Les principales causes qui concourent à cette espèce d'engourdisse

ment, sont: 1° qu'il n'y a pas à Sette de maisons assez opulentes pour fournir aux frais et aux avances d'un armement considérable; 2o les petites jalousies qu'enfante la rivalité empêchent les négociants de se concerter entre eux pour suivre l'objet de ces spéculations; 3° les capitalistes de l'intérieur de la province, accoutumés à des placements sûrs, se prêtent rarement à des propositions qui ont pour objet des expéditions lointaines exposées à toutes les vicissitudes de la fortune; 4° la difficulté de trouver sur les lieux des capitaines ou conducteurs de navire qui réunissent l'expérience d'un bon marin aux qualités d'un régisseur fidèle; 5° l'impossibilité de se procurer de bons équipages et la plupart des choses nécessaires à l'équipement, ce qui occasionne des augmentations de frais pour les faire venir de loin; 6o l'embarras de placer promptement les marchandises en retrait ou de trouver des consommateurs; 7° enfin le voisinage de la ville de Marseille, qui, par son commerce exclusif avec le Levant, peut, en se servant des ressources que lui offrent ses propres consommations, ruiner les spéculations du Languedoc, en faisant elle-même de gros bénéfices. De sorte qu'à l'exception d'un très petit nombre de négociants qui font quelques opérations mercantiles pour leur compte, tous sont en général plutôt les commissionnaires que les armateurs.

Le vin, les eaux-de-vie et le poisson salé forment les deux principales branches du commerce de ce port. Le premier de ces objets n'a eu qu'une progression faible et lente jusqu'en l'année 1770, époque à laquelle, les vins ayant manqué dans les autres provinces du royaume, on eut recours à ceux de Languedoc. Plusieurs propriétaires de vignes trouvèrent dans la vente d'une seule récolte la valeur du fonds qui l'avait produite, et l'on vit des fortunes rapides s'élever par le seul commerce de la commission en vins et eaux-de-vie. Avant l'année 1769 ou 1770, on exportait tout au plus, même dans les années d'abondance, 8,000 barriques d'eau-de-vie. L'exportation a augmenté successivement, et elle s'est élevée dans l'année 1786 à plus de 50,000 barriques.

A cet article principal du commerce d'importation, il faut ajouter les grains et les légumes, l'huile, les amandes, les câpres, les anchois, les liqueurs, les eaux de senteur, le vert-de-gris, les bas, les bonnets, les mouchoirs et autres petites étoffes.

C'est par le secours et l'activité industrieuse des Catalans qu'on fait tous les ans à Sette un salage considérable de sardines qui, joint à 20,000 quintaux venant de la Bretagne et à plus de 15,000 barils d'anchois et d'autres poissons salés qu'on transporte de la Catalogne, fournissent à la consommation de la province.

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