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L'objet, le caractère et l'intéret de cet ouvrage en assurent le succès.

J. P.

Le Pétrole. Son histoire, ses origines, son exploitation dans tous les pays du monde. Volume de la Bibliothèque de Géographie et de Voyages, avec carte, plusieurs gravures, un tableau de la production de tous les gisements exploités, un lexique des termes techniques, et une bibliographie complète de tous les ouvrages concernant le pétrole; par Fernand HUE '.

Qui ne connaît aujourd'hui le pétrole? Mais combien en ignorent l'histoire, les dérivés, les applications diverses à l'économie domestique et à l'industrie!

M. Fernand Hue vient de traiter ce sujet dans un volume de 300 pages d'une lecture fort attachante, d'autant plus agréable qu'on n'y rencontre pas les formules et les abstractions qui pourraient lui enlever une partie de son intérêt auprès des lecteurs peu familiers avec le langage scientifique.

«Visiter tous les gisements pétrolifères du globe, c'est faire le tour du monde ; c'est donc ce grand voyage que nous allons entreprendre. Nous commencerons par l'Amérique : c'est là en effet qu'ont débuté les exploitations régulières; c'est aux ÉtatsUnis qu'a pris naissance la grande industrie du pétrole et que les moyens de forage, d'extraction et de transport ont atteint le plus haut degré de perfectionnement. Ensuite nous visiterons Cuba, la Trinité et l'Amérique du Sud. Traversant l'océan Pacifique, nous nous arrêterons un instant en Australie, et nous gagnerons le Japon en passant par Java, Sumatra, Bornéo, possessions de la Hollande dans l'archipel Asiatique. Nous verrons Formose, les riches gisements que la Chine laisse improductifs; les inépuisables sources de la Birmanie; les essais tentés au Penjab. Remontant vers le Nord-Ouest, nous étudierons toute la région de la mer Caspienne; puis, longeant le Caucase, nous pénétrerons en Europe, où nous visiterons la Roumanie, la Hon

1 Un vol. in-12, prix: 3 fr. 50. H. Lecène et H. Oudin, éditeurs, 1885. Paris, rue Bonaparte, 17.

grie, l'Autriche, l'Italie, l'Allemagne, et enfin la France. » Pour faire ce tour du monde, il suffit de quelques heures.

La France possède quelques gisements d'asphalte, de schistes bitumineux et de pétrole; on les trouve dans les départements de l'Allier, de Saône-et-Loire, du Var, de l'Ardèche, des Basses-Alpes et de l'Hérault; sur d'autres points, d'importants dépôts, des émissions de gaz abondantes, révèlent la présence du pétrole dans les couches sous-jacentes.

Le seul véritable gisement de pétrole exploité en France est. à Gabian', dans notre département.

Les suintements de pétrole à Gabian furent observés, pour la première fois, en l'an 1605 et dénommés « source de pétrole ».

En 1707, dans un Mémoire adressé à la Société royale des Sciences de Montpellier 2, M. Rivière, docteur en médecine de la Faculté de cette ville, écrivait : « Entre les différentes curiosités naturelles que l'on trouve dans le Languedoc, celles que l'on voit sur le territoire de Gabian sont les plus singulières. fontaine de l'huile de pétrole est la seule que je sache, dans tout le royaume, de cette espèce.

....

Cette source est ainsi appelée parce qu'elle sort d'un rocher; elle est à mille pas du village de Gabian, et dans un vallon formé par deux petites montagnes sur le bord d'un ruisseau; elle se rend par des conduits souterrains, avec l'eau qu'elle surnage, dans un bassin renfermé dans un bâtiment où elle se maintient toujours au-dessus de l'eau sans s'y mêler... Ce bassin est un carré d'environ une canne de long et de 5 pans de large, qui a 13 à 14 pouces de profondeur; il est à découvert et exposé à l'air; l'huile s'y amasse, et l'eau s'en sépare à mesure qu'elle y vient, au moyen d'un chantepleure qui la reçoit et la verse

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1 Commune de 1200 habitants, arrondissement de Béziers.

2 Mémoire sur quelques particularités du terroir de Gabian, et principalement sur la fontaine de pétrole qui y coule, par M. Rivière, de la Société royale des Sciences. Montpellier, 1717.

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dans un aqueduc, d'où elle s'écoule dans le prochain ruisseau; il y a beaucoup de boue dans le fond du bassin.

On ramasse ordinairement tous les huit jours le pétrole, on le met dans un baril, où on le laisse rasseoir quelques moments, afin que l'eau s'en sépare; après quoi on vide cette eau dans le bassin de la fontaine, par un trou qui est au bas du baril, et, lorsque le pétrole commence à sortir, on le met dans des vaisseaux de terre, où il achève de se séparer. Cette source, qu'on croit avoir été découverte en 1608, n'a pas toujours donné la même quantité d'huile; celle qu'on y ramasse depuis douze ans n'est pas à beaucoup près aussi considérable qu'auparavant. Le pétrole qu'elle a donné pendant plus de quatre-vingts ans allait chaque année à la quantité de 96 quintaux. A présent, le fermier de cette source n'en recueille, depuis environ douze ans, que 4 quintaux par an. Elle a tari et est demeurée à sec pendant deux mois entiers, durant l'été de 1715, ce qui n'était jamais arrivé; mais, après les pluies, elle a coulé comme avant la sécheresse.

On assure que cette source donne plus de pétrole dans l'équinoxe que dans un autre temps, plus aussi en été et dans un temps doux et humide qu'en hiver et quand il fait froid.

Cette huile est opaque, et la couleur en est d'un rouge brun foncé dans le bassin ; elle paraît avoir un petit œil verdâtre fort brun. Elle a une odeur forte et désagréable, telles qu'ont les matières bitumineuses, et elle est inflammable. Ces deux dernières qualités font qu'on doit ranger cette huile dans la classe des bitumes liquides...»

Ces détails offrent d'autant plus d'intérêt pour un grand nom. bre de lecteurs du Bulletin qu'ils se rapportent à un phénomène qui se produit encore de nos jours et à nos portes.

L'exploitation de ce gisement va être faite sur de plus larges proportions. M. l'ingénieur Zipperlen, chargé de la direction des recherches du pétrole, a pratiqué des sondages qui permettent d'espérer que dans peu de temps notre région sera dotée d'une nouvelle industrie qui sera une source de profits considérables et nous évitera d'être tributaires de l'étranger.

J. P.

VARIÉTÉS

Montpellier-le-Vieux (Suite et fin 1).

En arrivant à la Roque-Sainte-Marguerite, je m'attendais donc à faire cette ascension, croyant que Montpellier-le-Vieux n'était abordable que par ce point; je fus donc fort étonné lorsque notre guide nous fit brusquement tourner à droite et prendre un sentier qui marchait directement vers la falaise que nous avions devant nous. Grâce en effet à M. Guilhaumenq, nous avions trouvé, à notre arrivée à la Roque Sainte-Marguerite, le brave Froment et son mulet prêt à partir; et nul mieux que lui ne pouvait nous mieux guider, car il est l'heureux propriétaire d'une partie de Montpellier-le-Vieux.

Le sentier de mulet que nous suivons tout d'abord s'élève rapidement sur les derniers talus de la vallée, et nous faisait atteindre en peu de temps un vallon étroit dans lequel nous rencontrons les premiers pins, arbre par excellence des régions dolomitiques. Mais rien. encore ne peut nous faire soupçonner le voisinage des ruines fantastiques que nous cherchons. Après vingt minutes d'escalade, nous débouchons sur un petit plateau qui se termine brusquement au Riousec, et enfin, tout d'un coup, nous voyons se dérouler à nos pieds l'enchevêtrement le plus fantastique de rochers; de tous côtés nous ne voyons que tours, bastions, remparts, chemins creux, carrefours, et, au milieu de toutes ces ruines blanchâtres, des pins au noir feuillage viennent ajouter par le contraste de leur couleur à ce je ne sais quoi d'étrange, de surprenant, dont il est impossible de se rendre compte tout d'abord.

Froment s'occupe tout d'abord de décharger notre mulet, de mettre en lieu sûr nos provisions de bouche; mais, avant de nous mettre en campagne, il nous fait voir avec orgueil la source, l'unique source de Montpellier-le-Vieux; et celle-ci est sa propriété, bien plus, son œuvre, car la source n'est autre chose qu'une citerne fort bien installée dans une cavité naturelle de la roche. Tout à côté, un petit abri couvert de dalles forme un refuge excellent contre le mauvais temps.

Voir le numéro précédent.

Mais nous avons hâte de voir de près la ville du Diable, et nous installons au plus vite, dans leurs sacs, nos appareils photographiques, car le soleil est superbe et nous promet une abondante moisson.

Décrire exactement cet immense chaos est chose presque impossible si l'on a recours à un relevé topographique. Ce travail, excessivement long et difficile, a été entrepris, cette année même, par M. Martin, du Club alpin; mais le résultat de ces études n'est pas encore publié, et nous ne pouvons, à notre grand regret, mettre à profit ce travail important. Je serai donc forcé de raconter simplement ce que nous avons vu dans cette exploration d'une journée entière; et si nous avons vu beaucoup, il n'est pas douteux pour nous que nous avons laissé de côté plus des trois quarts de Montpellier-leVieux.

Nous quittons donc la source, pour remonter, en suivant la crète, avec Maubert: tandis que Montpellier-le-Vieux est sur notre gauche, nous voyons se dérouler à notre droite les sinuosités du Riousec, et, par delà le ravin, les roches de Roques-Altes se dressent au milieu du Causse et forment là une forteresse avancée; si au contraire nous portons nos regards vers le Sud, nous apercevons au delà des roches déchiquetées de Montpellier la profonde vallée de la Dourbie, et enfin le plateau du Larzac, et juste en face de nous le hameau de Pierrefiche.

Nous atteignons rapidement l'extrémité de la crête que nous suivons, et, laissant devant nous le sentier qui conduit à Maubert, nous tournons à gauche pour descendre dans le ravin le plus élevé de Montpellier-le-Vieux. Là, nous pouvons enfin voir de près ces obėlis. ques, ces murailles à pic, ces profondes fissures que nous apercevions à nos pieds, mais dont nous ne pouvions soupçonner les dimensions. Ici, nous devons suivre pas à pas notre guide, sous peine de nous trouver arrêtés continuellement, soit par une muraille infranchissable, soit par un gouffre profond. Cette entrée par Maubert est remarquable, car elle forme une sorte de cirque naturel entouré de gradins immenses et surmontés de tours gigantesques; au Sud, les rochers deviennent encore plus énormes; ils sont plus isolés et quelques-uns d'entre eux ont pris des formes étranges.

Tel, le roc Barbey rac, immense monolithe perché sur un support isolé et régulièrement aminci par sa base. Nous braquons aussitôt nos appareils, et voilà une première épreuve qui nous promet une vue à effet comme photographe n'en trouve pas souvent.

Nous remontons alors par une étroite fissure, et nous voici en face

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