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Les phénomènes se poursuivent à l'intérieur de la zone qui accompagne le soleil dans son mouvement diurne; mais ils s'accentuent, se modifient le plus souvent vers son coucher, dans ce fuseau qui subsiste au-dessus de l'horizon comme un segment résultant de la zone solaire désormais incomplète. Ils y deviennent plus sensibles à la faveur de la diminution de la lumière générale de l'atmosphère et de l'éclairage plus direct des vapeurs ou des nuages du couchant, et enfin des nouvelles conditions où ils se trouvent dans les couches troublées. Les couleurs grises ou jaunâtres deviennent généralement plus légères, d'un jaune plus transparent, tandis qu'encore les lignes de montagnes apparaissent avec plus de netteté que dans le jour.

Les faits que nous signalons dépendent beaucoup des propriétés physiques plus ou moins prononcées de l'eau en vapeur, ou enfin de l'eau elle-même, depuis le plus faible état hygrométrique de l'air, alors qu'elle peut être insensible dans les phénomènes ordinaires observés à l'horizon, jusqu'à l'état de poussière de glace. Nous les rapporterions volontiers en grande partie à un état naissant, pour ainsi dire, des vésicules des nuages et à une dissémination extrême de l'eau, par lesquels elle passe dans les variations lentes et périodiques qu'elle subit par l'effet du mouvement diurne, mais auxquels ne restent pas étrangères les autres circonstances climatologiques 1. Tout cela paraît se trouver d'accord avec les ob

S'il est vrai que les paysans cévenols, comme ceux de bien d'autres pays, de la Corse surtout, aient les mêmes préjugés que les anciens relativement à l'influence de la lune sur le temps, sur la végétation et l'économie animale, ils ne négligent point les présages journaliers. D'ailleurs encore, si l'on ne peut admettre les influences diverses de cet astre dans ses différentes phases, dans ses déclinaisons, son apogée, son périgée, etc...; s'il faut aussi, dans les prévisions à longue portée, ne pas attribuer à certains jours, au quatrième par exemple, le certissimus auctor de Virgile, une grande importance, il est certain que d'autres pronostics moins prétentieux ont leur raison d'être. Pour les couleurs, ce n'est pas seulement à l'intensité, mais encore aux variétés de chacune d'elles, parfois difficiles à caractériser, qu'il faut recourir. N'y aurait-il qu'à accorder les différents pronostics, et nous avons vu que cela devenait encore de la plus grande importance dans l'étude des crépuscules. Il en est surtout ainsi pour le rouge, si souvent mentionné dans les proverbes languedociens :

Luno blanco journado franco.

servations effectuées à toutes les latitudes et à toutes les hauteurs; et les progrès des phases de la lumière crépusculaire, de même que sa physionomie spéciale, semblent bien le confirmer en mettant en évidence des différences sensibles qui existent entre les phénomènes des crépuscules normaux et les manifestations analogues des crépuscules ordinaires dont les teintes viennent souvent se superposer ou se juxtaposer aux premiers sans se confondre. Enfin,s'il paraît difficile de contester la production de phénomènes qu'il est si facile d'observer, il n'en est pas de même de leurs corrélations diverses avec les autres phénomènes de l'atmo

Luno roujo

l'aouro se boujo.
Rougé lou mati
plėjo per cami.

Rougé dé séro

bel temps espéro.

La marino roujo

auro ou pléjo boujo.

Au sujet de la persistance d'un état atmosphérique particulier, les rosées du printemps et les gelées blanches d'automne finissent par amener la pluie, après trois jours disent nos proverbes. Il semble bien en effet, comme nous l'avons parfois reconnu, que le ciel doit se couvrir et qu'il peut pleuvoir lorsque, après plusieurs jours, les brouillards, qui se condensent en rosée ou en givre, ne peuvent plus se dissoudre dans l'air.

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Il en est ainsi, nous l'avons vu, pour nos vents marins, qui ne donnent la pluie qu'après trois jours. Ils remplissent leurs tonneaux (emboutou). Tout cela finit par assigner au beau temps une limite assez déterminée, en général d'accord avec la prolongation des beaux crépuscules.

Il en est bien du reste pour le soleil comme pour la lune, au sujet des prévisions à longue échéance. Les proverbes de tous les pays se rapportant à l'époque des travaux agricoles, aux changements du temps, à la durée, indiquent simplement de simples jalons dans la suite, plus ou moins troublée, des phénomènes annuels. Il n'est guère possible de s'en rapporter aux moyennes arithmétiques, pas plus qu'aux courbes, qui ne sauraient permettre d'en figurer les accidents de chaque jour. C'est, on ne l'ignore point, une manière facile, mais peu sûre, d'effectuer des prévisions qui pèchent toujours par une trop grande généralité, à part l'oubli où l'on se tient de tous les accidents de l'atmosphère, et de toutes les lois de la géographie physique, qui contribuent pour une si grande part à leur transformation. Voir dans le Bull. de l'Ass. scient. du 24 août 1884: Les cavaliers d'avril et de mai dans le Languedoc.

sphère. Les causes d'incertitude sont nombreuses, mais il paraît possible de les restreindre à l'aide des correspondances météorologiques et des observations effectuées avec toutes les ressources de la science moderne, au niveau du sol et dans la région des nuages.

Aux effets ordinaires de la réfraction, du changement dans la couleur des astres, il faut en ajouter d'autres plus rares, dépendant de la rapidité avec laquelle peuvent se prononcer ou se modifier la constitution des nuages et celle des couches atmosphériques en général.

Les illusions d'optique deviennent alors exceptionnelles et les perturbations diverses assez grandes pour qu'il soit difficile d'en tenir compte dans les observations. Elles se produisent à la faveur de la grande lumière du soleil, de même que la grande variété de vives couleurs qui se manifestent dans les nuages divers des crépuscules ordinaires. Ceux-ci se trouvent alors noyés dans les crépuscules normaux qui se développent au couchant avec de nombreux reflets dans toute l'atmosphère, et souvent avec l'intervention de la lune. Les phénomènes qui se manifestent autour de ce satellite, par leur analogie avec ceux qu'il n'est pas facile d'observer autour du soleil, offrent des sujets d'étude pouvant concourir au même but. De plus, sa lumière naturelle, non transformée, devient encore, par suite de sa faiblesse, très sensible aux modifications de l'atmosphère. Aussi cet astre a-til pu fournir, à toutes les époques, un grand nombre de pronostics que, de nos jours, la science doit mettre à profit.

Enfin, si quelques-uns adoptés par les laboureurs, les bateliers, peuvent être faux parce qu'on les a trop généralisés, il n'en est pas toujours ainsi lorsqu'ils se présentent comme des règles transmises par la tradition, et résultant de l'observation d'un vaste ensemble des phénomènes naturels. «L'homme instruit, dit Ramond, examine et ne rejette pas indistinctement les pronostics dont la météorologie du peuple se compose; il y a dans le nombre plus de bonnes observations qu'il ne semble.»>

ANALYSES ET COMPTES RENDUS.

Le 111° numéro du Zeitschrift s'ouvre par un travail du D' Hartung dans lequel il se propose d'étudier, au point de vue physique et géologique, les contrées accidentées qui environnent Flims et que le Rhin parcourt à une petite distance de sa source. Ce pays offre le plus vif intérêt par ses pics élevés, la profondeur de ses vallées, les cascades qui s'y trouvent et le nombre de lacs situés à de grandes hauteurs. Le travail du D' Hartung est rempli de détails intéressants sur les aspects de la région, les cours d'eau, les sinuosités du fleuve, les modifications produites à la surface du sol. Il pense qu'avec un peu de pratique et de pénétration, on peut se faire une idée de la configuration primitive de ces contrées et apprécier les changements amenés par l'action des éléments. La carte qui accompagne ce travail permet de suivre avec facilité les diverses observations de l'auteur.

Après cette étude, nous en trouvons deux autres qui sont la suite et la conclusion d'articles dont nous avons déjà rendu compte dans le Bulletin de la Société languedocienne de Géographie, tom. VII, pag. 263 et 391.

MM. Clément et Gustave Denhardt se proposaient de présenter des observations sur les cartes anciennes du pays, et par conséquent de les corriger et de les compléter. Dans leur premier article, MM. Denhardt ont surtout étudié le cours du Tana et la configuration du pays; dans le second, à l'aide de nombreux instruments géodésiques et astronomiques dont ils s'étaient munis, ils se sont surtout occupés de déterminer la latitude et la longitude de chaque lieu, et ils en donnent un tableau très étendu.

Le second travail de M. Polakowski, qui fait suite à d'autres

VIII.

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recherches dont nous avons également parlé pag. 263, est principalement historique et peut être considéré comme l'explication d'une carte de la province de Véragua reproduite par l'auteur. Il y joint un appendice relatif aux tribus et aux localités de ce pays, qui n'est guère que la traduction d'une publication faite à Costa-Rica, dans la langue du pays, par Bernard-Auguste Thiel, à la fin du mois de mars 1884.

Les no 112 et 113, réunis en un seul cahier, contiennent des éclaircissements de M. F. Bloumentritt sur sa carte du Mindanao, cette île des Philippines naguère inconnue encore malgré son étendue. Les observations de cet article sont relatives à la configuration du pays, à ses produits, aux races de ses habitants, etc.

On trouve ensuite dans ce même cahier une géographie des îles Lin-Kin, dressée par F.-Georges Müller-Beeck, d'après des renseignements venus du Japon. Ces îles, situées dans une mer houleuse, agitée, couverte de brouillards et semée de bancs de sable, sont d'une grande utilité pour assurer la communication entre l'île Taivan ou Formose et le Japon.

L'auteur divise les îles qui forment cet archipel, toutes situées entre le 24° et le 31° de latitude boréale, en trois groupes: celui du Nord, celui du milieu, et celui du Sud. Les îles du Nord sont au nombre de 18, le groupe du milieu compte 34 îles, et celui du Sud 15. On donne le nom de ces îles et des renseignements sur leur population, leurs produits, leur commerce, les exportations et les importations.

Vient ensuite une courte notice sur la population italienne au sud du Tyrol allemand, d'après W. Kellner, et l'on arrive ensuite à un travail du professeur Eugène Geleich, dont le but serait de pouvoir toujours se rendre compte de la distance géographique pendant que l'on est en voyage. Après quoi, suivent des récits de voyage et des études de F.-W. Paul Lehmann, relatifs aux côtes de la Pomeranie ultérieure.

Sous le titre de Rapports commerciaux avec l'Inde inférieure,

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